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Les derniers sacrements

Noyé dans les grandes eaux de la misère
 
Qui suintent horriblement
 
Le long des murs de sa chambre sordide
 
Un mourant
 
Livide abandonné et condamné
 
Aperçoit
 
Dans l’ombre de la veilleuse
 
Promenée et bercée par le vent
 
Contre le mur suintant
 
Une lueur vivante et merveilleuse
 
La flamme heureuse des yeux aimés
 
Et il entend
 
Distinctement
 
En mourant
 
Dans l’éclatant silence de la chambre mortuaire
 
Les plus douces paroles de l’amour retrouvé
 
Dites par la voix même de la femme tant aimée
 
Et la chambre un instant s’éclaire
 
Comme jamais palais ne fut éclairé
 
Il y a le feu
 
 
 
Disent les voisins
 
Ils se précipitent
 
Et ne voient rien
 
Rien d’autre qu’un homme seul
 
Couché dans des draps sales
 
Et souriant
 
Malgré le vent d’hiver
 
Qui entre dans la chambre
 
Par les carreaux cassés
 
Cassés par la misère
 
Et par le temps.
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