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Place du carrousel

Place du Carrousel
 
vers la fin d’un beau jour d’été
 
le sang d’un cheval
 
accidenté et dételé
 
ruisselait
 
sur le pavé
 
Et le cheval était là
 
debout
 
immobile
 
sur trois pieds
 
Et l’autre pied blessé
 
blessé et arraché
 
pendait
 
Tout à côté
 
debout
 
immobile
 
il y avait aussi le cocher
 
et puis la voiture elle aussi immobile
 
inutile comme une horloge cassée
 
Et le cheval se taisait
 
le cheval ne se plaignait pas
 
le cheval ne hennissait pas
 
il était là
 
il attendait
 
 
 
et il était si beau si triste si simple
 
et si raisonnable
 
qu’il n’était pas possible de retenir ses larmes.
 
Oh
 
jardine perdus
 
fontaines oubliées
 
prairies ensoleillées
 
oh douleur
 
splendeur et mystère de l’adversité
 
sang et lueurs
 
beauté frappée
 
Fraternité.
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