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L’orage

     Oh ! que la nuit est lente !
     De sa lueur tremblante,
     Elle attriste l’amour.
     J’entends gronder l’orage ;
     Il trouble mon courage.
Ne reverront-ils pas le jour
Mes yeux voilés de pleurs d’amour ?
 
     Délire où je me plonge,
     Fuyez, jaloux mensonge ;
     Pourquoi m’offrir en songe
     La douleur dans l’amour ?
     Ô moitié de mon âme,
     Tes yeux, remplis de flamme,
Reviendront-ils, avec le jour,
Tarir enfin mes pleurs d’amour !
 
     Mais la tardive aurore
     Ne brille pas encore,
     Et les yeux que j’adore
     Sont fermés à l’amour.
     L’orage en feu tourmente
     Et la nuit et l’amante :
Ô toi, pour qui j’attends le jour,
Me paieras-tu mes pleurs d’amour ?

Romances (1830)

#ÉcrivainsFrançais

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