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Le tombeau de l’amour.

Les habits en désordre et la main sur tes yeux,
Tu pleures feu l’Amour, dolente, échevelée.
Je ne suis pas surpris si sa tombe est scellée ;
Quoiqu’il parût enfant, l’Amour était bien vieux.
 
Te voici dans ce bois, où ton regret pieux
De funèbres tributs couvre son mausolée,
Cœur à jamais en deuil et femme inconsolée,
Pour avoir vu mourir le plus vaurien des dieux.
 
Dans ta morne attitude, ô fervente pleureuse,
Je lis que son décès te rend bien malheureuse.
Pourtant il ne faut pas à ce point sangloter.
 
S’il est vrai que l’Amour git dans la sépulture,
Ne t’en désole pas, ma bonne créature :
Tu peux prétendre encore à le ressusciter.

Les sonnets sur le Salon de 1851 (1860)

#ÉcrivainsFrançais

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