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Le petit Palémon

Le petit Palémon, grand de huit ans à peine,
Maintient en vain le bouc qui résiste et l’entraîne,
Et le force à courir à travers le jardin,
Et brusquement recule et s’élance soudain.
Ils luttent corps à corps ; le bouc fougueux s’efforce ;
Mais l’enfant, qui s’arc-boute et renverse le torse,
Étreint le cou rebelle entre ses petits bras,
Se gare de la corne oblique et, pas à pas,
Rouge, serrant les dents, volontaire, indomptable,
Ramène triomphant le bouc noir à l’étable.
Et Lysidé, sa mère aux belles tresses d’or,
Assise au seuil avec un bel enfant qui dort,
Se réjouit à voir sa force et son adresse,
L’appelle et, souriante, essuie avec tendresse
Son front tout en sueur où collent ses cheveux ;
Et l’orgueil maternel illumine ses yeux.

Aux flancs du vase (1898)

#ÉcrivainsFrançais

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