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Joachim du Bellay

Joachim du Bellay (prononciation: /ʒɔaʃɛ̃ dy bɛlɛ/) ou Joachim Du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l’origine de la formation de la Pléiade, groupe de poètes pour lequel du Bellay rédigea un manifeste, la Défense et illustration de la langue française. Son œuvre la plus célèbre, Les Regrets, est un recueil de sonnets d’inspiration élégiaque et satirique, écrit à l’occasion de son voyage à Rome de 1553 à 1557. Biographie En 1522 Joachim du Bellay naît à Liré, en Anjou, dans l’actuel département de Maine-et-Loire. Fils de Jean du Bellay, seigneur de Gonnord, et de Renée Chabot originaire de Liré, il appartient à la branche aînée des du Bellay. Ses parents meurent en 1532 quand il a 10 ans. De santé fragile, il est élevé par son frère aîné qui le néglige. Vers 1546, il part faire ses études de droit à l’université de Poitiers où il rencontre Salmon Macrin. En 1547 il fait la connaissance de Jacques Peletier du Mans et de Pierre de Ronsard. Il rejoint ce-dernier au collège de Coqueret à Paris. Dans cet établissement, sous l’influence du professeur de grec Jean Dorat, les deux hommes décident de former un groupe de poètes appelé d’abord la Brigade. Leur objectif est de créer des chefs-d’œuvre en français d’aussi bonne facture que ceux des Latins et des Grecs. Ce but s’accorde à la perfection avec celui de François 1er qui souhaite donner des lettres de noblesse au français. Jacques Peletier du Mans approuve leur projet et les accompagne dans leur entreprise. Du Bellay signe en 1549 un manifeste collectif, la Défense et illustration de la langue française. La Brigade se transforme en Pléiade avec l’arrivée de quatre nouveaux membres: Rémi Belleau, Étienne Jodelle, Pontus de Tyard et Jean-Antoine de Baïf. Joachim du Bellay publie dès l’année suivante, en 1550, son premier recueil de sonnets, L’Olive, imitant le style de l’italien Pétrarque. En 1553 du Bellay quitte la France pour accompagner le cardinal Jean du Bellay, cousin germain de son père, à la cour pontificale de Rome. Il doit pourvoir aux dépenses de la maison du cardinal malgré son peu de moyens financiers. Il attend avec impatience de découvrir Rome et la culture antique mais il est déçu. Chargé de l’intendance de son parent, du Bellay s’ennuie. Loin de jouir d’une liberté qu’il désirait, les intrigues de la cour du pape l’accaparent. Il est en effet mêlé directement aux événements diplomatiques entre la France et l’Italie. Il compose alors Les Regrets, œuvre dans laquelle il critique la vie romaine et exprime son envie de rejoindre son Anjou natal. Suivent Les Antiquités de Rome. En août 1557 Joachim tombe malade et souffre de plus en plus de la surdité, le cardinal Jean du Bellay le renvoie en France. Le poète loge au cloître Notre-Dame chez son ami Claude de Bize (auquel il s’adresse dans les sonnets 64, 136 et 142 de Les Regrets). De retour en France, il doit de plus se débattre dans des difficultés matérielles. En janvier 1558 il fait publier par Fédéric Morel l’Ancien son recueil Les Regrets ainsi que Les Antiquités de Rome. Du Bellay meurt des suites d’une apoplexie dans la nuit du 1er janvier 1560 au 1 rue Massillon à Paris, à l’âge de 37 ans. Il est inhumé à Paris en la chapelle de Saint-Crépin, une chapelle de Notre-Dame de Paris. Plaque commémorative posée à l’endroit où se trouvait la maison dans laquelle est mort le poète (angle des rues Massillon et Chanoinesse, Paris, IVe) Œuvres principales Défense et illustration de la langue française Défense et illustration de la langue française (La Deffence, et Illustration de la Langue Francoyse dans l’orthographe originale) est un manifeste littéraire, écrit en 1549 par le poète français Joachim du Bellay, qui expose les idées des poètes de la Pléiade. Le texte, plaidoyer en faveur de la langue française, paraît DIX ans après l’ordonnance de Villers-Cotterêts qui imposa le français comme langue du droit et de l’administration dans le royaume de France. Du Bellay montre sa reconnaissance envers François Ier, «notre feu bon Roi et père», pour son rôle dans le fleurissement des arts et de la culture. Le roi a en effet créé le Collège des lecteurs royaux. Il a en outre pérennisé une bibliothèque du roi alimentée par le dépôt légal et des achats. Du Bellay souhaite transformer la langue française, «barbare et vulgaire», en une langue élégante et digne. Il considère que la langue française est encore dans l’enfance et qu’il faut la fortifier en la pratiquant et en l’enrichissant par l’invention de nouveaux mots afin de la rendre aussi puissante que le sont le grec et le latin. Avec ses camarades de la Pléiade il envisage donc de l’enrichir afin d’en faire une langue de référence et d’enseignement. L’Olive L’Olive est un recueil de poèmes publié par Joachim du Bellay entre 1549 et 1550. Dans cet ouvrage il célèbre une maîtresse imaginaire en s’inspirant de Pétrarque. Le livre comporte d’abord 50 sonnets écrits en 1549. Mais il en comptera 115 lors de sa publication en 1550 chez Corrozet et L’Angelier. Les Regrets Les Regrets est un recueil de poèmes écrit pendant le voyage de Du Bellay à Rome de 1553 à 1557 et publié à son retour en 1558 par l’imprimeur Fédéric Morel, l’Ancien sis rue Jean-de-Beauvais à Paris. Cet ouvrage comprend 191 sonnets, tous en alexandrins. Le choix de ce mètre, plutôt que du décasyllabe, constitue une nouveauté. Contrairement au modèle pétrarquiste, le thème principal n’est pas l’amour d’une femme mais celui du pays natal et de la mélancolie due à l’éloignement. Le lecteur distingue trois tonalités principales, l’élégie (sonnets 6 à 49), la satire (sonnets 50 à 156) et l’éloge (sonnets 156 à 191). Le mythe d’Ulysse en quête du retour dans sa patrie inspire aussi le poète. Revenu en France, du Bellay y retrouve les travers observés à Rome. Ce recueil contient le sonnet le plus célèbre de son œuvre: Note: l’orthographe et la graphie employées à gauche sont celles de l’auteur au XVIe siècle, celles de droite sont les actuelles. Les Antiquités de Rome Les Antiquités de Rome est un recueil de 32 sonnets édité en 1558, alternant sonnets en décasyllabes et en alexandrins. Ce recueil est une méditation sur la grandeur de Rome et sur sa chute. Il se nourrit du mythe de la Gigantomachie. Du Bellay annonce déjà avec ce recueil le lyrisme romantique. En sa qualité d’humaniste, il reste l’héritier de Virgile, Horace, Lucain, tous poètes de la Ville éternelle. Notons aussi, en plus du thème des ruines, un tableau pittoresque qui saisit l’évolution de Rome dans ses détails. Postérité et culture populaire En 1578, une partie de ses odes est mise en musique par le compositeur Antoine de Bertrand. En 1894 la ville d’Ancenis fait ériger une statue réalisée par le sculpteur Adolphe Léonfanti. Elle représente le poète en costume du XVIe siècle, tenant à la main un exemplaire de son recueil Les Regrets. Dans les années 1960 elle est installée sur la rive gauche de la Loire, face à Liré. En 1934 son nom est donné au Collège des jeunes filles d’Angers qui devient le Collège Joachim du Bellay puis l’actuel Lycée Joachim-du-Bellay. La ville de Liré inaugure en 1947 une statue représentant le poète assis, méditant, œuvre du sculpteur Alfred Benon. Les Archives Nationales commémorent en 1949 le quatre centième anniversaire de son ouvrage Défense et illustration de la langue française. En 1958 un timbre postal de 12 f. surtaxé 4 f., vert est émis dans la série «Célébrités». Il porte le n° YT 1166. En 1960, à l’occasion du quatre centième anniversaire de sa mort, une commémoration avec conférence et récitations de ses textes a lieu devant les ruines du château de la Turmelière. Une école de la ville du Lude, dans la Sarthe, porte également son nom. En 2007 le chanteur Ridan reprend un extrait des Regrets de Joachim du Bellay. L’artiste le travaille à sa façon dans sa chanson Ulysse. En 2009, la compositrice Michèle Reverdy a mis en musique le sonnet XII des Regrets qui constitue la première pièce du cycle De l’ironie contre l’absurdité du monde. Musée Joachim du Bellay En 1957 l’Association «Les amis du Petit Lyré» acquiert à Liré une demeure de 1521 ayant appartenu à la famille du Bellay et y fonde un musée inauguré le 8 juin 1958. Le musée devient propriété communale vers 1990. Depuis 1998 il présente cinq salles dédiées à la vie et à l’œuvre de l’écrivain de la Pléiade ainsi qu’à la poésie et à la Renaissance. Le musée organise également des manifestations sur les thèmes de l’écriture, de la poésie et de la langue française. Œuvres * Il a créé de nombreuses œuvres et voici les plus connues: * Défense et illustration de la langue française (1549) * L’Olive (1549) * Vers lyriques (1549) * Recueil de poesie, presente à tres illustre princesse Madame Marguerite, seur unique du Roy […] (1549) (lire en ligne) * Le Quatriesme livre de l’Eneide, traduict en vers françoys (1552) (lire en ligne) * La Complainte de Didon à Enée, prince d’Ovide (1552) * Œuvres de l’invention de l’Auteur (1552) * Divers Jeux Rustiques (1558) * Les Regrets (1558) (lire en ligne) * Les Antiquités de Rome (1558) * Poésies latines, (1558) * Le Poète courtisan (1559) Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Joachim_du_Bellay

François Coppée

François Édouard Joachim Coppée, né le 26 janvier 1842 à Paris1 où il est mort le 23 mai 1908, est un poète, dramaturge et romancier français. Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète de la tristesse à la vue des oiseaux qui meurent en hiver (La Mort des oiseaux), du souvenir d'une première rencontre amoureuse (« Septembre, au ciel léger »), de la nostalgie d'une autre existence (« Je suis un pâle enfant du vieux Paris ») ou de la beauté du crépuscule (« Le crépuscule est triste et doux »), il rencontra un grand succès populaire. Biographie Il naît à Paris au 2, rue de l'Abbé-Grégoire. Son père était un fonctionnaire et il eut une mère très attentive. Après être passé par le lycée Saint-Louis il devint employé de bureau au ministère de la Guerre et s'attira bientôt les faveurs du public comme poète de l'école parnassienne. Ses premiers vers imprimés datent de 1864. Ils furent réédités avec d'autres en 1866 sous la forme d’un recueil (Le Reliquaire), suivi (1867) par Intimités et Poèmes modernes (1867-1869). En 1869 sa première pièce, Le Passant, fut reçue avec un grand succès au théâtre de l’Odéon et par la suite Fais ce que dois (1871) et Les Bijoux de la délivrance (1872), courts drames en vers inspirés par la guerre, furent chaleureusement applaudis. Son poème le Défilé fut dédié à sa sœur Annette en 1869. Après avoir occupé un emploi à la bibliothèque du Sénat, Coppée fut choisi en 1878 comme archiviste de la Comédie Française, poste qu'il assuma jusqu'en 1884. Cette année-là, son élection à l'Académie française l’amena à se retirer de toutes les charges publiques. Il continua à publier à intervalles rapprochés des volumes de poésie, parmi eux Les Humbles (1872), Le Cahier rouge (1874), Olivier (1875), L'Exilée (1876), Contes en vers etc. (1881), Poèmes et récits (1886), Arrière-saison (1887), Paroles sincères (1890). Dans ses dernières années, il produisit moins de poésie, mais publia encore deux volumes, Dans la prière et la lutte et Vers français. Il avait acquis la réputation d’être le poète des humbles. Outre les pièces mentionnées ci-dessus, deux autres écrites en collaboration avec Armand d'Artois et quelques petites pièces d'importance mineure, Coppée écrivit Madame de Maintenon (1881), Severo Torelli (1883), Les Jacobites (1885) et d'autres drames sérieux en vers, dont Pour la couronne (1895), qui fut traduit en anglais (For the Crown) par John Davidson et représenté au Lyceum Theatre en 1896. La représentation d'un bref épisode de la Commune, Le Pater, fut interdite par le gouvernement (1889). Le premier récit en prose de Coppée, Une idylle pendant le siège, parut en 1875. Il fut suivi par différents volumes de nouvelles, par Toute une jeunesse (1890) où il essayait de reproduire les sentiments, sinon les souhaits réels, de la jeunesse de l'auteur, Les Vrais Riches (1892), Le Coupable (1896), etc. Il fut fait officier de la Légion d'honneur en 1888. La réimpression d’une série d'articles brefs sur des sujets divers, intitulée Mon franc-parler, parut de 1893 à 1896 ; en 1898 vint La Bonne Souffrance, le résultat de son retour à l'Église catholique, qui lui valut une grande popularité. La cause immédiate de son retour à la foi fut une grave maladie qui le fit deux fois approcher de la mort. Jusqu’alors il avait manifesté peu d'intérêt pour les affaires publiques, mais il rejoignit la section la plus exaltée du mouvement nationaliste, en même temps qu’il continuait à mépriser le système de la démocratie. Il prit une part importante aux attaques contre l’accusé dans l'affaire Dreyfus et fut un des créateurs de la fameuse Ligue de la patrie française fondée par Jules Lemaitre et sa maîtresse, Madame de Loynes et où il retrouve un ami, Paul Bourget, déjà croisé lors des dîners des Vilains Bonshommes et dont il est parrain lorsque ce dernier entre à l'Académie française. Il mourut à Paris au 12, rue Oudinot et fut inhumé au cimetière du Montparnasse. Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/François_Coppée

Jean-Pierre Claris de Florian

Jean-Pierre Claris de Florian, né à Sauve le 6 mars 1755 et mort à Sceaux le 13 septembre 1794, est un auteur dramatique, romancier, poète et fabuliste français. Biographie Issu d’une famille noble et vouée à la carrière des armes, il naît à Sauve dans le Gard, et passe sa prime jeunesse au château de Florian, sur la commune de Logrian, près de Sauve, au pied des Basses-Cévennes. Sa mère, d’origine espagnole meurt lorsqu’il est enfant et il est élevé au château de Florian. Son oncle ayant épousé la nièce de Voltaire, c’est à DIX ans, en juillet 1765 lors d’un séjour à Ferney, qu’il est présenté au célèbre écrivain, son grand-oncle par alliance, qui le surnomme Florianet et parle de lui dans sa correspondance comme étant son «neveu par ricochets». Il s’installe ensuite chez ses oncle et tante qui prennent en charge son éducation dans le quartier du Marais, à Paris. À treize ans, il devient page au service du duc de Penthièvre puis entre quelques années plus tard à l’école royale d’artillerie de Bapaume. À sa sortie, il sert quelque temps comme officier dans le régiment des dragons de Penthièvre. La vie de garnison ne lui convenant pas, il sollicite et obtient une réforme qui lui conserve son grade dans l’armée mais lui permet de suivre le duc de Penthièvre à Anet et Paris (un petit appartement lui était réservé à l’hôtel de Toulouse) et de s’adonner entièrement à la poésie. Le duc de Penthièvre, qui lui avait donné à sa cour le titre de gentilhomme ordinaire, resta sa vie durant son ami et son protecteur. En 1779, une première comédie écrite sur le mode des comédies italiennes (Les Deux Billets), lui vaut le succès. L’année suivante il fait jouer Jeannot et Colin, pièce inspirée du conte de Voltaire. Le poème satirique, Voltaire et le serf du Mont-Jura (1782), lui vaut la reconnaissance de l’académie qui lui attribue un prix. Florian condamne, dans cette œuvre la servitude et préconise son abolition. La même année, il revient au théâtre et obtient un véritable triomphe avec Les Jumeaux de Bergame. En 1783, Florian publie un conte en vers inspiré d’une nouvelle de Miguel de Cervantes, Galatée. L’œuvre est précédée d’une préface qui retrace la vie de Cervantes. il s’inspire de la Bible pour écrire un poème narratif, Tobie, et une églogue, Ruth, récompensée par l’académie française en 1784. Avec le succès, vient l’ambition : Florian se lance dans un roman épique (Numa Pompilius) qui soit digne de concurrencer le Télémaque de Fénelon. Ce sera un échec. Il fait partie dès 1786, du cercle choisi par madame la comtesse Adélaïde Lalive de La Briche, qu’elle reçoit en septembre dans son château du Marais près d’Arpajon. Elle l’a connu avant 1785 chez monsieur Charles-Pierre-Paul Savalette de Lange, (beau-frère du président d’Hornoy) ou chez madame d’Houdetot. On a dit Florian amoureux de madame de La Briche avec laquelle il poursuivra une correspondance de 1786 à 1793 Il est élu membre de l’Académie française en 1788. Contraint, en tant que noble, de quitter Paris lors de la Révolution française, il se réfugie à Sceaux. Il entreprend de traduire et d’adapter Don Quichotte de Cervantes. Malgré l’appui de son ami François-Antoine de Boissy d’Anglas, il est arrêté en 1794, l’épître dédicatoire de Numa Pompilius qu’il avait écrite à la reine huit ans plus tôt, le desservant devant le Comité de sûreté générale. Remis en liberté à la chute de Robespierre le 9 thermidor an II grâce à Boissy d’Anglas, il meurt subitement le 27 fructidor an II, à l’âge de trente-neuf ans, probablement des suites de sa détention qui aggrava une tuberculose contractée plusieurs années auparavant. Il est enterré à Sceaux, . Sa tombe et son buste, entouré de ceux de célèbres félibres, se trouvent dans le jardin des Félibres,. Chaque année, à la fin du printemps s’y déroulent les Fêtes félibréennes de Sceaux. Héraldique Blasonnement: D’or à l’aigle éployée de sable, au chef d’azur chargé d’un soleil du champ (à la ville française Florian) avec l’aigle contemplant le soleil (pour la différence). Œuvre littéraire En 1792, Florian publie un recueil de cent fables réparties en cinq livres, auxquelles s’ajouteront 12 fables publiées à titre posthume. Ce sera son principal titre de gloire et la raison de sa survie littéraire. Ses fables sont unanimement considérées comme les meilleures après celles de Jean de La Fontaine. Le critique Dussault (1769-1824) écrit dans ses Annales littéraires : « Tous ceux qui ont fait des fables depuis La Fontaine ont l’air d’avoir bâti de petites huttes sur le modèle et au pied d’un édifice qui s’élève jusqu’aux cieux : la hutte de M. de Florian est construite avec plus d’élégance et de solidité que les autres, et les domine de quelques degrés. » L’académicien André Theuriet (1833-1907) est sensiblement du même avis. À propos de ces fables, il pense qu’elles « l’ont sauvé. Après La Fontaine, il est le seul fabuliste qui ait surnagé ». Cependant il se « hâte d’ajouter qu’il n’y a pas de comparaison à établir entre les deux. » Taine lui reproche de ne pas bien connaître les animaux qu’il met en scène et pose un jugement extrêmement sévère sur la sentimentalité douce qui règne dans son recueil : « Florian, en manchettes de dentelles, discret, gracieux, coquettement tendre, aimable comme le plus aimable des abbés de cour, proposait aux dames mignonnes et fardées, en façon de fables, de jolies énigmes, et leur arrangeait un bouquet de moralités fades; il peignait d’après l’Émile la tendresse conjugale, les leçons maternelles, le devoir des rois, l’éducation des princes. » Florian était certes conscient de ne pas pouvoir rivaliser avec le «divin» La Fontaine et, dans son avant-propos, il se justifie de s’être malgré tout essayé au genre des fables, car «beaucoup de places infiniment au-dessous de la sienne [La Fontaine] sont encore très belles. » Il s’intéresse surtout au jeu de l’allégorie, comme le montre la fable qu’il place en tête de son recueil (voir illustration ci-jointe). Au lieu d’oppositions tranchées et irréconciliables entre les personnages, il recherche les dénouements heureux et les compromis. Pour son inspiration, même s’il invente quelques sujets, il puise surtout dans le fonds commun des fables que constituent les ouvrages d’Ésope, de Pilpay, d’Iriarte, de Gay et des fabulistes allemands, tout en prenant soin d’éviter les sujets déjà traités par La Fontaine. Les morales de certains de ses apologues sont encore citées couramment, comme « Pour vivre heureux, vivons cachés» (Le Grillon), « Chacun son métier, les vaches seront bien gardées » (Le Vacher et le Garde-chasse) ou « L’asile le plus sûr est le sein d’une mère » (La Mère, l’Enfant et les Sarigues). Quant aux expressions « éclairer sa lanterne» ou «rira bien qui rira le dernier », elles sont tirées respectivement des fables Le Singe qui montre la lanterne magique et Les Deux Paysans et le Nuage. Outre ses fables, il a écrit des pièces de théâtre, des romans, des nouvelles, des contes en prose ou en vers, une traduction très libre du Don Quichotte de Cervantès et de nombreux poèmes dont la plupart ont été mis en musique (plus de deux cents partitions). La romance la plus connue est Plaisir d’amour, qui figure dans la nouvelle Célestine, mise en musique par Jean Paul Égide Martini. Publications Fables Florian, La fable et la vérité Jean-Pierre Claris de Florian, Fables de M. de Florian: de l’académie françoise, de celles de Madrid, Florence, etc., Paris, impr. de P. Didot l’aîné, 1792, 224 p., in-12° (lire en ligne). (fr) Jean-Pierre Claris de Florian (préf. Stéphane Labbe, ill. Grandville), Fables, L’École des loisirs, coll. «Classiques» (1re éd. 2009), 236 p. (ISBN 978-2211093460). Théâtre Les Deux Billets (1779) Jeannot et Colin (1780) Les Jumeaux de Bergame, comédie en un acte et en prose (1782) La Bonne mère, comédie en un acte et en prose (1785) Le Bon Ménage, comédie en un acte et en prose (1786) Nouvelles Bliombéris, Nouvelle françoise – Pierre, Nouvelle allemande – Célestine, Nouvelle espagnole – Sophronime, Nouvelle grecque – Sanche, Nouvelle portugaise – Bathmendi, Nouvelle persanne (1784),. Nouvelles nouvelles– 1792– Selmours, Nouvelle angloise – Sélico, Nouvelle africaine – Claudine, Nouvelle savoyarde – Zulbar, Nouvelle indienne – Camiré, Nouvelle américaine – Valérie, Nouvelle italienne,. Rosalba, Nouvelle sicilienne (publiée à titre posthume en 1800). Pastorales Galatée (imité de la Galatée de Cervantès, 1783) Numa Pompilius (roman imité de Télémaque, 1786) Estelle et Némorin (1788) Gonzalve de Cordoue (1791) précédé d’une étude Précis historique sur les Maures Églogues Ruth (1784) (Œuvre couronnée par l’Académie française) Tobie (1788) Contes Les Muses Le Vizir Inès de Castro Autres genres Voltaire et le Serf du Mont Jura (1782) Don Quichotte (traduction libre; publication posthume en 1798) Guillaume Tell ou la Suisse libre (publication posthume en 1800). Eliézer et Nephtali (publication posthume en 1803) Mémoires d’un jeune Espagnol Hommages “ Florian, sa vie, son œuvre,...une évocation", Exposition à la Bibliothèque Municipale de la Ville de Sceaux du 30 avril au 26 juin 1994. Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre_Claris_de_Florian

Christophe Condello

À la fois poète, haïkiste et pacifiste, Christophe Condello est né à Grenoble et vit maintenant entre Laval et St-Côme (Québec). Il a siégé sur le conseil d’administration de la Société littéraire de Laval, comme membre du jury du Conseil des Arts et des Lettres du Québec pour les bourses aux écrivains, du prix de poésie intercollégial ainsi que pour l’attribution du prix Jacqueline Déry- Mochon. Il est membre de l’U.E.R.A. (Union des Écrivains de Rhône-Alpes), de Poètes du monde, du jury intercollégial de Poésie et ancien responsable de la poésie de la revue Brèves littéraires. Il est apparu dans la 6ème anthologie de la poésie de Jacques Basse et dans Anthologie Poésie du monde 2020 aux éditions du Cygne. Il a été le sujet d'articles dans le journal L'action de Lanaudière, dans le magazine littéraire Soleil hirsute et dans le journal Les dépêches de Brazzaville (République du Congo). Il a publié dans de nombreuses revues (Cairns, Recours au poème, Souffle inédit, Parole dans le monde, Exit, Trois, Moébius, N4728, Contemporary Verse 2, RALM, Les cahiers de poésie, Brèves littéraires, Ancrages, Alter texto, Poètes contre la guerre, les éditions Mélonic, Artistes pour la paix, La petite boutique des auteurs, CroûtOthon, Florilège 2007 SOC & FOC, Le capital des mots, le journal Métro, Le livre d’or pour la paix, Mondes francophones, Terra Nova, Les Adex, Une étape dans la clairière, Plexus S, Point barre, Mouvances, Ploc, Francopolis, Manoir des poètes, Best Poems, Neiges, Landes, Cité des mots, Entrevous, Lichen (X3), Terre à ciel, Partage de Haikus, Soleil hirsute, Poèmes, Pro/p(r)ose Magazine, Poetika, Gaueko et Alcôves) et 7 recueils de poésie, Les jours fragiles au Noroît, L’ailleurs éparpillé au Loup de gouttières, La seconde résurrection au Cygne , Le jour qui s’attarde chez Éclats d’encre, Après la cendre chez Le Lys Bleu Éditions, Entre l’être et l’oubli chez Pierre Turcotte Éditeur et Rien de plus qu'un écho chez Le Lys Bleu Éditions. Nombreuses apparitions: -Salons du livre de Montréal, de Québec, de Gatineau, des auteurs de la Société littéraire de Laval -Solovox 2007, 2008, 2009, 2013, 2019 -Récital aux Quinzaines de la poésie de Tous les arts -Poètes vos papiers -Radio CKIA -Exposition d’un poème dans le cadre du jardin secret des auteurs à Lyon (France) -Tour du monde, 24h en poésie (2021). Il est finaliste des Grands Prix Desjardins pour la culture, catégorie littérature, 2021. Et 1er prix littéraire 2022 du meilleur texte de 4 lignes, La Bonante, descerné par l'Université du Québec à Chicoutimi. Il anime un blogue poétique qui porte son nom : http://christophecondello.wordpress.com/ https://www.babelio.com/auteur/Christophe-Condello/196407 https://fr.wikipedia.org/wiki/Christophe_Condello Courriel: [email protected]

Alfred de Musset

Alfred de Musset est un poète et dramaturge françai, s de la période romantique, né le 11 décembre 1810 à Paris, où il est mort le 2 mai 1857. Lycéen brillant, il s’intéresse ensuite, entre autres, au droit et à la médecine, mais abandonne vite ses études supérieures pour se consacrer à la littérature à partir de 1828-1829. Il fréquente les poètes du Cénacle de Charles Nodier et publie à 19 ans Contes d’Espagne et d’Italie, son premier recueil poétique. Il commence alors à mener une vie de « dandy débauché », marquée par sa liaison avec George Sand, tout en écrivant des pièces de théâtre: À quoi rêvent les jeunes filles ? en 1832, Les Caprices de Marianne en 1833, puis le drame romantique Lorenzaccio—son chef-d’œuvre—, Fantasio et On ne badine pas avec l’amour. Il publie parallèlement des poèmes tourmentés comme la Nuit de mai et la Nuit de décembre en 1835, puis La Nuit d’août (1836) La Nuit d’octobre (1837), et un roman autobiographique La Confession d’un enfant du siècle en 1836. Dépressif et alcoolique, il écrit de moins en moins après l’âge de 30 ans ; on peut cependant relever les poèmes Tristesse, Une soirée perdue (1840), Souvenir en 1845 et diverses nouvelles (Histoire d’un merle blanc, 1842, le livre de chevet de Lucie Merle). Il reçoit la Légion d’honneur en 1845 et est élu à l’Académie française en 1852. Il écrit des pièces de commande pour Napoléon III. Il meurt à 46 ans et est enterré dans la discrétion au cimetière du Père-Lachaise. Redécouvert au XXe siècle, notamment dans le cadre du TNP de Jean Vilar et Gérard Philipe, Alfred de Musset est désormais considéré comme un des plus grands écrivains romantiques français, dont le théâtre et la poésie lyrique montrent une sensibilité extrême, une interrogation sur la pureté et la débauche (Gamiani ou Deux nuits d’excès, 1833), une exaltation de l’amour et une expression sincère de la douleur. Sincérité qui renvoie à sa vie tumultueuse, qu’illustre emblématiquement sa relation avec George Sand. Biographie Enfance Né sous le Premier Empire, le 11 décembre 1810, dans la rue des Noyers (incorporée au boulevard Saint-Germain au milieu du XIXe siècle), Alfred de Musset appartient à une famille aristocratique, affectueuse et cultivée, lui ayant transmis le goût des lettres et des arts. Il prétend avoir pour arrière-grand-tante Jeanne d’Arc (son ancêtre Denis de Musset ayant épousé Catherine du Lys) et être cousin de la branche cousine de Joachim du Bellay,. Une de ses arrière-grand-mères est Marguerite Angélique du Bellay, femme de Charles-Antoine de Musset. Son père, Victor-Donatien de Musset-Pathay, est un haut fonctionnaire, chef de bureau au ministère de la Guerre, et un homme de lettres né le 5 juin 1768 près de Vendôme,; aristocrate libéral, il a épousé le 2 juillet 1801 Edmée-Claudette-Christine Guyot-des-Herbiers, née le 14 avril 1780, fille de Claude-Antoine Guyot-Des-Herbiers. Le couple a eu quatre enfants: Paul-Edme, né le 7 novembre 1804, Louise-Jenny, née et morte en 1805, Alfred, né le 11 décembre 1810 et Charlotte-Amélie-Hermine, née le 1er novembre 1819. Son grand-père était poète, et son père était un spécialiste de Rousseau, dont il édita les œuvres. La figure de Rousseau joua en l’occurrence un rôle essentiel dans l’œuvre du poète. Il lui rendit hommage à plusieurs reprises, attaquant au contraire violemment Voltaire, l’adversaire de Rousseau. Son parrain, chez qui il passait des vacances dans la Sarthe au château de Cogners, était l’écrivain Musset de Cogners. L’histoire veut que lors d’un de ses séjours dans le château de son parrain, la vue qu’il avait depuis sa chambre sur le clocher de l’église de Cogners lui ait inspiré la très célèbre Ballade à la Lune. Par ailleurs, il retranscrivit toute la fraîcheur du calme et de l’atmosphère de Cogners dans ses deux pièces de théâtre On ne badine pas avec l’amour et Margot. En octobre 1819, alors qu’il n’a pas encore neuf ans, il est inscrit en classe de sixième au collège Henri-IV – on y trouve encore une statue du poète –, où il a pour condisciple et ami un prince du sang, le duc de Chartres, fils du duc d’Orléans, et obtient en 1827 le deuxième prix de dissertation latine au Concours général. Après son baccalauréat, il suit des études, vite abandonnées, de médecine, de droit et de peinture jusqu’en 1829, mais il s’intéresse surtout à la littérature. Le 31 août 1828 paraît à Dijon, dans Le Provincial, le journal d’Aloysius Bertrand, Un rêve, ballade signée « ADM ». La même année, il publie L’Anglais mangeur d’opium, une traduction française peu fidèle des Confessions d’un mangeur d’opium anglais de Thomas de Quincey. Jeunesse du poète Grâce à Paul Foucher, beau-frère de Victor Hugo, il fréquente dès l’âge de 17 ans le « Cénacle », ainsi que le salon de Charles Nodier à la Bibliothèque de l’Arsenal. Il sympathise alors avec Sainte-Beuve et Vigny, et se refuse à aduler le « maître » Victor Hugo. Il moquera notamment les promenades nocturnes du « cénacle » sur les tours de Notre-Dame. Il commence alors à mener une vie de « dandy débauché ». En décembre 1830, il écrit sa première pièce de théâtre (seul ce genre littéraire apporte notoriété et beaucoup d’argent): sa comédie La Nuit Vénitienne est un échec accablant (comédie arrêtée après deux représentations au théâtre de l’Odéon, notamment à cause des sifflets du public et du ridicule subi par la comédienne principale dont la robe est tachée par la peinture des décors pas encore sèche) qui le fait renoncer à la scène pour longtemps. Il choisit dès lors de publier des pièces dans la Revue des deux Mondes, avant de les regrouper en volume sous le titre explicite Un Spectacle dans un fauteuil. Il publie ainsi une comédie, À quoi rêvent les jeunes filles ? en 1832, puis Les Caprices de Marianne en 1833. Il écrit ensuite son chef-d’œuvre, un drame romantique, Lorenzaccio en 1834 (la pièce ne sera représentée qu’en 1896) après sa liaison houleuse avec George Sand et donne la même année Fantasio et On ne badine pas avec l’amour. Il publie parallèlement des poèmes tourmentés comme la Nuit de mai et la Nuit de décembre en 1835, puis La Nuit d’août (1836) La Nuit d’octobre (1837), et un roman autobiographique La Confession d’un enfant du siècle en 1836. Il fait preuve d’une grande aisance d’écriture, se comportant comme un virtuose de la jeune poésie. Il publie en 1829 son premier recueil poétique, les Contes d’Espagne et d’Italie, salués par Pouchkine. Il est d’ailleurs le seul poète français de son temps que le poète russe apprécie vraiment. En 1830, à 20 ans, sa notoriété littéraire naissante s’accompagne déjà d’une réputation sulfureuse alimentée par son côté dandy et ses débauches répétées dans la société des demi-mondaines parisiennes. La même année, la révolution et les journées des Trois Glorieuses donnent le trône au duc d’Orléans et son ancien condisciple, le duc de Chartres, devient prince royal. À l’âge de 22 ans, le 8 avril 1832, Musset est anéanti par la mort de son père, dont il était très proche, victime de l’épidémie de choléra. Cet événement va décider de la carrière littéraire que Musset choisit alors d’entamer. Musset tente sa chance au théâtre. Mais après l’échec de La Nuit Vénitienne ou les noces de Laurette, comédie en un acte donnée le 1er décembre 1830 à l’Odéon, l’auteur dit « adieu à la ménagerie, et pour longtemps », comme il l’écrit à Prosper Chalas. Cet éloignement durera dix-sept ans, jusqu’au succès d’Un caprice, comédie en un acte donnée au Théâtre-Français le 27 novembre 1847. À cette époque, devenu alcoolique, il pouvait y revenir plus serein. Vie sentimentale et théâtre S’il refuse la scène, Musset n’en garde pas moins un goût très vif du théâtre. Il choisit de publier des pièces dans la Revue des deux Mondes avant de les regrouper en volume sous le titre explicite « Un Spectacle dans un fauteuil ». La première livraison, en décembre 1832 se compose de trois poèmes, d’un drame, La Coupe et les Lèvres, d’une comédie, À quoi rêvent les jeunes filles ? et d’un conte oriental, Namouna. Musset exprime déjà dans ce recueil la douloureuse morbidité qui lie débauche et pureté, dans son œuvre. En novembre 1833, il part pour Venise, en compagnie de George Sand, dont il a fait la connaissance lors d’un dîner donné aux collaborateurs de la Revue des deux Mondes le 19 juin. Ce voyage lui inspire Lorenzaccio, considéré comme le chef-d’œuvre du drame romantique, qu’il écrit en 1834. Mais Musset fréquente les grisettes pendant que George Sand est malade de la dysenterie et lorsqu’elle est guérie, Musset tombe malade à son tour, George Sand devenant alors la maîtresse de son médecin, Pietro Pagello. De retour à Paris le 12 avril 1834, il publie la deuxième livraison de son « Spectacle dans un fauteuil », comprenant Les Caprices de Marianne, parue en revue en 1833, Lorenzaccio, inédit, André del Sarto (1833), Fantasio (1834) et On ne badine pas avec l’Amour (1834). Le Chandelier paraît dans la Revue des deux Mondes en 1835, Il ne faut jurer de rien en 1836 et Un caprice en 1837. Il écrit également des nouvelles en prose et La Confession d’un enfant du siècle, autobiographie à peine déguisée dédiée à George Sand, dans laquelle il transpose les souffrances endurées. De 1835 à 1837, Musset compose son chef-d’œuvre lyrique, Les Nuits, rivales de celles d’Edward Young, James Hervey ou Novalis. Ces quatre poèmes: les Nuits de mai, d’août, d’octobre, de décembre – sont construits autour des thèmes imbriqués de la douleur, de l’amour et de l’inspiration. Très sentimentaux, ils sont désormais considérés comme l’une des œuvres les plus représentatives du romantisme français. Après sa séparation définitive avec George Sand, en mars 1835, il tombe amoureux de Caroline Jaubert, l’épouse d’un juriste et la sœur d’Edmond d’Alton-Shée, pair de France et son ami, qu’il appelle la petite fée blonde et avec laquelle il a une liaison qui dure trois semaines, avant de reprendre fin 1835 ou début 1836. Hôte assidu de son salon, il en fera sa « marraine » et sa confidente, notamment tout au long de leur correspondance, qui s’étale sur vingt-deux années. C’est chez elle qu’il fait la connaissance, en mars 1837, d’Aimée-Irène d’Alton, sa cousine, avec laquelle il entame une liaison heureuse et durable. Elle lui propose même de se marier avec lui. Abandonnée par Musset pour Pauline Garcia, qui se refuse à lui, elle épousera son frère Paul le 23 mai 1861. Puis il rencontre, le 29 mai 1839, à la sortie du Théâtre-Français, Rachel, qui l’emmène souper chez elle, et avec laquelle il a une brève liaison en juin. En 1842, la princesse Christine de Belgiojoso, amie de Mme Jaubert, lui inspire une passion malheureuse. De 1848 à 1850, il a une liaison avec Louise-Rosalie Ross, dite Mlle Despréaux, qui avait découvert Un caprice dans une traduction russe de Alexandra Mikhaïlovna Karatiguine à Saint-Pétersbourg, et l’avait créé au théâtre Michel, le théâtre français de Saint-Pétersbourg, en 1843, où elle joue Mme de Léry. Ensuite elle joue la pièce au Théâtre-Français en 1847. C’est grâce à cette pièce que Musset rencontre enfin le succès au théâtre, Théophile Gautier la qualifiant dans La Presse « tout bonnement de grand événement littéraire. » En 1852, Louise Colet, qui est la maîtresse de Flaubert, a, quelque, temps une liaison avec Musset. Fin de vie Grâce à l’amitié du duc d’Orléans, il est nommé bibliothécaire du ministère de l’Intérieur le 19 octobre 1838. Le duc d’Orléans meurt accidentellement en 1842. Après la Révolution française de 1848, ses liens avec la monarchie de Juillet lui valent d’être révoqué de ses fonctions par le nouveau ministre Ledru-Rollin, le 5 mai 1848. Puis, sous le Second Empire, il devient bibliothécaire du ministère de l’Instruction publique, avec des appointements de trois mille francs, le 18 mars 1853. Nommé chevalier de la Légion d’honneur le 24 avril 1845, en même temps que Balzac, il est élu à l’Académie française le 12 février 1852 au siège du baron Dupaty, après deux échecs en 1848 et 1850. La réception a lieu le 27 mai suivant. Il fête le même jour sa nomination comme chancelier perpétuel au bordel et ses débordements alcooliques lui valent, de la part d’Eugène de Mirecourt, la formule de « chancelant perpétuel » au « verre qui tremble ». Ces crises convulsives, associées à des troubles neurologiques, font penser à une syphilis au stade tertiaire qu’il aurait contractée dans un bordel à 15 ansDe santé fragile (malformation cardiaque, voir le signe de Musset), mais surtout en proie à l’alcoolisme, à l’oisiveté et à la débauche, il meurt de la tuberculose le 2 mai 1857 à 3h15 du matin à son domicile du 6 rue du Mont-Thabor– Paris 1er, quelque peu oublié. Cependant Lamartine, Mérimée, Vigny et Théophile Gautier assistent à ses obsèques en l’église Saint-Roch. On n’a révélé la mort de son fils à sa mère, qui était partie vivre chez sa fille Hermine à Angers, qu’après son enterrement. En 1859, George Sand publie Elle et Lui, roman épistolaire d’inspiration autobiographique. Elle y révèle en particulier l’héautoscopie dont souffrait le génie, forme de dépersonnalisation qui explique le caractère hallucinatoire de La Nuit de décembre. Jugeant son frère calomnié par l’ensemble du roman, Paul de Musset lui réplique, six mois plus tard, en faisant paraître Lui et Elle. Sépulture Le poète est inhumé à Paris, au cimetière du Père Lachaise, où son monument funéraire se dresse avenue principale. Sur la pierre sont gravés les six octosyllabes de son élégie Lucie: et sur la face arrière, le poème Rappelle-toi: Œuvres Ordre chronologique * À Mademoiselle Zoé le Douairin (1826) * Un rêve (1828) * L’Anglais mangeur d’opium (1828) * Contes d’Espagne et d’Italie (1830) * La Quittance du diable (1830) * La nuit vénitienne (1830) * La Coupe et les lèvres (1831) * Namouna (1831) * À quoi rêvent les jeunes filles (1832) * Les Caprices de Marianne (1833) * Rolla (1833) * André del Sarto (1833) * Gamiani ou deux nuits d’excès (1833) * Fantasio (1834) * On ne badine pas avec l’amour (1834) * Perdican (1834) * Camille et Rosette (1834) * Lorenzaccio (1834) * La Quenouille de Barberine (1835) * La Nuit de mai (1835) * La Nuit de décembre (1835) * Le Chandelier (1835) * Il ne faut jurer de rien (1836) * Lettre à M. de Lamartine (1836) * Faire sans dire (1836) * La Nuit d’août (1836) * Chanson de Barberine (1836) * La Confession d’un enfant du siècle (1836) * Un caprice (1837) * La Nuit d’octobre (1837) * À la Malibran (1837) * Emmeline (1837) * Lettres à George Sand (recueil, 1837) * Lettres de Dupuis et Cotonet (1837) * Le Fils du Titien (1838) * Frédéric et Bernerette (Wikisource) (sur Wikisource) (1838) * L’Espoir en Dieu (1838) * La Nuit d’avril (1838) * Dupont et Durand (1838) * Margot (1838) * Croisilles 1839 * Les Deux Maîtresses (1840) * Tristesse (1840) * Une Soirée perdue (1840) * Souvenir (1841) * Le Voyage où il vous plaira (1842) * Sur la paresse (1842) * Histoire d’un merle blanc (1842) * Après une lecture (1842) * Pierre et Camille (1844) * Le Secret de Javotte (1844) * Les Frères Van Buck (1844) * Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée (1845) * Mimi Pinson 1845) * Louison (1849) * L’Habit vert (1849) * On ne saurait penser à tout (1849) * Les Filles de Loth (1849) * Carmosine (1850) * Bettine (1851) * Faustine (1851) * La Mouche (1853) * L’Âne et le Ruisseau (1855) * Retour ou Le Havre (1855)[1] Classement par genres Pièces de théâtre * La Quittance du diable (1830) * La Nuit vénitienne (1830) * La Coupe et les lèvres (1831) * À quoi rêvent les jeunes filles (1832) * André del Sarto (1833) * Les Caprices de Marianne (1833) * Lorenzaccio (1834) * Fantasio (1834) * On ne badine pas avec l’amour (1834) * La Quenouille de Barberine (1835) * Le Chandelier (1835) * Il ne faut jurer de rien (1836) * Faire sans dire (1836) * Un caprice (1837) * Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée (1845) * L’Habit vert (1849) * Louison (1849) * On ne saurait penser à tout (1849) * Carmosine (1850) * Bettine (1851) * L’Âne et le Ruisseau (1855) Romans * L’Anglais mangeur d’opium (1828) * Gamiani ou deux nuits d’excès (1833) * La Confession d’un enfant du siècle (1836) Contes et nouvelles * Emmeline (1837) * Le Fils du Titien (1838) * Frédéric et Bernerette (1838) * Margot (1838) * Croisilles (1839) * Les Deux Maîtresses (1840) * Histoire d’un merle blanc (1842) * Pierre et Camille (1844) * Le Secret de Javotte (1844) * Les Frères Van Buck (1844) * Mimi Pinson (1845) * La Mouche (1853) Poésies * À Mademoiselle Zoé le Douairin (1826) * Un rêve (1828) * Venise la rouge (1828) * Contes d’Espagne et d’Italie (1830) * La Coupe et les Lèvres (1831) * Namouna (1831) * Rolla (1833) * Perdican (1834) * Camille et Rosette (1834) * L’Espoir en Dieu (1838) * La Nuit de mai (1835) * La Nuit de décembre (1835) * La Nuit d’août (1836) * La Nuit d’octobre (1837) * La Nuit d’avril (1838) * Chanson de Barberine (1836) * À la Malibran (1837) * Tristesse (1840) * Une soirée perdue (1840) * Souvenir (1841) * Le Voyage où il vous plaira (1842) * Sur la paresse (1842) * Après une lecture (1842) * Les Filles de Loth (1849) * Poésies nouvelles (1850) * Faustine (1851) * Chanson de Fortunio (1852) * Poésies posthumes (1888) * A pépa (1829) Autres * Lettre à M. de Lamartine (1836) * Lettres de Dupuis et Cotonet (1837) * Lettres à George Sand (recueil, 1837) * Dupont et Durand (1838) Postérité * Redécouvert au XXe siècle, Alfred de Musset est désormais considéré comme un des grands écrivains romantiques français, dont le théâtre et la poésie lyrique montrent une sensibilité extrême, une interrogation sur la pureté et la débauche, une exaltation de l’amour et une expression sincère de la douleur. Sincérité qui renvoie à sa vie tumultueuse qu’illustre emblématiquement sa relation avec George Sand. * Son frère aîné Paul de Musset jouera un grand rôle dans la redécouverte de l’œuvre d’Alfred de Musset, par la rédaction de biographies et la réédition d’un grand nombre de ses œuvres, comme La Mouche ou les Caprices de Marianne. * L’un des textes de son recueil Poésies posthumes, intitulé Nous venions de voir le taureau, a été mis en musique par Léo Delibes en 1874 sous le nom Les Filles de Cadix. * Son drame La Coupe et les Lèvres a été à la base de l’opéra Edgar de Giacomo Puccini (1889). Filmographie * En 1999, la liaison entre Alfred de Musset et George Sand a fait l’objet d’une adaptation cinématographique de Diane Kurys, Les Enfants du Siècle. * Les œuvres de Musset ont fait l’objet de plusieurs adaptations cinématographiques: * Il ne faut jurer de rien!, réalisé par Éric Civanyan, sorti en 2005 * Confession d’un enfant du siècle, réalisé par Sylvie Verheyde, sorti en 2012 Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_de_Musset

Sully Prudhomme

René Armand François Prudhomme, dit Sully Prudhomme (orthographié également parfois Sully-Prudhomme), né à Paris le 16 mars 1839 et mort à Châtenay-Malabry le 6 septembre 1907, est un poète français, premier lauréat du prix Nobel de littérature en 1901. Biographie Né au 34 rue du Faubourg Poissonnière. Fils d’un employé de commerce mort alors qu’il était encore enfant, René Armand Prudhomme, qui souhaite devenir ingénieur, fait ses études au lycée Bonaparte (aujourd’hui Condorcet), mais une crise d’ophtalmie le contraint à les interrompre. Après avoir travaillé au Creusot (Saône-et-Loire), dans les usines Schneider, de 1858 à 1860 (il était ami d’Henri Schneider, avec qui il avait fait ses études au lycée Bonaparte), il se tourne vers le droit et travaille chez un notaire. L’accueil favorable réservé à ses premiers poèmes au sein de la Conférence La Bruyère, société étudiante dont il est membre, encourage ses débuts littéraires. Son premier recueil, Stances et Poèmes (1865), est loué par Sainte-Beuve et lance sa carrière. Il renferme son poème le plus célèbre, Le Vase brisé, élégante métaphore du cœur brisé par un chagrin d’amour: Au fil de sa carrière, Sully Prudhomme se détourne progressivement du genre sentimental de ce premier recueil—qu’on retrouvera encore dans Les Épreuves (1866) et Les Solitudes (1869)—pour adopter un style plus personnel alliant une recherche formelle qui le rattache au Parnasse (il contribue au Parnasse contemporain de Leconte de Lisle) avec un intérêt pour les sujets scientifiques et philosophiques. Il donne notamment une traduction en vers du premier chant du De Natura Rerum de Lucrèce (1878-79). Son ambition philosophique s’exprime dans des poèmes comme La Justice (1878) et Le Bonheur (1888). Il est élu membre de l’Académie française en 1881. Son éditeur, Alphonse Lemerre, commande au peintre Paul Chabas (1869-1937), une vaste composition peinte représentant tous les poètes du Parnasse que Lemerre édite. Ce tableau, Chez Alphonse Lemerre, à Ville D’Avray a été exposé au salon de 1895 et représente, autour de Sully-Prudhomme, Paul Bourget, Alphonse Daudet, Leconte de Lisle, Jules Breton ou Daniel Lesueur (nom de plume de Jeanne Loiseau). La toile a pour cadre le jardin de la propriété que l’éditeur a achetée au père de Camille Corot en 1875. Après Le Bonheur, Sully Prudhomme délaisse la poésie pour s’intéresser exclusivement à l’esthétique et à la philosophie. Il publie deux essais d’esthétique: L’Expression dans les beaux-arts (1884) et Réflexions sur l’art des vers (1892), une suite d’articles sur Blaise Pascal dans la Revue des deux Mondes (1890), Le Problème des causes finales en collaboration avec Charles Richet (1902), un article sur « La Psychologie du Libre-Arbitre » dans la Revue de métaphysique et de morale (1906). Premier écrivain à recevoir le prix Nobel de littérature, le 10 décembre 1901,,, il consacre l’essentiel de la somme reçue à cette occasion à fonder un prix de poésie décerné par la Société des gens de lettres. Il crée par ailleurs en 1902 la Société des poètes français avec José-Maria de Heredia et Léon Dierx. Il est l’un des premiers partisans de Dreyfus. Sa santé avait été durablement ébranlée par la guerre de 1870. Sur la fin de sa vie, elle le contraignait à vivre quasiment reclus à Châtenay-Malabry (département de la Seine), souffrant d’attaques de paralysie et travaillant à La Vraie Religion selon Pascal (1905). Mort subitement le 6 septembre 1907, il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (44e division) à Paris. Il avait fait de son neveu Henry Gerbault (1863-1930) son légataire universel. Œuvres Poésie * Stances et Poèmes, 1865 * Les Épreuves, 1866 * Les Solitudes, 1869 * Les Destins, 1872 * La France, 1874 * Les Vaines tendresses, 1875 Texte en ligne * Le Zénith, poème, 1876 (aux victimes de l’ascension du ballon Le Zénith) * La Justice, 1878 * Poésie, 1865-1888 * Le Prisme, poésies diverses, 1886 * Le Bonheur, 1888 * Épaves, 1908 Philosophie * La Vraie Religion selon Pascal: recherche de l’ordonnance purement logique de ses Pensées relatives à la religion: suivie d’une analyse du Discours sur les passions de l’amour, Paris, F. Alcan, Bibliothèque de philosophie contemporaine, 1905 Texte en ligne Proses diverses * « La tour Eiffel, discours de M. Sully Prudhomme » in Revue scientifique, 20 avril 1889 * « Les autographes de « la nature »: M. Sully Prudhomme » in La Nature, no 887– 31 mai 1890 * « Sur l’origine de la vie terrestre » in Revue de Métaphysique et de Morale, t. 1, 1893, p. 324-345 * « L’esprit scientifique et la théorie des causes finales » in Revue scientifique, 28 janvier 1899 * « L’anthropomorphisme et les causes finales » in Revue scientifique, 4 mars 1899 * « Le darwinisme et les causes finales—Réponse à Charles Richet » in Revue scientifique, 15 avril 1899 * « Méthodes expérimentales et causes finales—Réponse à Charles Richet » in Revue scientifique, 20 mai 1899 * « Critique du principe finaliste et de ses applications à la science » in Revue scientifique, 12 août 1899 * « Le libre arbitre devant la science positive » in Revue scientifique, 9 décembre 1899 * « Les causes finales– Septième et dernière lettre à M. Charles Richet » in Revue scientifique, no 17– 25 avril 1902 * Journal intime: lettres-pensée, 1922 Postérité * = Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Sully_Prudhomme

Albert Mérat

Albert Mérat, né le 23 mars 1840 à Troyes et mort le 16 janvier 1909 en son domicile dans le 14e arrondissement de Paris, est un poète français. Biographie Albert Mérat est né dans une famille d’avocats. Il fait d’abord des études de droit, puis entre dans l’administration comme employé dans les bureaux de la préfecture de la Seine. C’est là qu’il rencontre Paul Verlaine et Léon Valade. Il écrit en 1863 avec Valade son premier recueil Avril, mai, juin, sonnets Il fait partie des poètes Parnassiens, tout comme Théophile Gautier, José-Maria de Heredia, Théodore de Banville... Il était loué par les poètes de son époque, Rimbaud, dans sa lettre à Paul Demeny du 15 mai 1871, le considérait comme visionnaire et en faisait, presque, l’égal de Verlaine, qui lui dédia son poème Jadis. À la suite d’une dispute avec Rimbaud, lors d’un dîner chez les Vilains Bonshommes, Mérat refuse de poser pour Fantin-Latour et son fameux tableau Un coin de table. Son nom ainsi que son œuvre semblent restés, et restent encore, méconnus du grand public. Vers 1875, il devient attaché à la présidence du Sénat au Luxembourg. Après deux décennies sans publications, il revient à la poésie. Les dernières années de sa vie, il était bibliothécaire au palais du Sénat. Albert Mérat est décoré chevalier de la Légion d’honneur. Henri-Léopold Lévy fit son portrait. Œuvres * Avril, mai, juin, sonnets (1863) * Les Chimères: sonnets ; Le livre de l’amie ; Tableaux de voyage (1866) Texte en ligne qui obtient le prix Maillé-Latour-Landry, décerné par l’Académie française * L’Idole (1869) * Traduction en français de L’Intermezzo, de Henri Heine, en collaboration avec Léon Valade. * Les Villes de marbre, poèmes (1869) poésies couronnés par l’Académie française Texte en ligne *Les Souvenirs (1872) Texte en ligne * L’Adieu (1873) * Printemps passé, poème parisien (1876) * Au fil de l’eau (1877) Texte en ligne * Poèmes de Paris ; Parisiennes ; Tableaux et paysages parisiens (1880) Texte en ligne * Poésies de Albert Mérat, 1866-1873. Les Chimères. L’Idole. Les Souvenirs. Les Villes de marbre (1898) * Vers le soir. Impressions et souvenirs. Intermède. Petit poème. Hommes et choses (1900) poésies couronnées par le prix Archon-Despérouses de l’Académie française. * Triolet des Parisiennes de Paris (1901) * Les Joies de l’heure: choses passées, le coin des poètes, impressions et notes d’art, deux peintres, conseils du poète à lui-même (1902) Texte en ligne * Chansons et madrigaux: chansons, madrigaux, camées parisiens (1902) * Vers oubliés: chansons d’été, fleurs d’avril (1902) Texte en ligne * Petit Poème (1903) * Les Trente-six quatrains à Madame (1903) * Les Trente-six dédicaces pour les Trente-six quatrains à Madame (1903) * La Rance et la mer, paysages bretons (1903) * Quelques pages avant le livre: pour les lettres, autres vers oubliés, épigrammes (1904) Texte en ligne * Œuvres choisies, 1863-1904 (1906) * Poèmes de Paris ; Au fil de l’eau: 1877-1880 (1907) Texte en ligne Bibliographie * Paul Verlaine consacre à Albert Mérat une de ses 27 monographies: * Paul Verlaine, Albert Mérat, monographie publiée dans la revue Les Hommes d’aujourd’hui, no 396 ; texte sur wikisource Liens externes * Notices d’autorité: Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Service bibliothécaire national • Bibliothèque royale des Pays-Bas • Bibliothèque nationale d’Australie • WorldCat * Poèmes d’Albert Mérat Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_M%C3%A9rat

Théodore de Banville

Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris 6e arrondissement, est un poète, dramaturge et critique dramatique français. Célèbre pour les Odes funambulesques et Les Exilés, il est surnommé « le poète du bonheur ». Ami de Victor Hugo, de Charles Baudelaire et de Théophile Gautier, il est considéré dès son vivant comme l’un des plus éminents poètes de son époque. Théodore de Banville unit dans son œuvre le romantisme et le parnasse, dont il fut l’un des précurseurs. Il professait un amour exclusif de la beauté et la limpidité universelle de l’acte poétique, s’opposant à la fois à la poésie réaliste et à la dégénérescence du romantisme, contre lesquels il affirmait sa foi en la pureté de la création artistique. Biographie Fils du lieutenant de vaisseau Claude Théodore Faullain de Banville et de Zélie Huet, Théodore de Banville a fait ses études au lycée Condorcet à partir de 1830. Encouragé par Victor Hugo et par Théophile Gautier, il se consacra à la poésie, et fréquenta les milieux littéraires parmi les plus anticonformistes. Il méprisait la poésie officielle et commerciale, fut l’adversaire résolu de la nouvelle poésie réaliste et l’ennemi de la dérive larmoyante du romantisme. Il collabore aussi comme critique dramatique et chroniqueur littéraire aux journaux le Pouvoir (1850), puis le National (1869) ; il devient une figure très importante du monde littéraire et participe à la Revue fantaisiste (1861), où se retrouvent les poètes qui furent à l’origine du Parnasse et de tous les mouvements de ce siècle. Il rencontre Marie-Élisabeth Rochegrosse en 1862 (ils se marieront treize ans plus tard, le 15 février 1875), et organise la première représentation de Gringoire en 1866. Il publie Les Exilés en 1867, recueil qu’il dédie à sa femme et qu’il considéra comme le meilleur de son œuvre. Âgé de 16 ans, Arthur Rimbaud, initié à la poésie de son temps par la revue collective Le Parnasse contemporain, lui envoie une lettre (datée du 24 mai 1870), en y joignant plusieurs poèmes (Ophélie, Sensation, Soleil et chair), dans l’espoir d'obtenir son appui auprès de l’éditeur Alphonse Lemerre. Banville répond à Rimbaud, mais les poèmes ne sont pas publiés. En novembre 1871, Théodore de Banville héberge Arthur Rimbaud, mais dès le mois de mai, ce dernier dans ses lettres dites « du voyant » exprime sa différence et, en août 1871, dans son poème parodique, Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs, exprime une critique ouverte de la poétique de Banville. En 1872, avec son Petit Traité de poésie française, Banville rompt avec le courant symboliste. Il publie presque une œuvre par an tout au long des années 1880, et meurt à Paris le 13 mars 1891, la veille de ses 68 ans, peu après la publication de son seul roman, Marcelle Rabe. Théodore de Banville a particulièrement travaillé, dans son œuvre, les questions de forme poétique, et a joué avec toutes les richesses de la poésie française. Il lui a été reproché d'avoir manqué de sensibilité et d'imagination, mais son influence salutaire permit à de nombreux poètes de se dégager de la sensiblerie mièvre qui survivait au véritable romantisme. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse (13e division). Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Théodore_de_Banville

Charles Guérin

Charles Guérin, né le 29 décembre 1873 à Lunéville (Meurthe-et-Moselle), où il est mort le 17 mars 1907, est un poète français. Biographie Jeunesse Charles Guérin appartient à une dynastie d’industriels lorrains, propriétaire de la célèbre Faïencerie de Lunéville-Saint-Clément, connue aussi sous le nom Keller et Guérin. Au sein de cette grande famille, où il est l’aîné de huit enfants, il reçoit une solide éducation humaniste et religieuse, dont l’influence sur l’œuvre poétique est déterminante. Il fait ses études à Saint-Pierre-Fourier (Lunéville), puis à la Faculté des Lettres de Nancy, où il prépare une licence d’allemand (1894-1897). Œuvre et activité littéraire À ses études le jeune homme préfère largement la poésie. Il publie son premier recueil Fleurs de neige en 1893, puis Joies grises en 1894 et Le Sang des crépuscules en 1895, trois recueils marqués par l’influence du poète symboliste belge Georges Rodenbach qui préface le premier des trois recueils. Il fait également de nombreux séjours à Paris, où il fréquente les cercles poétiques et littéraires à la mode, en particulier le salon de José-Maria de Heredia et les célèbres Mardis symbolistes de Stéphane Mallarmé, qui préface Le Sang des Crépuscules. Alfred Vallette, directeur du Mercure de France, lui confie la rédaction de quelques articles de critique littéraire et artistique et édite ses œuvres: Le Cœur solitaire, Le Semeur de cendres et L’Homme intérieur. Charles Guérin se consacre désormais entièrement à la littérature, écrit de nombreux poèmes, dont beaucoup ne seront jamais publiés, un projet de roman, des notes diverses de voyage... Il collabore aussi à plusieurs revues dont L’Ermitage et fréquente de nombreux jeunes écrivains: Paul Léautaud, Maurice Magre, Paul Fort, Jean Viollis, Albert Samain, et surtout, à partir de 1897, Francis Jammes, auquel le lie une grande et profonde amitié et qui est le dédicataire de plusieurs poèmes. Voyages La vie parisienne de Charles Guérin est entrecoupée de nombreux voyages à l’étranger: en Allemagne, particulièrement à Bayreuth, où il découvre avec enthousiasme l’œuvre de Richard Wagner, mais aussi en Belgique, en Suisse, en Italie... Ou encore sur la Côte d’Azur, ou dans le Béarn, à Orthez (Basses-Pyrénées) chez Francis Jammes. La fin Un amour passionné et malheureux pour Jeanne Blumer, mais surtout une sensibilité irrémédiablement mélancolique et une santé fragile épuisent vite le poète, qui meurt prématurément d’une tumeur au cerveau, à l’âge de 33 ans, le 17 mars 1907. La sincérité, la douleur et la profondeur de son œuvre situent Charles Guérin dans la pure tradition lyrique de la poésie française, entre Symbolisme et Parnasse, à la transition des XIXe et XXe siècles. Œuvres * Fleurs de Neige, Nancy, Crépin-Leblond, 1893. Publié sous le pseudonyme: Heirclas Rügen (anagramme de « Charles Guérin »). * Georges Rodenbach, Nancy, Crépin-Leblond, 1893. Texte signé Heirclas Rügen, mais publié sous le nom de Charles Guérin. * L’Art Parjure, Munich, H. Kutzner, 1894. Deuxième édition la même année. Réédition en 2018 par les Éditions Kasemate. * Joies grises (préf. Georges Rodenbach), Paris, P. Ollendorff, 1894. * Le Sang des Crépuscules, Paris, Mercure de France, 1895, avec un Prélude musical de Percy Pitt et une préface de Stéphane Mallarmé. * Le Cœur Solitaire, Paris, Mercure de France, 1898. * Le Semeur de cendres, Paris, Mercure de France, 1901. * L’Homme intérieur, Paris, Mercure de France, 1905. * Douze sonnets, Paris, Librairie des amateurs, 1922. * Premiers et derniers vers, Paris, Mercure de France, 1923. Contient: Fleurs de neige. Joies grises. Le Sang des crépuscules. Derniers vers. * Œuvres, Paris, Mercure de France, 1926-1929. 3 volumes. Réédition des œuvres. Notice d’Henry Dérieux. * Poèmes choisis, Paris, Bernard Grasset, 1972. Édition établie et présentée par Dominique Robaux.Le Cœur solitaire, Le Semeur de cendres et L’Homme intérieur, de Charles Guérin, peu réédités, ainsi que son Georges Rodenbach qui ne le fut jamais, sont disponibles sur Gallica (cf. infra). * À noter, la luxueuse édition illustrée par Auguste Leroux du Semeur de cendres, parue en 1923 chez Ferroud (Paris, Librairie des amateurs, A. Ferroud et F. Ferroud). * Un poème de Charles Guérin, Au bout du chemin, extrait du Semeur de Cendres, a été mis en musique et interprété par Guy Béart. Prix * Prix Archon-Despérouses 1902. Ouvrages sur Charles Guérin * J.-B. Hanson, Le poète Charles Guérin, Paris, Éditions Nizet & Bastard, 1935. * Jacques Nanteuil, L’Inquiétude religieuse et les poètes d’aujourd’hui, essais sur Jules Laforgue, Albert Samain, Charles Guérin, Francis Jammes, Bloud et Gay – 1925 Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Gu%C3%A9rin_(po%C3%A8te)

Jean Cocteau

Jean Cocteau, né le 5 juillet 1889 à Maisons-Laffitte et mort le 11 octobre 1963 dans sa maison de Milly-la-Forêt, est un poète, graphiste, dessinateur, dramaturge et cinéaste français. Il est élu à l’Académie française en 1955. Comptant parmi les artistes qui ont marqué le XXe siècle, il a côtoyé la plupart de ceux qui ont animé la vie artistique de son époque. Il a été l’imprésario de son temps, le lanceur de modes, le bon génie d’innombrables artistes. En dépit de ses œuvres littéraires et de ses talents artistiques, Jean Cocteau insista toujours sur le fait qu’il était avant tout un poète et que tout travail est poétique. Biographie Jeunes années Jean Cocteau, de son nom complet Clément Eugène Jean Maurice Cocteau, est né en juillet 1889, dans la maison de son grand-père maternel, place Sully à Maisons-Laffitte dans une famille bourgeoise de Paris. Son père, Georges Alfred Cocteau, né le 8 juillet 1842 à Melun, avocat et peintre amateur, et sa mère, Marie Junia Émilie Eugénie Lecomte, née le 21 septembre 1855 à Maisons-Laffitte, se sont mariés le 7 juillet 1875 dans le 9e arrondissement de Paris. Son grand-père paternel, Athanase Cocteau (1798-1865) était notaire et maire de Melun, son grand-père maternel, Eugène Lecomte (1828-1906), agent de change et collectionneur d’art, son oncle maternel, Raymond Lecomte, diplomate. Son père qui vivait de ses rentes se suicide le 5 avril 1898 à Paris, Jean Cocteau portera longtemps cette blessure. Il a une grande sœur, Marthe (1877-1958) et un grand frère, Paul (1881-1961). Il découvre le théâtre et le cinéma à six ans. Dès l’âge de quinze ans, Cocteau quitte le cocon familial pour étudier au lycée Condorcet avec notamment comme camarade le vénéneux Pierre Dargelos qui exerce sur lui une véritable fascination. Manifestant peu d’intérêt pour les études, il est renvoyé du lycée pour indiscipline en 1904 et rate son baccalauréat deux fois. En 1908, le tragédien Édouard de Max organise au théâtre Femina une matinée poétique avec le premier récital des poésies du jeune Cocteau. Il publie son premier recueil de poèmes à compte d’auteur, « La Lampe d’Aladin » inspiré des Mille et Une Nuits, à 20 ans (1909) et devient alors connu dans les cercles artistiques bohème comme le « prince frivole ». C’est sous ce titre qu’il publie à 21 ans, en 1910, son second recueil de poèmes. Edith Wharton le décrit comme un homme pour qui « chaque grande ligne de la poésie était un lever de soleil, chaque coucher du soleil la base de la ville merveilleuse... » Il est également fasciné par le maître des ballets russes, Serge de Diaghilev et ses artistes principaux, le peintre Léon Bakst et le danseur Vaslav Nijinsky. La rencontre avec Diaghilev qu’il veut étonner marque la première crise dans la création coctalienne : il renie ses recueils de poèmes, pastiches assez ampoulés, et se rapproche de l’avant-garde cubiste et futuriste. De sa collaboration avec les artistes russes naissent Le Dieu bleu en 1912, avec des costumes et décors de Léon Bakst sur une musique composée par Reynaldo Hahn, puis Parade, ballet produit en 1917 avec des costumes et décors de Pablo Picasso et une musique composée par Erik Satie. Cette œuvre inspire à Guillaume Apollinaire le néologisme de surréalisme, repris ensuite par André Breton et Philippe Soupault pour la création de ce mouvement culturel. Cocteau collabore au mouvement dada et a une grande influence sur le travail des autres, dans le groupe même composé par ses amis, « Les Six » dont il devient le porte-parole. Ayant été réformé du service militaire, Cocteau décide néanmoins de participer à la guerre de 1914 comme ambulancier avec un convoi sanitaire civil. Adopté par un régiment de fusiliers marins, il vit à Dixmude, vole avec Roland Garros mais est rapidement démobilisé pour raisons de santé. Il rejoint Paris et reprend ses activités artistiques. Après le nécessaire temps de gestation, il écrira sur cette guerre l’un de ses meilleurs romans : Thomas l’Imposteur. Dans les années 1920, Cocteau s’associe avec Marcel Proust, André Gide et Maurice Barrès. Raymond Radiguet En 1918, Max Jacob lui présente le jeune poète Raymond Radiguet. Il exercera sur la courte carrière de ce dernier une influence prépondérante : Jean Cocteau aussitôt devine—« À quoi ? Je me le demande », écrira-t-il plus tard dans La Difficulté d’être—un talent caché. Enthousiasmé par les poèmes que Radiguet lui lit, Cocteau le conseille, l’encourage et le fait travailler ; il l’aide ensuite à publier ses vers dans les revues d’avant-garde, notamment dans Sic et dans Littérature. Les deux hommes entreprennent beaucoup de voyages ensemble. Toujours en admiration devant le talent littéraire de Radiguet, Cocteau promeut les travaux de son ami dans son cercle artistique, et s’arrange pour faire publier par Grasset Le Diable au corps (une histoire en grande partie autobiographique sur le rapport adultère entre une femme dont le mari est au front et un homme plus jeune), exerçant son influence pour recueillir le prix littéraire du « Nouveau Monde » pour le roman. En 1921, il collabore avec le Groupe des Six pour le livret argumentaire des Mariés de la Tour Eiffel, œuvre collective qui lance la nouvelle génération musicale en France dans le sillage d’Erik Satie qui en est le mentor. En 1921 également, Cocteau organise une rencontre entre Radiguet et un de ses amis, le secrétaire général du Quai d’Orsay, Philippe Berthelot. La réaction de Cocteau à la mort soudaine de Radiguet, en 1923, crée un désaccord avec certains proches qui déclarent qu’il l’a laissé désespéré, découragé et en proie à l’opium. Cocteau n’aurait même pas assisté à l’enterrement. Mais Cocteau n’assiste généralement pas aux enterrements. L’auteur quitte alors aussitôt Paris avec Diaghilev pour une représentation des « Noces » par les Ballets russes à Monte-Carlo. Cocteau, lui-même, qualifie beaucoup plus tard son attitude de « réaction de stupeur et de dégoût ». Son penchant pour l’opium à cette époque-là, Cocteau l’explique comme un simple hasard lié à sa liaison fortuite avec Louis Laloy, le directeur de l’Opéra de Monte-Carlo. La dépendance de Cocteau envers l’opium et ses efforts pour s’en sevrer auront une influence décisive sur son modèle littéraire. Son livre le plus connu, Les Enfants Terribles, est d’ailleurs écrit en une semaine, au cours d’un difficile sevrage. Cocteau et les Bourgoint C’est à l’hôtel Welcome à Villefranche-sur-Mer, où il réside, que Jean Cocteau lie connaissance avec la famille Bourgoint ; ils se sont connus à travers un ami commun, Christian Bérard, un peintre qui réalisa les décors des pièces de théâtre de Cocteau. Les Bourgoint avaient trois enfants, les jumeaux Maxime et Jeanne, et le cadet Jean. Jeanne et Jean Bourgoint revirent Cocteau en 1925. Jean Cocteau rencontre à Meudon, le 15 juin 1925 chez les Maritain, Charles Henrion. Ce disciple de Charles de Foucauld, vêtu d’un burnous blanc orné du Sacré-Cœur rouge, fait une grande impression sur Cocteau, qui se convertit. Le 19 octobre, Jean Cocteau communie, entouré de Jean Bourgoint et de Maurice Sachs. Ils se fréquentent jusqu’en 1929, date à laquelle Jeanne se suicide, laissant son frère démuni. La vie de Jeanne et de Jean Bourgoint impressionne tant Cocteau qu’il se met presque aussitôt à écrire leur histoire qui deviendra Les Enfants terribles. Maturité Dans les années 1930, Cocteau aurait eu une liaison avec la princesse Nathalie Paley, fille morganatique d’un grand duc de Russie, elle-même modiste, actrice ou modèle et ancienne épouse du couturier Lucien Lelong. Elle aurait été enceinte, mais la grossesse n’aurait pu être menée à son terme, ce qui plongea Cocteau et la jeune femme dans un profond désarroi. Cocteau évoque la fausse couche de Nathalie dans Le passé défini, et dit que cet avortement serait la conséquence d’une scène violente avec Marie-Laure de Noailles : « Elle est responsable de l’avortement de Nathalie ». Cependant, Cocteau ayant initié la princesse à l’opium, il se peut qu’il y ait eu des répercussions dues à cette drogue sur la grossesse. Dans les années 1930, Jean Cocteau expérimente avec le peintre Jean Crotti, qui est le mari de Suzanne Duchamp, le gemmail et c’est certainement à cette période que date sa relation avec Marcel Duchamp malgré l’opposition d’André Breton,. Vers 1933, Cocteau fait la connaissance de Marcel Khill qui devient son compagnon et joue, à sa création, le rôle du messager de Corinthe dans La Machine Infernale. Ils feront ensemble, en 1936, un tour du monde en 80 jours relaté par Jean Cocteau dans Tour du monde en 80 jours. Mon premier voyage (Éditions Gallimard). Cocteau entretient ensuite une relation de longue durée avec deux acteurs français, Jean Marais et Édouard Dermit, ce dernier officiellement adopté par Cocteau. Il aurait entretenu une relation avec Panama Al Brown, un boxeur dont il prend en charge la carrière à un moment donné. En 1940, Le Bel Indifférent, une pièce de Cocteau écrite pour Édith Piaf, est un énorme succès. Il travaille également avec Picasso et Coco Chanel sur plusieurs projets, est l’ami de la majeure partie de la communauté européenne des artistes, et lutte contre son penchant pour l’opium durant la plus grande partie de sa vie d’adulte. Alors qu’il est ouvertement homosexuel, il a quelques aventures brèves et compliquées avec des femmes. Son travail recèle de nombreuses critiques envers l’homophobie. Jean Cocteau joue un rôle ambigu durant la Seconde Guerre mondiale, les résistants l’accusent de collaboration avec les Allemands, une partie de son passé (1939-1944) reste mystérieuse. Jean Cocteau écrira dès le début de l’Occupation dans l’hebdomadaire collaborationniste « La Gerbe » créé par le célèbre écrivain breton Alphonse de Châteaubriant. En décembre 1940 il y lance une « adresse aux jeunes écrivains », sorte de message pour les jeunes Français les appelant à prendre part au « Nouvel Ordre européen ». Cocteau est d’ordinaire assez réservé quant à l’affirmation de son engagement politique. Pendant l’Occupation, il fait preuve d’un certain pacifisme (« L’honneur de la France, écrit-il dans son Journal du 5 mai 1942, sera peut-être, un jour, d’avoir refusé de se battre »), mais surtout, il n’hésite pas à accueillir Arno Breker, sculpteur officiel du troisième Reich, lors de son exposition à Paris, pendant l’été 1942. Leni Riefenstahl bénéficie de sa protection après la guerre pendant sept ans. —Philippe Burrin, La France à l’heure allemande, Seuil, 1995, p. 352 En 1941, la décision du préfet de police d’interdire sa Machine à écrire est annulée par la Propaganda Abteilung, soucieuse de ne pas trop museler la muse française. Reste qu’à la Libération, il est rapidement acquitté par le Comité national du cinéma et le Comité national des écrivains devant lequel il ne se présente pas, comités d’épuration devant lesquels il comparaît pour collaboration. À l’occasion d’un reportage sur les écrivains du Palais-Royal, Jean Cocteau fait la connaissance du photographe Pierre Jahan. En 1946, les éditions du Compas éditent La mort et les statues, ouvrage pour lequel Cocteau rédige les poèmes qui seront en regard des photos prises clandestinement, en décembre 1941, par Pierre Jahan sur les statues de bronze réquisitionnées par Vichy puis concassées pour soutenir l’effort de guerre allemand. Quelques immenses succès firent passer Cocteau à la postérité : Les Enfants terribles, Les Parents terribles de 1938, La Belle et la Bête. Devenu une référence cinématographique, il préside le jury du Festival de Cannes de 1953, puis celui de 1954. Au printemps 1950, Jean Cocteau est invité par Francine Weisweiller, l’épouse d’Alec Weisweiller, le riche héritier de la société Shell, à venir passer une semaine de vacances dans leur villa Santo Sospir, à la pointe de Saint-Jean-Cap-Ferrat. L’artiste commence bientôt par dessiner sur les murs blancs un Apollon au-dessus de la cheminée du salon ; encouragé par Matisse, il entreprend de décorer tout le reste de la maison où il se plaît tellement qu’il y reviendra pendant onze ans ; et de proche en proche, il décore ainsi entièrement la villa de fresques a tempera, de mosaïques et d’une tapisserie sur des thèmes de la mythologie grecque ou de la Bible, utilisant la couleur pour la première fois. Il y fait venir par la suite un grand nombre de célébrités, entre autres Picasso, Charlie Chaplin et Jean Marais qui s’initie à la peinture à l’huile. C’est par amitié pour Jean Cocteau que Francine Weisweiller baptise son yacht Orphée II. En 1960, l’artiste tourne Le Testament d’Orphée avec le soutien financier de François Truffaut. Parallèlement, il s’engage dans la défense du droit à l’objection de conscience, entre autres en parrainant le comité créé par Louis Lecoin, aux côtés d’André Breton, Albert Camus, Jean Giono et de l’abbé Pierre. Ce comité obtient un statut, restreint, en décembre 1963 pour les objecteurs. Il joue un rôle important dans la genèse du peintre Raymond Moretti dans les années 60 qui mènera celui-ci à côtoyer Pablo Picasso. Cocteau ne sera pas là pour s’en féliciter : en octobre 1963, apprenant le décès de son amie Édith Piaf, il est pris d’une crise d’étouffement et succombe quelques heures plus tard d’une crise cardiaque dans sa demeure de Milly-la-Forêt, le 11 octobre 1963 à l’âge de 74 ans. Cependant, Jean Marais déclare dans un entretien télévisé le 12 octobre 1963 : « Il est mort d’un œdème du poumon, son cœur a flanché. Il aimait beaucoup Édith mais je ne pense pas que ce soit la mort d’Édith qui ait provoqué la mort de Jean. ». Jean Cocteau vécut longtemps au Palais-Royal, 36 rue de Montpensier. Sa maison de Milly-la-Forêt, la Maison Cocteau, est devenue un musée, inauguré le 22 juin 2010. Il est enterré dans la Chapelle Saint-Blaise-des-Simples à Milly-la-Forêt (Essonne). Sur sa tombe, cette épitaphe : « Je reste avec vous. » En 1989, la ville de Villefranche-sur-Mer lui a rendu hommage, à l’occasion du centenaire de sa naissance, en inaugurant un buste de bronze dû à Cyril de La Patellière et placé face à la chapelle saint-Pierre qu’il avait décorée en 1957. En 2013, 50 ans après sa disparition, la Ville de Metz lui a rendu hommage pour son dernier chef d’oeuvre réalisé à l’Eglise Saint-Maximin de Metz (les vitraux), une place Jean Cocteau a été inaugurée à cette occasion à proximité de ce lieu cultuel. Œuvres * La Bibliothèque historique de la ville de Paris possède un fonds Jean Cocteau composé de manuscrits, correspondances ou encore photographies acquises en trois temps : l’achat d’une partie des manuscrits entre 1990 et 2002, l’achat de la bibliothèque de Cocteau à partir de 1995 et la donation Pierre Bergé en 2006. Pierre Bergé était l’ayant droit moral des œuvres de l’écrivain et président de la fondation Cocteau. Œuvres littéraires Poésie Romans et récits Théâtre, musique et ballet Poésie et critique Journaux Scénario (découpage technique) * 1983 : Le Testament d’Orphée (posthume). Éditions du Rocher (ISBN 2268 04757 1) Œuvres cinématographiques Réalisateur * Courts métrages * Longs métrages Scénariste Dialoguiste Directeur de la photographie * 1950 : Un chant d’amour réalisé par Jean Genet Acteur Poésies graphiques Céramiques (1957-1963) * Dans l’atelier de Madeleine Jolly et Philippe Madeline à Villefranche-sur-Mer, il crée plus de 300 céramiques et des bijoux. Durant la même période il dessine des poèmes-objets. * Il travaille sur engobe (mélange de barbotine et d’oxydes métalliques disposés sur les fonds) et invente le crayon d’oxyde pour donner à ses décors un aspect pastel. * Le catalogue raisonné d’Annie Guédras présente des photos couleurs et noir et blanc des céramiques créées par Jean Cocteau. * Durant la même période, il dessine des bijoux, parures et sculptures. Dessins et tableaux * 1938, Rêverie d’opium, dessin * 1952, Autoportrait à la veste jaune, huile sur toile Tapisseries * Jean Cocteau : « Il n’y a rien de plus noble qu’une tapisserie. C’est notre langue traduite dans une autre, plus riche, avec exactitude et avec amour. C’est un mélodieux travail de harpiste. Il faudrait les voir, nos harpistes, jouant sur les fils à toute vitesse, tournant le dos au modèle, allant le consulter, revenant jouer leur musique de silence. On s’étonne qu’un tel luxe existe à notre époque où le confort le remplace. Un jour avec Picasso, à l’Opéra, nous constatâmes que des œuvres médiocres prenaient de la grâce et du style, traduites dans cette langue. Mais lorsque texte original et traduction s’équilibrent, alors on s’émerveille de notre artisanat de France ». * « Les poésies de laine de Jean Cocteau », ainsi étaient nommées ses tapisseries et cet intitulé témoigne de son admiration pour l’art du tissage. Raymond Picaud tissera les premières tapisseries en partant des cartons dessinés par Cocteau à la manufacture d’Aubusson dans l’atelier qu’il dirige. De nos jours les tapisseries sont visibles dans certains musées et dans des galeries tels que la galerie Boccara spécialisée en tapis et tapisseries artistiques. Enregistrements discographiques * Colette par Jean Cocteau, discours de réception à l’Académie Royale de Belgique, Ducretet-Thomson 300 V 078 St. * Les Mariés de la Tour Eiffel et Portraits-Souvenir, La Voix de l’Auteur LVA 13 * 16 septembre 1963 : Derniers propos à bâtons rompus avec Jean Cocteau, enregistrés à Milly-la-Forêt, Bel Air 311035 * 1971 : Plain-chant par Jean Marais, extraits des pièces Orphée par Jean-Pierre Aumont, Michel Bouquet, Monique Mélinand, Les Parents terribles par Yvonne de Bray et Jean Marais, L’Aigle à deux têtes par Edwige Feuillère et Jean Marais, L’Encyclopédie Sonore 320 E 874 * 1984 : Coffret 3 vinyles Jean Cocteau comprenant La Voix humaine par Simone Signoret, 18 chansons composées par Louis Bessières par Bee Michelin et Renaud Marx, au double-piano Paul Castanier, Le Discours de réception à l’Académie Française, Jacques Canetti JC1 * 1989 : Hommage à Jean Cocteau, mélodies d’Henri Sauguet, Arthur Honegger, Louis Durey, Darius Milhaud, Erik Satie, Jean Wiener, Max Jacob, Francis Poulenc, Maurice Delage, Georges Auric, Guy Sacre, par Jean-François Gardeil (baryton) et Billy Eidi (piano), CD Adda 581177 * 1992 : Les Enfants terribles version radio, avec Jean Marais, Josette Day, Silvia Monfort et Jean Cocteau, 1 CD Phonurgia Nova/INA (ISBN 2908325071) * 1997 : Anthologie, 4 CD comprenant nombreux poèmes et textes dits par l’auteur, Anna la bonne, La Dame de Monte-Carlo et Mes sœurs, n’aimez pas les marins par Marianne Oswald, Le Bel indifférent par Édith Piaf, La Voix humaine par Berthe Bovy, Les Mariés de la Tour Eiffel avec Jean Le Poulain, Jacques Charon et Jean Cocteau, le discours de réception à l’Académie Française, des extraits des pièces Les Parents terribles, La Machine infernale, des pièces de Parade au piano à quatre mains par Georges Auric et Francis Poulenc, Frémeaux & Associés FA 064 * 1997 : Poèmes de Jean Cocteau dits par l’auteur, CD EMI 8551082 * 1998 : Le Testament d’Orphée, journal sonore, par Roger Pillaudin, 2 CD INA / Radio France 211788 Timbre postal * Marianne de Cocteau, 1960 Lieux et musées Lieux décorés par Cocteau sur la Côte d’Azur * Jean Cocteau a décoré la salle des mariages et le bureau du maire de l’Hôtel de ville de Menton. * Il a dessiné et peint « à fresque » les murs de la villa « Santo Sospir » à Saint-Jean-Cap-Ferrat dans laquelle il a aussi réalisé des mosaïques et une tapisserie. * Il a peint des fresques dans la chapelle Saint-Pierre de Villefranche-sur-Mer. * Il a décoré l’orchestra du théâtre en plein air de Cap d’Ail. * On peut voir des mosaïques et des fresques dans la chapelle Notre-Dame de Jérusalem à Fréjus réalisées par Édouard Dermit d’après les croquis de Cocteau. Milly-la-Forêt * Maison Jean Cocteau * Chapelle Saint-Blaise-des-Simples de Milly-la-Forêt, où se trouve sa tombe. Musées de Menton * Musée Jean Cocteau Collection Séverin Wunderman : Une donation de 1 800 œuvres (représentant 7,5 millions d’euros) a été offerte à la ville de Menton par ce collectionneur belge vivant à Los Angeles. Ce musée, inauguré en novembre 2011, devient ainsi la première et la plus importante ressource publique mondiale sur l’œuvre de Jean Cocteau. * Menton abrite aussi un autre musée Jean Cocteau dit musée du Bastion (œuvres de la période 1950 à 1963). Église Saint-Maximin de Metz : les vitraux * L’œuvre vitrailliste réalisée par Jean Cocteau à Metz constitue son dernier grand chef-d’œuvre achevé pour l’essentiel à titre posthume puisqu’il est décédé le 11 octobre 1963. C’est Edouard Dermit, son fils adoptif qui veillera à la pleine exécution du projet dessiné par Jean Cocteau. * Trois idées majeures permettent de caractériser l’originalité de son travail sur les vitraux (une œuvre-témoin de l’art du XXe siècle, une œuvre novatrice et prophétique et enfin une œuvre célébrant l’immortalité et l’au-delà ). C’est la première fois aussi qu’il développe de manière appuyée la figure de l’androgyne dans le vitrail central de l’abside (le vitrail de l’homme aux bras levés). * Ses rapports avec l’alchimie semblent également établis ainsi que son goût pour le biomorphisme et le totémisme dans la représentation de l’univers africain du transept sud (la baie du transept sud) * Sur le thème de l’immortalité développé dans les 24 fenêtres de cette petite église paroissiale, il n’a cessé d’utiliser la mythologie et notamment le personnage d’Orphée pour faire revenir à la vie les êtres chers et les rendre même immortels. * Comme à la suite du film Orphée de 1950, où il annonce déjà : «... L’homme est sauvé, La Mort meurt, c’est le mythe de l’immortalité ». Iconographie * Le musée Carnavalet conserve un portrait en pied de Jean Cocteau par Jacques-Emile Blanche, daté de 1913. Cette toile a été offerte au musée par Georges Mevil-Blanche en 1949. * En 1989, à l’occasion du centenaire de sa naissance, l’hôtel Welcome à Villefranche sur Mer, où descendait Cocteau, et les restaurateurs commandent au sculpteur Cyril de La Patellière un buste en bronze représentant Jean Cocteau. Placé face à l’hôtel Welcome à côté de la chapelle Saint-Pierre sur le port, sur le haut d’une ancienne pierre taillée en guise de socle et provenant de la citadelle de Villefranche, ce buste a été inauguré le 5 juillet 1989 en présence du sculpteur, d’Edouard Dermit, de Jean Marais, de Charles Minetti (commanditaire du projet), du directeur de l’hôtel Welcome. Sur le socle est écrit cette phrase du poète : « Quand je vois Villefranche, je revois ma jeunesse, fassent les hommes qu’elle ne change jamais ». Un tiré à part de ce buste par le même sculpteur se trouve au Musée Cocteau de Menton (le Bastion), commandé par Hugues de La Touche, ancien conservateur des musées de Menton[réf. nécessaire]. Récompenses et distinctions * En 1955, Cocteau était membre de l’Académie française et de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique[réf. nécessaire]. * Dans sa vie, Cocteau fut commandeur de la Légion d’honneur, membre de l’Académie Mallarmé, de l’Académie allemande, de l’American Academy, de la Mark Twain Academy, président d’honneur du Festival du film de Cannes, président d’honneur de l’Association France-Hongrie, Président de l’Académie du jazz et de l’Académie du Disque. Hommages * 1962, Jean Cocteau s’adresse à l’an 2000, document INA. * 1964, Portrait souvenir, document INA. * 1983, Jean Cocteau : Autoportrait d’un inconnu, documentaire réalisé par Edgardo Cozarinsky. Montages d’archives sonores et d’archives filmées, d’extraits de films, à la quête de Jean Cocteau, du poète, du peintre, de l’homme de théâtre et de cinéma, du baladin à la fois public et secret. * 2013, Jean Cocteau, je reste avec vous, documentaire réalisé par Arnaud Xainte. Portrait d’un inclassable, à l’honneur à la Cinémathèque française à l’occasion du 50e anniversaire de sa disparition. * 2013, Cocteau-Marais, un couple mythique, documentaire réalisé par Yves Riou et Philippe Pouchain. * 2013, Opium, film réalisé par Arielle Dombasle. Les références Wikipedia – https ://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Cocteau




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