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Épitaphe de mademoiselle de Conti

   (À mademoiselle de Conti, Marie de Bourbon,
Morte douze ou quatorze jours après sa naissance.)
 
                               1610.
 
 
Tu vois, passant, la sépulture
D’un chef-d’œuvre si précieux
Qu’avoir mille rois pour aïeux
Fut le moins de son aventure.
 
Ô quel affront à la nature,
Et quelle injustice des cieux,
Qu’un moment ait fermé les yeux
D’une si belle créature !
 
On doute pour quelle raison
Les destins si hors de saison
De ce monde l’ont appelée ;
 
Mais leur prétexte le plus beau,
C’est que la terre était brûlée
S’ils n’eussent tué ce flambeau.

Poésies livre IV

#ÉcrivainsFrançais

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