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Mes petites amoureuses

Un hydrolat lacrymal lave
Les cieux vert-chou
Sous l’arbre tendronnier qui bave,
Vos caoutchoucs
 
Blancs de lunes particulières
Aux pialats ronds,
Entrechoquez vos genouillères,
Mes laiderons !
 
Nous nous aimions à cette époque,
Bleu laideron !
On mangeait des oeufs à la coque
Et du mouron !
 
Un soir, tu me sacras poète,
Blond laideron :
Descends ici, que je te fouette
En mon giron ;
 
J’ai dégueulé ta bandoline,
Noir laideron ;
Tu couperais ma mandoline
Au fil du front.
 
Pouah ! mes salives desséchées,
Roux laideron,
Infectent encor les tranchées
De ton sein rond !
 
Ô mes petites amoureuses,
Que je vous hais !
Plaquez de fouffes douloureuses
Vos tétons laids !
 
Piétinez mes vieilles terrines
De sentiment ;
—Hop donc ! soyez—moi ballerines
Pour un moment !...
 
Vos omoplates se déboîtent,
Ô mes amours !
Une étoile à vos reins qui boitent
Tournez vos tours !
 
Et c’est pourtant pour ces éclanches
Que j’ai rimé !
Je voudrais vous casser les hanches
D’avoir aimé !
 
Fade amas d’étoiles ratées,
Comblez les coins !
—Vous crèverez en Dieu, bâtées
D’ignobles soins !
 
Sous les lunes particulières
Aux pialats ronds,
Entrechoquez vos genouillères,
Mes laiderons !

"Poésies (1870-1871)"

#ÉcrivainsFrançais

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