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Le pardon

Je me meurs, je succombe au destin qui m’accable.
De ce dernier moment veux-tu charmer l’horreur ?
Viens encore une fois presser ta main coupable
             Sur mon cœur.
 
Quand il aura cessé de brûler et d’attendre,
Tu ne sentiras pas de remords superflus ;
Mais tu diras : « Ce cœur, qui pour moi fut si tendre,
             N’aime plus. »
 
Vois l’amour qui s’enfuit de mon âme blessée,
Contemple ton ouvrage et ne sens nul effroi :
La mort est dans mon sein, pourtant je suis glacée
             Moins que toi.
 
Prends ce cœur, prends ton bien ! L’amante qui t’adore
N’eut jamais à t’offrir, hélas ! Un autre don ;
Mais en le déchirant, tu peux y lire encore
             Ton pardon.

Romances (1830)

#ÉcrivainsFrançais

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