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À la mémoire de ma mère.

Vois. Un ciel cuivré d’automne
Et, sous ce ciel presque roux,
Un bois léthargique et doux,
Des fleurs, et la mer bretonne.
 
Les fleurs vont mourir ; le bois
Est gardé par une fée.
Mais une plainte étouffée
Déchire l’ombre parfois :
 
La mer ! Sous sa rauque haleine,
Le bois chante sourdement.
—Mon cœur est ce Bois dormant :
     Écoute chanter sa peine.

Le bois dormant (1900)

#ÉcrivainsFrançais

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