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Voix mêlées

Avec des lumières à travers la prairie étincelante ; et des voix insignifiantes mais nombreuses—quelques unités soutenant l’ensemble—on a fait le paysage clair, la nature libre, les ombres fraîches, le pittoresque qui attire la foule hors des murs.

Le cours d’eau sous le pont et la barque collée au saule qui trempe ses ongles luisants dans un remous ; en face, l’île où des enfants jouent au drame qui commence à naître dans leur tête. Ils se voient immensément malheureux, en grand danger et couverts de vêtements grossiers. Une formidable barbe les vieillit. L’héroïsme éclate dans leurs yeux à cet âge où la réalité est plus grandiose que le rêve. Quelques animaux contribuent au pathétique de cette, existence irréelle.

Dans des limites si larges qu’ils ont l’air de vivre en liberté des chevaux courent. L’élégance de la race humaine les émeut. Les chiens aboieraient dans la nuit au vagabond de nos rêves ou à la lune et sous la tente le fusil repose à portée de la main. Dans la ferme tranquille une cloche sonne, un troupeau descend sur la colline et, dans les carrés verts et jaunes qui s’étagent vers le ciel, s’immobilise.

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