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Charles Cros

Charles Cros, né le 1er octobre 1842 à Fabrezan (Aude) et mort le 9 août 1888 dans le 6e arrondissement de Paris, est un poète et inventeur français. Originaire d'une famille de Lagrasse (Aude), Charles Cros est le frère cadet d'Antoine Cros (1833-1903), médecin, et d'Henry Cros (1840-1907), peintre et verrier : ils participèrent tous les trois aux dîners des Vilains Bonshommes et aux réunions du Cercle des poètes zutiques entre 1869 et 1872. Il servit la Commune de Paris en 1871, comme aide-major au 249e bataillon5. Il est le père du poète Guy-Charles Cros (1879-1956). Le scientifique Passionné de littérature et de sciences, Charles Cros est pendant un temps, de 1860 à 1863, professeur de chimie à l'Institut parisien des sourds-muets, avant de se consacrer à la recherche scientifique. En 1867, il présente à l'Exposition universelle de 1867 un prototype de télégraphe automatique à la suite de ses travaux portant sur l'amélioration de la technologie de ce système de télécommunication. En 1869, il présente à la Société française de photographie un procédé de photographie en couleurs qui est à l'origine du procédé actuel de trichromie. Le poète Il publie ses premiers poèmes dans le Parnasse contemporain et fréquente les cercles et cafés littéraires de la bohème de l'époque (le Cercle des poètes Zutistes — qu'il a créé —, les Vilains Bonshommes, les Hydropathes), ainsi que le salon de Nina de Villard qui sera sa maîtresse jusqu'en 1877. Mais il est davantage connu pour ses monologues, dont le plus connu est Le Hareng saur, qu'il récite lui-même dans des cabarets parisiens comme Le Chat noir. Son œuvre de poète, brillante — elle sera plus tard l'une des sources d'inspiration du surréalisme — est cependant ignorée à son époque. Il le résume amèrement dans ce poème caractéristique : Je sais faire des vers perpétuels. Les hommes Sont ravis à ma voix qui dit la vérité. La suprême raison dont j'ai, fier, hérité Ne se payerait pas avec toutes les sommes. J'ai tout touché : le feu, les femmes, et les pommes ; J'ai tout senti : l'hiver, le printemps et l’été ; J'ai tout trouvé, nul mur ne m'ayant arrêté. Mais Chance, dis-moi donc de quel nom tu te nommes ? Je me distrais à voir à travers les carreaux Des boutiques, les gants, les truffes et les chèques Où le bonheur est un suivi de six zéros. Je m'étonne, valant bien les rois, les évêques, Les colonels et les receveurs généraux De n'avoir pas de l’eau, du soleil, des pastèques. Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Cros

Albert Samain

Albert Samain, est né le 3 avril 1858 à Lille et mort le 18 août 1900 à Magny-les-Hameaux, il est un poète symboliste français. Biographie il est le Fils du commerçants lillois—son père et sa mère tiennent un commerce de vins et spiritueux—Albert Samain est naît en face de l’église Saint-Maurice, au 75 de la rue de Paris. Son père décède lors qu’il n’avait que 14 ans il a dut interrompre ses études pour gagner sa vie. Il est d’abord coursier chez un agent de change, puis employé dans une maison de courtage en sucre. Vers 1880, il est envoyé à Paris, où il décide de rester. Après plusieurs emplois, il devient expéditionnaire à la préfecture de la Seine en 1883 et bientôt il va etre rejoint par sa famille. Depuis longtemps attiré par la poésie, il fréquente les cercles à la mode, tels que les Hirsutes et les Hydropathes, et commence à réciter ses poèmes aux soirées du Chat noir. Il participe à un cercle littéraire qui réunit quelques amis, dont Antony Mars, Alfred Valette et Victor Forbin, dans une arrière boutique de la rue Monsieur-le-Prince. En 1889, il participe à la création du Mercure de France, avec Alfred Vallette, Ernest Raynaud, Jules Renard, Édouard Dubus et Louis Dumur. Au début des années 1890, fortement influencé par Baudelaire, il évolue vers une poésie plus élégiaque. En 1893, la publication du recueil Au jardin de l’infante lui vaut un succès immédiat après que François Coppée lui a consacré un article très élogieux dans Le Journal. La perfection de la forme, alliée à une veine mélancolique et recueillie, caractérise un art d’une extrême sensibilité. Il collabore notamment au Mercure de France et à la Revue des deux Mondes. Sa mère meurt en janvier 1899. À partir de novembre 1899 la santé de Samain se détériore. Au printemps l’Administration lui accorde un congé pour ce qui se révèlera une phtisie. Il va alors à Lille chez sa sœur, puis il est accueilli par son ami Raymond Bonheur à Magny-les-Hameaux, dans la vallée de Chevreuse. C’est là qu’il meurt quelques mois plus tard, à quarante-deux ans. Mais il a eu le temps d’y écrire Polyphème, un drame lyrique pour lequel Raymond Bonheur compose des chœurs, souvent considéré comme son chef-d’œuvre, qui ne sera mis en scène que quatre ans après sa mort. Rapatrié à Lille, il est enterré le 21 août 1900 au cimetière du l’Est, emplacement O4/FO5-3. Du point de vue des formes poétiques, une des originalités de Samain est l’utilisation du sonnet à quinze vers. Après sa mort, ses poésies sont réimprimées un nombre considérable de fois. De nombreux musiciens composent des mélodies sur ses textes, parmi lesquelles plusieurs chefs-d’œuvre, comme Arpège de Gabriel Fauré, l’opéra Polyphème de Jean Cras ou La Maison du matin d’Adrien Rougier. Son œuvre a également inspiré le sculpteur Émile Joseph Nestor Carlier (1849-1927) qui réalise à partir de celle-ci La Danseuse au voile et Pannyre aux talons d’or, en 1914. Œuvres Poésie * Au Jardin de l’Infante (1893) disponible sur Gallica * Au Jardin de l’Infante. Augmentée de plusiers poèmes (1897; 13e éd. 1906) * Aux flancs du vase (1898), illustré de gravures en couleurs par Gaston La Touche * Le Chariot d’or. Symphonie héroïque (1900) * Aux flancs du vase, suivi de Polyphème et de Poèmes inachevés (1902) disponible sur Gallica * Contes. Xanthis. Divine Bontemps. Hyalis. Rovère et Angisèle (1902) Texte en ligne * Polyphème, comédie en 2 actes, (1904). Paris, Théâtre de l’Œuvre, 10 mai 1904. * Hyalis, le petit faune aux yeux bleus (1909) * Œuvres d’Albert Samain. I. Au jardin de l’infante. Augmenté de plusieurs poèmes (1924) Texte en ligne * Œuvres d’Albert Samain. II. Le Chariot d’or ; Symphonie héroïque ; Aux flancs du vase (1924) Texte en ligne * Œuvres d’Albert Samain. III. Contes ; Polyphème ; Poèmes inachevés (1924) Texte en ligne * Œuvres choisies. Préface de Francis Jammes. Portrait d’Albert Samain sur son lit de mort, par Eugène Carrière, deux autres portraits en phototypie. En appendice: Lettre de Stéphane Mallarmé reproduite en fac-similé. Poésies de Louis Le Cardonnel, Charles Guérin. Textes de Remy de Gourmont, Louis Denise, Adolphe Van Bever et Paul Léautaud. Bibliographie complète. Édition du manuscrit (1928) * Poèmes pour la grande amie, introduction et notes par Jules Mouquet (1942) * Œuvres poétiques complètes, édition de Christophe Carrère, Classiques Garnier, coll. « Bibliothèque du XIXe siècle », no 40, 2015. Correspondance et carnets * Lettres inédites du poète Albert Samain, 1896-1900 (s.d.) * Des lettres, 1887-1900. À François Coppée, Anatole France, Henri de Régnier, Charles Guérin, Paul Morisse, Georges Rodenbach, Odilon Redon, André Gide, Raymond Bonheur, Jules Renard, Paul Fort, Marcel Schwob, Pierre Louÿs, etc. (1933) * Carnets intimes. Carnets I à VII. Notes. Sensations. Portraits littéraires. Notes diverses. Évolution de la poésie au XIXe siècle (1939) * Lettres à Tante Jules. Introduction et notes par Jules Mouquet (1943) * Une amitié lyrique: Albert Samain et Francis Jammes. Correspondance inédite. Introduction et notes par Jules Mouquet (1945) Bibliographie * Alfred Jarry, Albert Samain (Souvenirs), Paris, Éditions Victor Lemasle, 1907. * Albert Samain, sa vie, son oeuvre, par Léon Bocquet avec photographie et autographe. Préface de Francis Jammes, Paris, éditions Mercure de France Prix * Prix Archon-Despérouses 1898. Odonymie Rues * Rue Albert Samain, 59491 Villeneuve-d’ascq * Rue Albert Samain, 66000 Perpignan * Rue Albert Samain, 59240 Dunkerque * Rue Albert Samain, 75017 Paris * Rue Albert Samain, 76620 Le Havre * Rue Albert Samain, 78000 Versailles * Rue Albert Samain, 59160 Lille * Rue Albert-Samain 34070 Montpellier * Rue Albert Samain 92240 Malakoff * Rue Albert Samain, 59242 Templeuve * Rue Albert Samain, 59554 Neuville-Saint-Rémy * Rue Albert Samain, 03100 Montluçon * Rue Albert Samain, 46000 Cahors * Rue Albert Samain, 74000 Annecy * Rue Albert Samain, 13200 Arles Établissements scolaires * Collège ALBERT SAMAIN, 59058 Roubaix * École maternelle publique Albert Samain, 59100 Roubaix * École primaire Albert Samain, Dunkerque * École primaire Albert Samain, 24 rue des écoles Jean Baudin 78114 Magny-les-Hameaux * École primaire Albert Samain, Rue Balzac 59790 Ronchin * École primaire Albert Samain, 28 place de la République 59130 Lambersart * École élémentaire publique Albert Samain– 78180 Montigny-le-Bretonneux . Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Samain

Gérard de Nerval

Gérard Labrunie, dit Gérard de Nervalain et un poète français, né le 22 mai 1808 à Paris, ville où il est mort le 26 janvier 1855 (à 46 ans). Figure majeure du romantisme français, il est essentiellement connu pour ses poèmes et ses nouvelles, notamment son ouvrage Les Filles du feu, recueil de nouvelles (la plus célèbre étant Sylvie) et de sonnets (Les Chimères) publié en 1854. Biographie Jeunesse Fils d’Étienne Labrunie, médecin militaire, et de Marie-Antoinette Laurent, fille d’un marchand linger de la rue Coquillière, Gérard de Nerval naît le 22 mai 1808, vers 20 heures, à Paris, au 96 rue Saint-Martin (actuellement le no 168). Baptisé le 23 à Saint-Merri, il est confié quelques mois plus tard à une nourrice de Loisy, près de Mortefontaine. Son père est nommé le 8 juin suivant médecin militaire adjoint à la Grande Armée, il est rapidement promu médecin et attaché, le 22 décembre, au service de l’armée du Rhin. Le 29 novembre 1810, sa mère meurt à Głogów, en Silésie alors qu’elle accompagnait son mari. De 1808 à 1814, Gérard est élevé par son grand-oncle maternel, Antoine Boucher, à Mortefontaine, dans la campagne du Valois, à Saint-Germain-en-Laye et à Paris. Au printemps 1814, son père retrouve la vie civile et s’installe avec son fils à Paris, au 72, rue Saint-Martin. Gérard reviendra dans ces lieux évoqués dans nombre de ses nouvelles. En 1822, il entre au collège Charlemagne, où il a pour condisciple Théophile Gautier. C’est en classe de première (année scolaire 1823-1824) qu’il compose son premier recueil resté manuscrit de cent quarante pages: Poésies et Poèmes par Gérard L. 1824 qu’il donne plus tard à Arsène Houssaye en 1852. Ce recueil a figuré à l’exposition Gérard de Nerval à la Maison de Balzac à Paris en 1981-1982. Il a déjà écrit, sous le nom de Gérard L. un panégyrique de Napoléon Ier: Napoléon ou la France guerrière, élégies nationales, publié chez Ladvocat et réédité en 1827 par Touquet. L’année suivante, il écrit deux Épîtres à Monsieur Duponchel caché sous le pseudonyme de Beuglant. Dès juillet 1826, il se lance dans la satire à la suite du scandale de l’Académie française qui a préféré Charles Brifaut à Alphonse de Lamartine. Il compose alors une Complainte sur l’immortalité de Monsieur Briffaut (orthographe de l’auteur), puis une pièce dans le même esprit: L’Académie ou les membres introuvables, ce qui lui valut d’être recalé au concours de l’Académie en 1828. Le 28 novembre 1827, le Journal de la Librairie annonce la parution de sa traduction de Faust en volume in-32 qui porte le titre: Faust, tragédie de Goethe, traduite par Gérard (1828). Premiers pas vers le succès Le 1er mai 1829, pour faire plaisir à son père, Gérard accepte d’être stagiaire dans une étude de notaire. Mais il pratique le métier mollement. Il a autre chose à faire. En bon soldat du romantisme, il est convoqué par Victor Hugo pour faire partie de la claque de soutien à Hernani, mission dont Gérard s’acquitte volontiers (voir Bataille d’Hernani). 1830 est l’année des deux révolutions: la révolution romantique à laquelle Gérard participe, et la révolution politique, celle des Trois Glorieuses à laquelle il ne participe qu’en badaud. La politique ne l’intéresse pas. Les barricades lui ont cependant inspiré un poème-fleuve: Le peuple, son nom, sa gloire, sa force, sa voix, sa vertu, son repos publié en août 1830 dans le Mercure de France du XIXe siècle. Il publie encore un pamphlet: Nos adieux à la Chambre des Députés de l’an 1830 ou, Allez-vous-en vieux mandataires, par le Père Gérard, patriote de 1789, ancien décoré de la prise de la Bastille (…) et En avant, marche! publiés dans Le Cabinet de lecture le 4 mars 1831. Gérard a surtout deux importants projets: une anthologie de la poésie allemande et une anthologie de la poésie française, deux ouvrages pour lesquels il lui faut une abondante documentation à laquelle il accède grâce à Alexandre Dumas et Pierre-Sébastien Laurentie qui lui font obtenir une carte d’emprunt, ce qui lui évite de perdre du temps en bibliothèque. La première anthologie porte le titre de Poésies allemandes, Klopstock, Schiller et Bürger, Goethe, précédée d’une notice sur les poètes allemands par M. Gérard. L’œuvre est accueillie avec moins d’enthousiasme que Faust, dont le compositeur Hector Berlioz s’est inspiré pour son opéra la Damnation de Faust. La seconde anthologie est un Choix de poésie de Ronsard, Joachim Du Bellay, Jean-Antoine de Baïf, Guillaume de Saluste Du Bartas, Jean-Baptiste Chassignet, précédé d’une introduction par M. Gérard. Ces deux ouvrages ne rencontrent pas un succès éclatant. Mais à l’automne 1830, le Cénacle mis en place par Sainte-Beuve pour assurer le triomphe de Victor Hugo rassemble des écrivains reconnus: Alfred de Vigny, Alfred de Musset, Charles Nodier, Alexandre Dumas, Honoré de Balzac. Les réunions ont lieu rue Notre-Dame-des-Champs, soit chez Hugo, soit chez le peintre Eugène Devéria, frère d’Achille Devéria, mais ce cénacle commence à se disperser. Apparaît un nouveau cénacle: le Petit-Cénacle, dont l’animateur est le sculpteur Jean Bernard Duseigneur qui reçoit dans son atelier, installé dans une boutique de marchand de légumes, où il retrouve Pétrus Borel et Célestin Nanteuil avant de publier La Main de gloire en septembre. Mais c’est surtout à ce moment-là que Nerval a envie d’écrire des pièces de théâtre à la manière d’Hugo. Deux de ses œuvres reçoivent un très bon accueil au théâtre de l’Odéon: Le Prince des sots et Lara ou l’expiation. Toutes n’ont pas le même succès mais Gérard ajoute un nom d’auteur à son prénom. Il devient Gérard de Nerval, pseudonyme adopté en souvenir d’un lieu-dit, le clos de Nerval près de Loisy, un champ cultivé par son grand-père maternel, à cheval sur la commune de Mortefontaine. Premières folies, premières expériences Une des caractéristiques du Petit-Cénacle est la propension de ses membres au chahut, à la boisson, aux farces, aux jeux de mots et au bousin ou bouzingo (tapage). C’est d’ailleurs à la suite d’une de ces manifestations du groupe que les agents du guet interviennent et arrêtent trois ou quatre Jeunes-France dont Nerval fait partie avec Théophile Gautier. Enfermé à la prison de Sainte-Pélagie, Nerval écrit un petit poème aussitôt publié dans Le Cabinet de lecture du 4 septembre 1831. De nouveau dans la nuit du 2 février 1832, les Jeunes-France sont arrêtés, pris pour des conspirateurs, et cette fois leur peine est plus longue,. En 1833, Nestor Roqueplan lui ouvre les colonnes de son journal: La Charte de 1830. Mais déjà un autre ami (Édouard Gorges) lui propose d’écrire avec lui un roman-feuilleton, dont l’action se déroulerait dans la Bretagne des chouans. Le vif succès remporté en 1829 par Les Chouans de Balzac fait hésiter Nerval. Pourtant, l’envie de visiter la région de Vitré l’emporte et il en revient avec un récit: L’Auberge de Vitré qu’il exploitera plus tard dans le prologue de son roman Le Marquis de Fayolle, roman édité après la mort de Nerval en 1856 par Édouard Gorges, qui l’a remanié et achevé. Il fut membre de la goguette des Joyeux et de la goguette des Bergers de Syracuse. L’écrivain En janvier 1834, à la mort de son grand-père maternel, il hérite d’environ 30 000 francs. Parti à l’automne dans le Midi de la France, il passe la frontière, à l’insu de son père, et visite Florence, Rome puis Naples. En 1835, il s’installe impasse du Doyenné chez le peintre Camille Rogier, où tout un groupe de romantiques se retrouve, et fonde en mai le Monde dramatique, revue luxueuse qui consume son héritage et que, lourdement endetté, il doit finalement vendre en 1836. Faisant alors ses débuts dans le journalisme, il part en voyage en Belgique avec Gautier, de juillet à septembre. En décembre, il signe pour la première fois « Gérard de Nerval » dans Le Figaro. Le 31 octobre 1837 est créé à l’Opéra-Comique Piquillo sur une musique de Monpou ; Dumas signe seul le livret, malgré la collaboration de Nerval ; l’actrice Jenny Colon tient le premier rôle. Nerval se serait épris de cette actrice qui n’aurait pas répondu à ses sentiments. Il fréquente alors le salon de Madame Boscary de Villeplaine, où une rivalité amoureuse l’oppose au financier William Hope pour la conquête de l’actrice. Selon certains exégètes, il aurait voué un culte idolâtre à Jenny Colon, même après la mort de celle-ci, et elle serait la figure de la Mère perdue, mais aussi de la Femme idéale où se mêlent, dans un syncrétisme caractéristique de sa pensée, Marie, Isis, la reine de Saba, ce qui fait débat parmi les spécialistes de Nerval. Durant l’été 1838, il voyage en Allemagne avec Dumas pour préparer Léo Burckart, pièce retardée par la censure. Après la première de L’Alchimiste, écrite en collaboration avec Dumas, le 10 avril 1839, Léo Burckart est finalement créé au théâtre de la Porte-Saint-Martin le 16 avril. Dans le même temps, il publie Le Fort de Bitche (25-28 juin) dans Le Messager et Les Deux rendez-vous (15-17 août) – qui deviendra plus tard Corilla – dans La Presse. Puis, en novembre, il part pour Vienne, où il rencontre la pianiste Marie Pleyel à l’Ambassade de France. De retour en France en mars 1840, il remplace Gautier, alors en Espagne, pour le feuilleton dramatique de La Presse. Après une troisième édition de Faust, augmentée d’une préface, et de fragments du Second Faust en juillet, il part en octobre en Belgique. Le 15 décembre a lieu la première de Piquillo à Bruxelles, où il revoit Jenny Colon et Marie Pleyel. À la suite d’une première crise de folie le 23 février 1841, il est soigné chez Mme Marie de Sainte-Colombe, qui tient la « maison de correction Sainte-Colombe », créée en 1785 au 4-6 rue de Picpus. Le 1er mars, Jules Janin publie un article nécrologique dans Les Débats. Après une seconde crise, le 21 mars, il est interné dans la clinique du docteur Blanche, à Montmartre, de mars à novembre. Le 22 décembre 1842, Nerval part pour l’Orient, passant successivement par Alexandrie, Le Caire, Beyrouth, Constantinople, Malte et Naples. De retour à Paris dans les derniers mois de 1843, il publie ses premiers articles relatifs à son voyage en 1844. En septembre et octobre, il part avec Arsène Houssaye, directeur de L’Artiste, en Belgique et aux Pays-Bas. De juin à septembre 1845, il remplace Gautier, alors en Algérie, dans La Presse. Son Voyage en Orient paraît en 1851. Il affirme dans une lettre au docteur Blanche datée du 22 octobre 1853, avoir été initié aux mystères druzes lors de son passage en Syrie, où il aurait atteint le grade de « refit », l’un des plus élevés de cette confrérie. Toute son œuvre est fortement teintée d’ésotérisme et de symboles, notamment alchimiques. Alors qu’on l’accusait d’être impie, il s’exclama: « Moi, pas de religion ? J’en ai dix-sept… au moins. » Entre 1844 et 1847, Nerval voyage en Belgique, aux Pays-Bas, à Londres… et rédige des reportages et impressions de voyages. En même temps, il travaille comme nouvelliste et auteur de livrets d’opéra ainsi que comme traducteur des poèmes de son ami Heinrich Heine (recueil imprimé en 1848). Nerval vit ses dernières années dans la détresse matérielle et morale. C’est à cette période qu’il écrira ses principaux chefs-d’œuvre, réalisés pour se purger de ses émotions sur les conseils du docteur Émile Blanche pour le premier, pour la dimension cathartique du rêve et contre l’avis du docteur Blanche pour le second: Les Filles du feu, Aurélia ou le Rêve et la Vie (1853-1854). Mort Au bas d’un portrait photographique de lui, Gérard de Nerval écrivit: « Je suis l’autre. » Le 26 janvier 1855, on le retrouva pendu aux barreaux d’une grille qui fermait un égout de la rue de la Vieille-Lanterne (voie aujourd’hui disparue, qui était parallèle au quai de Gesvres et aboutissait place du Châtelet, le lieu de son suicide se trouverait probablement à l’emplacement du théâtre de la Ville), pour « délier son âme dans la rue la plus noire qu’il pût trouver », selon la formule de Baudelaire. Parmi ses amis, certains comme Arsène Houssaye émirent l’hypothèse d’un assassinat perpétré par des rôdeurs, au cours d’une de ses promenades habituelles dans des lieux mal famés ; d’autres, comme Théophile Gautier ou Nadar furent convaincus qu’il s’agissait d’un suicide,. Depuis lors, la question a fait l’objet de nombreux débats. Le doute subsiste car il fut retrouvé avec son bolivar sur la tête alors que celui-ci aurait normalement dû tomber du fait de l’agitation provoquée par la strangulation. On retrouva une lettre dans laquelle il demandait 300 francs, somme qui, selon lui, aurait suffi pour survivre durant l’hiver. La cérémonie funéraire eut lieu à la cathédrale Notre-Dame de Paris, cérémonie religieuse qui lui fut accordée du fait de son état mental, malgré son suicide présumé. Théophile Gautier et Arsène Houssaye payèrent pour lui une concession au cimetière du Père-Lachaise. Œuvres Poésie * Napoléon et la France guerrière, élégies nationales (1826) * Napoléon et Talma, élégies nationales nouvelles (1826) * L’Académie ou les membres introuvables (1826), comédie satirique en vers * Le Peuple (1830), ode * Nos adieux à la Chambre des Députés ou « allez-vous-en, vieux mandataires » (1831) * Odelettes (1834), dont Une allée du Luxembourg * Les Chimères (1854) Contes, nouvelles et récits * La Main de gloire: histoire macaronique ou La Main enchantée (1832) * Raoul Spifame, seigneur des Granges (1839), biographie romancée, publiée ensuite dans Les Illuminés * Histoire véridique du canard, essai (1845) * Scènes de la vie orientale (1846-1847) * Le Monstre vert (1849) * Le Diable rouge, almanach cabalistique pour 1850 * Les Confidences de Nicolas (1850), publiée ensuite dans Les Illuminés Édition critique de Michel Brix, 2007. * Les Nuits du Ramazan (1850) * Les Faux Saulniers, histoire de l’abbé de Bucquoy (1851) * Voyage en Orient (1851) * Contes et facéties (1852) * La Bohème galante (1852) * Lorely, souvenirs d’Allemagne (1852) * Les Illuminés (1852) * Les Nuits d’octobre (1852) Les Nuits d’octobre parurent en plusieurs livraisons dans « L’Illustration », d’octobre à novembre 1852, avant de connaître des rééditions tirées à part. * Sylvie (1853) * Petits châteaux de Bohème (1853) * Les Filles du feu: Angélique, Sylvie, Chansons et légendes du Valois, Jemmy, Isis, Émilie, Octavie, Corilla, Les Chimères (1854) * Promenades et souvenirs (1854) * Aurélia ou le Rêve et la Vie (1855) * La Danse des morts (1855) Romans * Nerval a écrit deux romans: * Le Prince des sots, tiré de la pièce du même titre de Nerval, fut publié par Louis Ulbach en 1888, mais sous une forme très altérée. Le véritable texte de Nerval fut publié en 1962 par Jean Richer. Ce roman, fort méconnu, porte sur le règne de Charles VI le Fol. * Le Marquis de Fayolle, paru en feuilletons en 1849 dans le journal Le Temps, fut laissé inachevé par son auteur, et fut achevé par Édouard Gorges et publié en 1856. L’action porte sur la Révolution en Bretagne. On peut trouver la version authentique de Nerval dans la collection de la Pléiade. Théâtre * N’ont été publiées au XIXe siècle que sept pièces personnelles de Nerval. Les titres, voire le texte, d’autres pièces non publiées, nous sont également parvenus. * Les deux plus anciens titres sont parus sous la forme de plaquettes: * Monsieur Dentscourt ou Le Cuisinier d’un grand homme (1826). * L’Académie ou Les Membres introuvables (1826).Les trois titres suivants sont issus de la collaboration entre Alexandre Dumas père et Nerval: * Piquillo (1837), drame signé par Dumas. * L’Alchimiste (1839), drame signé par Dumas. C’est surtout le début de la pièce qui porte la marque de Nerval. * Léo Burckart (1839), drame signé par Nerval.Nerval publia ensuite: * Les Monténégrins (1849), drame, en collaboration avec Jules-Édouard Alboize de Pujol. Musique de Armand Limnander de Nieuwenhove. Il existe une première version, différente, sous forme de manuscrit, de cette pièce, qui date de 1848. * L’Imagier de Harlem (1852), drame relatif aux premiers temps de l’imprimerie, avec Méry et B. Lopez.Il subsiste des fragments ou des indications, sous forme de manuscrit, des pièces suivantes (toutes ces pièces n’ont pas été forcément achevées): * Nicolas Flamel (1830). * Faust (années 1830). * Lara ou L’Expiation, même pièce que La Dame de Carouge (1831). * Le Prince des sots, dont il subsiste un fragment: Guy le Rouge. * Louis de France. * Le Magnétiseur (1840). * Les Trois ouvriers de Nuremberg (1840). * De Paris à Pékin (1848). * Pruneau de Tours (1850). * La Main de gloire (1850). * La Forêt-Noire ou La Margrave (vers 1850). * La Mort de Rousseau (1850). * La Fille de l’enfer, Aurore ou Francesco Colonna (1853). * La Polygamie est un cas pendable (1853). * Corilla a été intégré dans Les Filles du feu. * Panorama. * Dolbreuse, même pièce que Le Citoyen marquis.Des titres suivants, évoqués à certains moments par Nerval, il ne reste rien, et certains n’ont probablement jamais été écrits: * Tartuffe chez Molière. * La Mort de Brusquet. * Beppo. * L’Abbate. * L’Étudiant Anselme. * L’Homme de nuit. * Fouquet. * La Fiancée d’Abydos (ou de Corinthe). * Première coquetterie d’étudiant. * Les Walkyries. * une imitation d’une tragédie de Racine. * La Reine de Saba, dont Nerval reprit l’histoire dans Le Voyage en Orient.Nerval a également écrit les adaptations suivantes: * Han d’Islande (années 1830), d’après le roman de Victor Hugo. Publié en 1939 et republié par les éditions Kimé en 2007. * Jodelet ou L’Héritier ridicule, d’après Scarron, publié par les éditions Kimé en 2002. * Le Nouveau genre ou Le Café d’un théâtre, d’après Moratin, fut achevé par Arthus Fleury et publié en 1860. Il existe une autre pièce assez voisine de ce titre, et inachevée, Erreur de nom, qui a été publiée en 1962. * Le Chariot d’enfant, en collaboration avec Méry, d’après l’Indien Soudraka, fut publié en 1850. * Misanthropie et repentir, d’après Kotzebue, fut représenté après la mort de Nerval, en 1855. * Une Nuit blanche fut représentée une unique fois en 1850, puis interdit par le futur Napoléon III. Traductions * Faust (1828) * Poésies allemandes (Klopstock, Goethe…) (1830) * « Der König in Thule », (« Le Roi de Thulé ») de Goethe Pamphlet * Histoire véridique du canard, dans Monographie de la presse parisienne avec Honoré de Balzac (1842), * Complainte sur la mort de haut et puissant seigneur le Droit d’aînesse… * Les hauts faits des Jésuites… Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9rard_de_Nerval

Théodore de Banville

Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris 6e arrondissement, est un poète, dramaturge et critique dramatique français. Célèbre pour les Odes funambulesques et Les Exilés, il est surnommé « le poète du bonheur ». Ami de Victor Hugo, de Charles Baudelaire et de Théophile Gautier, il est considéré dès son vivant comme l’un des plus éminents poètes de son époque. Théodore de Banville unit dans son œuvre le romantisme et le parnasse, dont il fut l’un des précurseurs. Il professait un amour exclusif de la beauté et la limpidité universelle de l’acte poétique, s’opposant à la fois à la poésie réaliste et à la dégénérescence du romantisme, contre lesquels il affirmait sa foi en la pureté de la création artistique. Biographie Fils du lieutenant de vaisseau Claude Théodore Faullain de Banville et de Zélie Huet, Théodore de Banville a fait ses études au lycée Condorcet à partir de 1830. Encouragé par Victor Hugo et par Théophile Gautier, il se consacra à la poésie, et fréquenta les milieux littéraires parmi les plus anticonformistes. Il méprisait la poésie officielle et commerciale, fut l’adversaire résolu de la nouvelle poésie réaliste et l’ennemi de la dérive larmoyante du romantisme. Il collabore aussi comme critique dramatique et chroniqueur littéraire aux journaux le Pouvoir (1850), puis le National (1869) ; il devient une figure très importante du monde littéraire et participe à la Revue fantaisiste (1861), où se retrouvent les poètes qui furent à l’origine du Parnasse et de tous les mouvements de ce siècle. Il rencontre Marie-Élisabeth Rochegrosse en 1862 (ils se marieront treize ans plus tard, le 15 février 1875), et organise la première représentation de Gringoire en 1866. Il publie Les Exilés en 1867, recueil qu’il dédie à sa femme et qu’il considéra comme le meilleur de son œuvre. Âgé de 16 ans, Arthur Rimbaud, initié à la poésie de son temps par la revue collective Le Parnasse contemporain, lui envoie une lettre (datée du 24 mai 1870), en y joignant plusieurs poèmes (Ophélie, Sensation, Soleil et chair), dans l’espoir d'obtenir son appui auprès de l’éditeur Alphonse Lemerre. Banville répond à Rimbaud, mais les poèmes ne sont pas publiés. En novembre 1871, Théodore de Banville héberge Arthur Rimbaud, mais dès le mois de mai, ce dernier dans ses lettres dites « du voyant » exprime sa différence et, en août 1871, dans son poème parodique, Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs, exprime une critique ouverte de la poétique de Banville. En 1872, avec son Petit Traité de poésie française, Banville rompt avec le courant symboliste. Il publie presque une œuvre par an tout au long des années 1880, et meurt à Paris le 13 mars 1891, la veille de ses 68 ans, peu après la publication de son seul roman, Marcelle Rabe. Théodore de Banville a particulièrement travaillé, dans son œuvre, les questions de forme poétique, et a joué avec toutes les richesses de la poésie française. Il lui a été reproché d'avoir manqué de sensibilité et d'imagination, mais son influence salutaire permit à de nombreux poètes de se dégager de la sensiblerie mièvre qui survivait au véritable romantisme. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse (13e division). Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Théodore_de_Banville

Jean Aicard

Jean François Victor Aicard, né le 4 février 1848 à Toulon (Var) et mort le 13 mai 1921 à Paris, est un poète, romancier et auteur dramatique français. Biographie Jean Aicard naît le 4 février 1848 à Toulon (Var). Une plaque signale sa maison natale. Il fait ses études à Mâcon, où il fréquente Lamartine, puis au lycée de Nîmes, puis en droit à Aix-en-Provence. Venu à Paris en 1867, il y publie un premier recueil, les Jeunes Croyances, où il rend hommage à Lamartine. Le succès qu'il rencontre lui ouvre les portes des milieux parnassiens, grâce à son cousin, Pierre Elzéar. En 1869, il collabore au deuxième recueil du Parnasse contemporain. En 1870, une pièce en un acte est produite au théâtre de Marseille. Pendant la guerre, il reste à Toulon dans sa famille. Après la guerre, il assiste aux dîners des Vilains Bonshommes et participe à la création de la revue La Renaissance littéraire et artistique. En 1874, il publie Poèmes de Provence, qui font de lui le poète de cette région. En 1876, il collabore au troisième recueil du Parnasse contemporain. En 1894, il devient président de la Société des gens de lettres. Le guide Paris-Parisien, qui le considère en 1899 comme une « notoriété des lettres », note le « romantisme méridional » de son œuvre. En 1909, il entre à l'Académie française au fauteuil de François Coppée. Il est élu maire de Solliès-ville en 1920. Jean Aicard meurt le 13 mai 1921 à Paris. Jean Aicard est l'un des poètes représentés sur le tableau Coin de table (1872) de Henri Fantin-Latour. Les références Wikipedia—https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Aicard

Louise Labé

Louise Labé née vers 1524 à Lyon, morte le 25 avril 1566 à Parcieux-en-Dombes où elle fut enterrée,, est une poétesse française surnommée « La Belle Cordière ». Elle fait partie des poètes en activité à Lyon pendant la Renaissance. Vie et œuvre La belle cordière Son père, Pierre Charly, apprenti cordier, avait épousé (vers 1493) en premières noces la veuve d’un cordier prospère, Jacques Humbert dit Labé ou L’Abbé. Pour assurer sa présence dans cette profession, il reprit pour lui-même le surnom du premier mari de sa femme et se fit appeler Pierre Labé. Femme de lettres À la mort de sa femme, Pierre Charly, alias Pierre Labé, se remaria, et c’est de ce mariage que naquit Louise Labé. Celle-ci reprendra également le pseudonyme de son père et sera surnommée La Belle Cordière en raison du métier de son père, puis de son mari. Elle aurait été la femme d’Ennemond Perrin, riche marchand de cordes, qui possédait plusieurs maisons à Lyon et aurait trouvé dans la fortune de son mari un moyen de satisfaire sa passion pour les lettres : dans un temps où les livres étaient rares et précieux, elle aurait eu une bibliothèque composée des meilleurs ouvrages grecs, latins, italiens, espagnols et français. Elle aurait possédé des jardins spacieux près de la place Bellecour où elle aurait pratiqué l’équitation, sans toutefois monter son cheval en amazone. Avec Maurice Scève et Pernette du Guillet, Louise Labé appartient au groupe dit « école lyonnaise »,, bien que ces poètes n’aient jamais constitué une école au sens où la Pléiade en était une. La lecture de ses œuvres confirme qu’elle a collaboré avec ses contemporains, notamment Olivier de Magny et Jacques Peletier du Mans, autour de l’atelier de l’imprimeur Jean de Tournes. Elle écrit des poèmes à une époque où la production poétique est intense. La poésie française se donne alors des bases théoriques avec Du Bellay (Défense et illustration de la langue française, 1549) et se met en place avec Ronsard, Olivier de Magny, Pontus de Tyard, et d’autres, suivant le modèle de Pétrarque et d’auteurs anciens tels que Catulle et Horace, ou contre eux. Chez Louise Labé, on remarque l’influence d’Ovide, qu’elle connaît bien, qu’il s’agisse des Métamorphoses ou des œuvres élégiaques. En particulier, ses élégies paraissent influencées par les Héroïdes. Sa culture est aussi celle de la Renaissance italienne. Le Débat semble influencé en partie par la reconnaissance de la folie telle qu’elle apparaît dans l’Éloge de la Folie d’Érasme ; elle récrit à sa manière, comme beaucoup de ses contemporains, l’un des plus célèbres sonnets de Pétrarque, celui dont l’incipit est Solo e pensoso. Elle prend vigoureusement position contre la façon dont Jean de Meung achève le travail interrompu de son prédécesseur Guillaume de Lorris, en passant d’un récit mythique et symbolique à des descriptions bien plus terre à terre, et même sensiblement misogynes. Ce sera en pure perte : le Roman de la rose connaîtra un succès considérable. L’œuvre de Louise Labé, très mince en volume (662 vers), se compose d’un Débat de Folie et d’Amour (dans lequel Jean de La Fontaine a trouvé le sujet de l’une de ses fables, L’Amour et la Folie), de trois Élégies et de vingt-quatre sonnets, lesquels expriment les tourments féminins de la passion. Imposture poétique ? « Louise Labé est-elle le type même de la femme cultivée, connaissant le latin et l’italien, la musique et l’équitation, et tenant à Lyon un salon fréquenté ? Ou faut-il la considérer selon V.L. Saulnier comme une courtisane sans grande envergure ? » On ne connaît que très peu d’éléments de sa vie. Ceux que l’on peut lire sont parfois le fruit de l’imagination des critiques à partir de ses écrits : Louise Labé chevalier, Louise Labé lesbienne, Louise Labé lyonnaise, Louise Labé prostituée, etc. Certains spécialistes du XVIe siècle avancent une thèse audacieuse : Louise Labé ne serait qu’une fiction élaborée par un groupe de poètes autour de Maurice Scève (le nom de Louise Labé viendrait du surnom d’une prostituée lyonnaise, « La Belle Louise »). L’ouvrage de l’universitaire Mireille Huchon développe cette hypothèse. Daniel Martin a cherché à réfuter cette théorie dans son article « Louise Labé est-elle une créature de papier ? ». De même, Michel Jourde partage cet avis. Mireille Huchon affirme que, dans le portrait de Pierre Woeiriot, la présence d’une petite Méduse assimile Louise Labé à la créature mythologique (ce qui ne va pas de soi), on ne saurait en déduire que la décrire ainsi est « dévalorisant, à coup sûr ». « Le mythe de Méduse, prototype de la cruauté féminine, est souvent utilisé par les poètes pétrarquistes [...] depuis Pétrarque. Ronsard cherche-t-il à dévaloriser Cassandre dans les sonnets 8 et 31 des Amours ? » (p. 10) Daniel Martin conteste que le retrait de Jacques Peletier des Escriz dénonce une supercherie. Il fait remarquer (p. 27) qu’il « collaborait avec Jean de Tournes : il était aux premières loges pour avoir connaissance d’un projet aussi hardi de mystification. Comment aurait-il pu ignorer une supercherie dont on nous dit par ailleurs que tout le monde en était informé ? » Il fait en outre remarquer que, dans ses Opuscules, il publie un texte à la louange de Louise Labé. On trouvera dans cet article d’autres arguments (Les témoignages de Rubys et de Paradin ; le rôle de Maurice Scève). Aucun des arguments avancés n’emporte une conviction absolue. La thèse de Mireille Huchon en faveur de l’inexistence de Louise Labé a cependant reçu l’approbation de Marc Fumaroli dans Le Monde du 12 mai 2006. Poème Je vis, je meurs . Ce poème figure dans le recueil Les Élégies et sonnets publié en 1555 et qui comprend notamment 24 sonnets. Sonnet VIII Postérité et éloges Estreines, à dame Louïze Labé Éditions des œuvres Le recueil des œuvres de Louise Labé a été imprimé à Lyon par Jean de Tournes en 1555, in-12 disponible sur Gallica, et en 1556, in-16 disponible sur Gallica sous le titre Euvres de Louïze Labé Lionnoize. La troisième édition est celle de Lyon, 1762, petit in-8, sous le titre Œuvres de Louise Charly Lyonnoize, dite Labé, surnommée La Belle Cordière, complétée par des Recherches sur la vie de Louise Labé disponible sur Gallica. Charles Boy (dir.), Œuvres de Louise Labé, Alphonse Lemerre, 1887 (lire sur Wikisource) Poètes du XVIe siècle, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », Éditions NRF, 1969. Œuvres complètes, édition critique et commentée par Enzo Giudici, Genève, Droz, T.L.F., 1981, 256 p. Louise Labé, Œuvres complètes. Sonnets, Élégies, Débat de Folie et d’Amour, édition de François Rigolot, Paris, Flammarion, « GF », 1986. Louise Labé, Œuvres poétiques, Pernette du Guillet, Rymes, édition de Françoise Charpentier, Gallimard, « Poésie », 1986 Louise Labé, Œuvres complètes : Sonnets, Elegies, Débat de folie et d’amour, édition de François Rigolot, Paris, Flammarion, « GF », 2004. Les Œuvres complètes de Louise Labé, Cahiers Textuel, n° 28, 2005. Le Débat de Folie et d’Amour, Eliane Viennot (éd.), in Aurore Evain, Perry Gethner, Henriette Goldwyn (dir.), Théâtre de femmes de l’Ancien Régime, vol. 1, XVIe siècle, Saint-Etienne, Publications de l’Université, 2006 [orth. et ponctuation modernisées, format poche]. Bibliographie Irène Omélianenko, « Une vie, une oeuvre– Louise Labé (1524-1566), une artiste du Yunnan ? » [audio], sur France Culture Georges Tricou, Louise Labé et sa famille, Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, V, 1944. Madeleine Lazard, Louise Labé Lyonnaise, Paris, Fayard, 2004. Louise Labé 2005, études réunies par Béatrice Alonso et Eliane Viennot, Saint-Etienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2004. Daniel Martin, Isabelle Garnier-Mathez, Louise Labé. Débat de Folie et d’Amour, Élégies, Sonnets, Neuilly, Atlande, 2004. Daniel Martin, Signe(s) d’amante. L’agencement des Evvres de Louïze Labé Lionnoize, Paris, Champion, 1999. François Rigolot, Louise Labé Lyonnaise ou la Renaissance au féminin, Paris, Champion, 1997. Louise Labé. Les voix du lyrisme, textes réunis par Guy Demerson, Saint-Étienne et Paris, Publications de l’Université de Saint-Étienne-CNRS, 1990 Karine Berriot, Louise Labé. La Belle Rebelle et le François nouveau, Paris, Seuil, 1985. Michel Locatelli. Je suis... Louise Labé, Lyon, Jacques André éditeur, 2011. François Pédron, Louise Labé : La femme d’amour, Fayard, 1984. Enzo Giudici, Louise Labé, Paris, Nizet, 1981. (it) Enzo Giudici, Louise Labé e l’École lyonnaise, studi e ricerche con documenti inediti, avant-propos de Jean Tricou, Naples, Liguori Editore, 1964. Débat sur l’existence de Louise Labé Mireille Huchon, Louise Labé. Une créature de papier, Droz, 2006 [compte-rendu] Daniel Martin, « Louise Labé est-elle une créature de papier ? », Réforme Humanisme Renaissance, n°63, p. 7-37, déc 2006 [lire en ligne]. François Solesmes, « Louise Labé, “ créature de papier ” ? », compte rendu critique de l’ouvrage de Mireille Huchon, SIEFAR, déc. 2007 [lire en ligne].

Manuel de Zequeira Arango

Manuel de Zequeira y Arango (1764-1846). Periodista, poeta, funcionario público y militar cubano. Escribió en numerosas publicaciones de la prensa colonial cubana y marcó pautas a la creación literaria con un incipiente sello criollo. Nació el 28 de agosto de 1764 en La Habana, en el seno de una familia noble y acomodada. Hizo estudios elementales en su hogar, y en 1774 ingresó en el Seminario de San Carlos, donde cursó historia y literatura. Allí estudió junto a Félix Varela, con quien estrechó lazos de amistad. El 18 de agosto de 1784 ingresó como cadete en el Regimiento de Infantería de Soria, lo que marcaría el inicio de su larga carrera militar. Formó parte de los primeros colaboradores del Papel Periódico de La Havana, en el cual publicó poemas y ensayos literarios desde 1792. En 1800 fue nombrado redactor del periódico, lo cual le costó una polémica de dos años con Buenaventura Pascual Ferrer, quien optaba por el mismo cargo. En ese mismo año Zequeira comenzó a dirigir la mencionada publicación, en la que, bajo su dirección, preponderó él el carácter literario. En 1805 cesaron sus funciones de director; sin embargo, prosiguió a modo de colaborador en el mismo Papel Periódico, El Aviso y El Aviso de la Havana. En 1804 fundó El Criticón de La Habana, el cual se destacó por sus numerosos artículos de costumbres y crítica social. Al parecer, Zequeira redactaba completamente los números de El Criticón de La Habana, en el cual potenció una literatura de objetivos morales y sociales muy definidos. Asimismo, escribió para casi todas la publicaciones periódicas de su época, como El Mensajero político económico y literario de La Havana, El Noticioso Mercantil, El Hablador, El Observador Habanero y La Lira de Apolo. Zequeira opinaba que los periódicos debían mostrar la «bella literatura», pero la física, la química y la medicina no debían tener cabida en ese tipo de impresos. Las ciencias, abogaba, debían explicarse en las universidades y escuelas. También trabajó en la Imprenta de la Capitanía General. Zequeira figura entre las voces líricas más destacadas del período colonial cubano. Fue poeta neoclásico que en sus versos destacaba un incipiente “criollismo” -nombre que se daba a las primeras muestras identitarias de la cubanidad. Su poema A la Piña muestra claramente este carácter. Se destacó además como prosista interesado en comunicarse con sus lectores y en dejar huella impresa de la vida habanera en elementos del costumbrismo y el testimonio. Introdujo la prosa poética en la Isla, al publicar en el Papel Periódico de La Havana el artículo «El relox de la Havana». Fue un excelente sonetista, considerado el primer poeta cubano, si no cronológicamente, sí por su vocación sostenida, alto simbolismo con desarrollo de motivos identitarios criollos, conocimiento cabal del instrumento poético y facilidades líricas. Muy vinculado al gobierno de don Luis de las Casas y a la labor de la Sociedad Económica de Amigos del País (SEAP) de La Habana, en 1809 desempeñó el cargo de vicecensor de su Junta Directiva. Fue promotor del pensamiento del reformismo en Cuba. Su talento militar siempre estuvo al servicio de la monarquía hispánica. En julio de 1793, durante la contienda contra la invasión francesa, partió en una expedición de apoyo a la guarnición del Cuartel de Cahobas, en la isla de Santo Domingo. Participó en los combates de la Matric y Yacsí; este último inspiró uno de sus cantos heroicos, Ataque de Yacsí. Obtuvo el grado de subteniente de granaderos, y en 1796 volvió a La Habana, donde contrajo matrimonio. Por el mérito de sus servicios, en 1810 fue nombrado comandante en jefe de la Plaza de Caro, en Venezuela, pero nunca llegó a tomar posesión de su cargo. En 1813 se le destinó al Nuevo Reino de Granada, actual Colombia, a las órdenes del general Francisco Montaleno y Ambuladi. En tierras neogranadinas combatió a los independentistas. Fue gobernador militar y civil de la provincia de Río Hacha de 1814 a 1815. En ese último año se le destinó a Mompox, y en 1816 fue nombrado teniente-rey y presidente de la Junta de Real Hacienda de Cartagena. A finales de 1817 retornó a La Habana, con Real Licencia y grado de coronel de infantería. En 1821 fue trasladado a Matanzas en calidad de coronel de las milicias de esa ciudad. Durante su estancia en territorio matancero se presentaron los primeros síntomas de su locura. A partir de entonces, su vida pública y literaria cesó. Falleció en La Habana el 18 de abril de 1846. Empleó múltiples seudónimos, como Ismael Raquenue, Ezequiel Armuna, Ezequiel Amura, Anselmo Erquea Gravina, Raquel Yum Zenea, El Observador de La Havana, El bruxo de La Havana, El Marqués Nueya, Arnefio Garaique, El Licenciado Frisesomorum, La horma de su zapato, Armenau Queizel, El Criticón de La Havana, Arefique, Enrique Aluzema. Se cree que Leofar Lemonieau, D. Amosar, Yeso de Jarzos, Eguzqui y Matato, sean anagramas de su nombre. Por razón de tan frecuentes enmascaramientos, parte de su obra permanece sin localizar. Referencias En Caribe – encaribe.org/index.php?option=com_content&view=article&id=653:manuel-de-zequeira&catid=87:literatura&Itemid=104

Charles d'Orléans

Charles Ier d’Orléans, né à Paris le 24 novembre 1394 et mort à Amboise le 5 janvier 1465, duc d’Orléans et de Valois, est un prince connu surtout pour ses œuvres poétiques écrites lors de sa longue captivité anglaise. Il est le fils de Louis Ier, duc d’Orléans (le frère du roi de France Charles VI), et de Valentine Visconti, fille du duc de Milan. Biographie Charles d’Orléans est né en 1394 à l’hôtel royal Saint-Pol. Il est le petit-fils de Charles V et appartient à la branche royale des Valois. Le 29 juin 1406, Charles d’Orléans épouse la veuve de Richard II d’Angleterre, sa cousine germaine, Isabelle de Valois (17 ans), fille du roi Charles VI, qui trois ans plus tard meurt en couches. Le 23 novembre 1407, son père Louis d’Orléans est assassiné sur ordre de Jean sans Peur, duc de Bourgogne. Sa mère Valentine Visconti, fille du duc de Milan, meurt à son tour peu de temps après. Charles d’Orléans est donc placé à l’âge de treize ans à la tête d’un parti et devient chef de la féodalité française. En 1410, Charles se remarie avec Bonne d’Armagnac, la fille du comte Bernard VII d’Armagnac, grand féodal du Sud-Ouest. Cette union scelle une alliance politique entre les maisons d’Orléans et d’Armagnac, avec le soutien du duc de Bourbon, du duc de Berry et celui du comte d’Alençon, il devient un véritable chef de guerre. En 1415, Charles mène les armées royales contre Henri V d’Angleterre faisant retraite dans le Nord de la France. L’affrontement est un désastre à Azincourt, la chevalerie française est battue, plus de 6 000 morts et un millier de chevaliers faits prisonniers, dont Charles d’Orléans. Il est emmené en Angleterre, où la rançon pour sa libération est fixée à 220 000 écus d’or. Ce n’est que 25 ans plus tard que cette rançon est payée et que Charles d’Orléans est libéré. Il se marie alors à Saint-Omer avec Marie de Clèves, nièce de Philippe le Bon, qui a payé sa rançon. Elle est aussi petite-fille de Jean sans Peur, qui avait ordonné l’assassinat du père de Charles. Ce mariage scelle la réconciliation des maisons d’Orléans et de Bourgogne. Durant ses 25 ans de captivité, Charles d’Orléans écrivit des ballades, des rondeaux, des rondels… À son retour en France, il se retire dans ses châteaux de Blois et de Tours où il se consacre à la littérature, il ouvre un cercle académique qui devient le rendez-vous de tous les beaux esprits. Dans cette arène de poètes sont organisés des tournois littéraires, le gagnant remporte le prix de la ballade et du rondeau. François Villon y passe brièvement en 1458 avant de tomber en disgrâce. Il meurt à Amboise dans les années 1460 sur le chemin du retour, alors qu’il vient d’assister à Poitiers à une assemblée des princes du sang et des grands féodaux. Il est inhumé en l’église du Saint-Sauveur à Blois. Le 21 février 1505, ses restes sont transférés au couvent des Célestins de Paris (avec ceux de sa famille) par son fils, le roi Louis XII. Contexte Contexte historique Charles d’Orléans est un des acteurs de la guerre de Cent Ans qui oppose, de 1337 à 1453, la dynastie des Plantagenêt à celle de Valois à travers le royaume de France et celui d’Angleterre. C’est durant cette guerre qu’il sera fait prisonnier. Pendant cette captivité, Charles d’Orléans rédige son livre de Ballades, un ensemble de 123 ballades. Après 22 ans de captivité cependant la lassitude commence à paraître dans son écriture, il se dit « tout rouillé par le Nonchaloir » dans la ballade 72. Il semble qu’il se soit vengé du roi d’Angleterre et duc de Normandie dans l’un de ses poèmes: Yver vous n’estes qu’un villain. Où il compare sa longue captivité au fait de l’Yver. Mais Yver est également un nom patronymique très répandu en Normandie et désigne le roi d’Angleterre sous la plume de Charles. Contexte littéraire Valentine de Milan, mère de Charles d’Orléans, avait reçu une éducation des plus distinguées, qui lui permit de transmettre son goût pour la poésie à son fils. De plus les parents de Charles étaient passionnés d’art et de lettres. Ils recevaient et protégeaient des poètes comme Eustache Deschamps ou Christine de Pisan. Il est donc en quelque sorte l’héritier de la tradition courtoise des troubadours et trouvères. On peut notamment constater qu’il s’inspire du Roman de la Rose dans ses ballades, car il use de figures allégoriques telles que: Mélancolie, Tristesse, Espoir et d’autres. Œuvres lyriques Charles d’Orléans est l’auteur d’une œuvre considérable: 131 chansons, 102 ballades, sept complaintes et pas moins de 400 rondeaux. Il est aussi l’auteur de pièces poétiques en langue anglaise. Ce sont en partie ses écrits qui permettent de recouper les informations et de reconstituer sa vie par ailleurs bien documentée en raison de son rang social. Chansons La chanson est un récit versifié en décasyllabes relatant des épopées légendaires héroïques mettant en scène guerriers et chevaliers. Celles-ci sont accompagnées de musique. Ce qui n’est pas systématique pour les ballades ou les rondeaux. Cependant les chansons de Charles d’Orléans n’ont pas de musique. Extrait d’une chanson écrite par Charles d’Orléans, dont le thème est le temps qui passe: « Qui ? Quoy ? comment ? à qui ? pourquoi ? Passez, presens, ou avenir, Quant me viennent en souvenir, Mon cueur en pensez n’est pas coy. Au fort, plus avant que ne doy, Jamais je ne pense en guerir. Qui ? quoy ? comment ? à qui ? pourquoi ? Passez, presens, ou avenir, On s’en peut rapporter à moy Qui de vivre ay eu beau loisir, Pour bien aprendre et retenir, Assez ay congneu, je m’en croy. Qui. Quoy ? comment ? à qui ? pourquoi ? Passez, presens, ou avenir. » Rondels et rondeaux En poésie, le rondel est un poème à forme fixe, construit sur deux rimes et comportant un refrain, à l’instar du rondeau, il est son ancienne appellation. Il est composé le plus souvent de treize vers octosyllabiques, ou décasyllabiques répartis en trois strophes. Le refrain du rondel est formé de ses deux premiers vers, que l’on retrouve à la fin de la deuxième strophe, puis de son premier vers que l’on retrouve à la fin de la troisième strophe. Le rondel connut son apogée entre les XIVe et XVIe siècles. Un rondeau est un poème à forme fixe de 13 vers de longueur variable et construit sur deux rimes, avec des répétitions obligées. Il est composé sur trois strophes dont les deux dernières reprennent le tout premier hémistiche ; c’est le refrain que l’on retrouve aussi dans la forme de la ballade. Charles d’Orléans est l’auteur de près de 400 rondeaux. L’un de ses rondels les plus connus dans l’histoire de la poésie française est Le Printemps: « Le temps a laissié son manteau De vent, de froidure et de pluye, Et s’est vestu de brouderie, De soleil luyant, cler et beau. Il n’y a beste, ne oyseau, Qu’en son jargon ne chant ou crie: Le temps a laissié son manteau De vent, de froidure et de pluye. Rivière, fontaine et ruisseau Portent, en livrée jolie, Goutte d’argent, d’orfaverie, Chascun s’habille de nouveau. Le temps a laissié son manteau. » Recueil: Rondeaux Ballade La ballade est une forme fixe du lyrisme courtois de la fin du Moyen Âge composée de trois couplets et d’une demi-strophe appelée envoi, chacune étant terminée par un vers refrain qui rappelle la forme chantée des origines. Les Ballades de Charles D’Orléans pour la plupart ne comportent pas d’envoi. Recueil: Ballades Gallimard, Poésie NRF, 2001 (ISBN 978-2-07-032795-9) Généalogie simplifiée Ascendance Bibliographie Répertoire bibliographique (en) Edith Yenal, Charles d’Orléans: A Bibliography of Primary and Secondary Sources, New York, AMS Press, coll. « AMS Studies in the Middle Ages » (no 6), 1984 (ISBN 978-0-404-61436-2, présentation en ligne). Principales éditions des œuvres de Charles d’Orléans Poésies complètes, revues sur les manuscrits avec préface, notes et glossaire par Charles d’Héricault, 2 tomes, Paris, Ernest Flammarion, 1915 ; texte disponible sur wikisource. Ballades et rondeaux, Paris, Le Livre de Poche, collection « Lettres gothiques », 1992. En la forêt de longue attente et autres poèmes, édition bilingue de Gérard Gros, Paris, Gallimard, collection « Poésie / Gallimard », 2001. (ISBN 978-2070327959) Poésies, tome 1, La Retenue d’amour. Ballades, chansons, complaintes et caroles éditées par Pierre Champion, Paris, Honoré Champion, collection « Classiques français du Moyen Âge », 2010. Le Livre d’Amis: Poésies à la cour de Blois (1440-1465), édition bilingue, publication, traduction, présentation et notes de Virginie Minet-Mahy et Jean-Claude Mühlethaler, Paris, Honoré Champion, collection « Champion Classiques Moyen Âge », 2010. Recueil: Chansons (1428) Études historiques et littéraires (en) Mary-Jo Arn (dir.), Charles d’Orléans in England, 1415-1440, Cambridge, Boydell & Brewer, 2000, X-231 p. (ISBN 0-85991-580-8, présentation en ligne). (en) Mary-Jo Arn, The Poet’s Notebook: The Personal Manuscript of Charles d’Orléans (Paris, BnF MS fr. 25458), Turnhout, Brepols, 2008. Pierre Champion, La vie de Charles d’Orléans, 1394-1465, Paris, Honoré Champion, coll. « Bibliothèque du XVe siècle » (no 13), 1911, XV-717 p. (présentation en ligne, lire en ligne). Jacques Drillon, Charles d’Orléans ou Le génie mélancolique, Paris, Jean-Claude Lattès, 1993 (rééd. lulu.com). Claudio Galderisi, Le Lexique de Charles d’Orléans dans les Rondeaux, Genève, Droz, 1993, 277 p. Extraits en ligne. Claudio Galderisi, Charles d’Orléans: « Plus dire que penser », Bari, Adriatica Editrice, 1994, 128 p. Claudio Galderisi, « En regardant vers le païs de France ». Charles d’Orléans: une poésie des présents, Orléans, Paradigme, « Medievalia », 2006, 220 p. Claudio Galderisi, Charles d’Orléans, Paris-Rome, Memini, « Bibliographie des écrivains français », 2012, 174 p. Xavier Hélary, « ORLÉANS Charles duc d’ (1394-1465) », dans Philippe Contamine, Olivier Bouzy et Xavier Hélary, Jeanne d’Arc. Histoire et dictionnaire, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2012, 1214 p. (ISBN 978-2-221-10929-8), p. 893-894. Gert Pinkernell, « François Villon et Charles d’Orléans (1457 à 1461). D’après les Poésies diverses de Villon ». Studia Romanica, vol. 79., Winter, Heidelberg 1992, (ISBN 3-533-04526-9). Thierry Martin, Poésie homosexuelle en jobelin, de Charles d’Orléans à Rabelais, anthologie bilingue, QuestionDeGenre/GKC, 2007. Jean-Claude Mühlethaler, Charles d’Orléans, un lyrisme entre Moyen Age et modernité, Paris, Classiques Garnier, 2010. Gilbert Ouy, « À propos des manuscrits autographes de Charles d’Orléans identifiés en 1955 à la Bibliothèque nationale », Bibliothèque de l’école des chartes, no 118, 1960, p. 179-188, [lire en ligne]. Littérature Hella S. Haasse et traduit du néerlandais par Anne-Marie de Both-Diez, En la forêt de longue attente le roman de Charles d’Orléans, Paris, Éd. du Seuil, 2007 (ISBN 9782020936248, OCLC 758642630). Postérité Ses poèmes ont été enluminés par Henri Matisse. Trois chansons mises en musique par Claude Debussy. Une citation de lui est en exergue du roman La Carte et le Territoire de Michel Houellebecq, prix Goncourt. Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Ier_d%27Orl%C3%A9ans

François de Malherbe

François de Malherbe est un poète français, né à Caen vers 1555 et mort à Paris le 16 octobre 1628. Il est le fils de François, écuyer, seigneur de Digny, conseiller au bailliage et présidial de Caen, et de Louise Le Vallois. Poète officiel de 1605 à 1628, son évolution de la magnificence à la sobriété traduit le passage du goût baroque au goût classique, amenant la poésie vers un grand dépouillement. Son influence a été considérable sur la poésie française. Bien qu’il n’ait pas écrit d’art poétique, une doctrine était tirée de ses œuvres, de ses annotations sur son exemplaire des poésies de Philippe Desportes et des remarques orales rapportées par ses contemporains. Ce sont notamment ses disciples François Maynard et Honorat de Bueil de Racan qui, suivant leur maître, créent le corpus louant « l’harmonie classique », qui prédominera pendant près d’un siècle. Durant tout le XVIIe siècle, Malherbe est la référence majeure des théoriciens classiques. Dans son Art poétique (1674), Nicolas Boileau le loue avec ferveur, commençant son éloge par le célèbre hémistiche « Enfin Malherbe vint ». Biographie François de Malherbe, issu d’une famille noble, est fils d’un conseiller au présidial de Caen, ville dans laquelle il est né. Il fait d’abord des études de droit, qu’il abandonne. Il s’attache à l’âge de 19 ans à Henri d’Angoulême, fils naturel d’Henri II, et grand prieur de France. Il combat dans les rangs de la Ligue, avant de se marier en 1581 avec Madeleine de Coriolis, la fille d’un président à mortier au Parlement de Provence et de se fixer à Aix. Appelé à Paris pour ses affaires en 1585, son protecteur le duc d’Angoulême meurt l’année suivante. Il regagne d’abord la Normandie, puis la Provence, et cherche un nouveau protecteur puissant: en 1592, il dédie à Henri III Les Larmes de saint Pierre (poème qu’il désavoue plus tard), et à Marie de Médicis Ode de bienvenue à Marie de Médicis (1600), qui le fit remarquer par la Cour. Il traduit également les œuvres de Sénèque. Malgré la recommandation du Cardinal Du Perron, qui admirait son talent, c’est seulement en 1605 qu’il obtient sa première audience auprès d’Henri IV, qui lui commande Prière pour le roi allant dans le Limousin. Ce poème plaît beaucoup au Roi, qui le retient à la cour. Malherbe, âgé de cinquante ans, devient ainsi le poète officiel, titre qu’il garde jusqu’à sa mort, aussi bien sous la régence de Marie de Médicis que sous le règne de Louis XIII. Le seul fils qui lui restait, Marc-Antoine de Malherbe, fut tué en duel au château de Cadenet en 1627 par Paul de Fortia de Piles, assisté de son beau-frère Gaspard de Covet de Marignane. Malherbe va trouver Louis XIII au siège de La Rochelle pour obtenir justice, mais le châtiment des meurtriers lui est refusé. Il meurt quinze mois plus tard le 16 octobre 1628 à Paris. Il avait institué pour héritier Vincent de Boyer d’Éguilles, son neveu, depuis conseiller au Parlement de Provence. Vincent de Boyer qui se maria en 1644, avec Madelaine de Forbin-Maynier d’Oppède, ajouta à son nom celui de Malherbe. Une des conditions que Malherbe lui avait imposée, dans son testament, était que les Boyer prendraient pendant trois générations le nom de Malherbe. Les papiers et les livres du poète furent recueillis dans la famille Boyer d’Éguilles jusqu’à la Révolution. Traits de caractère Le caractère de Malherbe est connu par les nombreux témoignages de ses contemporains, notamment par l’ouvrage de Racan Mémoires pour la vie de Malherbe. Personnage rude, froid et franc jusqu’à la brutalité, il semble à l’opposé de l’idée romantique du poète sensible. Pourtant, de nombreuses lettres, ainsi que le chagrin après la mort de son dernier fils, témoignent de sa sensibilité. Tallemant des Réaux, qui l’a décrit comme « rustre et incivil », dépeint son caractère « maniaque » et son obsession pour la pureté de la langue. Malherbe disait de ses ennemis que, « s’il s’y mettait, il ferait de leurs fautes des livres plus gros que leurs livres mêmes ». Certains refusèrent toujours, pour cette raison, de soumettre leurs écrits à son approbation parce que « ce n’était qu’un tyran, et qu’il abattait l’esprit aux gens ». Parmi ceux qui s’y risquèrent néanmoins, « Il dit à un homme qui lui montra un méchant poème où il y avait pour titre: POUR LE ROI, qu’il n’y avait qu’à ajouter: POUR SE TORCHER LE CUL. » Même, « une heure avant que de mourir, il se réveilla comme en sursaut d’un grand assoupissement, pour reprendre son hôtesse, qui lui servait de garde, d’un mot qui n’était pas bien français, à son gré ; et comme son confesseur lui en voulut faire réprimande, il lui dit qu’il n’avait pu s’en empêcher, et qu’il avait voulu jusqu’à la mort maintenir la pureté de la langue française. » Œuvre et influence Son poème Les Larmes de Saint Pierre (1587) appartient au goût baroque ; il le considère à la fin de sa vie comme une erreur. À partir de son accession au rôle de poète officiel, il fait de l’épuration et de la discipline de la langue française l’œuvre de sa vie. Il manifeste alors une grande sévérité à l’égard du maniérisme et du baroque des poètes du siècle précédent, notamment de Philippe Desportes. Contrairement à Pierre de Ronsard, Malherbe refuse le miracle de l’inspiration et le lyrisme personnel. Ses œuvres sont des pièces de circonstance, dans laquelle il fait entrer le moins possible de sensibilité. Son rôle de poète officiel consiste à célébrer les grands évènements et la gloire des souverains successifs. Il prête également son inspiration à des hauts personnages lui demandant de chanter leurs amours. Parallèlement, il groupe des disciples, dont les plus célèbres sont François Maynard et Honorat de Bueil de Racan, avec qui il entreprend de régenter la langue et la poésie, souhaitant imposer à la poésie française une discipline très stricte. On peut le considérer comme le premier théoricien de l’art classique fait de mesure et bienséance et l’un des réformateurs de la langue française. Il fut pour cela l’un des auteurs les plus constamment réédités pendant l’Ancien Régime. L’hommage que lui adressa Boileau (« Enfin Malherbe vint…, ») exprime cette dette des écrivains classiques. Aujourd’hui cet hémistiche est passé dans la langue pour saluer l’avènement d’un progrès, d’une réforme. Œuvres en ligne Œuvres de Malherbe. Éd. revue sur les autographes, les copies les plus authentiques et les plus anciennes impressions et augm. de notices, de variantes, de notes, d’un lexique des mots et locutions remarquables, d’un portrait, d’un fac-similé, recueillies et annotées par Ludovic Lalanne, Tome premier, Tome deuxième, Tome troisième, Tome quatrième, Tome cinquième, Paris, Hachette, 1862 Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_de_Malherbe

Joseph Autran

Joseph Autran est un poète et auteur dramatique français, né le 20 juin 1813 à Marseille et mort le 6 mars 1877 à Marseille. Biographie Fils d'un négociant, il suivait des études chez les jésuites à Aix-en-Provence, puis devenait professeur particulier dans une institution religieuse. En 1832, il devient connu par son ode à Lamartine et il continue à écrire des poèmes. Devenu d'une certaine renommée, il se voit offrir une poste de bibliothécaire à Marseille. Ses contacts avec Alexandre Dumas fils lui ouvrent la voie du théâtre. Sa pièce la plus connue est La Fille d'Eschyle (1848), que couronna le prix Montyon attribué par l'Académie française. Ses candidatures successives à cette dernière institution furent le théâtre de l'affrontement des catholiques et des libéraux. Candidat des catholiques, il dut d'abord se retirer devant Octave Feuillet en 1862, puis perdit face à Camille Doucet en 1865. Finalement, une élection double fut l'occasion d'une entente entre les deux camps, et il fut mis au rang des Immortels en 1868, accompagné de Claude Bernard. Il sut réunir autour de lui plusieurs des grands écrivains de son époque, même si son talent personnel n'a pas été reconnu par la postérité. Œuvres * Le Départ pour l'Orient : ode à M. Alphonse de Lamartine (1832) * La Mer : poésies (1835) * Ludibria ventis : poésies nouvelles (1838) * L'An 40 : ballades et poésies musicales, suivies de Marseille (1840) * Milianah : poème (1841)'. * Italie et Semaine sainte à Rome (1841) * La Fille d'Eschyle : étude antique en 5 actes, en vers, Paris, Théâtre de l'Odéon, 9 mars 1848 * Les Poëmes de la mer (1852) * Le médecin du Luberon (1853), poème3 * Laboureurs et soldats (1854) * La Vie rurale : tableaux et récits (1856) * Etienne et Clémentine (1858) * Épîtres rustiques (1861) * Le Poème des beaux jours (1862) * Le Cyclope, d'après Euripide (1863) * Paroles de Salomon (1869) * Sonnets capricieux (1873) * La Légende des paladins (1875) * Œuvres complètes (1875-82) Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/

Maurice Rollinat

Joseph Auguste Maurice Rollinat, né à Châteauroux (Indre) le 29 décembre 1846 et mort à Ivry-sur-Seine le 26 octobre 1903, est un poète, musicien et interprète français. Notice biographique Son père, François Rollinat, était député de l’Indre à l’Assemblée constituante en 1848 et fut un grand ami de George Sand. Issu d’un milieu cultivé, Rollinat se met très tôt au piano, pour lequel il semble avoir de grandes facilités. Dans les années 1870, il écrit ses premiers poèmes. Il les fait lire à George Sand, qui l’encourage à tenter sa chance à Paris. Il y publie son premier recueil Dans les brandes (1877), qu’il dédie à George Sand mais qui ne connaît aucun succès. Il rejoint alors le groupe des Hydropathes, fondé par Émile Goudeau, où se rassemblent de jeunes poètes décadents se voulant anticléricaux, antipolitiques et antibourgeois. Plusieurs soirs par semaine, la salle du Chat noir, célèbre cabaret parisien dans laquelle on croise Willette ou Antonio de La Gandara, se remplit pour écouter l’impressionnant Rollinat. Seul au piano, le jeune poète exécute ses poèmes en musique. (Il mit aussi en musique les poèmes de Baudelaire). Son visage blême, qui inspira de nombreux peintres, et son aspect névralgique, exercent une formidable emprise sur les spectateurs. De nombreuses personnes s’évanouissent, parmi lesquelles notamment Leconte de Lisle et Oscar Wilde. Ses textes, allant du pastoral au macabre en passant par le fantastique, valent à Rollinat une brève consécration en 1883. Cette année-là, le poète publie Les Névroses, qui laisse les avis partagés. Certains voient en lui un génie ; d’autres, comme Verlaine dans Les Hommes d’aujourd’hui, un « sous-Baudelaire », doutant ainsi de sa sincérité poétique. Cependant, grâce aux témoignages et aux travaux biographiques, nous savons que Rollinat fut toute sa vie très tourmenté et que ses névralgies ne l’épargnèrent guère. Son ami Jules Barbey d’Aurevilly écrira que « Rollinat pourrait être supérieur à Baudelaire par la sincérité et la profondeur de son diabolisme ». Il qualifie Baudelaire de « diable en velours » et Rollinat de « diable en acier ». Malade et fatigué, Rollinat refuse d’être transformé en institution littéraire. Il se retire alors à Fresselines, en 1883, proche de l’École de Crozant dans la Creuse, pour y continuer son œuvre. Il s’y entoure d’amis avec lesquels il partagera les dernières années de sa vie. Pendant les vingt années passées à Fresselines, il publiera cinq livres de poèmes: l’Abîme (1886), La Nature (1892), Le Livre de la Nature (1893), Les Apparitions (1896) et Paysages et Paysans (1899), ainsi qu’un recueil en prose: En errant (1903). Alors que sa compagne, l’actrice Cécile Pouettre meurt, Rollinat tente plusieurs fois de se suicider. Son ami, le peintre Eugène Alluaud, le veille et s’inquiète. Malade, probablement d’un cancer, le poète est transporté à la clinique du docteur Moreau à Ivry où il s’éteint en octobre 1903, à l’âge de 56 ans. Il repose au cimetière Saint-Denis de Châteauroux. Il en était venu à être oublié de ses contemporains. Un poète d’Issoudun, Albert Liger, qui assistait aux obsèques, demanda à un curieux qui était celui qu’on enterrait ; celui-ci répondit: « Il paraît que c’est un nommé Rollinat, un fameux pêcheur à la ligne dans la Creuse ». Distinction Chevalier de la Légion d’honneur Hommages Collège Maurice Rollinat à Brive-la-Gaillarde Ecole primaire Maurice Rollinat à La Châtre (Indre) Lycée Rollinat à Argenton-sur-Creuse (Indre) La poésie de Rollinat: de la Nature à la condition humaine Dans les brandes (1877) Dans les brandes ouvre un étrange parcours poétique. Le mépris de la ville et des hommes qui y vivent fait encore davantage briller la Nature, blonde, lumineuse et conseillère. Rollinat y trouve une double perfection: celle des éléments qui la composent et celle du geste de l’homme qui l’habite. Très descriptif, Rollinat donne à voir dans ses poèmes animaliers (L’écureuil, La chèvre) les personnalités différentes de chaque vivant. L’homme de la campagne, quant à lui, développe des mœurs particulières, dont la beauté rustique enchante le poète (Le chasseur en soutane, La fille aux pieds nus). Quant à Rollinat lui-même, spectateur de la Nature et des hommes, il cherche en vain sa place (Où vais-je ?). Le réel, décrit par Rollinat à travers le prisme du monde rustique, regorge d’interrogations, de failles inexpliquées, auxquelles le poète va chercher à donner sens. Les Névroses (1883) Publié chez Charpentier en 1883, annoncé dès 1882, ce recueil est le plus célèbre de Rollinat. Davantage que Dans les brandes, l’étrangeté et le macabre jouent un rôle capital. La Nature est alors transfigurée par le poète sous la pression d’un imaginaire de l’étrange qu’il fait se dégager du moindre évènement (La vache au taureau). Les Névroses, ouvrage de la fascination par excellence, proche du symbolisme, démet le réel de toute son innocence et de sa virginité mythologique. Le diable, la mort, le mal, sont des thématiques omniprésentes qui percent le voile de la simple donnée naturelle. La réalité déborde alors de sens par le double recours à l’imaginaire et au nihilisme. Évacuant Dieu de sa réflexion poétique, Rollinat suppose le Diable comme s’infiltrant dans toutes les manifestations humaines et non humaines. Par ce biais négatif, il réhabilite ce qu’il y a de plus naturel et ancré dans l’humain: la luxure et la mort. Il consacre un poème à Honoré de Balzac (extrait): « Balzac est parmi nous le grand poète en prose, Et jamais nul esprit sondeur du gouffre humain, N’a fouillé plus avant la moderne névrose, Ni gravi dans l’Art pur un plus âpre chemin. »Et un à Edgar Allan Poe: « Edgar Poe fut démon, ne voulant pas être Ange. Au lieu du Rossignol, il chanta le Corbeau ; Et dans le diamant du Mal et de l’Étrange Il cisela son rêve effroyablement beau. » L’Abîme (1886) Trois ans après son départ de Paris pour Fresselines, Rollinat publie L’Abîme, qui est l’ouvrage du retrait. Ce recueil est aussi le plus synthétique de tous les ouvrages en vers de Rollinat. Le poète avait souhaité composer un livre sur la condition humaine. Dans L’Abîme, Rollinat examine en grande partie les vices humains, à la manière des moralistes du XVIIe siècle. On trouve dans la réflexion de Rollinat des échos pascaliens (La chanson de l’Ermite) quant à la place de l’homme dans l’univers, mais surtout une fascination pour l’intériorité humaine (La genèse du crime, Le faciès humain), regorgeant de pouvoirs insoupçonnés, de pulsions et de projets souvent vains. L’Abîme offre un constat accablant de la nature humaine et de sa destinée. La vie, déplorable, ne sera pas, selon Rollinat, excusée par la mort. À la fin du recueil, notamment dans Requiescat in Pace, le poète, cynique, fait de la mort un juge sans Dieu au sein de laquelle l’homme n’aura aucun droit au pardon. Œuvres * Participation au recueil Dizains réalistes * Dans les brandes, poèmes et rondels (1877) (Lire sur Wikisource: Dans les brandes, poèmes et rondels, Paris, Charpentier, 1883 (Wikisource)) * Les Névroses (1883) (Lire sur Wikisource: Les Névroses, Paris, Fasquelle, 1917 (Wikisource)) * L’Abîme (1886) (Lire sur Wikisource: L’Abîme, Paris, Charpentier, 1886 (Wikisource)) * DIX mélodies nouvelles (1886) * La Nature (1892) * Le Livre de la nature, choix de poésies (1893) * Les Apparitions (1896) * Ce que dit la Vie et ce que dit la Mort (1898) * Paysages et paysans (1899) (Lire sur Wikisource: Paysages et paysans, Paris, Fasquelle, 1899 (Wikisource)) * En errant, proses d’un solitaire (1903) Publications posthumes * Ruminations: proses d’un solitaire (1904) * Les Bêtes (1911) * Fin d’Œuvre (1919) * Le Cabinet secret: pièces érotiques et politiques inédites, édition établie par Claire Le Guillou, Paris, Éditions du Sandre (2014) * Poèmes de jeunesse proposés par Catherine Réault-Crosnier et Régis Crosnier (Catherine Réault-Crosnier, 2015) Rééditions * Œuvres. I. Dans les brandes. II. Les Névroses, éditées par R. Miannay, Lettres Modernes Minard (1977) * Les Névroses, édition de Philippe Martin-Lau, Paris, Éditions du Sandre (2010) * Poèmes choisis, édition de Sébastien Robert, Paris, Edilivre (2012) Bibliographie * Paul Verlaine, Maurice Rollinat, monographie publiée dans la revue Les Hommes d’aujourd’hui, no 303 ; texte sur wikisource * Jean-Paul Dubray, Maurice Rollinat intime, Marcel Seheur Éditeur, Paris, 1930. * Hugues Lapaire, Rollinat, poète et musicien, 267 p., Mellottée, Paris, 1932. * Émile Vinchon, La Vie de Maurice Rollinat – Documents inédits, Laboureur & Cie, imprimeurs-éditeurs, Issoudun, 1939. * Régis Miannay, Maurice Rollinat, poète et musicien du fantastique, Badel, 1981. * Association des amis de M. Rollinat, Actes du colloque 1996 (cent cinquantenaire de la naissance du poète), 2005. * Claire Le Guillou, Rollinat: ses amitiés artistiques, Joca seria, 2004. * Christian Jamet, Les Eaux semblantes, roman, Éditions Demeter, 2005. * Laurent Bourdelas, Du pays et de l’exil Un abécédaire de la littérature du Limousin, Les Ardents Editeurs, 2008. * « Maurice Rollinat », base Léonore, ministère français de la Culture * Un article témoignage de Francis Jourdain dans “Ce Soir” du 13 juin 1939 (Gallica) Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Rollinat

Émile Verhaeren

Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d’Anvers (Belgique), le 21 mai 1855 et mort (accidentellement) à Rouen le 27 novembre 1916, est un poète belge flamand, d’expression française. Dans ses poèmes influencés par le symbolisme, où il pratique le vers libre, sa conscience sociale proche de l’anarchisme lui fait évoquer les grandes villes dont il parle avec lyrisme sur un ton d’une grande musicalité. Il a su traduire dans son œuvre la beauté de l’effort humain. Biographie Verhaeren est né à Saint-Amand (en néerlandais: Sint-Amands) en Belgique, au bord de l’Escaut, dans une famille aisée où l’on parlait le français, tandis qu’au village et à l’école régnait le flamand. Il fréquenta d’abord l’internat francophone Sainte-Barbe, tenu par des jésuites à Gand, puis il étudia le droit à l’université catholique de Louvain. C’est là qu’il rencontra le cercle des écrivains qui animaient La Jeune Belgique et il publia en 1879 les premiers articles de son cru dans des revues d’étudiants. Chaque semaine, l’écrivain socialiste Edmond Picard tenait à Bruxelles un salon où le jeune Verhaeren put rencontrer des écrivains et des artistes d’avant-garde. C’est alors qu’il décida de renoncer à une carrière juridique et de devenir écrivain. Il publiait des poèmes et des articles critiques dans les revues belges et étrangères, entre autres L’Art moderne et La Jeune Belgique. Comme critique d’art, il soutint de jeunes artistes tels que James Ensor. En 1883, il publia son premier recueil de poèmes réalistes-naturalistes, Les Flamandes, consacré à son pays natal. Accueilli avec enthousiasme par l’avant-garde, l’ouvrage fit scandale au pays natal. Ses parents essayèrent même avec l’aide du curé du village d’acheter la totalité du tirage et de le détruire. Le scandale avait été un but inavoué du poète, afin de devenir connu plus rapidement. Il n’en continua pas moins par la suite à publier d’autres livres de poésies. Des poèmes symbolistes au ton lugubre caractérisent ces recueils, Les Moines, Les Soirs, Les Débâcles et Les Flambeaux noirs. En 1891, il épousa Marthe Massin, peintre connue pour ses aquarelles, dont il avait fait la connaissance deux ans plus tôt, et s’installa à Bruxelles. Son amour pour elle s’exprime dans trois recueils de poèmes d’amour: Les Heures claires, Les Heures d’après-midi et Les Heures du soir. Dans les années 1890, Verhaeren s’intéressa aux questions sociales et se lança dans la « révolte anarchiste ». Son implication sociale apparaît clairement dans des articles et des poèmes parus dans la presse libertaire (L’En-dehors, Le Libertaire, La Revue blanche, etc.) et surtout dans des manuscrits inachevés et demeurés inédits, comme la pièce La Grand-Route et le roman Désiré Menuiset et son cousin Oxyde Placard,. Il travailla à rendre dans ses poèmes l’atmosphère de la grande ville et son opposé, la vie à la campagne. Il exprima ses visions d’un temps nouveau dans des recueils comme Les Campagnes hallucinées, Les Villes tentaculaires, Les Villages illusoires et dans sa pièce de théâtre Les Aubes. Ces poèmes le rendirent célèbre, et son œuvre fut traduite et commentée dans le monde entier. Il voyagea pour faire des lectures et des conférences dans une grande partie de l’Europe. Beaucoup d’artistes, de poètes et d’écrivains comme Antonio de La Gandara, Georges Seurat, Paul Signac, Auguste Rodin, Edgar Degas, August Vermeylen, Léon Bazalgette, Henry van de Velde, Max Elskamp, Maurice Maeterlinck, Stéphane Mallarmé, André Gide, Rainer Maria Rilke, Gostan Zarian et Stefan Zweig l’admiraient, correspondaient avec lui, cherchaient à le fréquenter et le traduisaient. Les artistes liés au futurisme subissaient son influence. Émile Verhaeren était aussi un ami personnel du roi Albert et de la reine Élisabeth ; il fréquentait régulièrement toutes les demeures de la famille royale. En 1914 la Première Guerre mondiale éclata et, malgré sa neutralité, la Belgique fut occupée presque entièrement par les troupes allemandes. Verhaeren se réfugia en Angleterre. Il écrivit des poèmes pacifistes et lutta contre la folie de la guerre dans les anthologies lyriques: La Belgique sanglante, Parmi les Cendres et Les Ailes rouges de la Guerre. Sa foi en un avenir meilleur se teinta pendant le conflit d’une résignation croissante. Il n’en publia pas moins dans des revues de propagande anti-allemandes et tenta dans ses conférences de renforcer l’amitié entre la France, la Belgique et le Royaume-Uni. Le 27 novembre 1916, il alla visiter les ruines de l’abbaye de Jumièges. Le soir, après avoir donné une nouvelle conférence à Rouen, il mourut accidentellement, ayant été poussé par la foule, nombreuse, sous les roues d’un train qui partait. Le gouvernement français voulut l’honorer en l’ensevelissant au Panthéon, mais la famille refusa et le fit enterrer au cimetière militaire d’Adinkerque. En raison du danger que représentait l’avancée des troupes, ses restes furent encore transférés pendant la guerre à Wulveringem avant d’être en 1927 définitivement enterrés dans son village natal de Saint-Amand où depuis 1955 un musée, le musée provincial Émile Verhaeren, rappelle son souvenir. Divers En 2015-2016, à l’approche du centenaire de sa mort, le musée des Avelines de Saint-Cloud, en région parisienne, lui consacre une exposition hommage intitulée Émile Verhaeren (1855-1916), poète et passeur d’Art.Un buste de Verhaeren en bronze signé et dédicacé par Charles van der Stappen (1843-1910) figure dans une vente publique à Lille le 26 juin 2017 (reprod. coul. dans La Gazette Drouot du 16 juin 2017 reprod. coul. p. 232). Dans un champ d’orge Poème autographe paru dans La Plume en février 1904. Œuvres Principaux recueils * Les Flamandes, 1883 * Les Moines, 1886 * Les Soirs, 1887 * Les Débâcles, 1888 * Les Flambeaux noirs, 1891 * Les Apparus dans mes chemins, 1892 * Les Campagnes hallucinées, 1893 * Les Bords de la route, 1895 * Les Villes tentaculaires, 1895 * Les Villages illusoires, 1895 * Les Heures claires, 1896 * Les Visages de la vie, 1899 * Petites Légendes, 1900 * Les Forces tumultueuses, 1902 * Toute la Flandre, 1904-1911 * Les Heures d’après-midi, 1905 * La Multiple Splendeur, 1906 * Les Rythmes souverains, 1910 * Les Heures du soir, 1911 * Les Blés mouvants, 1912 * Les Ailes rouges de la guerre, 1916 * Les Flammes hautes, 1917 * À la vie qui s’éloigne, 1923 * Quelques chansons de village, (posthume), 1924 Œuvre critique * James Ensor * Rembrandt * Monet * Impressions (3 volumes) recueils de textes et d’articles critiques sur des écrivains. * Pages belges 1926, recueils de textes sur des écrivains belges. Théâtre * Le cloître (drame en quatre actes). * Philippe II * Hélène de Sparte * Les Aubes Prose * Le travailleur étrange, recueil de nouvelles * Villes meurtries de Belgique. Anvers, Malines et Lierre * Impessions d’Espagne Ed. Casimiro, (ISBN 9788416868858) Éditions bibliophiliques posthumes * Belle chair, poèmes d’Émile Verhaeren, lithographies originales de Philippe Cara Costea, Éditions Les Francs Bibliophiles, 1967. * Belle Chair, poèmes suivi de chants dialogués ; petites légendes ; feuilles éparses, Mercure de France, 3° edition (1939) (ASIN B003X1CO6G) * Les villes à pignons, le texte du poète s’accompagne de 35 eaux-fortes originales du peintre et aquafortiste Julien Célos, Éditions Victor Dancette, 1946. * Le Vent, livre d’artiste sur le poème d’Émile Verhaeren, conçu sous forme d’une œuvre d’art au sein du Laboratoire du livre d’artiste, en 2014. Correspondance * Émile Verhaeren– Stefan Zweig 1996 * À Marthe Verhaeren Mercure de France 1937 * Verhaeren-Rilke / Verhaeren-Dehmel Correspondance. (Archives et Musée de la littérature– AML) Reconnaissance, honneurs * Le roi Albert Ier de Belgique a donné le titre honorifique de Poète national à Émile Verhaeren en 1899. Représentations * Portrait d’Émile Verhaeren par Pierre Hodé, a été reproduit dans La Revue du foyer, novembre 1916. * Buste en bronze du poète dû à Henri Lagriffoul dans les jardins de l’hôtel de ville de Rouen (1948). * Buste par Louis Mascré au parc Josaphat à Bruxelles. * Buste du poète à Roisin au lieu dit “Le caillou qui bique” où il a séjourné, ce petit domaine dans le Bois d’Angre parcouru par la Grande Honnelle est un lieu de détente agréable et bien connu. * Des pierres sculptées où sont gravés certains de ces poèmes sont placés tout au long du parcours “Circuit des pierres Verhaeren”. * Buste de Verhaeren à Paris, square André-Lefèbvre, jouxtant l’église Saint-Séverin à Paris. * * * Exposition * Émile Verhaeren. Poète et Passeur d’art. Saint-Cloud, Musée des Avelines, du 15 octobre 2015 au 6 mars 2016. Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mile_Verhaeren

Paul-Jean Toulet

Paul-Jean Toulet, né à Pau (Basses-Pyrénées) le 5 juin 1867 et mort à Guéthary (Basses-Pyrénées) le 6 septembre 1920, est un écrivain et poète français, célèbre par ses Contrerimes, une forme poétique qu’il avait créée. Biographie Paul-Jean Toulet perd sa mère à sa naissance. Tandis que son père regagne l’île Maurice, il est confié à un oncle de Bilhères, dans la vallée d’Ossau. Il séjourne trois ans à l’île Maurice (1885-1888) puis un an à Alger (1888-1889), où il publie ses premiers articles. Il arrive à Paris en 1898. C’est là qu’il se forme véritablement, sous la tutelle de Willy, dont il est l’un des nombreux nègres, notamment pour Maugis en ménage. Colocataire du futur Prince des Gastronomes Curnonsky, il fréquente les salons mondains et les boudoirs demi-mondains qu’il évoque dans Mon amie Nane. Il travaille beaucoup et se livre à divers excès, dont l’alcool et l’opium. Il collabore à de nombreuses revues, dont la Revue critique des idées et des livres de Jean Rivain et Eugène Marsan. De novembre 1902 à mai 1903, il effectue un voyage qui le mène jusqu’en Indochine. Il quitte définitivement Paris en 1912 pour s’installer chez sa sœur, à Saint-Loubès, au château de la Rafette où leur tante maternelle vit avec son mari Aristide Chaline qui a racheté le château. Paul-Jean est un familier des lieux qui auront l’honneur de plusieurs Contrerimes. Puis à Guéthary, où il se marie. Ses dernières années sont assombries par la maladie. Pendant ce temps, un groupe de jeunes poètes, dont Francis Carco et Tristan Derème, prenant son œuvre en modèle, s’intitulent « poètes fantaisistes ». Les fameuses Contrerimes parurent à partir de la fin des années 1900 dans des revues et dans le corps des romans de Toulet. Un premier projet de les réunir en volume fut avorté par la guerre de 1914. Le livre ne parut finalement que quelques mois après la mort de l’auteur. Il contient outre des contrerimes des poèmes d’autres formes, dont ce dixain: Dans le domaine théâtral, Paul-Jean Toulet composa avec des amis (Martin et Cotoni) un à-propos en vers: La Servante de Molière dont nous n’avons pas le texte, mais qui fut représenté au Théâtre des Nouveautés d’Alger (alors que le poète y résidait), et qu’il s’amusa à éreinter lui-même dans Le Moniteur. Il fit également représenter une comédie en prose: Madame Josephe Prudhomme dont il était l’unique auteur. Enfin, Le Souper interrompu qui fut joué pour la première fois le 27 mai 1944 au théâtre du Vieux-Colombier, au même programme qu’une autre création, Huis clos de Jean-Paul Sartre. Paul-Jean Toulet avait eu, dès 1902, un projet avec Claude Debussy autour de Comme il vous plaira (As you like it) de William Shakespeare. Debussy était désireux d’y revenir en 1917, mais la maladie du compositeur n’en a pas permis la réalisation. Georges Bernanos évoque son souvenir dans les premiers mots de son premier roman Sous le soleil de Satan (« Voici l’heure du soir, qu’aima P.J Toulet... »). De manière un peu inattendue, Frédéric Beigbeder place deux œuvres de Paul-Jean Toulet (Mon amie Nane et Les Contrerimes) dans le "top-100" de ses livres préférés que constitue Premier bilan après l’Apocalypse. Le groupe français Alcest a repris le texte de son poème Sur l’océan couleur de fer sur le titre homonyme paru sur l’album Écailles de Lune (2010). Œuvres * Publications posthumes * TraductionLe Grand Dieu Pan, d’Arthur Machen (parution française, 1901)Correspondance * Publications en revues * Rééditions modernes Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul-Jean_Toulet

Théodore Agrippa d'Aubigné

Théodore Agrippa d’Aubigné, né le 8 février 1552 au château de Saint-Maury près de Pons, en Saintonge, et mort le 9 mai 1630 à Genève, est un homme de guerre, un écrivain controversiste et poète baroque français. Il est notamment connu pour Les Tragiques, poème héroïque racontant les persécutions subies par les protestants. Calviniste intransigeant, il soutient sans relâche le parti protestant, se mettant souvent en froid avec le roi Henri de Navarre, dont il fut l'un des principaux compagnons d'armes. Après la conversion de celui-ci, il rédigea des textes qui avaient pour but d'accuser Henri IV de trahison envers l'Église. Chef de guerre, il s'illustra par ses exploits militaires et son caractère emporté et belliqueux. Ennemi acharné de l'Église romaine, ennemi de la cour de France et souvent indisposé à l'égard des princes, il s'illustra par sa violence, ses excès et ses provocations verbales. À sa grande horreur, son fils Constant d'Aubigné abjure le protestantisme en 1618 pour mener une vie de débauche dans le château paternel de Maillezais, avant de tuer sa première femme, qu'il surprend en flagrant délit d’adultère dans une auberge, puis de se remarier en prison à Jeanne de Cardilhac qui donnera naissance à Françoise d'Aubigné, qui devient marquise de Maintenon et maîtresse puis épouse du roi de France Louis XIV. Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9odore_Agrippa_d%27Aubign%C3%A9




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