Il penseroso (1858)
#ÉcrivainsFrançais
Ami, j’entends bien tes maximes, Tes avis, tes conseils, tes vœux, Et, dans nos entretiens intimes, J’ai même entendu tes aveux ; Et pour tout cela mon cœur t’aime
—« Petite perle cristalline, Tremblante fille du matin, Au bout de la feuille de thym Que fais-tu là sur la colline ? « Avant la fleur, avant l’oiseau,
Connais-tu ces épis sans grâce, Qui, dans une manche glissés, Par leurs poils revêches hissés, Grimpent d’autant plus qu’on les c… Tels sont, contredisant toujours
C’est un trésor que la gaîté : Elle ressemble à l’espérance. Au cœur, s’il en fut peu doté, Reste un secours, l’insouciance : Bannir les regrets et la peur,
Monts sublimes ! Si l’Hiver glace vos âmes Qui blanchissent dans l’azur, De vos flancs descend l’air pur, L’eau jaillit de vos abîmes.
Ainsi, déjà lassées De mon toit familier, Ô mes douces pensées, Vous quittez, insensées. L’asile hospitalier ?
Sans le vouloir, sans le voir même… D’un cœur éveillant le poème, On peut, hélas ! faire souffrir, Faire vivre et faire mourir Ce cœur qui dans l’ombre nous aime…
Bats tambour ! Bats tambour ! C’est pour moi le dernier jour : Quand sonnera la trompette, Camarades, c’est ma fête,
Linotte Qui frigotte, Dis, que veux-tu de moi ? Ta note, Qui tremblote,
LA MÈRE. Canari, Doux chéri, Chante un peu moins fort, Sur ta gaîté fais quelque effort.
Je sens voler sur tes traces, Ô belle aux yeux languissants, Tout émus et frémissants, Si tu passes, Mon cœur, mon âme et mes sens.
—Tu veux me comprendre ? C’est bi… Mais le peux-tu ? C’est autre cho… Peux-tu me saisir dans ma cause, Et de mon cœur faire le tien ? Retrouves-tu, par clairvoyance,
Quand notre âme est pleine, Nous chantons, enfants ! La joie ou la peine Ont besoin des chants. Le chant, lit de mousse,
Treize ans ! et sur ton front aucu… Ne viendra, pauvre enfant, invoque… Treize ans ! et dans ce jour nul r… Ne fera d’allégresse épanouir ton… Orpheline, c’est là le nom dont tu…
La nuit s’en va, gare au réveil ! Pour vous je crains, ô Poésies ! Par le jour vous serez saisies : Malheur à la phalène au lever du s… Son rayon t’est mortel, ô phalène…