Cargando...

Les îles.

Au large, dans l’attrait d’un fier isolement,
           Apparaissent les îles
Où parfois en rêveur, en chasseur, en amant
           À la sourdine on file.
 
N’importe où l’on aborde, avidement on fait
           Le tour de son royaume,
Et la tente, sitôt dressée, est un palais
           Que l’atmosphère embaume.
 
On se trouve lié d’instinct aux voyageurs
           De tout bateau qui passe.
On a de l’intérêt pour les hérons guetteurs
           Grimpés sur leurs échasses.
 
On muse sur la grève, on fauche pour son lit
           Les rouges salicaires
Par quoi l’île transforme en élégants replis
           Marais et fondrières.
 
L’éloignement du monde infuse dans l’air pur
           Un subtil aromate.
On écoute en son cœur, près de l’eau, sous l’azur
           Chanter une sonate.
 
On s’en revient les yeux fixés là-bas, et tel
           Qu’aux jours de sa bohème ;
Heureux d’avoir été, dans le calme archipel,
           Splendidement soi-même.

Les alternances (1921)

#CanadianWriters

Otras obras de Alphonse Beauregard...



Top