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Passé le pont

La porte se ferme sur l’idole de plomb
Rien désormais ne peut signaler à l’attention publique
cette maison isolée
Seule l’eau peut-être se doutera de quelque chose
Les clairs matins d’automne la corde au cou plongent dans la rivière
 
Le myosotis petit chien de
Syracuse n’appellera jamais plus la fermière aux yeux pers de son cri de mauvais augure
 
Du temps de
Philippe le
Bel à travers les forêts de cristal un grand cri vient battre les murs recouverts de lierre
La porte se ferme
Taisez-vous ah taisez-vous laissez dormir l’eau froide au bas de son sommeil
 
Laissez les poissons s’enfoncer vers les étoiles
Le vent du canapé géant sur lequel reposent les murmures le vent sinistre des métamorphoses se lève
Mort aux dents mort à la voile blanche mort à la cime étemelle
Laissez-la dormir vous dis-je laissez-la dormir ou bien j’affirme que des abîmes se creuseront
Que tout sera désormais fini entre la mousse et le cercueil
 
Je n’ai pas dit cela
Je n’ai rien dit
 
Qu’ai-je dit ?
 
Laissez laissez-la dormir
Laissez les grands chênes autour de son lit
Ne chassez pas de sa chambre cette humble pâquerette
à demi effacée
Laissez laissez-la dormir
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