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François-Marie Robert-Dutertre

François Marie Robert-Dutertre (3 juin 1815, Ernée– 15 août 1898) est un écrivain, homme politique libre-penseur français. Biographie Il étudia le droit. Il fut pendant les 17 dernières années de sa vie adjoint d’Ernée .Il a publié, outre une série d’articles dans divers périodiques, différents ouvrages. (voir ci-dessous) Publications Chants composés pour l’orphéon d’Ernée, Fougères, Douchin, s.d., in-8, 14 p. ; Principes généraux d’agriculture, Mayenne, Derenne, 1861, in-8, 59 p. ; Notice sur... le Comice agricole d’Ernée, Mayenne, Derenne, 1862, in-8, 32 p. ; M. le Progrès et Mme la Routine, scénario, mêlé de chants, Mayenne, Derenne, 1864, in-8, 24 p. ; Ensemencements et labours ; Notice sur... comice agricole d’Ernée, Mayenne, Derenne, 1866, in-8, 22 p. ; Loisirs lyriques, Paris, 1866 ; Les angoisses d’un mari sexagénaire, comédie, 1 acte en vers, Laval, Moreau, 1866, in-12, 42 p. ; Les campagnes de Crimée, poème, Laval, Lenormand, 1866, in-8, 12 p. Histoire d’un grain de blé, Laval, Bonnieux, 1875, in-12, 159 p. ; La bonne agriculture rationnellement démontrée, Paris, Marie Blanc, 1877, in-12, 29 p. ; Eloge de Voltaire, poésies, Paris, Marie Blanc, 1877, in-8, 22 p. ; Les bataillons scolaires, poème, Laval, 1884, in-8, 4 p. ; L’article VII et l’instruction des femmes, poème, Laval, imprimerie Jamin, s.d., in 12, 16 p. Voir aussi Les grenouilles de bénitier et les crapauds de sacristie. sur le site: Les Athées d’Ille et Vilaine. Source « François-Marie Robert-Dutertre », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne) Portail de la Mayenne Portail de la littérature française Portail de l’agriculture et l’agronomie Portail de la politique française Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/François-Marie_Robert-Dutertre

Louise Colet

Louise Colet, née Révoil de Servannes à Aix-en-Provence le 15 septembre 1810 et morte à Paris le 8 mars 1876, est une poétesse et écrivaine française. Biographie Âgée d’une vingtaine d’années, Louise Révoil2 épouse Hippolyte-Raymond Colet, un musicien académique, en partie afin d’échapper à la vie provinciale et de résider à Paris. À son arrivée à Paris, Louise Colet commence à publier ses poèmes et obtient bientôt le prix de l’Académie française d'un montant de deux mille francs, le premier de quatre prix de l’Académie qu’elle obtiendra. Dans son salon littéraire du no 2 rue Bréda elle a fréquenté nombre de ses contemporains du monde littéraire parisien, tels que Victor Hugo, Musset, Vigny, Baudelaire, ainsi que de nombreux peintres et des politiciens. En 1840 elle met au monde sa fille Henriette, mais ni son mari Hippolyte Colet, ni son amant Victor Cousin n’acceptent d’en reconnaître la paternité. Le journaliste Alphonse Karr révèle dans un pamphlet la liaison adultère. Furieuse, Louise Colet l'agresse avec un couteau de cuisine qu'elle lui plante dans le dos. Karr s'en tire avec une égratignure, et avec élégance renonce à porter plainte au grand soulagement de Victor Cousin. Elle devient ensuite la maîtresse de Gustave Flaubert (encore inconnu du public), d'Alfred de Vigny, d’Alfred de Musset et d’Abel Villemain. En 1844, Louise Colet publie une traduction des Œuvres choisies de Tommaso Campanella. Dans les années 1840 et 1850, ses œuvres sont plusieurs fois couronnées par de nombreux prix littéraires prestigieux, notamment le Prix de l'Académie française. Après la mort de son mari à Paris, le 21 avril 1851, Louise Colet et sa fille subsistent grâce à ses écrits et à l'aide de Victor Cousin. Elle est inhumée à Verneuil-sur-Avre (Eure).

Charles-Augustin Sainte-Beuve

Charles-Augustin Sainte-Beuve est un critique litté, raire et écrivain français, né le 23 décembre 1804 à Boulogne-sur-Mer et mort le 13 octobre 1869 à Paris. La méthode critique de Sainte-Beuve se fonde sur le fait que l’œuvre d’un écrivain serait avant tout le reflet de sa vie et pourrait s’expliquer par elle. Elle se fonde sur la recherche de l’intention poétique de l’auteur (intentionnisme) et sur ses qualités personnelles (biographisme). Cette méthode a été critiquée par la suite. Marcel Proust, dans son essai Contre Sainte-Beuve, est le premier à la contester, reprochant de plus à Sainte-Beuve de négliger, voire condamner de grands auteurs comme Baudelaire, Stendhal ou Balzac. L’école formaliste russe, ainsi que les critiques Ernst Robert Curtius et Leo Spitzer, suivront Proust dans cette route. Cette opposition entre Sainte-Beuve et Proust peut aussi se comprendre comme un renversement de perspective de la critique littéraire. En effet, il faut reconnaître à Sainte-Beuve une capacité de critique formelle fondée: il l’a montré avec le Salammbô de Flaubert, si bien que Flaubert lui-même en tint compte dans la suite de son œuvre. Seulement, chez lui, cette analyse semble devoir rester subordonnée à la connaissance de la vie de l’auteur, et c’est là que s’opère le renversement proustien: si rapport il y a entre l’œuvre et la vie de son auteur, pour Proust c’est bien la première qui doit apparaître comme la plus riche source d’enseignements sur le sens profond de la seconde. Ce renversement est à la base de la poétique de Proust et s’incarne dans À la recherche du temps perdu. S’il est moins connu du grand public de nos jours, entre 1870 et au moins jusqu’aux années 1950, il est resté longtemps l’une des figures majeures du panthéon littéraire transmis par l’école républicaine, avec Victor Hugo, Montaigne ou Lamartine, et tous les écoliers connaissaient au moins son nom. Biographie Né à Moreuil le 6 novembre 1752, le père de l’auteur, Charles-François Sainte-Beuve, contrôleur principal des droits réunis et conseiller municipal à Boulogne-sur-Mer, se marie le 30 nivôse an XII (21 janvier 1804) avec Augustine Coilliot, fille de Jean-Pierre Coilliot, capitaine de navire, née le 22 novembre 1764. Toutefois, atteint par une angine, il meurt le 12 vendémiaire an XIII (4 octobre 1804). Orphelin de père dès sa naissance le 2 nivôse an XIII (23 décembre 1804) à Boulogne-sur-Mer, Sainte-Beuve est élevé par sa mère et une tante paternelle, veuve également. En 1812, il entre en classe de sixième comme externe libre à l’institution Blériot, à Boulogne-sur-Mer, où il reste jusqu’en 1818. À cette époque, il obtient de poursuivre ses études à Paris. Placé dans l’institution Landry en septembre 1818, il suit comme externe les cours du collège Charlemagne, de la classe de troisième à la première année de rhétorique, puis ceux du collège Bourbon, où il a pour professeur Paul-François Dubois, en seconde année de rhétorique et en philosophie. En 1822, il est lauréat du Concours général, remportant le premier prix de poésie latine. Après l’obtention de son baccalauréat ès lettres, le 18 octobre 1823, il s’inscrit à la faculté de médecine le 3 novembre. Puis, conformément à l’ordonnance du 2 février 1823, qui l’exige pour les professions médicales, il prend des leçons particulières de mathématiques et passe le baccalauréat ès sciences, le 17 juillet 1824. Toutefois, alors qu’il a été nommé en 1826 externe à l’hôpital Saint-Louis avec une chambre, il abandonne ses études de médecine en 1827 pour se consacrer aux lettres. Après un article anonyme paru le 24 octobre 1824, il publie dans Le Globe, journal libéral et doctrinaire fondé par son ancien professeur, Paul-François Dubois, un article signé « Joseph Delorme » le 4 novembre. Le 2 et le 9 janvier 1827, il publie une critique élogieuse des Odes et ballades de Victor Hugo, et les deux hommes se lient d’amitié. Ensemble, ils assistent aux réunions au Cénacle de Charles Nodier à la Bibliothèque de l’Arsenal. Il a une liaison avec l’épouse de Hugo, Adèle Foucher. Le 20 septembre 1830, Sainte-Beuve et l’un des propriétaires du journal Le Globe, Paul-François Dubois, se battent en duel dans les bois de Romainville. Sous la pluie, ils échangent quatre balles sans résultats. Sainte-Beuve conserva son parapluie à la main, disant qu’il voulait bien être tué mais pas mouillé. Après l’échec de ses romans, Sainte-Beuve se lance dans les études littéraires, dont la plus connue est Port-Royal, et collabore notamment à La Revue contemporaine. Port-Royal (1837-1859), le chef-d’œuvre de Saint-Beuve, décrit l’histoire de l’abbaye de Port-Royal des Champs, de son origine à sa destruction. Ce livre résulte d’un cours donné à l’Académie de Lausanne entre le 6 novembre 1837 et le 25 mai 1838. Cette œuvre a joué un rôle important dans le renouvellement de l’histoire religieuse. Certains historiens qualifient Port-Royal de « tentative d’histoire totale ». Élu à l’Académie française le 14 mars 1844 au fauteuil de Casimir Delavigne, il est reçu le 27 février 1845 par Victor Hugo. Il est à noter que ce dernier portait néanmoins sur leurs relations un regard désabusé: « Sainte-Beuve, confiait-il à ses carnets en 1876, n’était pas poète et n’a jamais pu me le pardonner . » En 1848-1849, il accepte une chaire à l’université de Liège, où il donne un cours consacré à Chateaubriand et son groupe littéraire, qu’il publie en 1860. À partir d’octobre 1849, il publie, successivement dans Le Constitutionnel, Le Moniteur et Le Temps des feuilletons hebdomadaires regroupés en volumes sous le nom de Causeries du lundi, leur titre venant du fait que le feuilleton paraissait chaque lundi. À la différence de Hugo, il se rallie au Second Empire en 1852. Le 13 décembre 1854, il obtient la chaire de poésie latine au Collège de France, mais sa leçon inaugurale sur « Virgile et L’Énéide », le 9 mars 1855, est perturbée par des étudiants qui veulent dénoncer son ralliement. Il doit alors envoyer, le 20 mars, sa lettre de démission. Par la suite, le 3 novembre 1857, il est nommé maître de conférences à l’École normale supérieure, où il donne des cours de langue et de littérature françaises de 1858 à 1861. Sous l’Empire libéral, il est nommé au Sénat, où il siège du 28 avril 1865 jusqu’à sa mort en 1869. Dans ces fonctions, il défend la liberté des lettres et la liberté de penser. Réception Friedrich Nietzsche, pourtant adversaire déclaré de Sainte-Beuve, a incité en 1880 Ida Overbeck, femme de son ami Franz Overbeck, à traduire les Causeries du lundi en allemand. Jusque-là, Sainte-Beuve n’avait jamais été publié en allemand, malgré sa grande importance en France, car considéré en Allemagne comme représentant d’une manière détestable et typiquement française de penser. La traduction d’Ida Overbeck est parue en 1880 sous le titre Menschen des XVIII. Jahrhunderts (« l’être humain au XVIIIe siècle »). Nietzsche a écrit à Ida Overbeck le 18 août 1880: « Il y a une heure que j’ai reçu Menschen des XVIII. Jahrhunderts. [...] C’est un livre merveilleux, je crois que j’ai pleuré, et ce serait bizarre si ce petit livre ne pouvait pas exciter la même sensation chez beaucoup d’autres personnes ». La traduction d’Ida Overbeck est un document important du transfert culturel entre l’Allemagne et la France, mais fut largement ignorée. En 2014 apparut la première édition critique et annotée. Charles Maurras s’inspire directement de la méthode d’analyse du critique littéraire pour forger sa methode d’analyse politique, l’empirisme organisateur, qui aboutira chez lui au nationalisme intégral,. Œuvres Poésie * Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme (1829) * Les Consolations (1830) * Pensées d’août (1837) * Livre d’amour (1843) * Poésies complètes (1863) Romans et nouvelles * Volupté (1834)– réédité par S.E.P.E. en 1947 avec illustrations de Marguerite Bermond. * Madame de Pontivy (1839) * Christel (1839) * Le Clou d’or qu’il dédia à Sophie de Bazancourt, femme de lettres et épouse du général François Aimé Frédéric Loyré d’Arbouville. * La Pendule (1880) Critique * Tableau historique et critique de la poésie française et du théâtre français au XVIe siècle (1828), 2 volumes * Port-Royal (1840-1859), 5 volumes * Portraits littéraires (1844 et 1876-78), 3 volumes * Portraits contemporains (1846 et 1869-71), 5 volumes * Portraits de femmes (1844 et 1870) * Les Lundis * Causeries du lundi (1851-1862), 16 volumes * Nouveaux lundis (1863-1870), 13 volumes * Premiers lundis (1874-75), 3 volumes * Étude sur Virgile (1857). Texte de cette étude annoté par Henri Goelzer en 1895. * Chateaubriand et son groupe littéraire (1860), 2 volumes * Le Général Jomini (1869) * Madame Desbordes-Valmore: sa vie et sa correspondance (1870) * M. de Talleyrand (1870) * P.-J. Proudhon (1872) * Chroniques parisiennes (1843-1845 et 1876) * Les cahiers de Sainte-Beuve (1876) * Mes poisons (1926): carnet secret édité à titre posthume Correspondance * Lettres à la princesse (Mathilde) (1873) * Correspondance (1877-78), 2 volumes * Nouvelle correspondance (1880) * Lettres à Collombet (1903) * Correspondance avec M. et Mme Juste Olivier (1904) * Lettres à Charles Labitte (1912) * Lettres à deux amies (1948) * Lettres à George Sand * Lettres à Adèle Couriard * Correspondance générale, 19 volumes Biographie * Le général Jomini, étude, Paris 1869. Texte sur Gallica Hommage * Denys Puech (1854-1942), Monument à Sainte-Beuve, 1898, Paris, jardin du Luxembourg. Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Augustin_Sainte-Beuve

Nérée Beauchemin

Charles-Nérée Beauchemin (1850-1931) est un écrivain et médecin québécois. Il a écrit un magnifique poème intitulé Fleur d'Aurore: En voici un extrait: « Ensemble nous irons encore Cueillir dans les prés, au matin De ces bouquets couleur d'aurore Qui fleurent la rose et le thym... » Biographie Charles-Nérée Beauchemin naît le 20 février 1850 à Yamachiche, au Québec. Fils de Hyacinthe Beauchemin, un médecin, et d'Elzire Richer-Laflèche, il est lié, du côté de sa mère, à Monseigneur Laflèche, le 2e évêque de Trois-Rivières, à sir Lomer Gouin, ancien Premier Ministre de la province du Québec et à l'ancien gouverneur de l'État de Rhode Island, Aram Pothier. Il poursuit ses études au séminaire de Nicolet de 1863 à 1870 et à l'Université Laval de 1870 à 1874. Dans le premier cas, pour suivre des études classiques, dans le deuxième, pour suivre des études médicales. Après avoir reçu son diplôme, il s'établit à Yamachiche, où il passe le restant de sa vie. Là, il publie ses vers dans les journaux et les revues du temps et commence sa carrière en écriture. En 1878, il se marie à l'âge de 28 ans avec Anna Lacerte, fille d'un ancien député du comté de Saint-Maurice. Avec elle, il élève 5 garçons et 5 filles. Il est reconnu d'avoir eu des amitiés avec de grands poètes, tels Louis-Honoré Fréchette et Pamphile Lemay. Nérée Beauchemin publie son premier recueil, Les Floraisons matutinales, en 1897, avant son 47e anniversaire. Son confident, l'Abbé Albert Tessier, le persuade de publier ses poèmes inédits en un deuxième recueil. En 1928, Nérée Beauchemin publie Patrie intime. Il reçoit plusieurs diplômes. En 1888, il reçoit, de la part de la Société Royale du Canada, un diplôme d'honneur, et un diplôme de maîtrise en 1928 dans les jeux florimontains. Au 11 novembre 1928, il reçoit le Grand Prix d'apostolat laïque par la poésie et un doctorat dans les lettres de Laval. Il accepte, le 13 septembre 1930, la médaille de l'Académie française. Il meurt à Yamachiche le 29 juin 1931 à 81 ans. Le 22 octobre 1950, la Société Royale et l'Académie canadienne-française se font représenter aux cérémonies d'hommage de Yamachiche, où les villageois célèbrent le 100e anniversaire du poète. La même année, avec une étude-préface de Clément Marchand, Choix de poésies de Nérée Beauchemin se fait publier posthumément. Au 4 janvier 1952, Yamachiche rend un dernier hommage au poète en se donnant une rue Nérée Beauchemin. Trois-Rivières accomplit le même hommage en mémoire de Beauchemin. Aujourd'hui, il est considéré comme un des premiers écrivains du terroir. Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Nérée_Beauchemin

Auguste Angellier

Auguste Angellier, né le 1er juillet 1848 à Dunkerque et mort le 28 février 1911 à Boulogne-sur-Mer est un poète et universitaire français, qui fut le premier professeur de langue et littérature anglaises de la Faculté des lettres de Lille, avant d'en être son doyen de 1897 à 1900. Critique et historien de la littérature, il fit sensation à la Sorbonne en attaquant les théories d'Hippolyte Taine dans sa thèse sur Robert Burns en 1893. Biographie Né le 1er juillet 1848 à Dunkerque (Nord), d'un père maître-plafonnier et d'une mère secrétaire, Auguste Angellier fut scolarisé à Boulogne-sur-Mer où sa mère l'emmène après s'être séparée de son mari en 1853. Son attachement à cette ville ne se démentit jamais. Jeune homme, il prépare le concours de l'École normale supérieure au Lycée Louis-le-Grand de Paris en 1866. Entre l'écrit et l'oral du concours, il est expulsé du lycée par le censeur qui le considère, à tort selon certains, comme le chef d'un mouvement de révolte concernant la mauvaise qualité de la nourriture à la cantine. Cet épisode catastrophique de sa vie scolaire le pousse à partir, par manque de moyens financiers, pour l'Angleterre où on lui offre un emploi d'enseignant dans un petit pensionnat. Engagé volontaire au cours de la guerre de 1870, il se retrouve à Lyon puis à Bordeaux. Une infection respiratoire grave le fait rentrer à Paris, pendant la Commune, et, la guerre terminée, il est nommé répétiteur en 1871 au Lycée Louis-Descartes (il avait été enfin autorisé à rentrer dans le giron de l’Instruction publique). Il décroche sa licence peu après. Reçu au certificat d’aptitude à l’enseignement de l’anglais, deux ans plus tard, il professe en tant que « maître-répétiteur » pendant trois ans, période exigée à l’époque avant de pouvoir s’inscrire à l’agrégation. Il obtient ce concours à 28 ans, et enseigne aussitôt au lycée Charlemagne, jusqu’à son départ en Angleterre en 1878. Angellier cultive de nombreuses amitiés littéraires, et développe sa sensibilité de poète (sa notoriété lui viendra davantage de son travail universitaire que de son œuvre poétique). Jusqu’à cette période, il hésite entre le journalisme et l’enseignement, mais le congé qui vient de lui être accordé lui permet de s’intéresser au projet de réforme des études de langues vivantes en France (à travers l’étude du fonctionnement des universités anglaises). C’est avec plaisir qu’il s’éloigne un moment de la lourdeur administrative qui lui pèse tant dans sa fonction d’enseignant. En 1881, un poste de maître de conférences, à Douai, lui ouvre une brillante carrière de professeur d’anglais (la faculté des Lettres de Douai va être transférée à Lille en 1887). Douze années plus tard, il soutient ses deux thèses, chacune consacrée à un poète : la « majeure » à l’Écossais Robert Burns, et la thèse complémentaire à John Keats, thèse rédigée en latin ! Le titre de cette dernière : De Johannis Keatsii, vita et Carminibus ; son auteur : Augustus Angellier, literarum doctor in Universitate Insulensi Professor. Même les citations des poèmes de Keats sont en latin (et l’université dont il est question n’est autre que celle de Lille : Universitate Insulensi). Dès lors, Angellier porte le titre de Professeur. De plus, il assure la fonction de président du jury d’agrégation d’anglais de 1890 à 1904 ; et dès février 1897, il assume la tâche de doyen, et les lourdes responsabilités administratives qui s’y attachent. En 1902, détachement (sur un poste de maître de conférences) à l’École normale supérieure, puis retour à Lille en 1904. Auguste Angellier est mort à 62 ans, le 28 février 1911, à Boulogne-sur-Mer. Œuvres En 1896, Angellier le poète a publié À l’amie perdue (178 sonnets inspirés par le chagrin de son histoire d'amour cachée avec Thérèse Fontaine1), et en 1903, Le chemin des saisons. D’autres œuvres suivent : Dans la lumière antique, deux livres de Dialogues et deux d’Épisodes. Curiosité Le compositeur polonais Henryk Opieński (1870-1942) qui dirigeait à Morges (Suisse) l'ensemble Motet et Madrigal a écrit une œuvre pour chœur à 4 voix d'hommes sur le texte poétique La Fuite de l'Hiver qui fait partie du recueil Le chemin des saisons d'Auguste Angellier. Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_Angellier

Félix Arvers

Alexis-Félix Arvers, né le 23 juillet 1806 à Paris et mort le 7 novembre 1850 à la maison municipale de santé Dubois à Paris est un poète et dramaturge français, célèbre pour son Sonnet, l'une des pièces poétiques les plus populaires de son siècle. Biographie Il était le fils d'un marchand de vins de la ville de Cézy dans l'Yonne, où résidait sa famille. Étudiant en droit avant de devenir clerc de notaire, il poursuivait pourtant déjà ardemment le désir de se faire écrivain. Cédant un jour radicalement à ce qu'il croyait être sa vocation, il parvint à faire jouer une douzaine de comédies légères, le genre de comédies dont raffolait le public petit-bourgeois de Paris (cf. Octave Feuillet). Ces larges succès lui permirent de mener une existence « de dandy », familier des boulevards et des coulisses des petits théâtres, et il se mit à fréquenter le Cénacle de l'Arsenal, fréquentant notamment Alfred Tattet et Alfred de Musset, dont il semble avoir été très proche. À quarante-quatre ans, il décéda d'une maladie de la moelle épinière, pauvre et oublié. L'oubli dans lequel ont plongé ses pièces, pourtant fameuses en leur temps, n'est pas sans rappeler le destin des tragédies de Voltaire. Il publia un recueil de poèmes intitulé Mes Heures perdues (1833). Perdues surtout, a-t-on fait remarquer, pour son employeur, Mr Marcelin-Benjamin Guyet-Desfontaines, notaire, chez qui il avait débuté en qualité de sixième clerc ; mais cet excellent homme, ami des belles-lettres et des poètes romantiques, savait fermer les yeux. Il est enterré à Cézy Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Félix_Arvers

Cécile Sauvage

Cécile Sauvage, « poétesse de la maternité »ne femme de lettres française, née à La Roche-sur-Yon le 20 juillet 1883 et morte le 26 août 1927. Biographie De 1888 à 1907, elle vécut à Digne-les-Bains, dans une maison située avenue de Verdun, où est apposée une plaque qui lui rend hommage. Étudiante au lycée de Digne, elle envoie un manuscrit Les Trois Muses à La Revue forézienne, dont le rédacteur est Pierre Messiaen. Ils échangent une correspondance, puis se marient « Notre mariage eut lieu le 9 septembre 1907, en l’église des Sieyes, près Digne (Basses-Alpes) » . Ils seront les parents d’Alain Messiaen et Olivier Messiaen qu’elle éleva, selon ce dernier, dans un « univers féerique ». Le couple est uni et heureux ; Cécile dédie Primevère à son cher Pierrot, en souvenir de nos fiançailles et de notre mariage. Elle vécut la majeure partie de sa vie à Saint-Étienne[réf. nécessaire], et écrit chaque jour à sa petite table de bois blanc tachée d’encre. Elle découvre les poètes anglais, dont Keats dont le vers La poésie de la terre ne meurt jamais semble être écrit pour illustrer la poésie de Cécile Sauvage. Elle s’installe à Grenoble avec ses fils alors que son époux part au front de la guerre 14/18 ; puis la famille vivra à Paris, qui n’attire pas la poétesse. De santé fragile, elle s’éteint le 26 août 1927, dans les bras de son époux et de ses fils. Son ami Henri Pourrat lui a consacré un ouvrage, La Veillée de novembre.

Rémy Belleau

Rémy Belleau, né à Nogent-le-Rotrou en 1528, mort à Paris le 6 mars 1577, est un poète français de la Pléiade. Biographie Belleau a commencé ses études chez les moines de l’abbaye Saint-Denis à Nogent-le-Rotrou avant de les poursuivre, vers 1553, à Paris où il complète une formation dominée par l’amour de la poésie grecque. Intelligent sans surcharge d’érudition, il était avant tout un homme qui plaisait[réf. nécessaire]. Il rejoint bientôt le groupe du collège de Coqueret (Pierre de Ronsard, Antoine de Baïf, Joachim du Bellay), puis la Pléiade en 1554, avec qui il prend part à la Pompe du bouc. Il publie en 1556 une traduction des Odes d’Anacréon: le succès de ce lyrisme léger est considérable. Bien qu’un peu sèche selon Ronsard, cette traduction vient enrichir la «Brigade» d’un nouveau style; elle a pour elle la fidélité et l’exactitude qui en firent le succès[réf. nécessaire]. On lui doit également la traduction du Cantique des Cantiques et de l’Ode à l’Aimée de Sappho. De fait, Belleau est le premier traducteur français de la poétesse de Lesbos. La même année, Belleau célèbre dans les Petites Inventions fleurs, fruits, pierres précieuses, animaux et feront plus tard écho à la rage de l’expression de Francis Ponge. Ses poèmes personnels manquaient encore d’originalité[réf. nécessaire] et il fallut attendre 1565 pour découvrir sa Bergerie, chef-d’œuvre de la poésie pastorale dont l’Avril dévoile un érotisme à fleur de sein. En 1576, paraissent Les Amours et Nouveaux Eschanges des pierres précieuses, vertus et propriétés d’icelles. Cette œuvre, décrite comme une «épopée minérale» par R. Sabatier, raconte les propriétés des pierres, leur histoire, le mythe de leur origine en associant la symbolique des pierres aux interprétations philosophiques et scientifiques. Selon certains le moins lyrique des poètes de la Pléiade, le plus pudique au dire d’autres, Rémy Belleau ne déborde certainement pas d’imagination et il imita plus qu’il ne créa, mais il demeure un orfèvre du verbe[réf. nécessaire]. Son talent élégant et facile le fit surnommer par ses contemporains le gentil Belleau. Après avoir initialement penché pour la Réforme, l’auteur se rallie au parti des Guise, ses protecteurs, notamment René II de Lorraine-Guise. Précepteur à Paris de Charles de Lorraine, il résidera jusqu’à sa mort (1577) à l’hôtel de Guise. Pierre de Ronsard qui faisait grand cas de Belleau, et l’appelait le Peintre de la nature, a rédigé son épitaphe: Ne taillez, mains industrieuses Des pierres pour couvrir Belleau, Lui-même a basti son tombeau Dedans ses Pierres Précieuses. Œuvre Œuvres poétiques Il a publié en 1565 un poème, la Bergerie, dans le genre pastoral et les Amours et nouveaux échanges de pierres précieuses en 1576, un recueil qui associe la symbolique des pierres aux interprétations philosophiques et scientifiques. Certain de ses poèmes furent mis en musique par Pierre Cléreau. Ses Œuvres ont été réunies à Rouen en 1604, 2 volumes in-12. Rémy Belleau, La bergerie (Texte en moyen français), Paris, G. Gilles, 1565, 127 p.; in-8 (notice BnF no FRBNF30079761)La bergerie disponible sur Gallica Rémy Belleau, Chant pastoral de la paix, Paris, A. Wechel, 1559, 10 f.; in-4 (notice BnF no FRBNF30079763)Chant pastoral de la paix disponible sur Gallica Rémy Belleau, Épithalame sur le mariage de Monseigneur le duc de Lorraine et de Madame Claude, fille du roy, chanté par les nymphes de Seine et de Meuse, Paris, A. Wechel, 1559, 15 p.; in-4 (notice BnF no FRBNF30079764)Épithalame sur le mariage de Monseigneur le duc de Lorraine disponible sur Gallica Rémy Belleau (trad. Florent Chrestien), Sylva cui titulus Veritas fugiens ex R. Bellaquei gallicis versibus latina facta a Florente Christiano, Lutetiæ, ex officina R. Stephani, 1561, In-4°, 12 p. (notice BnF no FRBNF30079773)Sylva cui titulus Veritas fugiens disponible sur Gallica Les Amours et nouveaux échanges des pierres précieuses, Paris, M. Patisson, 1576; Œuvres poétiques, éd. Ch. Marty-Laveaux, A. Lemerre, 1878, t. II. l’Eschole de Salerne en vers burlesques et poema macaroanicvm de bello Hvgvenortica, traduit par Louis Martin en 166o,à Rouen chez Clement Malassis.( source Bnf: data.bnf.fr) Traductions Rémy Belleau a traduit en vers: Les odes d’Anacréon: traduites de grec en françois, par Rémy Belleau, ensemble de quelques petites hymnes de son invention (trad. Rémy Belleau), Paris, A. Wechel, 1556, 1 vol.; in-8 (notice BnF no FRBNF30017685)Les odes d’Anacréon disponible sur Gallica L’ Ecclésiaste Le Cantique des cantiques. Œuvres dramatiques Il jouait dans les pièces de son ami Jodelle, et il a lui-même fait une comédie intitulée la Reconnue. La Reconnue, comédie. Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9my_Belleau

Henri-Frédéric Amiel

Henri-Frédéric Amiel (né le 27 septembre 1821 à Genève – mort le 11 mai 1881 dans la même ville) est un écrivain et philosophe suisse, auteur d'un journal intime exceptionnel tant par son volume (17 000 pages) que par la valeur et l'universalité de son message. Biographie Il est le premier fils d'Henri Amiel et de Caroline Brandt. Deux tragédies familiales marquent son enfance : la mort de sa mère (d'une tuberculose), alors qu'il n'a que onze ans, et, moins de deux ans plus tard, le suicide de son père, qui se jette dans le Rhône. Henri-Frédéric, alors âgé, de 13 ans, et ses deux sœurs cadettes, Fanny et Laure, sont recueillis par leur oncle Frédéric Amiel et leur tante Fanchette, déjà parents de onze enfants. Ce séjour dure sept ans. Après avoir commencé ses études dans sa ville natale, Henri-Frédéric voyage en Suisse, en Italie, en France et en Belgique. En Allemagne, il s'arrête d'abord pendant neuf mois à Heidelberg. Puis, de 1844 à 1848, à Berlin, il étudie la philosophie (avec Schelling), la psychologie (avec Friedrich Eduard Beneke), la philologie et la théologie. Il fut l'un des premiers étrangers à s'intéresser à la philosophie de Schopenhauer, qu'il présenta à ses étudiants en 1866 déjà, mais son éducation et son caractère l'empêchèrent d'y adhérer, en lui faisant préférer celle de Krause. En 1849, il revient à Genève et devient professeur d’esthétique et de littérature française, à l'université de Genève, grâce à son étude Du mouvement littéraire dans la Suisse romande et de son avenir. De 1854 jusqu'à sa mort, il conserve sa chaire de philosophie. Il introduit dans la langue française et anglaise, aux alentours de 1860, le terme d’inconscient, au sens de ce qui est non conscient. Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri-Frédéric_Amiel

Sophie d'Arbouville

Sophie d'Arbouville, née le 29 octobre 1810 et morte le 22 mars 1850 à Paris, est une poète et nouvelliste française. Biographie Née le 29 octobre 1810, Sophie de Bezancourt1 est la petite-fille de Sophie d'Houdetot. Elle fréquente dans le salon de celle-ci une société choisie. Léon Séché en fait ce portrait « Elle était plutôt mal de figure, elle avait des traits forts et os yeux ressortis qui, de prime abord, disposaient peu en sa faveur, mais dès qu'elle ouvrait la bouche on oubliait sa laideur relative.» et Sainte-Beuve en a dit « Jeune femme charmante, un peu Diane, sans enfants. Restée enfant et plus jeune que son âge. Pas jolie, mais mieux. » À 22 ans elle épouse le général François d'Arbouville, qu'elle suit dans ses campagnes. Sa santé s'en ressentira. Ne pouvant suivre le général en mission en Afrique elle retourne à Paris et y tient salon. Sa conversation, son amabilité et sa bienveillance sont reconnus de tous. Elle ne tient pas au succès et ses poésies paraissent en petit nombre, pour ses proches, et son couvert d'anonymat. Ses nouvelles publiées dans « La Revue des deux Mondes » le sont sans son consentement, Prendre l'ouvrage d'une femme pour le publier sans lui en demander la permission, c'est un manque de délicatesse. Ce n'est pas la peine de donner mille francs pour échapper à une complète publicité, si le lendemain les revues agissent de cette façon. J'ai écrit moi-même à M. Bulos (sic) une lettre très nette et très ferme qui l'aura un peu surpris, et je l'oblige, pour le prochain n°, à dire qu'il a agi sans mon consentement (Lettre à Sainte-Beuve). La revue ne publiera pas cette protestation, ayant l'assentiment du mari. Elle acceptera plus tard leur édition, mais au profit d'une œuvre caritative. Elle habitait au 10 place Vendôme et y tenait un salon où l'on parlait plus de poésie que de politique. Lamartine était un de ses poètes favoris. Sainte-Beuve, son hôte le plus assidu, en fit sa muse, et lui dédia Le Clou d’or2; elle ne lui céda jamais . En me voyant gémir, votre froide paupière M'a refermé d'abord ce beau ciel que j'aimais, Comme aux portes d'Enfer, de vos lèvres de pierre, Vous m'avez opposé pour premier mot : Jamais ! (À Elle qui était allée entendre des scènes de l'opéra d'Orphée) ; mais ils correspondirent pendant 10 ans. L'été elle résidait à Maisons-Laffitte ou Champlâtreux ; Prosper Mérimée y était reçu ; Chateaubriand y a composé Velléda. Malade La fièvre m'est revenue, avec des douleurs aiguës — des maux de tête terribles., atteinte d'un cancer elle partit en Ariège prendre les eaux de Celles puis rejoint son mari à Lyon. Les événements de juin 18493- altèrent sa santé car elle craint pour la vie du général ; le couple rentre à Paris et c'est là qu'elle meurt, le 22 mars 1850, après une longue maladie.

Charles Le Goffic

Charles Le Goffic, né le 14 juillet 1863 à Lannion où il est mort le 12 février 1932, est un poète, romancier et critique littéraire français dont l’œuvre célèbre la Bretagne. Biographie Charles-Henri Francis Jean-Marie Le Goffic est le fils de Marie-Aimée Alexandrine Le Tulle, dite Manon, et d’un libraire-imprimeur de Lannion, Jean-François Le Goffic, qui mourut l’année suivant sa naissance. Alors que sa mère ne tire que peu de ressources de l’entreprise, le petit Charles passe ses étés avec sa nourrice, soit à Ploumanac’h, soit à Trégastel. En octobre 1888, il épouse Julie Fleury. À la faveur d’une adjudication, il achète peu après une petite ferme à Rûn-Rouz en Trégastel. Son roman Morgane, la sirène a pour cadre cette ferme de Rûn-Rouz. Agrégé de littérature en 1887, il est enseignant successivement à Gap, Évreux, Nevers et au Havre. En 1886, il fonde avec Maurice Barrès et Raymond de La Tailhède la revue littéraire Les Chroniques. Proche de Charles Maurras, il collabore à la Revue d’Action française (1899), qui deviendra L’Action française (1908), ainsi qu’à la Revue critique des idées et des livres. Bien que républicain convaincu, son régionalisme militant et ses idéaux traditionalistes lui font appuyer le projet maurrassien de restauration monarchique comme en témoigne sa lettre publiée dans L’Enquête sur la monarchie (1900) du chef de file de l’Action française. Il prend la vice-présidence de l’Union régionaliste bretonne, créée en 1898, et lui sert de relais parisien en suscitant la parution d’articles dans la presse.Parlant parfaitement le breton, il ne voulait pas l’utiliser à l’écrit de peur « de se montrer inférieur à sa réputation ». Il est barde d’honneur de la Gorsedd de Bretagne sous le nom d’Eostik ar Garante (Le Rossignol de l’Amour). Le Goffic est élu membre de l’Académie française en 1930 au 12e fauteuil. En 1895, il a introduit en Bretagne la Great Highland Bagpipe (grande cornemuse écossaise) devenue le « biniou bras » à côté du biniou kozh des anciens. Il est inhumé dans l’enclos de l’église du bourg de Trégastel avec sa femme Julie et sa fille Hervine-Marie, morte à l’âge de 17 ans des suites d’un accident de battage survenu à Trégastel. Un monument surmonté de son buste en bronze par Jean Boucher a été érigé par souscription nationale à Lannion. En 1934, un médaillon à son effigie a été apposée sur la Roche des Poètes (Roche des Martyrs) à La Clarté. À l’occasion du 150e anniversaire de sa naissance, un médaillon, œuvre du sculpteur Michel Sprogis, est posé sur un rocher près de la chapelle Sainte-Anne. Œuvres * Nous autres (1879) * Velléda, sous le pseudonyme de Jean Capekerne, (Morlaix, 1882), * Les Mémoires de Saint-Simon, avec Jules Tellier (Paris, 1888) * Amour breton, poésie (Lemerre, 1889) * Les Romanciers d’aujourd’hui (1890) * Nouveau traité de versification française, en collaboration avec Édouard Thieulin (1890) * Chansons bretonnes (1891) * Le Crucifié de Keraliès (1892), ouvrage couronné par l’Académie française. Réédition Ed. des Régionalismes (ISBN 9782824000404).—Avec des bois de Géo-Fourrier (ISBN 9782824004877). * A travers Le Havre, effets de soir et de nuit, en collaboration avec Daniel de Vénancourt, 12 eaux-fortes de Gaston Prunier, Lemale éditeur, 1892. * Passé l’amour (1894) * Contes de l’Assomption (1895) * Quatre jours à l’île de Sein (1896) * Sur la côte (1896), ouvrage couronné par l’Académie française. Réédition Ed. des Régionalismes (ISBN 9782846187695). * Gens de mer (1897) * La Payse (1897). Réédition Ed. des Régionalismes (ISBN 9782824000046). * Morgane la sirène (1898) * Les Phares (1899) * Le Bois dormant, poésie (1900) * Le Mouvement panceltique (1900) * Le Pardon de la reine Anne, poésie (1901) * L’Âme bretonne (4 vol., 1902-1922). Réédition en 4 volumes, Ed. des Régionalismes. * Deux tableaux de la vie terreneuvienne (1903) * Les Métiers pittoresques (1903) * L’Erreur de Florence (1903) * Les Sept-Iles (1904) * Les Calvaires bretons (1904) * Les Bonnets rouges (1906). Réédition Ed. des Régionalismes (ISBN 9782824001500). * La Cigarière (1907) * La Crise sardinière (1907) * Passions celtes (1909). Réédition Ed. des Régionalismes (ISBN 9782824000008). * La double confession (1909) * La littérature française au XIXe siècle (1909) * Ventôse. Le pays (1910) * Fêtes et coutumes populaires, les fêtes patronales, le réveillon, les masques et travestis, le joli mois de mai, les noces en Bretagne, la fête des morts, les feux de la Saint-Jean, danses et musiques populaires, Armand Colin éditeur, Paris 1911. * Tristan Corbière (1911)—Préface au recueil Les Amours jaunes * Racine (2 vol., 1912) * Le Pirate de l’île Lern (1913). Réédition Ed. des Régionalismes (ISBN 9782824000053). * Monsieur Ernest Renan dans la Basse-Bretagne (1913) * Poésies complètes (1913) * Dixmude, un chapitre de l’histoire des fusiliers marins (1915), qui reçut le prix Lasserre en 1915 * Bourguignottes et pompons rouges (1916) * Les Marais de Saint-Gond (1917) * Steenstraëte, un deuxième chapitre de l’histoire des fusiliers marins (1917) * Sans nouvelles (1917) * La Guerre qui passe (1918) * Saint-Georges et Nieuport, les derniers chapitres de l’histoire des fusiliers marins (1919) * Les Trois Maréchaux (1919) * Bretagne (1920) * La Littérature française aux XIXe et XXe siècles (1920) * La Marne en feu (1921) * L’Abbesse de Guérande (1921). Réédition Ed. des Régionalismes (ISBN 9782824001876). * Chez les Jean Gouin (1921) * L’Odyssée de Jean Chevanton (1921) * L’Illustre Bobinet (1922). Réédition Ed. des Régionalismes (ISBN 9782824000015). * Croc d’argent (1922) * Poésies complètes (1922) * Le Treizain de la nostalgie et du déchirement. La visite nocturne, poésies (1926) * Madame Ruguellou (1927). Réédition Ed. des Régionalismes (ISBN 9782824000022). * La Tour d’Auvergne (1928) * Contes de l’Armor et de l’Argoat (1928). Réédition Ed. des Régionalismes (ISBN 9782846188951). * Anthologie des poètes de la mer (1929) * Mes Entretiens avec Foch, suivis d’un entretien avec le général Weygand (1929) * De Quelques ombres (1929) * La Chouannerie: Blancs contre Bleus (1790-1800) (1931) * Poésies complètes (2 vol., 1931) * La Rose des sables (1932) * Ombres lyriques et romanesques (1933) Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Le_Goffic

Charles Dovalle

Charles Dovalle est un poète français né à Montreui, l-Bellay en 1807 et tué en duel à Paris en 1829. Biographie Descendant d’une longue lignée d’hommes de loi et d’officiers de finances du Saumurois, Charles Dovalle naquit à Montreuil-Bellay le 23 juin 1807. Il fit de brillantes études au collège de Saumur, où il écrivit des poèmes remarqués. Après des études de droit à Poitiers, il partit pour Paris et se lança avec ardeur dans la vie littéraire. Il publia des poésies en forme de chansons, qui figurent toujours dans les manuels de morceaux choisis, comme Bergeronnette, Mon Rêve, Le Curé de Meudon, Le Sylphe... Obligé de se consacrer à des travaux de jurisprudence, tout en écrivant dans Le Figaro, il devint rédacteur au Journal des Salons. Le jeune homme, qui habitait alors rue de la Harpe, n’en continuait pas moins à se consacrer à la poésie. Malheureusement, sa carrière devait être interrompue prématurément par une mort tragique à l’âge de 22 ans. Critique théâtral, il commit un calembour facile sur Mira, le directeur du théâtre des Variétés, qui lui avait refusé l’entrée de son établissement. Il écrivit dans Le Lutin: «Mira peut être Mira-sévère, mais il ne sera jamais Mira-beau». Ce dernier, qui était laid et vindicatif, le provoqua en duel. Blessé à l’épaule à la suite d’un premier assaut à l’épée, il exigea contre toutes les règles que le duel se poursuive au pistolet; au troisième échange, le pauvre Dovalle fut touché, après que la balle eut traversé son portefeuille, et mourut le 30 novembre 1829. Une colonne de marbre blanc fut érigée sur sa tombe dans le cimetière de Montmartre,. L’édition complète de ses œuvres, Le Sylphe, Poésies de feu Charles Dovalle, parut à Paris aux éditions Ladvocat, Palais-Royal, en 1830, avec une préface de Victor Hugo. Bibliographie Dezobry et Bachelet, Dictionnaire de biographie, t.1, Ch.Delagrave, 1876, p. 831 Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Dovalle

Paul Claudel

Paul Claudel, né le 6 août 1868 à Villeneuve-sur-Fère dans l’ancien presbytère du village dans l’Aisne et mort le 23 février 1955 à Paris, est un dramaturge, poète, essayiste et diplomate français. Membre de l’Académie française, il est le frère de la sculptrice Camille Claudel. Biographie Jeunesse Paul Louis Charles Claudel est le fils de Louis-Prosper Claudel, un haut fonctionnaire de province, né à La Bresse dans les Vosges, et de Louise Athénaïse Cerveaux. Frère cadet de Louise Claudel, pianiste,[réf. souhaitée] et de la sculptrice Camille Claudel qui réalisa en 1884 son buste « en jeune romain », dont un des quatre exemplaires en bronze réalisés à partir de l’original (fonte Gruet de 1893) est exposé au Musée des Augustins de Toulouse (don baron Alphonse de Rothschild, 1895), il grandit à Villeneuve-sur-Fère. De 1882 à 1886 il vit à Paris avec sa mère et ses sœurs au 135bis, boulevard du Montparnasse, puis de 1886 à 1892 au 31, boulevard de Port-Royal. Il fait ses études au lycée Louis-le-Grand où il obtient son baccalauréat de philosophie en 1885 et s’inscrit à l’École libre des sciences politiques pour y préparer une licence de droit. Claudel, selon ses dires, baignait, comme tous les jeunes gens de son âge, dans « le bagne matérialiste » du scientisme de l’époque. Il se convertit au catholicisme, religion de son enfance, en assistant en curieux aux vêpres à Notre-Dame de Paris le 25 décembre 1886, jour de Noël. « J’étais debout, près du deuxième pilier, à droite, du côté de la sacristie. Les enfants de la maîtrise étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être le Magnificat. En un instant mon cœur fut touché et je crus ». À la même époque, il découvre les Illuminations, le recueil de poèmes d’Arthur Rimbaud, dont la lecture sera pour lui déterminante. L’influence de celui qu’il appelait le « mystique à l’état sauvage » est manifeste, notamment, dans Tête d’or, une de ses premières pièces de théâtre. Le diplomate Passé une velléité d’entrer dans les ordres, il entre dans la carrière diplomatique en 1893. Tout d’abord premier vice-consul à New York puis à Boston, il est nommé consul à Shanghai en 1895. Il est alors appuyé par le secrétaire général du Quai d’Orsay, Philippe Berthelot. À l’âge de 32 ans, en 1900, il veut mettre fin à sa carrière diplomatique pour devenir moine bénédictin et postule à l’abbaye Saint-Martin de Ligugé. Les supérieurs du monastère ne l’admettront pas comme moine mais, en 1905, il deviendra oblat de cette même abbaye. De retour en Chine, il y poursuit sa carrière diplomatique et, après avoir été consul à Shanghai (1895), il devient vice-consul à Fou-Tchéou (Fuzhou, 1900) puis consul à Tientsin (Tianjin, 1906-09). Il est ensuite consul à Prague (1909) Francfort (1911) et Hambourg (1913) avant d’être nommé ministre plénipotentiaire à Rio de Janeiro (1916), et à Copenhague (1920). Il est ambassadeur à Tokyo (1922), à Washington (1928) puis à Bruxelles (1933), où se termine sa carrière diplomatique en 1936. L’écrivain engagé Claudel s’installe alors définitivement dans le château de Brangues en Isère, qu’il avait acquis en 1927 pour y passer ses étés. Le travail littéraire, mené jusqu’alors parallèlement à sa carrière diplomatique, occupe désormais la plus grande part de son existence. Il reçoit à Brangues diverses notoriétés : des hommes politiques comme le président Édouard Herriot, ou des écrivains comme François Mauriac. Georges Clemenceau, amateur de littérature et lui-même écrivain, a laissé cette sévère appréciation de la prose claudélienne : « J’ai d’abord cru que c’était un carburateur et puis j’en ai lu quelques pages– et non, ça n’a pas carburé. C’est des espèces de loufoqueries consciencieuses comme en ferait un Méridional qui voudrait avoir l’air profond… » En 1934 c’est lui qui écrit puis déclame l’éloge funèbre pour son ami, l’ancien secrétaire général du Quai d’Orsay, Philippe Berthelot. Pendant la guerre d’Espagne, Claudel apporta son soutien aux franquistes. Geneviève Dreyfus-Armand écrit que : « Paul Claudel, que son statut de diplomate contraignait sans doute à la réserve, sortit pourtant de celle-ci en mai 1937 en écrivant un poème dédié « aux martyrs espagnols » morts à cause de leur foi. Ce poème servit de préface à l’ouvrage du Catalan Joan Estelrich (es), La Persécution religieuse en Espagne, publié à Paris en 1937 pour dénoncer les violences anticléricales. François Mauriac reprocha à Claudel de n’avoir pas écrit un seul vers pour « les milliers et les milliers d’âmes chrétiennes que les chefs de l’Armée Sainte […] ont introduits dans l’éternité » ». L’auteur ajoute que Bernanos lui répondit en publiant Les Grands Cimetières sous la lune et précise en outre que Claudel signa le « Manifeste aux intellectuels espagnols » du 10 décembre 1937 publié dans le magazine de propagande franquiste Occident, dirigé par Estelrich. Claudel, d’autre part, refusa de rejoindre le Comité français pour la paix civile et religieuse en Espagne lancé par Jacques Maritain. Enzo Traverso va plus loin en écrivant que « De son côté, le monde catholique a cessé d’être un bloc conservateur : il se divise entre une droite qui, notamment à cause de la guerre civile espagnole, se fascise – il suffit de penser aux poèmes de Paul Claudel à la gloire de Franco—, et une « gauche », au sens topologique du terme, qui reconnaît la légitimité de l’antifascisme. Traumatisés par la violence franquiste, François Mauriac et Georges Bernanos adoptent une position de soutien ou de neutralité bienveillante à l’égard de la République, tant en Espagne qu’en France. ». En 1938, Claudel entre au conseil d’administration de la Société des Moteurs Gnome et Rhône, grâce à la bienveillance de son directeur, Paul-Louis Weiller, mécène et protecteur de nombreux artistes (Jean Cocteau, Paul Valéry, André Malraux). Ce poste, richement doté, lui vaudra des critiques, à la fois par le statut social et le montant des émoluments qu’il en retire mais aussi par le fait qu’au cours de la Seconde Guerre mondiale, cette entreprise de mécanique participe à l’effort de guerre allemand pendant l’Occupation. Selon l’hebdomadaire royaliste L’Indépendance française, cité par Le Dictionnaire des girouettes[réf. à confirmer], « sans aucune nécessité et sans aucun travail, simplement pour avoir assisté six fois au Conseil d’administration, il a touché 675 000 francs. Bénéfices de guerre, bénéfices de la guerre allemande ». À partir de 1940, Paul-Louis Weiller, juif, est déchu de la nationalité française. Les hésitations devant la seconde guerre mondiale Attristé par les débuts de la guerre, et notamment l’invasion de la Pologne, au cours d’un mois de septembre 1939 qu’il juge par ailleurs « merveilleux », Claudel est initialement peu convaincu par le danger que représente l’Allemagne nazie. Il s’inquiète davantage de la puissante Russie qui représente selon lui une « infâme canaille communiste ». En 1940, il est ulcéré par la défaite de la France, mais voit d’abord une délivrance dans les pleins pouvoirs conférés par les députés à Pétain. Dressant dans son Journal un « état de la France au 6 juillet 1940 », il met au passif la sujétion de la France à l’Allemagne, la brouille avec l’Angleterre « en qui seule est notre espérance éventuelle » et la présence au gouvernement de Pierre Laval, qui n’inspire pas confiance. À l’actif, il met l’épuisement de l’Allemagne et de l’Italie, le gain de forces de l’Angleterre et un changement idéologique qu’il décrit comme suit : « La France est délivrée après soixante ans de joug du parti radical et anticatholique (professeurs, avocats, juifs, francs-maçons). Le nouveau gouvernement invoque Dieu et rend la Grande-Chartreuse aux religieux. Espérance d’être délivré du suffrage universel et du parlementarisme ; ainsi que de la domination méchante et imbécile des instituteurs qui lors de la dernière guerre se sont couverts de honte. Restauration de l’autorité. » (Ce qui concerne les instituteurs est un écho d’une conversation de Claudel avec le général Édouard Corniglion-Molinier et Antoine de Saint-Exupéry, qui, selon Claudel, lui avaient parlé « de la pagaille des troupes françaises, les officiers (les réservistes instituteurs " lâchant pied " les premiers). ») Le 24 septembre 1940, Claudel va plus loin encore : « Ma consolation est de voir la fin de cet immonde régime parlementaire qui, depuis des années, dévorait la France comme un cancer généralisé. C’est fini [...] de l’immonde tyrannie des bistrots, des francs-maçons, des métèques, des pions et des instituteurs... » Il faut rappeler que Bernanos avait fustigé Pétain dès juin 1940. Toutefois, le spectacle de la collaboration avec l’Allemagne l’écœure bientôt. En novembre 1940, il note dans le même Journal : « Article monstrueux du cardinal Baudrillart dans La Croix nous invitant à collaborer « avec la grande et puissante Allemagne » et faisant miroiter à nos yeux les profits économiques que nous sommes appelés à en retirer ! (...) Fernand Laurent dans Le Jour déclare que le devoir des catholiques est de se serrer autour de Laval et de Hitler.—Les catholiques de l’espèce bien-pensante sont décidément écœurants de bêtise et de lâcheté ». Dans le Figaro du 10 mai 1941, il publie encore des Paroles au Maréchal (désignées couramment comme l’Ode à Pétain) qui lui sont souvent reprochées. La péroraison en est : « France, écoute ce vieil homme sur toi qui se penche et qui te parle comme un père./ Fille de saint Louis, écoute-le ! et dis, en as-tu assez maintenant de la politique ?/ Écoute cette voix raisonnable sur toi qui propose et qui explique. ». Henri Guillemin (critique catholique et grand admirateur de Claudel, mais non suspect de sympathie pour les pétainistes) a raconté que, dans un entretien de 1942, Claudel lui expliqua ses flatteries à Pétain par l’approbation d’une partie de sa politique (lutte contre l’alcoolisme, appui aux écoles libres), la naïveté envers des assurances que Pétain lui aurait données de balayer Laval et enfin l’espoir d’obtenir une protection en faveur de son ami Paul-Louis Weiller et des subventions aux représentations de l’Annonce faite à Marie. À partir d’août 1941, le Journal ne parle plus de Pétain qu’avec mépris. Dans le Figaro du 23 décembre 1944, il publie Un poème au général de Gaulle qu’il avait récité au cours d’une matinée du Théâtre-Français consacrée aux « Poètes de la Résistance ». La consécration Claudel a mené une constante méditation sur la parole, qui commence avec son théâtre et se poursuit dans une prose poétique très personnelle, s’épanouit au terme de sa vie dans une exégèse biblique originale. Cette exégèse s’inspire fortement de l’œuvre de l’Abbé Tardif de Moidrey (dont il a réédité le commentaire du Livre de Ruth), mais aussi d’Ernest Hello. Claudel s’inscrit ainsi dans la tradition patristique du commentaire scripturaire, qui s’était peu à peu perdue avec la scolastique, et qui a été reprise au XIXe siècle par ces deux auteurs, avant de revenir sur le devant de la scène théologique avec le cardinal Jean Daniélou et Henri de Lubac. Sa foi catholique est essentielle dans son œuvre qui chantera la création : « De même que Dieu a dit des choses qu’elles soient, le poète redit qu’elles sont. » Cette communion de Claudel avec Dieu a donné ainsi naissance à près de quatre mille pages de textes. Il y professe un véritable partenariat entre Dieu et ses créatures, dans son mystère et dans sa dramaturgie, comme dans Le Soulier de satin et L’Annonce faite à Marie. Avec Maurice Garçon, Charles de Chambrun, Marcel Pagnol, Jules Romains et Henri Mondor, il est l’une des six personnalités élues le 4 avril 1946 à l’Académie française lors de la deuxième élection groupée de cette année, visant à combler les très nombreuses places vacantes laissées par la période de l’Occupation. Il est reçu à l’Académie française le 13 mars 1947 par François Mauriac, au fauteuil de Louis Gillet. De 1953 à 1955 il participe à la revue littéraire de Jean-Marc Langlois-Berthelot et Jean-Marc Montguerre, L’Échauguette. Il fut membre du Comité d’honneur du Centre culturel international de Royaumont. Il meurt le 23 février 1955 à Paris, au 11 boulevard Lannes à l’âge de 86 ans. Il est enterré dans le parc du château de Brangues ; sa tombe porte l’épitaphe : « Ici reposent les restes et la semence de Paul Claudel. » (Il faut probablement lire le mot « semence » à la lumière de la doctrine de la résurrection de la chair : à la fin des temps, lors du retour glorieux du Christ, les morts ressusciteront ; les restes humains sont ainsi la semence de la chair transfigurée qui sera celle de la résurrection. D’où l’importance de la sépulture dans la religion chrétienne, et les réticences face à l’incinération par exemple.) Le travail d’édition et d’annotation de son Journal est réalisé après sa mort par son ami François Varillon, prêtre jésuite et théologien, et par Jacques Petit, dans la bibliothèque de la Pléiade. L’exégèse religieuse On peut aussi passer par l’exégèse religieuse à laquelle Claudel s’est consacré la plupart de sa vie. Pour lui, la foi n’est pas seulement une persistance dans sa critique sur l’art, mais plutôt une nourriture pour son esprit et son âme. Il consacre plusieurs articles typiques à ce sujet : Vitraux des Cathédrales de France, la Cathédrale de Strasbourg, l’Art et la Foi, l’Art Religieux, etc. Il met en lumière l’esprit religieux partout où il le peut. C’est la façon pour lui d’exprimer sa méditation sur son intimité d’homme et de croyant. Il nous confie même parfois sa foi pour aider à comprendre ses textes. La Bible est perçue comme une œuvre poétique par Claudel, qui le stimule à interroger et à commenter les tableaux avec un style qui parfois s’en inspire. La déclamation Comme poète, Claudel porte une grande attention à la diction, à l’énonciation ou à la déclamation, les réclamant comme de son domaine propre d’écrivain. Il dit, dans une correspondance à son ami Édouard Bourdet : « Je n’admettrai jamais que la musique associée à un texte poétique dépende exclusivement du choix du metteur en scène. En réalité, il s’agit d’une émanation du texte et c’est l’auteur qui doit être responsable de l’une comme de l’autre. » Il recherche toute sa vie une énonciation intelligible et signifiante. Pour lui elle s’opère dans l’attention au diseur, et en détachant syntaxe et souffle : il peut aller jusqu’à proposer un silence au milieu d’une phrase, même au milieu d’un mot ou au milieu d’une syllabe ou d’un phonème. Par exemple, à la répartie de Don Camille à Prouhèze dans Le Soulier de Satin : « Et cependant qui diable m’a fait, je vo|us prie, si ce n’est pas elle seule ? », il indique un soupir au milieu du mot vous. Il retient d’autres principes expressifs : accentuer sur les consonnes et moins sur les voyelles, placer une inflexion en début de vers et le terminer dans légère atténuation de voix. Dans son rapport avec le comédien, le sens n’est pas enserré dans l’écrit, mais procède du travail vocal du diseur. Ce travail, à la différence de la versification classique, n’est pas préalablement fixé, c’est au diseur de se mettre à son école. Amours de Paul Claudel Paul Claudel a une liaison avec Rosalie Ścibor-Rylska, d’origine polonaise, épouse de Francis Vetch, entrepreneur et affairiste. Il la rencontre en 1900 sur le bateau qui l’amène avec son mari en Chine, et a une fille naturelle, Louise Vetch (1905-1996), compositrice et cantatrice. Rosalie Vetch inspire le personnage d’Ysé dans Partage de midi et celui de Prouhèze dans Le Soulier de satin. Elle repose à Vézelay, où sa tombe porte ce vers du poète : « Seule la rose est assez fragile pour exprimer l’éternité », vers extrait de Cent phrases pour éventails. Famille Paul Claudel épouse à Lyon le 14 mars 1906 Reine Sainte-Marie-Perrin (1880-1973), fille de Louis Sainte-Marie Perrin, architecte de la basilique Notre-Dame de Fourvière. Le couple embarque trois jours plus tard pour la Chine, où Claudel est consul à Tientsin. Ils ont cinq enfants : Marie (1907-1981), Pierre (1908-1979), Reine (1910-2007), Henri (1912-2016), et Renée (née en 1917). En septembre 1913, la sculptrice Camille Claudel, sœur de Paul, est internée en asile d’aliénés à Mondevergues (Montfavet– Vaucluse) à la demande de la famille et à l’instigation de son frère Paul, qui décide d’agir immédiatement après la mort de leur père. En trente ans d’hospitalisation, Paul Claudel ne va voir sa sœur qu’à douze reprises. Lors de la rétrospective qui lui fut consacrée en 1934, des témoins ont rapporté que Paul Claudel s’emporte : il ne veut pas qu’on sache qu’il a une sœur folle. À la mort de celle-ci, en 1943, Paul Claudel ne se déplace pas : Camille est inhumée au cimetière de Montfavet accompagnée du seul personnel de l’hôpital ; quelques années plus tard, ses restes sont transférés dans une fosse commune, ni Paul ni les membres de la famille Claudel n’ayant proposé de sépulture. L’ancien presbytère où il est né est devenu la Maison de Camille et de Paul Claudel, exposant des œuvres de Camille et des documents inédits sur Paul Claudel. Œuvres * Théâtre1887 : L’Endormie (première version) * 1888 : Fragment d’un drame * 1890 : Tête d’or (première version) * 1892 : La Jeune Fille Violaine (première version) * 1893 : La Ville (première version) * 1894 : Tête d’or (deuxième version) ; L’Échange (première version) * 1899 : La Jeune Fille Violaine (deuxième version) * 1901 : La Ville (deuxième version) * 1901 : Le Repos du septième jour * 1906 : Partage de midi, drame (première version) * 1911 : L’Otage, drame en trois actes * 1912 : L’Annonce faite à Marie (première version) * 1913 : Protée, drame satirique en deux actes (première version) * 1917 : L’Ours et la Lune * 1918 : Le Pain dur, drame en trois actes * 1919 : Les Choéphores d’Eschyle * 1920 : Le Père humilié, drame en quatre actes * 1920 : Les Euménides d’Eschyle * 1926 : Protée, drame satirique en deux actes (deuxième version) * 1927 : Sous le rempart d’Athènes * 1929 : Le Soulier de satin ou Le pire n’est pas toujours sûr, action espagnole en quatre journées (créé partiellement en 1943 par Jean-Louis Barrault, en version intégrale au théâtre d’Orsay en 1980; la version intégrale a été reprise en 1987 par Antoine Vitez) * 1933 : Le Livre de Christophe Colomb, drame lyrique en deux parties * 1939 : Jeanne d’Arc au bûcher * 1939 : La Sagesse ou la Parabole du destin (sous le pseudonyme de Delachapelle) * 1942 : L’Histoire de Tobie et de Sara, moralité en trois actes * 1947 : L’Endormie (deuxième version) * 1948 : L’Annonce faite à Marie (deuxième version) * 1949 : Protée, drame satirique en deux actes (deuxième version) * 1954 : L’Échange (deuxième version) * * Poésie1900, puis 1907 (2e éd.): Connaissance de l’Est * 1905 : Poèmes de la Sexagésime * 1907 : Processionnal pour saluer le siècle nouveau * 1911 : Cinq grandes odes * 1911 : Le Chemin de la Croix * 1911–1912 : La Cantate à trois voix * 1915 : Corona benignitatis anni dei * 1919 : La Messe là-bas * 1922 : Poèmes de guerre (1914-1916) * 1925 : Feuilles de saints * 1942 : Cent phrases pour éventails * 1945 : Visages radieux * 1945 : Dodoitzu, illustrations de Rihakou Harada. * 1949 : AccompagnementsEssais1907 : Art poétique. Œuvre composée de trois traités : Connaissance du temps. Traité de la co-naissance au monde et de soi-même. Développement de l’Église * 1928 : Positions et propositions, tome I * 1929 : L’Oiseau noir dans le soleil levant * 1934 : Positions et propositions, tome II * 1935 : Conversations dans le Loir-et-Cher * 1936 : Figures et paraboles * 1940 : Contacts et circonstances * 1942 : Seigneur, apprenez-nous à prier * 1946 : L’œil écoute * 1949 : Emmaüs * 1950 : Une voix sur Israël * 1951 : L’Évangile d’Isaïe * 1952 : Paul Claudel interroge l’Apocalypse * 1954 : Paul Claudel interroge le Cantique des Cantiques * 1955 : J’aime la Bible, Fayard * 1956 : Conversation sur Jean Racine * 1957 : Sous le signe du dragon * 1958 : Qui ne souffre pas… Réflexions sur le problème social * 1958 : Présence et prophétie * 1959 : La Rose et le rosaire * 1959 : Trois figures saintes pour le temps actuel * Mémoires, journal1954 : Mémoires improvisés. Quarante et un entretiens avec Jean Amrouche * 1968 : Journal. Tome I : 1904-1932 * 1969 : Journal. Tome II : 1933-1955Correspondance1949 : Correspondance de Paul Claudel et André Gide (1899-1926) * 1951 : Correspondance de Paul Claudel et André Suarès (1904-1938) * 1952 : Correspondance de Paul Claudel avec Gabriel Frizeau et Francis Jammes (1897-1938), accompagnée de lettres de Jacques Rivière * 1961 : Correspondance Paul Claudel et Darius Milhaud (1912-1953) * 1964 : Correspondance de Paul Claudel et Lugné-Poe (1910-1928). Claudel homme de théâtre * 1966 : Correspondances avec Copeau, Dullin, Jouvet. Claudel homme de théâtre * 1974 : Correspondance de Jean-Louis Barrault et Paul Claudel * 1984 : Correspondance de Paul Claudel et Jacques Rivière (1907-1924) * 1990 : Lettres de Paul Claudel à Élisabeth Sainte-Marie Perrin et à Audrey Parr * 1995 : Correspondance diplomatique. Tokyo (1921-1927) * 1995 : Correspondance de Paul Claudel et Gaston Gallimard (1911-1954) * 1996 : Paul Claudel, Jacques Madaule Connaissance et reconnaissance : Correspondance 1929-1954, DDB * 1998 : Le Poète et la Bible, volume 1, 1910-1946, Gallimard, coll. « Blanche » * 2002 : Le Poète et la Bible, volume 2, 1945-1955, Gallimard, coll. « Blanche » * 2004 : Lettres de Paul Claudel à Jean Paulhan (1925-1954), Correspondance présentée et annotée par Catherine Mayaux, Berne : Paul Lang, 2004 (ISBN 3-03910-452-7) * 2005 : Correspondance de Paul Claudel avec les ecclésiastiques de son temps. Volume I, Le sacrement du monde et l’intention de gloire, éditée par Dominique Millet-Gérard, Paris : Champion, coll. « Bibliothèque des correspondances, mémoires et journaux » n° 19, 2005, 655 p. (ISBN 2-7453-1214-6). * 2005 : Une Amitié perdue et retrouvée. Correspondance de Paul Claudel et Romain Rolland, édition établie, annotée et présentée par Gérald Antoine et Bernard Duchatelet, Paris : Gallimard, coll. « Les cahiers de la NRF », 2005, 479 p. (ISBN 2-07-077557-7) * 2017: Lettres à Ysé. Correspondance de Paul Claudel et Rosalie Vetch (éd. Gérald Antoine, préf. Jacques Julliard), Paris, Gallimard, 2017, 464 p., (ISBN 978-2070769117). Décoration * Grand-croix de la Légion d’honneur. Divers * Claudel a plus d’une fois exprimé son peu de goût pour les écrivains français du dix-septième siècle, à l’exception de Bossuet, qu’il admirait vivement.[réf. souhaitée] Le directeur de l’école des beaux-arts de Paris lui ayant demandé un sujet de concours de peinture, il proposa “ Hippolyte étendu sans forme et sans couleur.” (Racine, Phèdre, acte V)[réf. souhaitée][pertinence contestée] * Claudel n’a pas eu que des admirateurs, mais aussi des détracteurs. Après la mort de Claudel, André-Paul Antoine, journaliste à L’Information, a publié cette épitaphe littéraire dans son journal : « Si M. Paul Claudel mérite quelque admiration, ce n’est ni comme poète, ni comme diplomate, ni comme Français, c’est comme maître-nageur. » Les références Wikipedia – https ://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Claudel

Marcel Proust

Marcel Proust, né à Paris le 10 juillet 1871 et mort à Paris le 18 novembre 1922, est un écrivain français, dont l’œuvre principale est une suite romanesque intitulée À la recherche du temps perdu, publiée de 1913 à 1927. Issu d’une famille aisée et cultivée (son père est professeur de médecine à Paris), Marcel Proust est un enfant de santé fragile et toute sa vie il a des difficultés respiratoires graves causées par l’asthme. Très jeune, il fréquente des salons aristocratiques où il rencontre artistes et écrivains, ce qui lui vaut une réputation de dilettante mondain. Profitant de sa fortune, il n’a pas d’emploi et il entreprend en 1895 un roman qui reste à l’état de fragments (publiés en 1952, à titre posthume, sous le titre Jean Santeuil). En 1900, il abandonne son projet et voyage à Venise et à Padoue pour découvrir les œuvres d’art en suivant les pas de John Ruskin sur qui il publie des articles et dont il traduit deux livres : La Bible d’Amiens et Sésame et les Lys. C’est en 1907 que Marcel Proust commence l’écriture de son grand œuvre À la recherche du temps perdu dont les sept tomes sont publiés entre 1913 (Du côté de chez Swann) et 1927, c’est-à-dire en partie après sa mort ; le deuxième volume, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, obtient le prix Goncourt en 1919. Marcel Proust meurt épuisé, le 18 novembre 1922, d’une bronchite mal soignée : il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris, accompagné par une assistance nombreuse qui salue un écrivain d’importance que les générations suivantes placeront au plus haut en faisant de lui un véritable mythe littéraire. L’œuvre romanesque de Marcel Proust est une réflexion majeure sur le temps et la mémoire affective comme sur les fonctions de l’art qui doit proposer ses propres mondes, mais c’est aussi une réflexion sur l’amour et la jalousie, avec un sentiment de l’échec et du vide de l’existence qui colore en gris la vision proustienne où l’homosexualité tient une place importante. La Recherche constitue également une vaste comédie humaine de plus de deux cents acteurs. Proust recrée des lieux révélateurs, qu’il s’agisse des lieux de l’enfance dans la maison de Tante Léonie à Combray ou des salons parisiens qui opposent les milieux aristocratiques et bourgeois, ces mondes étant traités parfois avec une plume acide par un auteur à la fois fasciné et ironique. Ce théâtre social est animé par des personnages très divers dont Marcel Proust ne cache pas les traits comiques : ces figures sont souvent inspirées par des personnes réelles ce qui fait d’À la recherche du temps perdu un roman à clé et le tableau d’une époque. La marque de Proust est aussi dans son style dont on remarque les phrases souvent très longues, qui suivent la spirale de la création en train de se faire, cherchant à atteindre une totalité de la réalité qui échappe toujours. Biographie Enfance Marcel Proust naît à Paris (quartier d’Auteuil dans le 16e arrondissement), dans la maison de son grand-oncle maternel, Louis Weil, au 96, rue La Fontaine. Cette maison fut vendue puis détruite pour construire des immeubles, eux-mêmes démolis lors du percement de l’avenue Mozart. Sa mère, née Jeanne Clémence Weil, fille d’un agent de change d’origine juive alsacienne et lorraine de Metz, lui apporte une culture riche et profonde. Elle lui voue une affection parfois envahissante. Son père, le Dr Adrien Proust, fils d’un commerçant d’Illiers (en Eure-et-Loir), professeur à la Faculté de médecine de Paris après avoir commencé ses études au séminaire, est un grand hygiéniste, conseiller du gouvernement pour la lutte contre les épidémies. Marcel a un frère cadet, Robert, né le 24 mai 1873, qui devient chirurgien. Son parrain est le collectionneur d’art Eugène Mutiaux. Sa vie durant, Marcel a attribué sa santé fragile aux privations subies par sa mère au cours de sa grossesse, pendant le siège de 1870, puis pendant la Commune de Paris,. C’est pour se protéger des troubles entraînés par la Commune et sa répression que ses parents ont cherché refuge à Auteuil. L’accouchement est difficile, mais les soins paternels sauvent le nouveau-né. « Peu avant la naissance de Marcel Proust, pendant la Commune, le docteur Proust avait été blessé par la balle d’un insurgé, tandis qu’il rentrait de l’hôpital de la Charité. Madame Proust, enceinte, se remit difficilement de l’émotion qu’elle avait éprouvée en apprenant le danger auquel venait d’échapper son mari. L’enfant qu’elle mit au monde bientôt après naquit si débile que son père craignit qu’il ne fût point viable. On l’entoura de soins ; il donna les signes d’une intelligence et d’une sensibilité précoces, mais sa santé demeura délicate. » Bien que réunissant les conditions pour faire partie de deux religions, fils d’un père catholique et d’une mère juive, lui-même baptisé à l’église Saint-Louis-d’Antin à Paris, Marcel Proust a revendiqué son droit de ne pas se définir lui-même par rapport à une religion. Dreyfusard convaincu, il fut sensible à l’antisémitisme prégnant de son époque, et subit lui-même les assauts antisémites de certaines plumes célèbres. Sa santé est fragile et le printemps devient pour lui la plus pénible des saisons. Les pollens libérés par les fleurs dans les premiers beaux jours provoquent chez lui de violentes crises d’asthme. À neuf ans, alors qu’il rentre d’une promenade au Bois de Boulogne avec ses parents, il étouffe, sa respiration ne revient pas. Son père le voit mourir. Un ultime sursaut le sauve. Voilà maintenant la menace qui plane sur l’enfant, et sur l’homme plus tard : la mort peut le saisir dès le retour du printemps, à la fin d’une promenade, n’importe quand, si une crise d’asthme est trop forte. Années de jeunesse Il est au début élève d’un petit cours primaire, le cours Pape-Carpantier, où il a pour condisciple Jacques Bizet, le fils du compositeur Georges Bizet et de son épouse Geneviève Halévy. Celle-ci tient d’abord un salon chez son oncle, où se réunissent des artistes, puis, lorsqu’elle se remarie en 1886 avec l’avocat Émile Straus, tient son propre salon, dont Proust sera un habitué. Marcel Proust étudie ensuite à partir de 1882 au lycée Condorcet. Il redouble sa cinquième et est inscrit au tableau d’honneur pour la première fois en décembre 1884. Il est souvent absent à cause de sa santé fragile, mais il connaît déjà Victor Hugo et Musset par cœur, comme dans Jean Santeuil. Il est l’élève en philosophie d’Alphonse Darlu, et il se lie d’une amitié exaltée à l’adolescence avec Jacques Bizet. Il est aussi ami avec Fernand Gregh, Jacques Baignères et Daniel Halévy (le cousin de Jacques Bizet), avec qui il écrit dans des revues littéraires du lycée. Le premier amour d’enfance et d’adolescence de l’écrivain est Marie de Benardaky, fille d’un diplomate polonais, sujet de l’empire russe, avec qui il joue dans les jardins des Champs Élysées, le jeudi après-midi, avec Antoinette et Lucie Félix-Faure Goyau, filles du futur président de la République, Léon Brunschvicg, Paul Bénazet ou Maurice Herbette. Il cessa de voir Marie de Benardaky en 1887, les premiers élans pour aimer ou se faire aimer par quelqu’un d’autre que sa mère avaient donc échoué. C’est la première « jeune fille », de celles qu’il a tenté de retrouver plus tard, qu’il a perdue. Les premières tentatives littéraires de Proust datent des dernières années du lycée. Plus tard, en 1892, Gregh fonde une petite revue, avec ses anciens condisciples de Condorcet, Le Banquet, dont Proust est le contributeur le plus assidu. Commence alors sa réputation de snobisme, car il est introduit dans plusieurs salons parisiens et entame son ascension mondaine. Il est ami un peu plus tard avec Lucien Daudet, fils du romancier Alphonse Daudet, qui a six ans de moins que lui. L’adolescent est fasciné par le futur écrivain. Ils se sont rencontrés au cours de l’année 1895. Leur liaison, au moins sentimentale, est révélée par le journal de Jean Lorrain. Proust devance l’appel sous les drapeaux et accomplit son service militaire en 1889-1890 à Orléans, au 76e régiment d’infanterie, et en garde un souvenir heureux. Il devient ami avec Robert de Billy. C’est à cette époque qu’il fait connaissance à Paris de Gaston Arman de Caillavet, qui devient un ami proche, et de la fiancée de celui-ci, Jeanne Pouquet, dont il est amoureux. Il s’inspire de ces relations pour les personnages de Robert de Saint-Loup et de Gilberte Il est aussi introduit au salon de Madame Arman de Caillavet à qui il reste attaché, jusqu’à la fin et qui lui fait connaître le premier écrivain célèbre de sa vie, Anatole France (modèle de Bergotte). Rendu à la vie civile, il suit à l’École libre des sciences politiques les cours d’Albert Sorel (qui le juge « fort intelligent » lors de son oral de sortie) et d’Anatole Leroy-Beaulieu. Il propose à son père de passer les concours diplomatiques ou celui de l’École des chartes. Plutôt attiré par la seconde solution, il écrit au bibliothécaire du Sénat, Charles Grandjean, et décide dans un premier temps de s’inscrire en licence à la Sorbonne, où il suit les cours d’Henri Bergson, son cousin par alliance, au mariage duquel il est garçon d’honneur et dont l’influence sur son œuvre a été parfois jugée importante, ce dont Proust s’est toujours défendu. Marcel Proust est licencié ès lettres en mars 1895. En 1896, il publie Les Plaisirs et les Jours, un recueil de poèmes en prose, portraits et nouvelles dans un style fin de siècle, illustré par Madeleine Lemaire, dont Proust fréquente le salon avec son ami le compositeur Reynaldo Hahn. Il a fait connaissance chez Mme Lemaire de Reynaldo Hahn, élève de Jules Massenet, qui vient chanter ses Chansons grises au printemps 1894. Proust, qui a vingt-trois ans, et Reynaldo Hahn, qui vient d’avoir vingt ans, passent une partie de l’été 1894 au château de Réveillon chez Mme Lemaire. Le livre passe à peu près inaperçu et la critique l’accueille avec sévérité—notamment l’écrivain Jean Lorrain, réputé pour la férocité de ses jugements. Il en dit tant de mal qu’il se retrouve au petit matin sur un pré, un pistolet à la main. Face à lui, également un pistolet à la main, Marcel Proust, avec pour témoin le peintre Jean Béraud. Tout se termine sans blessures, mais non sans tristesse pour l’auteur débutant. Ce livre vaut à Proust une réputation de mondain dilettante qui ne se dissipe qu’après la publication des premiers tomes d’À la recherche du temps perdu. Rédaction de Jean Santeuil La fortune familiale lui assure une existence facile et lui permet de fréquenter les salons du milieu grand bourgeois et de l’aristocratie du Faubourg Saint-Germain et du Faubourg Saint-Honoré. Il y fait la connaissance du fameux Robert de Montesquiou, grâce auquel il est introduit entre 1894 et le début des années 1900 dans des salons plus aristocratiques, comme celui de la comtesse Greffulhe, cousine du poète et belle-mère de son ami Armand de Gramont, duc de Guiche, de Lady Hélène Standish, née de Pérusse des Cars, de la princesse de Wagram, née Rothschild, de la comtesse d’Haussonville, etc. Il y accumule le matériau nécessaire à la construction de son œuvre : une conscience plongée en elle-même, qui recueille tout ce que le temps vécu y a laissé intact, et se met à reconstruire, à donner vie à ce qui fut ébauches et signes. Lent et patient travail de déchiffrage, comme s’il fallait en tirer le plan nécessaire et unique d’un genre qui n’a pas de précédent, qui n’aura pas de descendance : celui d’une cathédrale du temps. Pourtant, rien du gothique répétitif dans cette recherche, rien de pesant, de roman– rien du roman non plus, pas d’intrigue, d’exposition, de nœud, de dénouement. Le 29 juin 1895, il passe le concours de bibliothécaire à la Mazarine, il y fait quelques apparitions pendant les quatre mois qui suivent et demande finalement son congé. En juillet, il passe des vacances à Kreuznach, ville d’eau allemande, avec sa mère, puis une quinzaine de jours à Saint-Germain-en-Laye, où il écrit une nouvelle, « La Mort de Baldassare Silvande », publiée dans La Revue hebdomadaire, le 29 octobre suivant et dédicacée à Reynaldo Hahn. Il passe une partie de mois d’août avec Reynaldo Hahn chez Mme Lemaire dans sa villa de Dieppe. Ensuite, en septembre, les deux amis partirent pour Belle-Île-en-Mer et Beg Meil. C’est l’occasion de découvrir les paysages décrits par Renan. Il rentre à Paris mi-octobre. C’est à partir de l’été 1895 qu’il entreprend la rédaction d’un roman qui relate la vie d’un jeune homme épris de littérature dans le Paris mondain de la fin du XIXe siècle. On y retrouve l’évocation du séjour à Réveillon qu’il fait à l’automne, encore chez Mme Lemaire, dans son autre propriété. Publié en 1952, ce livre, intitulé, après la mort de l’auteur, Jean Santeuil, du nom du personnage principal, est resté à l’état de fragments mis au net. L’influence de son homosexualité sur son œuvre semble pour sa part importante, puisque Marcel Proust fut l’un des premiers romanciers européens à traiter ouvertement de l’homosexualité (masculine et féminine) dans ses écrits, plus tard. Pour l’instant, il n’en fait aucunement part à ses intimes, même si sa première liaison (avec Reynaldo Hahn) date de cette époque. Léon Daudet décrit Proust arrivant au restaurant Weber vers 1905 : « Vers sept heures et demie arrivait chez Weber un jeune homme pâle, aux yeux de biche, suçant ou tripotant une moitié de sa moustache brune et tombante, entouré de lainages comme un bibelot chinois. Il demandait une grappe de raisin, un verre d’eau et déclarait qu’il venait de se lever, qu’il avait la grippe, qu’il s’allait recoucher, que le bruit lui faisait mal, jetait autour de lui des regards inquiets, puis moqueurs, en fin de compte éclatait d’un rire enchanté et restait. Bientôt sortaient de ses lèvres, proférées sur un ton hésitant et hâtif, des remarques d’une extraordinaire nouveauté et des aperçus d’une finesse diabolique. Ses images imprévues voletaient à la cime des choses et des gens, ainsi qu’une musique supérieure, comme on raconte qu’il arrivait à la taverne du Globe, entre les compagnons du divin Shakespeare. Il tenait de Mercutio et de Puck, suivant plusieurs pensées à la fois, agile à s’excuser d’être aimable, rongé de scrupules ironiques, naturellement complexe, frémissant et soyeux ». L’esthétique de Ruskin Vers 1900, il abandonne la rédaction de ce roman qui nous est parvenu sous forme de fragments manuscrits découverts et édités dans les années 1950 par Bernard de Fallois. Il se tourne alors vers l’esthète anglais John Ruskin, que son ami Robert de Billy, diplomate en poste à Londres de 1896 à 1899, lui fait découvrir. Ruskin ayant interdit qu’on traduise son œuvre de son vivant, Proust le découvre dans le texte, et au travers d’articles et d’ouvrages qui lui sont consacrés, comme celui de Robert de La Sizeranne, Ruskin et la religion de la beauté. À la mort de Ruskin, en 1900, Proust décide de le traduire. À cette fin, il entreprend plusieurs « pèlerinages ruskiniens », dans le nord de la France, à Amiens, et surtout à Venise, où il séjourne avec sa mère, en mai 1900, à l’hôtel Danieli, où séjournèrent autrefois Musset et George Sand. Il retrouve Reynaldo Hahn et sa cousine Marie Nordlinger qui demeurent non loin, et ils visitent Padoue, où Proust découvre les fresques de Giotto, Les Vertus et les Vices qu’il introduit dans La Recherche. Pendant ce temps, ses premiers articles sur Ruskin paraissent dans La Gazette des Beaux Arts. Cet épisode est repris dans Albertine disparue. Les parents de Marcel jouent d’ailleurs un rôle déterminant dans le travail de traduction. Le père l’accepte comme un moyen de mettre à un travail sérieux un fils qui se révèle depuis toujours rebelle à toute fonction sociale et qui vient de donner sa démission d’employé non rémunéré de la bibliothèque Mazarine. La mère joue un rôle beaucoup plus direct. Marcel Proust maîtrisant mal l’anglais elle se livre à une première traduction mot à mot du texte anglais ; à partir de ce déchiffrage, Proust peut alors « écrire en excellent français, du Ruskin », comme le nota un critique à la parution de sa première traduction, La Bible d’Amiens (1904). À l’automne 1900, la famille Proust emménage au 45, rue de Courcelles. C’est à cette époque que Proust fait la connaissance du prince Antoine Bibesco chez sa mère, la princesse Hélène, qui tient un salon où elle invite surtout des musiciens (dont Fauré qui est si important pour la Sonate de Vinteuil, même si c’est finalement la Sonate pour violon et piano no 2 de Brahms qui aura pu servir de modèle à la petite phrase) et des peintres. Les deux jeunes gens se retrouvent après le service militaire dans la Roumanie du prince, en automne 1901. Antoine Bibesco devient un confident intime de Proust, jusqu’à la fin de sa vie, tandis que l’écrivain voyage avec son frère Emmanuel Bibesco, qui aime aussi Ruskin et les cathédrales gothiques. Proust continue encore ses pèlerinages ruskiniens en visitant notamment la Belgique et la Hollande en 1902 avec Bertrand de Fénelon (autre modèle de Saint-Loup) qu’il a connu par l’intermédiaire d’Antoine Bibesco et pour qui il éprouve un attachement qu’il ne peut avouer. Le départ du fils cadet, Robert, qui se marie en 1903, transforme la vie quotidienne de la famille. L’écriture de La Recherche La première phrase de l’œuvre est posée en 1907. Pendant quinze années, Proust vit en reclus dans sa chambre tapissée de liège, au deuxième étage du 102, boulevard Haussmann, où il a emménagé le 27 décembre 1906 après la mort de ses parents, et qu’il quittera en 1919. Portes fermées, Proust écrit, ne cesse de modifier et de retrancher, d’ajouter en collant sur les pages initiales les « paperolles » que l’imprimeur redoute. Plus de deux cents personnages vivent sous sa plume, couvrant quatre générations. Après la mort de ses parents, sa santé déjà fragile se détériore davantage en raison de son asthme. Il s’épuise au travail, dort le jour et ne sort—rarement—que la nuit tombée et dînant souvent au Ritz, seul ou avec des amis. Son œuvre principale, À la recherche du temps perdu, est publiée entre 1913 et 1927. Le premier tome, Du côté de chez Swann (1913), est refusé chez Gallimard sur les conseils d’André Gide, malgré les efforts du prince Antoine Bibesco et de l’écrivain Louis de Robert. Gide exprime ses regrets par la suite. Finalement, le livre est édité à compte d’auteur chez Grasset. L’année suivante, le 30 mai, Proust perd son secrétaire et ami, Alfred Agostinelli, dans un accident d’avion. Ce deuil, surmonté par l’écriture, traverse certaines des pages de La Recherche. Les éditions Gallimard acceptent le deuxième volume, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, pour lequel Proust reçoit en 1919 le prix Goncourt. C’est l’époque où il songe à entrer à l’Académie française, où il a des amis ou soutiens tels que Robert de Flers, René Boylesve, Maurice Barrès, Henri de Régnier... Il ne lui reste plus que trois années à vivre. Il travaille sans relâche à l’écriture des cinq livres suivants de La Recherche et meurt, épuisé, le 18 novembre 1922, emporté par une bronchite mal soignée. Il demeurait au 44, rue de l’Amiral-Hamelin à Paris. Une photographie, prise par Man Ray à la demande de Jean Cocteau, montre Marcel Proust sur son lit de mort, le 20 novembre. Les funérailles ont lieu le lendemain, 21 novembre, en l’église Saint-Pierre-de-Chaillot, avec les honneurs militaires dus à un chevalier de la Légion d’honneur. L’assistance est nombreuse. Barrès dit à Mauriac sur le parvis de l’église : « Enfin, c’était notre jeune homme ! » Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris, division 85. Les œuvres Les Plaisirs et les Jours Les Plaisirs et les Jours est un recueil de poèmes en prose et de nouvelles publié par Marcel Proust en 1896 chez Calmann-Lévy. Ce recueil s’inspire fortement du décadentisme et notamment du travail du dandy Robert de Montesquiou. Il s’agit du premier ouvrage de son auteur, qui cherchera à en éviter la réimpression pendant la rédaction de La Recherche. Jean Santeuil En 1895, Proust entreprend l’écriture d’un roman mettant en scène un jeune homme qui évolue dans le Paris de la fin du XIXe siècle. Considéré comme une ébauche de La Recherche, Jean Santeuil ne constitue pas un ensemble achevé. Proust y évoque notamment l’affaire Dreyfus, dont il fut l’un des témoins directs. Il est l’un des premiers à faire circuler une pétition favorable au capitaine français accusé de trahison et à la faire signer par Anatole France. Les traductions de Ruskin La Bible d’Amiens (Wikisource) Sésame et les lys (Wikisource)Proust traduit La Bible d’Amiens (1904), de John Ruskin, et ce travail, ainsi que sa deuxième traduction, Sésame et les Lys (1906), est salué par la critique, dont Henri Bergson. Cependant, le choix des œuvres traduites ne se révèle pas heureux et l’ensemble est un échec éditorial. C’est pourtant pour le futur écrivain un moment charnière où s’affirme sa personnalité. En effet, il accompagne ses traductions de notes abondantes et de préfaces longues et riches qui occupent une place presque aussi importante que le texte traduit. Surtout, en traduisant Ruskin, Proust prend peu à peu ses distances avec celui-ci, au point de critiquer ses positions esthétiques. Cela est particulièrement perceptible dans le dernier chapitre de sa préface à La Bible d’Amiens qui tranche avec l’admiration qu’il exprime dans les trois premiers. Il reproche notamment à Ruskin son idolâtrie esthétique, critique qu’il adressa également à Robert de Montesquiou et qu’il fit partager par Swann et dans la Recherche. Pour Proust, c’est dévoyer l’art que d’aimer une œuvre parce que tel écrivain en parle ; il faut l’aimer pour elle-même. Contre Sainte-Beuve Le Contre Sainte-Beuve n’existe pas réellement : il s’agit d’un ensemble de pages, publiées à titre posthume en 1954 sous la forme d’un recueil associant des courts passages narratifs et de brefs essais (ou esquisses d’essais) consacrés aux écrivains que Proust admirait tout en les critiquant : Balzac, Flaubert, etc. Il y attaque Charles-Augustin Sainte-Beuve et sa méthode critique selon laquelle l’œuvre d’un écrivain serait avant tout le reflet de sa vie et ne pourrait s’expliquer que par elle. En s’y opposant, Proust fonde sa propre poétique ; on peut considérer À la recherche du temps perdu comme une réalisation des idées exposées dans ces pages, dont certaines sont reprises par le narrateur proustien dans Le Temps Retrouvé, ou attribuées à des personnages ; d’autre part, nombre de passages narratifs ont été développés dans le roman. Pastiches et Mélanges Pastiches et Mélanges est une œuvre que Proust publie en 1919 à la NRF. Il s’agit d’un recueil de préfaces et d’articles de presse parus principalement dans Le Figaro à partir de 1908, rassemblés en un volume à la demande de Gaston Gallimard. Un extrait de cette oeuvre “ Journées de Lecture ”, préface à la traduction de Sésame et les lys de Ruskin, a été publié notamment chez 10-18, 1993 (ISBN 2-2640 1811-9), Gallimard, 2017 (ISBN 978-2-0727-0534-2) et Publie.net. À la recherche du temps perdu Des critiques[Qui ?] ont écrit que le roman moderne commençait avec Marcel Proust. En rompant avec la notion d’intrigue, l’écrivain devient celui qui cherche à rendre la vérité de l’âme. La composition de La Recherche en témoigne : les thèmes tournent selon un plan musical et un jeu de correspondances qui s’apparentent à la poésie. Proust voulait saisir la vie en mouvement, sans autre ordre que celui des fluctuations de la mémoire affective. Il laisse des portraits uniques, des lieux recréés, une réflexion sur l’amour et la jalousie, une image de la vie, du vide de l’existence, et de l’art. Son style écrit évoque son style parlé, caractérisé par une phrase parfois longue, « étourdissante dans ses parenthèses qui la soutenaient en l’air comme des ballons, vertigineuse par sa longueur, (...) vous engaînait dans un réseau d’incidentes si emmêlées qu’on se serait laissé engourdir par sa musique, si l’on n’avait été sollicité soudain par quelque pensée d’une profondeur inouïe », mais selon « un rythme d’une infinie souplesse. Il le varie au moyen de phrases courtes, car l’idée populaire que la prose de Proust n’est composée que de phrases longues est fausse (comme si d’ailleurs les phrases longues étaient un vice) ». « Par l’art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n’est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu’il peut y avoir dans la lune. Grâce à l’art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu’il y ait d’artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l’infini et qui, bien des siècles après qu’est éteint le foyer dont il émanait, qu’il s’appelât Rembrandt ou Vermeer, nous envoient encore leur rayon spécial. « Ce travail de l’artiste, de chercher à apercevoir sous de la matière, sous de l’expérience, sous des mots, quelque chose de différent, c’est exactement le travail inverse de celui que, chaque minute, quand nous vivons détournés de nous-mêmes, l’amour-propre, la passion, l’intelligence, et l’habitude aussi accomplissent en nous, quand elles amassent au-dessus de nos impressions vraies, pour nous les cacher entièrement, les nomenclatures, les buts pratiques que nous appelons faussement la vie ». (Le Temps retrouvé) L’œuvre de Marcel Proust est aussi une réflexion majeure sur le temps. La « Recherche du Temps Perdu » permet de s’interroger sur l’existence même du temps, sur sa relativité et sur l’incapacité à le saisir au présent. Une vie s’écoule sans que l’individu en ait conscience et seul un événement fortuit constitué par une sensation—goûter une madeleine, buter sur un pavé—fait surgir à la conscience le passé dans son ensemble et comprendre que seul le temps écoulé, perdu, a une valeur (notion de « réminiscence proustienne »). Le temps n’existe ni au présent, ni au futur, mais au seul passé, dont la prise de conscience est proche de la mort. La descente de l’escalier de Guermantes au cours de laquelle le Narrateur ne reconnaît pas immédiatement les êtres qui ont été les compagnons de sa vie symbolise l’impossibilité qu’il y a à voir le temps passer en soi comme sur les autres. On garde toute sa vie l’image des êtres tels qu’ils nous sont apparus le premier jour et la prise de conscience de la dégradation opérée par le temps sur leur visage nous les rend méconnaissables jusqu’à ce que les ayant reconnus l’individu prenne conscience de sa mort prochaine. Seule la conscience du temps passé donne son unité au quotidien fragmenté. L’analyse du snobisme et de la société aristocratique et bourgeoise de son temps fait de l’œuvre de Proust une interrogation majeure des mobiles sociaux de l’individu et de son rapport aux autres, instruments de l’ascension sociale. Comme Honoré de Balzac, Marcel Proust a su créer un monde imaginaire, peuplé de personnages devenus aujourd’hui des types sociaux ou moraux. Comme le Père Goriot, Eugénie Grandet, la Duchesse de Langeais ou Vautrin chez Balzac, Madame Verdurin, la duchesse de Guermantes, Charlus ou Charles Swann sont, chez Proust, des personnages en lesquels s’incarne une caractéristique particulière : ambition, désintéressement, suprématie mondaine, veulerie,,. L’amour et la jalousie sont analysés sous un jour nouveau. L’amour n’existe chez Swann, ou chez le Narrateur, qu’au travers de la jalousie. La jalousie, ou le simple fait de ne pas être l’élu, génèrerait l’amour, qui une fois existant, se nourrirait non de la plénitude de sa réalisation, mais de l’absence. Swann n’épouse Odette de Crécy que lorsqu’il ne l’aime plus. Le Narrateur n’a jamais autant aimé Albertine que lorsqu’elle a disparu (voir Albertine disparue). On n’aime que ce en quoi on poursuit quelque chose d’inaccessible, on n’aime que ce qu’on ne possède pas, écrit par exemple Proust dans La Prisonnière. Cette théorie développée dans l’œuvre reflète exactement la pensée de Proust, comme l’illustre la célèbre rencontre entre l’écrivain et le jeune Emmanuel Berl, rencontre que ce dernier décrira dans son roman Sylvia (1952). Lorsque Berl lui fait part de l’amour partagé qu’il éprouve pour une jeune femme, Proust dit sa crainte que Sylvia ne s’interpose entre Berl et son amour pour elle, puis devant l’incompréhension de Berl, qui maintient qu’il peut exister un amour heureux, se fâche et renvoie le jeune homme chez lui. La Recherche réserve une place importante à l’analyse de l’homosexualité, en particulier dans Sodome et Gomorrhe où apparaît sous son vrai jour le personnage de Charlus. Enfin, l’œuvre se distingue par son humour et son sens de la métaphore. Humour, par exemple, lorsque le Narrateur reproduit le style lyrique du valet Joseph Périgot ou les fautes de langage du directeur de l’hôtel de Balbec, qui dit un mot pour un autre (« le ciel est parcheminé d’étoiles », au lieu de « parsemé »). Sens de la métaphore, lorsque le Narrateur compare le rabâchage de sa gouvernante, Françoise, une femme d’extraction paysanne qui a tendance à revenir régulièrement sur les mêmes sujets, au retour systématique du thème d’une fugue de Bach. Anecdotes Surnoms et pseudonymes La mère de Proust lui donnait, enfant, des surnoms affectueux, tels « mon petit jaunet » (un jaunet est un louis d’or ou un franc Napoléon en or), « mon petit serin », « mon petit benêt » ou « mon petit nigaud ». Dans ses lettres, son fils était « loup » ou « mon pauvre loup ». Ses amis et relations lui attribuaient d’autres sobriquets, plus ou moins amicaux, tels que « Poney », « Lecram » (anacyclique de Marcel), l’« Abeille des fleurs héraldiques », le « Flagorneur » ou le « Saturnien », et ils utilisaient le verbe « proustifier » pour qualifier sa manière d’écrire. Dans les salons, il était « Popelin Cadet », et ses dîners mémorables dans le grand hôtel parisien lui ont valu l’appellation de « Proust du Ritz ». Le romancier Paul Bourget affubla Proust d’un sobriquet faisant référence à son goût pour les porcelaines de Saxe. Il écrivit à la demi-mondaine Laure Hayman, amie des deux écrivains : « (...) votre saxe psychologique, ce petit Marcel (...) tout simplement exquis ». Laure Hayman avait donné à Marcel Proust un exemplaire de la nouvelle de Paul Bourget Gladys Harvey relié dans la soie d’un de ses jupons. Laure était le modèle supposé du personnage créé par Bourget, et avait écrit sur l’exemplaire offert à Proust une mise en garde : « Ne rencontrez jamais une Gladys Harvey ». Dans ses écrits, Proust a souvent employé des pseudonymes. Ses publications dans la presse sont signées Bernard d’Algouvres, Dominique, Horatio, Marc-Antoine, Écho, Laurence ou simplement D. Illiers-Combray Le village d’Illiers, en Eure-et-Loir, inspira à Proust le lieu fictif de Combray. À l’occasion du centenaire de sa naissance, en 1971, ce village d’Illiers où, enfant, le « petit Marcel » venait passer ses vacances chez sa tante Élisabeth Amiot, lui rendit hommage en changeant de nom pour devenir Illiers-Combray. C’est l’une des rares communes françaises à avoir adopté un nom emprunté à la littérature. La « maison de Tante Léonie », où Proust passa ses vacances d’enfance entre 1877 et 1880, est devenue le Musée Marcel Proust. Un timbre français de 0.30 + 0.10 de 1966 représente Marcel Proust avec le pont Saint-Hilaire à Illiers. Le questionnaire L’écrivain est également connu pour le Questionnaire de Proust (1886), en réalité un simple questionnaire de personnalité auquel il répondit par hasard dans son adolescence, et qui donna à Bernard Pivot l’idée d’élaborer le sien. Quelques réponses sont restées historiques, par exemple, à l’interrogation « Comment aimeriez-vous mourir ? », la réplique : « J’aimerais mieux pas. » Quelques années après son apparition chez Bernard Pivot, le questionnaire traversa l’Atlantique pour se retrouver dans l’émission télévisée Actors’ Studio, où James Lipton interviewe les stars du grand écran. Postérité Avec le temps, Proust s’impose comme l’un des auteurs majeurs du XXe siècle et est considéré dans le monde comme l’un des écrivains, voire l’écrivain le plus représentatif de la littérature française, au même titre que le sont Shakespeare, Cervantes, Dante et Goethe dans leurs pays respectifs, et est identifié à l’essence de ce qu’est la « littérature ». Il s’est écrit davantage de livres sur lui que sur tout autre écrivain français. Publications Ouvrages antérieurs à La Recherche Publiés par ProustLes Plaisirs et les Jours, Calmann-Lévy, 1896 La Bible d’Amiens, préface, traduction et notes de l’ouvrage de John Ruskin The Bible of Amiens, Mercure de France, 1904 Sésame et les lys, traduction de l’ouvrage de John Ruskin Sesame and Lilies, Mercure de France, 1906Ces deux ouvrages de Ruskin ont été réunis dans une édition critique établie par Jérôme Bastianelli, collection Bouquins, Robert Laffont, 2015 Pastiches et Mélanges, NRF, 1919Éditions posthumes Chroniques, 1927 Jean Santeuil, 1952 Contre Sainte-Beuve, 1954 Le chagrin de la marquise, 1961 Chardin et Rembrandt, Le Bruit du temps, 2009 Le Mensuel retrouvé, précédé de « Marcel avant Proust » de Jérôme Prieur (sous-titré Inédits), éditions des Busclats, novembre 2012 Mort de ma grand-mère, suivie d’une conclusion de Bernard Frank (écrivain). Grenoble, Éditions Cent Pages, 2013 (ISBN 978-2-9163-9041-3) À la recherche du temps perdu Éditions originalesDu côté de chez Swann, Grasset, 1913 Partie 1 : Combray Partie 2 : Un amour de Swann Partie 3 : Noms de pays : le nom À l’ombre des jeunes filles en fleurs, NRF, 1918, prix Goncourt Partie 1 : Autour de Mme Swann Partie 2 : Noms de pays : le pays Le Côté de Guermantes I et II, NRF, 1921-1922 Sodome et Gomorrhe I et II, NRF, 1922-1923 La Prisonnière, NRF, 1923 Albertine disparue (La Fugitive), 1925 Le Temps retrouvé, NRF, 1927Éditions diversesA la recherche du temps perdu : L’essentiel lu par Daniel Mesguich aux éditions Frémeaux & Associés Du côté de chez Swann Vol.1– Coffret 4 CD A l’ombre des jeunes filles en fleurs Vol. 2– Coffret 4 CD Le Côté de Guermantes Vol. 3– Coffret 4 CD Sodome et Gomorrhe Vol. 4– Coffret 4 CD Gallimard : Les quatre versions chez Gallimard utilisent toutes le même texte : Pléiade : édition en 4 volumes, avec notes et variantes Folio : édition en 7 volumes, poche Collection blanche : édition en 7 volumes, grand format Quarto : édition en 1 volume, grand format Garnier-Flammarion : édition en 10 volumes, poche Livre de Poche : édition en 7 volumes, poche Bouquins, Robert Laffont : édition en 3 volumes, grand format Omnibus, Presses de la Cité : édition en 2 volumes, grand format Intégrale, lue par André Dussollier, Guillaume Gallienne, Michael Lonsdale, Denis Podalydès, Robin Renucci et Lambert Wilson aux éditions Thélème Texte intégral de l’édition Gallimard de 1946-1947 en ligne sur Gutenberg Le manuscrit retrouvé d’À la recherche du temps perdu, Éditions des Saints-Pères, 2016 Correspondance Plusieurs volumes posthumes, publiés à partir de 1926. Robert de Billy, Marcel Proust, Lettres et conversations, Paris, Éditions des Portiques, 1930 Une première édition en 6 tomes (classée par correspondants), publiée par Robert Proust et Paul Brach : Correspondance générale (1930-1936). Une grande édition de référence en 21 tomes, où les lettres des volumes précédents sont reprises, augmentées, dotées d’une annotation universitaire et classées chronologiquement par Philip Kolb : Correspondance (Plon, 1971-1993). Une édition anthologique de l’édition de Philip Kolb, corrigée et présentée par Françoise Leriche, avec de nouvelles lettres inédites : Marcel Proust, Lettres (Plon, 2004). Bibliographie Ouvrages généraux Pierre Abraham, Proust, Rieder, 1930 Pierre Assouline, Autodictionnaire Proust, Omnibus, 2011 Jérôme Bastianelli, Dictionnaire Proust-Ruskin, Classiques Garnier, 2017, (ISBN 978-2-406-06716-0) Samuel Beckett, Proust, essai composé en anglais en 1930, traduit en français par É. 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Universités/Domaine littéraire, 2010 Davide Vago, Proust en couleur, coll. « Recherches proustiennes », Honoré Champion, 2012 (ISBN 9782745323927) Stéphane Zagdanski, Le Sexe de Proust, Gallimard, 1994 (ISBN 2070738779) Adaptations Filmographie Céleste, de Percy Adlon, film allemand avec pour personnage principal Céleste Albaret (1981). Le Temps retrouvé, de Raoul Ruiz (1998). Un amour de Swann, de Volker Schlöndorff (1984). La Captive, de Chantal Akerman (2000). À la recherche du temps perdu, téléfilm en deux parties de Nina Companeez (diffusé sur France 2 en février 2011). Divers Suso Cecchi D’Amico et Luchino Visconti : À la recherche du temps perdu, scénario d’après Marcel Proust, Persona, 1984. Harold Pinter : Le Scénario Proust : À la recherche du temps perdu, avec la collaboration de Joseph Losey et Barbara Bray, traduction de l’anglais par Jean Pavans, scénario d’après Marcel Proust, Gallimard, Paris, 2003. Stéphane Heuet : À la recherche du temps perdu, bande dessinée d’après Marcel Proust, 5 vol. parus, Delcourt, Tournai, Belgique, 1998-2008. Alberto Lombardo, L’Air de rien, adaptation théâtrale de À la recherche du temps perdu sur la relation Albertine-Marcel, 1988. À la recherche du temps perdu, version manga, traduit du japonais par Julien Lefebvre-Paquet, Soleil Manga, 2011 (ISBN 2-302-01879-6) Voir aussi Prix Marcel-Proust Prix de la Madeleine d’or L’hôtel littéraire Le Swann a été inauguré le 14 novembre 2013 pour le centenaire de la publication de Du côté de chez Swann, le premier tome d’À la recherche du temps perdu. Il est situé 11-15 rue de Constantinople à Paris, dans le 8e arrondissement. L’ensemble de la décoration rend hommage à Marcel Proust et à son œuvre et un espace d’exposition présente des livres rares et des manuscrits. Les références Wikipedia – https ://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Proust

François Villon

François Villon (1431-après 1463) Poète français du Moyen Âge, auteur de la célèbre Ballade des pendus, qui est considéré comme l’un des pères de la poésie moderne. Poète «!malfaiteur!» Issu d’une famille pauvre, François de Montcorbier, ou François des Loges, orphelin de père très jeune, fut élevé par le chanoine de Saint-Benoît-le-Bestourné, maître Guillaume de Villon, son «!plus que père!», dont il prit le nom pour lui rendre hommage. Après avoir été reçu bachelier en 1449, il devint licencié puis maître ès arts à Paris en 1452. À part ces quelques faits sur sa jeunesse, la vie de François Villon est remplie de zones d’ombre, et les seuls indices biographiques certains dont nous disposions sur sa vie adulte sont d’origine judiciaire, ce qui renforce l’image légendaire de poète «!malfaiteur!» qui est la sienne depuis la fin du Moyen Âge. Notons que cette image est aussi une tradition littéraire, dont Rutebeuf est l’un des autres exemples. La première affaire judiciaire grave dont nous ayons trace eut lieu le 5 juin 1455 : au cours d’une rixe, Villon tua Philippe Sermoise, un prêtre qui l’aurait provoqué!; blessé lui-même, il se fit panser sous le nom de Michel Mouton et dut quitter Paris, où il ne revint qu’en 1456, après avoir obtenu des lettres de rémission sous son vrai nom. On sait aussi que, durant la nuit de Noël 1456, il commit un vol avec effraction au collège de Navarre, ce qui l’obligea à quitter de nouveau Paris avec le fruit de son larcin. Il prétendit avoir écrit, au moment du vol, un poème célèbre, le Lais, également connu sous le nom de Petit Testament, pour s’en excuser et expliquer sa fuite par une raison sentimentale. Dans cette œuvre, en effet, Villon annonce son départ pour Angers afin, dit-il, de se consoler d’une déception amoureuse - mais ce n’est là qu’un prétexte à une satire de l’amour courtois. Prenant congé de ses amis et de ses connaissances, le poète fait dans ce poème une série de legs parodiques!; tout au long de cette «!donation!», il joue sur les mots «!lais!» et «!legs!», et use abondamment de double sens. À la cour de Charles d’Orléans Durant les années suivantes, Villon mena une vie d’errance, dont on sait peu de chose!; il séjourna, semble-t-il, à Angers chez un parent, puis à la cour de Jean II de Bourbon, établie à Moulins, puis à la cour de Charles d’Orléans, à Blois, l’une des plus raffinées du temps. Le séjour de Villon auprès du duc, qui marque un moment de paix dans cette existence incertaine, est attesté par la présence de trois de ses pièces dans le manuscrit autographe de Charles d’Orléans!; parmi ces pièces se trouvent notamment la Ballade des contradictions qui débute par le vers «!Je meurs de soif auprès d’une fontaine!», et qui traite de façon originale d’un thème rhétorique usé qui avait été donné par le duc d’Orléans comme sujet d’un concours de poésie. À cette même époque, Villon entretint des rapports avec la bande des Coquillards, une société criminelle plus ou moins secrète : nous ignorons s’il en faisait vraiment partie, mais il est certain qu’il connaissait le jargon de la Coquille, puisque nous possédons entre six et onze Ballades en jargon (le chiffre varie en raison des problèmes d’attribution), dont la compréhension reste difficile et la signification ambiguë. Voir Ballades (littérature). Le Testament Au cours de l’été 1461, Villon fut incarcéré à Meung-sur-Loire pour des raisons inconnues, à l’initiative de l’Évêque d’Orléans!; cette captivité le marqua profondément. Libéré le 2 octobre grâce à l’arrivée de Louis XI dans la ville, il rentra à Paris, où il composa le Testament (v. 1462). C’est vers 1462 que François Villon composa son œuvre principale, le Testament. La première partie de ce texte est une méditation consacrée essentiellement à la perte de la jeunesse, aux méfaits de l’amour mais surtout à la mort (cette partie contient la célèbre ballade désignée par Clément Marot en 1532 sous le titre de Ballade des dames du temps jadis). La seconde partie reprend, en l’approfondissant, la fiction testamentaire déjà abordée dans le Lais : Villon va jusqu’à choisir les exécuteurs, son sépulcre et le service religieux. La Ballade des pendus Impliqué dans une rixe au cours de laquelle François Ferrebouc, notaire pontifical, fut blessé, Villon fut arrêté, torturé et condamné à la pendaison, et fit appel de la sentence. C’est sans doute pendant ces jours pénibles qu’il écrivit la Ballade des pendus, intitulée aussi l’Épitaphe Villon, où se manifeste notamment son obsession des corps pourrissants. Le 5 janvier 1463, le parlement de Paris commua la peine en dix ans de bannissement. Ce sont là les dernières traces des faits et gestes de François Villon que nous possédions. Importance et postérité de l’œuvre S’il n’innova guère dans son usage des formes poétiques, Villon porta la ballade à sa perfection. Son œuvre est dominée par l’ambiguïté et par l’importance considérable accordée à la personne du poète, ce qui est rare au Moyen Âge, où le sujet poétique n’est souvent qu’une forme vide et où la poésie est considérée davantage comme un jeu rhétorique que comme le lieu de l’expression d’une individualité. Si Villon ridiculise souvent la tradition de l’amour courtois, il s’y inscrit pourtant parfois avec certains de ses poèmes, comme l’atteste sa Ballade à amie. La poésie de Villon est surtout marquée par une hantise profonde de la mort. Ce thème obsédant, que ne dissimule pas un usage fréquent de l’ironie, traverse toute son œuvre, où domine l’évocation des souffrances physiques et morales dans un monde désenchanté et sombre. En outre, lorsque Villon décrit la vie quotidienne, c’est souvent sur un ton réaliste ou pathétique. La postérité de Villon est immense et ne se dément pas depuis le XVIe siècle, où Clément Marot donna la première édition commentée de ses œuvres (1532)!; sa gloire doit aussi beaucoup à la fascination qu’il exerça sur les poètes du XIXe siècle, notamment les romantiques comme Théophile Gautier, qui inaugura avec une étude sur Villon sa série des «!grotesques!», ces textes critiques qu’il consacrait essentiellement aux «!petits!» auteurs du XVIe et du XVIIe siècle. Les références Encyclopédie Encarta (c) Microsoft

Jean Auvray

Jean Auvray, né vers 1580, probablement en Normandie et mort avant 1624, est un poète français. Jean Auvray a été chirurgien à Rouen, et ne saurait être confondu avec son homonyme dramaturge contemporain, avocat à Paris. Il appartient à la tradition de la satire normande dans la lignée de Vauquelin, Du Lorens, Angot de l’Éperonnière et Courval-Sonnet. Il est l’auteur d’écrits religieux et de satires. Alternant entre piété, cynisme et obscénité, sa poésie est cependant, selon certains critiques, la meilleure dans sa veine satirique. Il a aussi écrit une tragicomédie : l’Innocence descouverte (peut-être en 1609, dont on peut consulter le texte dans les seconde et troisième édition du Banquet des Muses). Tombeau du rud' en souppe Cy gist dans ce tombeau foireux Rud’ En-Souppe le valeureux, Qui voyant la guerre entreprise Au pays, et qu’on le cherchoit, Se cacha dessous la chemise De sa grand’ Jeanne qui pettoit : Luy qui trembloit tant escoutoit Tant redoubler de petarades, Saisi de peur creust qu’il estoit Au milieu des harquebusades : Qu’en advint-il ? Ses sens malades, Et le trou de son cul puant Perdant sa vertu retentrice, En lieu de combattre en la lice Il mourut de peur en chiant. Le Banquet des muses Œuvres * Le banquet des muses ou Les divers satires du sieur Auvray contenant plusieurs poëmes non encore veuës ny imprimez & L’innocence descouverte, tragi-comédie Rouen : D. Ferrand, 1623. * « La pourmenade de l’âme dévote accompagnant son Sauveur depuis les ruës de Jérusalem jusques au tombeau » [archive], Rouen : David Ferrand, 1633 (3e édition; N.B. : la première édition date de 1622) * « Les œuvres sainctes du sr Auvray : desquelles la plus grande partie n’ont encor esté veuës ny imprimées » [archive], Rouen : David Ferrand, 1634 (3e édition; N.B. : la première édition date de 1626) * L’Innocence découverte, Rouen, Petit, 1609. * Le Triomphe de la Croix, Rouen, D. Ferrand, 1622. Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/

Blaise Cendrars

Frédéric Louis Sauser, dit Blaise Cendrars [sɑ̃.dʁaːʁ], est un écrivain suisse et français, né le 1er septembre 1887 à La Chaux-de-Fonds (Suisse) et mort le 21 janvier 1961 à Paris. À ses débuts, il utilise brièvement les pseudonymes Freddy Sausey, Jack Lee et Diogène. Dès l’âge de 16 ans, il quitte la Suisse pour un long séjour en Russie puis, en 1911, il se rend à New York où il écrit son premier poème Les Pâques (qui deviendra Les Pâques à New York en 1919). Il le publie à Paris en 1912 sous le pseudonyme de Blaise Cendrars, qui fait allusion aux braises et aux cendres permettant la renaissance cyclique du phénix. En 1913, il fait paraître son poème le plus célèbre, La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France. Dès le début de la guerre de 1914-1918, il s’engage comme volontaire étranger dans l’armée française avant d’être versé dans la Légion étrangère. Parmi ses compagnons d’armes de la Légion, figure notamment Eugene Jacques Bullard, premier pilote noir des forces alliées à partir de 1917. Gravement blessé le 28 septembre 1915, Cendrars est amputé du bras droit et en conséquence réformé. Il écrit sur cette expérience, de la main gauche, son premier récit en prose : il s’agit d’une première version de La Main coupée. Le 16 février 1916, à la suite de son engagement dans la guerre, il est naturalisé français. Écrivant désormais de la main gauche, il travaille dans l’édition et délaisse un temps la littérature pour le cinéma, mais sans succès. Lassé des milieux littéraires parisiens, il voyage au Brésil à partir de 1924. En 1925, il s’oriente vers le roman avec L’Or, où il retrace le dramatique destin de Johann August Sutter, millionnaire d’origine suisse ruiné par la découverte de l’or sur ses terres en Californie. Ce succès mondial va faire de lui, durant les années 1920, un romancier de l’aventure, que confirme Moravagine en 1926. Dans les années 1930, il devient grand reporter. Correspondant de guerre dans l’armée anglaise en 1939, il quitte Paris après la débâcle et s’installe à Aix-en-Provence. Après trois années de silence, il commence en 1943 à écrire ses Mémoires : L’Homme foudroyé (1945), La Main coupée (1946), Bourlinguer (1948) et Le Lotissement du ciel (1949). De retour à Paris en 1950, il collabore fréquemment à la Radiodiffusion française. Victime d’une congestion cérébrale le 21 juillet 1956, il meurt des suites d’une seconde attaque le 21 janvier 1961. L’œuvre de Blaise Cendrars, poésie, romans, reportages et mémoires, est placée sous le signe du voyage, de l’aventure, de la découverte et de l’exaltation du monde moderne où l’imaginaire se mêle au réel de façon inextricable. Le fonds d’archives de Blaise Cendrars a été créé en 1975 par Miriam Gilou-Cendrars (1920-2018), sa fille, et se trouve aux Archives littéraires suisses à Berne. Biographie Les années d’apprentissage Frédéric-Louis Sauser naît le 1er septembre 1887 à La Chaux-de-Fonds (canton de Neuchâtel), dans une famille bourgeoise d’origine bernoise mais francophone. Les voyages de son père, un homme d’affaires un peu niais et instable, font mener à la famille une vie itinérante, notamment à Naples. Envoyé en pension en Allemagne, Freddy fugue. Ses parents l’inscrivent à l’École de commerce de Neuchâtel, pour des études qui ne lui plaisent pas. En 1904, au vu de ses mauvais résultats scolaires, il est envoyé en apprentissage à Moscou et surtout à Saint-Pétersbourg, alors en pleine effervescence révolutionnaire. Jusqu’en 1907, il y travaille chez un horloger suisse. À la Bibliothèque impériale, dont il devient l’habitué, un bibliothécaire, R. R., l’encourage à écrire. Freddy commence à noter ses lectures, ses pensées, il aurait alors écrit La Légende de Novgorode, de l’or gris et du silence. Pour lui faire une surprise, R. R. l’aurait traduit en russe et fait imprimer à 14 exemplaires en blanc sur papier noir. Du vivant de Cendrars, personne n’a jamais vu ce livre qu’il a pourtant fait figurer en tête de toutes ses bibliographies à partir de Séquences (1913). Beaucoup doutaient de son existence, lorsqu’un poète bulgare en découvre un exemplaire, en 1995, chez un bouquiniste de Sofia. Depuis lors, l’authenticité de cette plaquette fait l’objet de controverses, ce qui enrichit la mythologie du poète de nouveaux épisodes. En 1907, Frédéric-Louis Sauser revient en Suisse. Étudiant la médecine à l’université de Berne, il a rencontré Adolf Wölfli, interné à l’asile de la Waldau. Ce schizophrène violent, dessinateur de génie, pourrait être un des modèles de Moravagine, le « grand fauve humain » qui va obséder Cendrars comme un double pendant de longues années. Quant aux études universitaires, elles apportent peu de réponses aux questions qui le hantent sur l’homme, son psychisme, son comportement. Sous l’influence du Latin mystique de Remy de Gourmont, il écrit ses premiers poèmes : Séquences. Après un court séjour à Paris, il retourne en 1911, pour quelques mois, à Saint-Pétersbourg. Il y écrit son premier roman, Moganni Nameh qui ne paraîtra, en feuilleton, qu’en 1922 dans la revue Les Feuilles libres. Il se plonge dans Schopenhauer ; une formule de ce philosophe illumine son rapport à la réalité : « le monde est ma représentation ». Désormais, la vie et la poésie seront pour lui des vases communicants. Entrée de la modernité Fin 1911, Freddy s’embarque pour New York pour rejoindre Fela Poznańska, une étudiante juive polonaise rencontrée à Berne. Il l’épousera par la suite et elle sera la mère de ses enfants Odilon et Rémy, et de Miriam. Ce séjour aux États-Unis lui montre la voie, nouvelle et soumise aux lois de la mécanique, de la vitesse, de la modernité, dans lequel le monde s’engage. Au sortir d’une nuit d’errance, il rédige son premier long poème, Les Pâques à New York, un poème fondateur de la poésie moderne. Pour le signer il s’invente le pseudonyme de Blaise Cendrars. Pour Cendrars, l’acte de création artistique a lieu lorsque le poète est tel une braise, qui se consume au cours de la création, puis s’éteint pour se transformer en cendres. C’est pourquoi il choisit son pseudonyme Blaise comme braise, et Cendrars comme cendre,. Il revient à Paris pendant l’été 1912, convaincu de sa vocation de poète. Avec sa femme il demeure au 4 de la rue de Savoie. Avec Emil Szittya, un écrivain anarchiste, il fonde Les Hommes nouveaux, une revue et une maison d’édition où il publie Les Pâques, puis Séquences, un recueil de poèmes plus anciens d’inspiration décadente, marqués par l’influence de Remy de Gourmont qu’il admire comme un maître. Séquences appartient davantage à Freddy Sauser qu’à Cendrars, même s’il le signe de son pseudonyme. Il se lie d’amitié avec des personnalités artistiques et littéraires : Apollinaire et les artistes de l’école de Paris, Chagall, Léger, Survage, Modigliani, Csaky, Archipenko, Delaunay. En 1913, il publie La Prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France, avec des compositions en couleurs de Sonia Delaunay-Terk. Dans ce premier livre simultané, le texte et l’image sont étroitement imbriqués pour créer une émotion artistique nouvelle, qui sera à l’origine d’une vive polémique. Ce poème-tableau de deux mètres de hauteur, présenté sous forme de dépliant, est reconnu aujourd’hui comme une contribution majeure à l’histoire du livre d’artiste. L’amitié liant Cendrars à certains artistes de l’École de Paris conduit Cendrars à la création de poèmes abstraits révolutionnaires, qui constituent aussi pour certains des hommages directs à des peintres comme Chagall et Léger : il s’agit des Dix-neuf poèmes élastiques publiés en 1919. Dès le début de la Première Guerre mondiale, Cendrars lance, avec l’écrivain italien Ricciotto Canudo, un appel aux artistes étrangers qui vivent en France, et s’engage à la Légion étrangère pour la durée de la guerre au régiment de marche du camp retranché de Paris. Il est affecté à la 6e compagnie du 3e régiment de marche du 1er étranger. Après son baptême du feu sur la Somme en novembre, il est promu légionnaire de 1re classe après six mois d’engagement puis caporal pour son courage au feu le 12 juin 1915. Son régiment est dissous en juillet 1915 et il est alors affecté au 2e régiment de marche du 2e étranger. Le 28 septembre 1915, au cours de la grande offensive de Champagne, gravement blessé au bras droit par une rafale de mitrailleuse, il est amputé au-dessus du coude. Il est alors cité à l’ordre de l’armée, décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre avec 2 palmes avant d’être réformé. Le poète de la main gauche Après une « année terrible », le poète manchot apprend à écrire de la main gauche. En 1916, il publie La Guerre au Luxembourg. Le 16 février 1916, il est naturalisé français. Au cours de l’été 1917, qu’il passe à Méréville (Seine-et-Oise, aujourd’hui Essonne), il découvre son identité nouvelle d’homme et de poète de la main gauche, en rédigeant, au cours de sa « plus belle nuit d’écriture », le 1er septembre, La Fin du monde filmée par l’Ange N.-D. Commence alors une période d’activité créatrice intense placée sous le signe tutélaire de la constellation d’Orion, dans laquelle la main droite du poète s’est exilée. Dans J’ai tué (1918), premier livre illustré par Fernand Léger, il écrit quelques-unes des pages les plus fortes et les plus dérangeantes qui aient été écrites sur la guerre : « Mille millions d’individus m’ont consacré toute leur activité d’un jour, leur force, leur talent, leur science, leur intelligence, leurs habitudes, leurs sentiments, leur cœur. Et voilà qu’aujourd’hui j’ai le couteau à la main. L’eustache de Bonnot. « Vive l’humanité ! » Je palpe une froide vérité sommée d’une lame tranchante. J’ai raison. Mon jeune passé sportif saura suffire. Me voici les nerfs tendus, les muscles bandés, prêt à bondir dans la réalité. J’ai bravé la torpille, le canon, les mines, le feu, les gaz, les mitrailleuses, toute la machinerie anonyme, démoniaque, systématique, aveugle. Je vais braver l’homme. Mon semblable. Un singe. Œil pour œil, dent pour dent. À nous deux maintenant. À coups de poing, à coups de couteau. Sans merci. Je saute sur mon antagoniste. Je lui porte un coup terrible. La tête est presque décollée. J’ai tué le Boche. J’étais plus vif et plus rapide que lui. Plus direct. J’ai frappé le premier. J’ai le sens de la réalité, moi, poète. J’ai agi. J’ai tué. Comme celui qui veut vivre. » Avec Profond aujourd’hui (1917), le poète de la main gauche publie son manifeste en présentant une vision poétique de la modernité. Paraissent également des poèmes écrits avant guerre : son troisième poème « homérique » ou « whitmanien », Le Panama ou les aventures de mes sept oncles (1918), ainsi que les Dix-neuf poèmes élastiques (1919). Le poète grec Yannis Livadas (en) écrivait à propos de Cendrars : « Si Rimbaud fut fondateur et pilier de l’esprit de la poésie moderne, Cendrars, en plus d’en être un grand réformateur, il en fut également bâtisseur lors de l’élévation de celle-ci. D’un premier point de vue, on pourrait y voir le plus sublime, le plus accompli, le dernier des symbolistes. Cependant, Blaise Cendrars fut indiscutablement le pionnier capital du modernisme » Blaise Cendrars : A Poet for the Twenty-First Century. S’éloignant de Paris, il prend congé des milieux littéraires d’avant-garde (Dada, puis surréalisme) dont les polémiques lui paraissent dépassées et gagne Bruxelles où il donne des conférences à l’U.L.B. (Université Libre de Bruxelles), s’y liant d’amitié avec Robert Goffin. Attiré par le cinéma, qui incarne pour lui la modernité de l’expression artistique, il devient l’assistant d’Abel Gance pour J’accuse, où il tient également un rôle de figurant, puis pour La Roue. En 1921, il passe lui-même à la réalisation à Rome, mais l’expérience est un échec. Comme beaucoup d’artistes et d’écrivains à cette époque, il se passionne pour l’Afrique et compile dans son Anthologie nègre (1921) des contes de tradition orale, qu’il est le premier à considérer comme de la littérature. Pour les Ballets suédois, il tire de ce recueil l’argument de La Création du Monde (1923), avec une musique de Darius Milhaud, des décors et costumes de Fernand Léger. Découverte du Brésil En janvier 1924, il se rend au Brésil à l’invitation de Paulo Prado (pt), homme d’affaires et mécène des poètes modernistes de São Paulo, parmi lesquels Oswald de Andrade et Mário de Andrade. Dans un pays où la nature aussi bien que la population s’accordent à ses aspirations profondes, il découvre son « Utopialand » qu’il célébrera souvent dans ses livres. Il y retournera par deux fois, de janvier à juin 1926 et d’août 1927 à janvier 1928. Il s’y lie notamment avec les poètes Oswald de Andrade (qui lui dédia son recueil Pau Brasil, publié en 1925 au Sans Pareil), Mário de Andrade, Sérgio Milliet, Luis Aranha, Manuel Bandeira et Carlos Drummond de Andrade, ainsi qu’avec les peintres Cícero Dias et surtout Tarsila do Amaral, qu’il nomme « la plus belle Pauliste du monde ». En 1924, il publie Kodak (Documentaire). Il faudra attendre les années 1970 pour découvrir que Cendrars avait composé ces poèmes par collage en découpant et réaménageant des fragments du Mystérieux docteur Cornélius, un roman populaire de Gustave Le Rouge. Il voulait ainsi montrer à son ami qu’il était lui aussi un poète. La même année, paraît Feuilles de route, son dernier recueil de poèmes, illustré par Tarsila do Amaral. Du roman au journalisme Au retour du Brésil, il se lance dans le roman. En quelques semaines, il écrit L’Or (1925), où il retrace le tragique destin de Johann August Suter, millionnaire d’origine suisse ruiné par la découverte de l’or sur ses terres en Californie. Ce succès mondial va faire de lui, durant les années 1920, un romancier de l’aventure. Suivent bientôt Moravagine (1926), puis Le Plan de l’Aiguille et Les Confessions de Dan Yack qui rate le Goncourt. Une vie romancée de l’aventurier Jean Galmot (Rhum– L’aventure de Jean Galmot, 1930) lui fait découvrir le monde du journalisme. Dans les années 1930, il devient grand reporter pour explorer les bas-fonds (Panorama de la pègre, 1935). Son ami Pierre Lazareff, le patron de Paris-Soir, l’envoie prendre part au voyage inaugural du paquebot Normandie, puis visiter Hollywood, la Mecque du cinéma. Pendant la même période, il recueille dans trois volumes d’« histoires vraies » les nouvelles qu’il a publiées dans la grande presse. En décembre 1934, il rencontre Henry Miller qui deviendra un de ses amis. Entre 1937 et 1938, il se retire dans les Ardennes, sur la propriété d’Élisabeth Prévost, une jeune femme baroudeuse de vingt-sept ans qu’il a rencontrée à Paris et à laquelle il dédiera L’Homme foudroyé. En 1939, lorsque la guerre éclate, il s’engage comme correspondant de guerre auprès de l’armée britannique. Ses reportages paraissent notamment dans Paris-Soir et le livre qu’il en tire, Chez l’armée anglaise, sera pilonné par les Allemands. Profondément affecté par la débâcle, il quitte Paris et le journalisme pour se retirer à Aix-en-Provence pendant toute l’Occupation. Durant trois ans, il cesse d’écrire. Le rhapsode des mémoires À la suite d’une visite du romancier Édouard Peisson, il sort enfin du silence le 21 août 1943 et commence L’Homme foudroyé (1945) que suivront La Main coupée, Bourlinguer et Le Lotissement du ciel. Ces volumes de « mémoires qui sont des mémoires sans être des mémoires » forment une tétralogie marquée par deux grands traumatismes : la perte de sa main droite et le suicide d’une jeune fille profondément amoureuse de lui. Ils sont composés comme des rhapsodies par Cendrars qui renoue ainsi avec la formation musicale de sa jeunesse. À l’occasion de ce retour à l’écriture, un jeune photographe inconnu, Robert Doisneau, est envoyé à Aix pour faire un reportage sur Cendrars. Il illustre l’article que Maximilien Vox publie en 1945 dans La Porte ouverte, la revue de la chambre de commerce franco-suédoise, sous un titre qui résume bien ces années de guerre : Cendrars, un éléphant solitaire. Quatre ans plus tard, en 1949, Cendrars écrit le texte du premier album de Doisneau : La Banlieue de Paris, qui révèle un grand photographe. En 1944, Cendrars, qui n’écrit plus de poèmes depuis vingt ans, a recueilli ses Poésies complètes chez Denoël, avec l’aide et une préface de son ami Jacques-Henry Lévesque resté à Paris. En janvier 1948, il quitte Aix-en-Provence pour Villefranche-sur-Mer. De jeunes poètes viennent lui rendre visite : André Miguel, Frédéric Jacques Temple. L’année suivante, le 27 octobre 1949, il se marie avec Raymone Duchâteau, à Sigriswil dans l’Oberland bernois. Depuis qu’il a rencontré cette jeune comédienne en octobre 1917, il lui voue un amour idéalisé, non sans ambivalence, traversé de nombreuses crises. La même année 1949, il publie Le Lotissement du ciel, dernier volume des mémoires, qui réunit les deux figures de Joseph de Cupertino, le saint volant du XVIIe siècle, et Oswaldo Padroso, un fazendeiro brésilien qui s’est pris d’un amour fou pour Sarah Bernhardt. Le prière d’insérer du volume tient de la profession de foi : « Je voulais indiquer aux jeunes gens d’aujourd’hui qu’on les trompe, que la vie n’est pas un dilemme et qu’entre les deux idéologies contraires entre lesquels on les somme d’opter, il y a la vie, la vie, avec ses contradictions bouleversantes et miraculeuses, la vie et ses possibilités illimitées, ses absurdités beaucoup plus réjouissantes que les idioties et les platitudes de la « politique », et que c’est pour la vie qu’ils doivent opter, malgré l’attirance du suicide, individuel ou collectif, et de sa foudroyante logique scientifique. Il n’y a pas d’autres choix possibles. Vivre ! » Retour à Paris En 1950, il retourne définitivement à Paris et s’installe au no 23 rue Jean-Dolent, derrière la prison de la Santé. À l’initiative de son ami Paul Gilson, qui y dirige les programmes artistiques, il collabore fréquemment à la Radiodiffusion française en compagnie notamment de Nino Frank et Albert Rièra. Ses entretiens radiophoniques avec Michel Manoll connaissent un grand succès. Il se lie avec de jeunes écrivains qu’il recommande aux éditions Denoël : René Fallet, Robert Giraud, Jean-Paul Clébert, Jacques Yonnet. Après un travail long et difficile, il publie, en 1956, Emmène-moi au bout du monde !…, un roman à clefs sous couvert d’une intrigue policière. La truculence de cette chronique théâtrale qui doit beaucoup à la vie de la comédienne Marguerite Moreno, une amie de Raymone, fait scandale. Ce sera sa dernière œuvre car il est victime d’une première attaque cérébrale le 21 juillet 1956, puis d’une seconde en 1958. En janvier 1959, c’est un grabataire qu’André Malraux fait Commandeur de la Légion d’honneur. Il se convertit au catholicisme le 1er mai 1959 et épouse religieusement Raymone à l’église Saint-Dominique. Le couple emménage en août au rez-de-chaussée d’un immeuble de la rue José-Maria-de-Heredia. Il meurt le 21 janvier 1961 en son domicile au 5 rue José-Maria-de-Heredia dans le 7e arrondissement de Paris, après avoir reçu in extremis la seule récompense littéraire officielle qu’il ait obtenue de son vivant : le grand prix littéraire de la Ville de Paris. Hommages et postérité Blaise Cendrars a reposé de 1961 à 1994 au cimetière des Batignolles à Paris. Depuis 1923, il disposait d’une résidence, sa « maison des champs », au Tremblay-sur-Mauldre dans les Yvelines. En 1994, ses cendres ont été transférées dans le cimetière de ce village. En 2005, un Espace Blaise-Cendrars y est inauguré et la sente Blaise-Cendrars mène à la « maison des champs » où il écrivit L’Or. Après sa mort, un lycée prend son nom dans sa ville natale de La Chaux-de-Fonds et à Sevran (Seine-Saint-Denis). La médiathèque de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) porte aussi son nom. Le train RABDe 500 011-2 des CFF porte le nom de Blaise-Cendrars. En 2011, le cinquantième anniversaire de la mort de Cendrars est inscrit en France parmi les célébrations nationales par le ministère de la Culture et de la Communication. En mai 2013, les Œuvres autobiographiques complètes de Blaise Cendrars entrent, en deux volumes, dans la Bibliothèque de la Pléiade chez Gallimard et l’album de la Pléiade de 2013 lui est dédié à cette occasion. Une fresque a été réalisée au marteau piqueur par l’artiste Telmo Guerra en octobre 2017 à La Chaux-de-Fonds sur la façade arrière de l’ancien cinéma Corso. Le roman Les Pêcheurs d’étoiles de Jean-Paul Delfino, paru en octobre 2017 aux Éditions Le Passage Echo : Érik Satie et Blaise Cendrars traversent la nuit parisienne à la recherche de l’amour de l’un (Suzanne Valadon) et de l’ennemi des deux (Jean Cocteau). Œuvres Poèmes * La Légende de Novgorode ou La Légende de Novgorode, de l’Or gris et du Silence. Dans ses bibliographies, Cendrars présente ainsi ce premier poème qui aurait été publié en Russie à son insu : « traduit en russe par R. R. sur le manuscrit ; tirage en blanc sur papier noir ; 14 exemplaires numérotés et signés. Moscou, Sozonov, 1909. Un volume in-12 carré ». Un exemplaire de cette plaquette longtemps introuvable a été découvert en 1995 à Sofia (Bulgarie) et il a fait l’objet de deux traductions en français (Montpellier, Fata Morgana, 1996, puis 1997). Il est désormais établi qu’il s’agit d’un faux. * Les Pâques. Avec un dessin de l’auteur en frontispice. Paris, Éditions des Hommes nouveaux, 1912. * Devient Les Pâques à New York in Du monde entier. Paris, Gallimard, 1919. * Les Pâques à New York. Avec huit bois de Frans Masereel. Paris, René Kieffer, 1926. * Séquences. Paris, Éditions des Hommes nouveaux, 1913 (recueil exclu par Cendrars de ses Poésies complètes). * Les Pâques à New York création en septembre 1974 au Festival Estival de Paris musique de Daniel Meier interprétée et mise en scène par Alain Meilland. * Recueil repris en appendice des Poésies complètes, Denoël, Œuvres complètes, t. I, 1963, * Recueil repris en appendice des Poésies complètes parmi les « Poèmes de jeunesse », Denoël, coll. « Tout autour d’aujourd’hui », tome 1, 2001. * Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France. Avec des couleurs simultanées de Sonia Delaunay-Terk. Paris, Éditions des Hommes nouveaux, 1913. * Le Transsibérien. Avec un portrait inédit de l’auteur et les reproductions en fac similé des épreuves corrigées du poème. Paris, Seghers, 1957. * La Guerre au Luxembourg. Avec 6 dessins de Moïse Kisling. Paris, D. Niestlé, 1916. * Le Panama ou les aventures de mes sept oncles. Couverture de Raoul Dufy, avec 25 tracés de chemins de fer américains et un prospectus publicitaire. Paris, La Sirène, 1918. * Dix-neuf poèmes élastiques. Avec un portrait de l’auteur par Amedeo Modigliani (deux dans le tirage de tête). Paris, Au Sans Pareil, 1919. * Édition critique par Jean-Pierre Goldenstein. Paris, Méridiens-Klincksieck, 1986. * Du monde entier, recueil comprenant Les Pâques à New York, Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France et Le Panama ou les aventures de mes sept oncles. Paris, Éditions de la Nouvelle Revue française, 1919. * Feuilles de route, I. Le Formose. Avec 8 dessins de Tarsila do Amaral. Paris, Au Sans Pareil, 1924. * Kodak (Documentaire). Couverture de Frans Masereel. Avec un portrait de l’auteur par Francis Picabia. Paris, Stock, 1924. * Poésies complètes. Préface de Jacques-Henry Lévesque. Paris, Denoël, 1944. * Nouvelle édition revue et corrigée. Paris, Denoël, 1947. * Du monde entier au cœur du monde. Poésies complètes. Denoël, 1957.Publications posthumes : * Le Volturno, avec une lithographie de Pierre Alechinsky. Montpellier, Fata Morgana, 1989. * Poésies complètes, avec 41 poèmes inédits. Denoël, coll. « Tout autour d’aujourd’hui », t. 1, éd. de Claude Leroy, 2001; nouvelle édition 2005. Reprise des versions originales des recueils avec leurs illustrations. * Du monde entier au cœur du monde. Poésies complètes. Préface de Paul Morand, éd. de Claude Leroy. Poésie/Gallimard, 2006. Romans, contes, nouvelles, pièces radiophoniques * Profond aujourd’hui, avec 5 dessins d’Angel Zarraga. Paris, À la Belle Édition, chez François Bernouard, 1917 (prose poétique). * Nouvelle édition sans les dessins de Zarraga. Paris, Les Éditeurs Réunis, coll. « Tout autour d’aujourd’hui », 1926. * J’ai tué, avec 5 dessins de Fernand Léger. À la Belle Édition, chez François Bernouard, 1918 (prose poétique). * Nouvelle édition, avec un portrait de l’auteur par Fernand Léger. Georges Crès, 1919. * Reproduction en fac-similé de l’édition de 1918, Fata Morgana, 2013. * La Fin du monde filmée par l’Ange N.-D., avec des compositions en couleur de Fernand Léger. Paris, Éditions de la Sirène, 1919 (roman). * Nouvelle édition précédée d’un « Pro domo ». Pierre Seghers, coll. « Poésie 49 », 1949. * Anthologie nègre, couverture de Csaky. Paris, Éditions de la Sirène, 1921. * Recouvrure de cette édition Au Sans Pareil, Paris, 1927. * « Édition définitive, revue et corrigée », Paris, Corréâ, 1947. * L’Or. La Merveilleuse Histoire du général Johann August Suter. Paris, Grasset, 1925 (roman). * Édition revue et corrigée. Grasset, 1947. * Gallimard, coll. « Folio », no 331, 1998. Préface de Francis Lacassin. * L’Eubage. Aux antipodes de l’unité, avec 5 gravures au burin de Joseph Hecht. Paris, Au Sans Pareil, 1926 (roman). * Édition critique par Jean-Carlo Flückiger. Paris, Champion, coll. « Cahiers Blaise Cendrars » no 2, 1995. * Moravagine. Paris, Grasset, 1926 (roman). * Nouvelle édition revue et augmentée de « Pro domo » et d’une « postface ». Paris, Grasset, 1956. * Éloge de la vie dangereuse. Paris, Les Éditeurs Réunis, coll. « Tout autour d’aujourd’hui », 1926 (prose poétique). * L’ABC du cinéma. Paris, Les Éditeurs Réunis, coll. « Tout autour d’aujourd’hui », 1926 (prose poétique). * Petits Contes nègres pour les enfants des Blancs. Paris, Éditions des Portiques, 1928. * Au Sans Pareil, avec quarante bois et douze hors texte de Pierre Pinsard, Paris, 1929. * Jean Vigneau, avec des illustrations de Francis Bernard. Marseille, 1943. Réédition : Paris, 1946. * Le Plan de l’Aiguille (Dan Yack). Paris, Au Sans Pareil, 1929 (roman). * Les Confessions de Dan Yack. Paris, Au Sans Pareil, 1929 (roman). * Dan Yack. Paris, Éditions de la Tour, 1946. Réunion en un volume revu et corrigé du Plan de l’Aiguille et des Confessions de Dan Yack. * Paris, Gallimard, coll. « Folio », no 5173, 2011. Édition préfacée et annotée par Claude Leroy. * Comment les Blancs sont d’anciens Noirs, avec cinq bois d’Alfred Latour. Paris, Au Sans Pareil, 1930 (contes nègres). * Histoires vraies. Paris, Grasset, 1937 (nouvelles). * Paris, Gallimard, coll. « Folio », no 5683, 2013. Édition présentée et annotée par Claude Leroy. * La Vie dangereuse. Paris, Grasset, 1938 (nouvelles). * La nouvelle J’ai saigné a été reprise aux éditions Zoé, coll. « Minizoé », no 62, Genève, 2004. Postface de Christine Le Quellec Cottier. * D’Oultremer à Indigo. Paris, Grasset, 1940 (nouvelles). * Gallimard, coll. « Folio », no 2970, 1998. Édition préfacée et annotée par Claude Leroy. * Emmène-moi au bout du monde !... . Paris, Denoël, 1956 (roman). * Films sans images (en coll. avec Nino Frank). Paris, Denoël, 1959 (pièces radiophoniques).Publications posthumes : * John Paul Jones ou l’Ambition. Préface de Claude Leroy. Montpellier, Fata Morgana, 1989 (roman inachevé). * La Vie et la mort du Soldat inconnu. Édition de Judith Trachsel. Préface de Claude Leroy. Paris, Champion, coll. « Cahiers Blaise Cendrars » no 4, 1995 (roman inachevé). * La Carissima. Édition d’Anna Maibach. Paris, Champion, coll. « Cahiers Blaise Cendrars » no 5, 1996 (roman inachevé). * Les Armoires chinoises. Postface de Claude Leroy. Montpellier, Fata Morgana, 2001 (conte inachevé). * Nouveaux Contes nègres. Postface de Christine Le Quellec Cottier. Montpellier, Fata Morgana, 2006. Reportages * Rhum. L’aventure de Jean Galmot. Paris, Grasset, 1930. * La Vie secrète de Jean Galmot. Rhum. Nouvelle édition revue et augmentée. Paris, Les Éditions de France, 1934. * Panorama de la pègre. Couverture de Cassandre. Avec des photographies en héliogravure. Grenoble, Arthaud, 1935. * Panorama de la pègre et autres reportages. Textes recueillis par Miriam Cendrars et Francis Lacassin. Préface et bibliographie par Francis Lacassin. UGE, coll. « 10/18 », série « Grands reporters », 1986. * Hollywood, la Mecque du cinéma. Avec 29 dessins par Jean Guérin. Paris, Grasset, 1936. * Chez l’armée anglaise. Illustré de photographies. Paris, Corrêa, 1940. Édition pilonnée par les Allemands.Publication posthume : * À bord du Normandie. Journal transatlantique (29 mai-2 juin 1935), Blaise Cendrars, Colette, Claude Farrère, Pierre Wolff. Photographies de Roger Schall. Préface de Patrick Deville. Nantes, Le Passeur, 2003. Écrits autobiographiques * Une nuit dans la forêt. Premier fragment d’une autobiographie. Avec trois eaux-fortes de Charles Clément. Lausanne, Éditions du Verseau, 1929. * Vol à voiles. Prochronie. Lausanne, Payot, 1932. * Vol à voile. Lausanne, La Guilde du Livre, coll. « La Petite Ourse », 1960. Avec des photographies tirées de la collection Raymone et des archives Jean Bühler. * L’Homme foudroyé. Paris, Denoël, 1945. * Le Vieux Port. Paris et Marseille, Jean Vigneau, 1946. Lithographies de René Rouveret. * Rhapsodies gitanes. Paris, Jean Vigneau, 1946. Lithographies de Yves Brayer. * La Grand’ Route, 3e Rhapsodie gitane. Paris, Bibliophiles et Graveurs d’Aujourd’hui, 1952. Lithographies d’André Minaux. * La Main coupée. Paris, Denoël, 1946. * La Main coupée et autres récits de guerre. Préface de Miriam Cendrars, éd.établie et annotée par Claude Leroy et Michèle Touret, Paris, Denoël, 2013. * Bourlinguer. Paris, Denoël, 1948. * Le Lotissement du ciel. Paris, Denoël, 1949. * Saint Joseph de Cupertino. Reprise sous ce titre de la deuxième partie du Lotissement du ciel. Paris, Le Club du livre Chrétien, 1960. * Le Lotissement du ciel. Paris, Gallimard, coll. « Folio », no 2795, 1996. Édition préfacée et annotée par Claude Leroy. Nouvelle édition, 2011. * À l’aventure (pages choisies). Extraits de : Le Lotissement du ciel, Bourlinguer, La Main coupée, L’Homme foudroyé, La Vie dangereuse, D’Oultremer à Indigo. Paris, Denoël, 1958. * L’Aventure. Paris, Le Club des Jeunes Amis du Livre, 1958. Avec un cahier de photographies de l’auteur par Robert Doisneau. Titre mis à part, volume identique au précédent.Publications posthumes : * Cendrars éditeur. Jéroboam et La Sirène. Préface de Hughes Richard. La Chaux de Cossonay, éditions Parisod, 1979. * Jéroboam et La Sirène. Préface de Hughes Richard. Dole/Saint-Imier, Canevas éditeur, 1992. * Partir. Bois gravés de Christian Henry. Postface de Hughes Richard. Les Ponts-de-Martel, Éditions Hughes Richard, 1986. * Paris ma ville. Illustrations de Fernand Léger. Paris, Bibliothèque des Arts, 1987. * Mon voyage en Amérique. Postface de Christine Le Quellec Cottier. Illustrations de Pierre Alechinsky. Montpellier, Fata Morgana, 2003. * À bord du Birma, extraits de Mon voyage en Amérique avec deux gravures de Pierre Alechinsky, Montpellier, Fata Morgana, 2007 (tirage à 90 exemplaires). * Œuvres autobiographiques complètes, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2 vol. sous la direction de Claude Leroy, avec la collaboration de Michèle Touret (t. I), de Jean-Carlo Flückiger et de Christine Le Quellec Cottier (t. II), 2013 : * t. I : Sous le signe de François Villon (« Lettre dédicatoire à mon premier éditeur » – « Prochronie 1901 : Vol à voile » – « Prochronie 1911 : Le Sans-Nom »—« Prochronie 1921 : Une nuit dans la forêt ») – L’Homme foudroyé – La Main coupée– Textes et documents. * t. II : Bourlinguer – Le Lotissement du ciel – J’ai vu mourir Fernand Léger – Entretiens et propos rapportés – Écrits de jeunesse (« Moganni Nameh » – « Mon voyage en Amérique » – « Hic, haec, hoc » – « Séjour à New York » – « New York in flashlight » – « Le Retour »)– Textes et documents. Entretiens et interviews * Blaise Cendrars vous parle... Propos recueillis par Michel Manoll. Paris, Denoël, 1952. * Le Paysage dans l’œuvre de Léger. Entretien de Cendrars avec Fernand Léger et Louis Carré. Paris, Galerie Louis Carré, 1956. * Dites-nous, monsieur Blaise Cendrars... Réponses aux enquêtes littéraires de 1919 à 1957, recueillies, annotées et préfacées par Hughes Richard. Lausanne, Éditions Rencontre, 1969. * Blaise Cendrars. En bourlinguant… Entretiens avec Michel Manoll (version radiodiffusée, 1950). INA/Radio France, coll. Les grandes heures, 4 CD, 2006. Nouvelle édition, 2011. * Entretiens avec Michel Manoll (transcription de la version radiodiffusée du 15 octobre au 15 décembre 1950), dans Les Grandes Heures, Paris, La Table Ronde/ INA/Radio France, 2013. * Rencontres avec Blaise Cendrars. Entretiens et interviews (1925-1959) (éd. Claude Leroy). Paris, Non Lieu, 2007. * Entretiens avec Blaise Cendrars – Sous le signe du départ. [Cendrars à Radio-Lausanne et Radio-Genève de 1949 à 1957], 2 CD, livret de Christine Le Quellec Cottier. Radio Télévision Suisse, Éditions Zoé et Centre d’Études Blaise Cendrars (coproduction), Lausanne, 2013. Essais * Aujourd’hui. Grasset, 1931. En frontispice : dessin de la main gauche de l’auteur par Conrad Moricand. * La Banlieue de Paris : * Avec 130 photographies de Robert Doisneau. Double édition simultanée : Lausanne, Guilde du Livre / Paris, Seghers, 1949. * Avec 24 photographies de Robert Doisneau, Paris, Seghers, 1966. * Avec 106 photographies de Robert Doisneau. Denoël, 1983. * Le Brésil. Des hommes sont venus : * Avec 105 photographies de Jean Manzon. Monaco, Documents d’art, coll. « Escales du monde », no 6, 1952. * Précédé de Poème à la gloire de Saint-Paul, suivi de Promenade matinale. Sans les photographies de Jean Manzon. Montpellier, Fata Morgana, 1987. Nouvelle édition, 2003. * Photographies de Jean Manzon. Gallimard, coll. « Folio », no 5073, 2010. * Noël aux quatre coins du monde, Paris, Robert Cayla, coll. « Les Amis de l’Originale », no 15, 1953. Recueilli dans Trop c’est trop, 1957. * Trop c’est trop. Paris, Denoël, 1957. En frontispice : portrait de l’auteur par Georges Bauquier. Préfaces, postfaces * Jean Epstein, La poésie d’aujourd’hui : un nouvel état d’intelligence. Lettre-postface de Blaise Cendrars, Paris, La Sirène, 1921. * Le Livre d’enfant en U.R.S.S.. Catalogue de l’exposition organisée par Cendrars et Povolovsky pour les Éditions Bonaparte, 27 avril-22 mai 1929. Préface de Blaise Cendrars. Recueillie dans Aujourd’hui (1931). * Martín Luis Guzmán, L’Aigle et le serpent. Traduction de Mathilde Pomès. Préface de Blaise Cendrars. Paris, J.-O. Fourcade, 1930. Recueilli dans Histoires vraies (1937). * Le Spectacle est dans la rue, album d’affiches de Cassandre. Préface de Blaise Cendrars. Montrouge, Draeger Frères, 1935. * Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal. Préface de Blaise Cendrars. Paris, Union Bibliophile de France, coll. « Vox », 1946. * Honoré de Balzac, Ferragus. Préface de Blaise Cendrars. In L’Œuvre de Balzac, Paris, Le Club français du livre, t. 2, 1950. * José Lins do Rêgo, L’enfant de la plantation. Traduction de J.-W. Reims. Préface de Blaise Cendrars. Paris, Éditions des deux Rives, 1953. Recueilli dans Trop c’est trop (1957). * Instantanés de Paris, 148 photographies de Robert Doisneau. Préface de Blaise Cendrars. Présentation d’Albert Plécy. Paris, Arthaud, coll. « Les Imaginaires », no 4, 1955. * Georges Bauquier, Peintures. Dessins. Catalogue de l’exposition du 11 au 30 juin 1955. Galerie Bernheim Jeune. Présentation de Blaise Cendrars. * Douglas Cooper, Dessins de guerre (1915-1916) de Fernand Léger. Préface de Blaise Cendrars. Paris, Berggruen, 1956. Recueilli dans Trop c’est trop (1957). * Erich von Stroheim, Poto-Poto. Traduit de l’américain par Renée Nitzschke. Préface de Blaise Cendrars. Paris, Éditions de la Fontaine, 1956. * Eric Newby, Bourlingueur des mers du Sud. Traduit de l’anglais par Robin Livio. Présentation de Blaise Cendrars. Paris, La Table ronde, 1958. * Eric Newby, La Dernière Course du blé. Traduction nouvelle par Alain Bories. Préface de Blaise Cendrars. Paris, Éditions Payot, 1992. Adaptations et traductions * Feu le Lieutenant Bringolf. Traduction de Paul Budry. Version de Blaise Cendrars. Paris, Au Sans Pareil, coll. « Les Têtes brûlées » (dirigée par BC), no 1, 1930. * L’Étrange Aventure du Lieutenant Bringolf. Préface de R.-A. Reiss. Traduction de Paul Budry. Version de Blaise Cendrars. Neuchâtel, Éditions de la Baconnière, 1930 (parution simultanée). * Fred Paisley, Al Capone le Balafré, Tsar des Bandits de Chicago. Préface de Géo London. Traduit de l’américain par V. de Puthod. Version de Blaise Cendrars. Paris, Au Sans Pareil, coll. « Les Têtes brûlées », no 2, 1931. * Al Jennings, Hors la loi !... La vie d’un outlaw américain racontée par lui-même. Traduction et adaptation de l’américain et du slang par Blaise Cendrars. Paris, Grasset, 1936. * José Maria Ferreira de Castro, Forêt vierge. Traduction du portugais et introduction par Blaise Cendrars. Paris, Grasset, 1938. Correspondance * « Lettres à Sven Stelling-Michaud, éditeur de Vol à voiles », Vevey, Éditions Bertil Galland, Écriture, no 11, 1975. * Avec Paul Gilson, in Paul Gilson. Hommage et contribution bio-bibliographique proposés par Frédéric Jacques Temple, Lausanne, Éditions Le Front Littéraire, 1983. * Avec Jacques-Henry Lévesque, Correspondance 1924-1959 : « J’écris. Écrivez-moi. » (éd. Monique Chefdor), Denoël, 1991. * Avec Henry Miller : * Correspondance 1934-1979 : 45 ans d’amitié (éd. établie et présentée par Miriam Cendrars, introduction de Frédéric Jacques Temple, notes de Jay Bochner), Denoël, 1995. * Correspondance 1934-1959 : « Je travaille à pic pour descendre en profondeur » (éd. Jay Bochner), Genève, Éditions Zoé, coll. « Cendrars en toutes lettres », 2013. * Avec Ferreira de Castro, Correspondance (éd. Adrien Roig), Champion, Continent Cendrars no 10, 1995-1996. * Avec Igor Stravinsky, « Correspondance au sujet de Ragtime », Champion, Continent Cendrars no 10, 1995-1996. * Avec Élisabeth Prévost, Madame mon copain. Une amitié rarissime (éd. Monique Chefdor), Nantes, Éditions Joca Seria, 1997. * Avec Robert Guiette, Lettres 1920-1959 : « Ne m’appelez plus… maître » (éd. Michèle Touret), Genève, Éditions Zoé, coll. « Cendrars en toutes lettres », 2013. * « Douze lettres à Vladimir Pozner (1930-1937) », présentées par Claude Leroy, Europe, no 1017-1018, janvier-février 2014. * Avec Henry Poulaille, Correspondance 1925-1961 : « Je travaille et commence à en avoir marre » (éd. Christine Le Quellec Cottier et Marie-Thérèse Lathion, préface de Doris Jakubec), Genève, Éditions Zoé, coll. « Cendrars en toutes lettres », 2014. Œuvres complètes * Paris, Denoël, IX volumes, 1960-1964, 1991. * Paris, Le Club français du livre, 15 volumes précédés d’un volume d’Inédits secrets hors série présentés par Miriam Cendrars, 1969-1971. Chaque volume est précédé d’une préface par Raymond Dumay, de témoignages et d’une iconographie. * Paris, Denoël, coll. « Tout autour d’aujourd’hui » (dir. Claude Leroy), 15 volumes, 2001-2006 : * 1 : Poésie complètes, avec 41 poèmes inédits. Édition de Claude Leroy. XXX + 434 p., 2001. * 2 : L’Or—Rhum—L’Argent. Édition de Claude Leroy. XXIV + 360 p., 2001. * 3 : Hollywood, La Mecque du cinéma—L’ABC du cinéma—Une nuit dans la forêt. Édition de Francis Vanoye. XXII + 234 p., 2001. * 4 : Dan Yack. Édition de Claude Leroy. XXXIV + 334 p., 2002. * 5 : L’Homme foudroyé—« Le Sans-Nom ». Édition de Claude Leroy. XXXII + 448 p., 2002. * 6 : La Main coupée—La Main coupée (1918)—La Femme et le soldat. Édition de Michèle Touret. XXX + 370 p., 2002. * 7 : Moravagine—La Fin du monde filmée par l’Ange N.-D.—« Le Mystère de la Fin du monde »—L’Eubage. Aux antipodes de l’unité. Édition de Jean-Carlo Flückiger. XXXII + 398 p., 2003. * 8 : Histoires vraies—La Vie dangereuse—D’Oultremer à Indigo—« Un bel éclat de rire ». Édition de Claude Leroy. XXXII + 528 p., 2003. * 9 : Bourlinguer—Vol à voile. Édition de Claude Leroy. XXXII + 512 p., 2003. * 10 : Anthologie nègre—Petits Contes nègres pour les enfants des Blancs—Comment les Blancs sont d’anciens Noirs—« N’KÎi, l’attrape-nigauds »—« La Création du Monde »—Conférences sur la littérature des Nègres. Édition de Christine Le Quellec Cottier. XXXII + 544 p., 2005. * 11 : Aujourd’hui—« Jéroboam et La Sirène »—« Sous le signe de François Villon »—Préface à Bourlingueur des mers du Sud d’Eric Newby—« Paris par Balzac »—Préface à Forêt vierge de Ferreira de Castro—Le Brésil—Trop c’est trop. Édition de Claude Leroy. XXXII + 560 p., 2005. * 12 : Le Lotissement du ciel—La Banlieue de Paris—Préface à Instantanés de Paris, album de Robert Doisneau. Édition de Claude Leroy. XXXIV + 510 p., 2005. * 13 : Panorama de la pègre—Contrebandiers—« À bord de Normandie »—Articles (1935-1938)—Chez l’armée anglaise—Reportages de guerre (1939-1940). Édition de Myriam Boucharenc. XXX + 450 p., 2006. * 14 : Emmène-moi au bout du monde !...—« Le Mystère de la création »—Films sans images—Danse macabre de l’amour. Édition de Claude Leroy. XXX + 556 p., 2006. * 15 : Blaise Cendrars vous parle... Entretiens avec Michel Manoll—Qui êtes-vous ?—Réponses au « Questionnaire Marcel Proust »—« Pour une bibliothèque idéale »—Préface aux Fleurs du mal de Baudelaire—Le Paysage dans l’œuvre de Léger—J’ai vu mourir Fernand Léger—« Les peintres du dimanche »—« Georges Bauquier ». Édition de Claude Leroy. XXXVI + 412 p., 2006. * Partir (Poèmes, romans, nouvelles, mémoires), Gallimard, coll. « Quarto ». Édition établie et commentée par Claude Leroy, 2011. * Œuvres romanesques précédé de Poésies complètes, 2 vol. sous la direction de Claude Leroy avec la collaboration de Jean-Carlo Flückiger et Christine Le Quellec Cottier (t. I), Marie-Paule Berranger, Myriam Boucharenc, Jean-Carlo Flückiger et Christine Le Quellec Cottier (t. II), Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2017. * t. I : Poésies complètes : Du monde entier au cœur du monde– Autres poèmes. Œuvres romanesques (1917-1929) : Profond aujourd’hui– J’ai tué– La Fin du monde filmé par l’ange N.-D.– L’Or – Moravagine – Éloge de la vie dangereuse– L’ABC du cinéma– L’Eubage – Dan Yack – Textes épars 1910-1917. Autour des œuvres de Blaise Cendrars : Textes et documents. * t. II : Œuvres romanesques (1930-1957) : La Vie secrète de Jean Galmot [Rhum]– Histoires vraies – La Vie dangereuse – D’Oultremer à Indigo– Emmène-moi au bout du monde !...– Trop c’est trop. Textes épars 1927-1959. Autour des œuvres de Blaise Cendrars : Textes et documents. Bibliographie critique Monographies * Amaral, Aracy, Blaise Cendrars no Brasil e os modernistas, São Paulo, Martins, 1970. * Berranger, Marie-Paule, Du monde entier au cœur du monde de Blaise Cendrars, Paris, Gallimard, coll. « Foliothèque », 2007. * Beucler, André, « Les aventures de Blaise Cendrars », in Plaisirs de mémoire. 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Sergio Zoppi), Quaderni del Novecento Francese, no 12, Rome, Bulzoni, 1991. * L’aventurier du texte (dir. Jacqueline Bernard), Grenoble, PUG, 1992. * Gli universi di Blaise Cendrars (a cura di Rino Cortiana), Abano Terme, Piovan Editore, 1992. * Blaise Cendrars et la guerre (dir. Claude Leroy), Armand Colin, 1995. * Cendrars et Le Lotissement du ciel (dir. Claude Leroy), Armand Colin, 1995. * Cendrars, le bourlingueur des deux rives (dir. Claude Leroy et Jean-Carlo Flückiger), Armand Colin, 1995. * Brésil, l’Utopialand de Blaise Cendrars (dir. Maria Teresa de Freitas et Claude Leroy), L’Harmattan, 1998. * Cendrars au pays de Jean Galmot (dir. Michèle Touret), Presses universitaires de Rennes, 1998. * La fable du lieu. Études sur Blaise Cendrars (dir. Monique Chefdor), Champion, 1999. * Blaise Cendrars. Ein Kaleidoskop in Texten und Bildern (Hrsg. Jean-Carlo Flückiger), Bâle, Lenos, 1999. * Blaise Cendrars au vent d’Est (dir. Henryk Chudak et Joanna Zurowska), Varsovie, Uniwersytet Warszawski, 2000. * Réinventer Cendrars. Blaise Cendrars et la traduction (dir. Irene Weber Henking et Christine Le Quellec Cottier, Lausanne, CTL, no 38, 2000. * Cendrars et les arts (dir. Maria Teresa de Freitas, Edmond Nogacki et Claude Leroy), Presses universitaires de Valenciennes, 2002. * Chiens & chats littéraires chez Cingria, Rousseau et Cendrars par Jacques Réda, Jacques Berchtold et Jean-Carlo Flückiger (« Les chiens de Cendrars »). Genève, La Dogana, 2002. * Blaise Cendrars au carrefour des avant-gardes (dir. Claude Leroy et Albena Vassileva), RITM, no 26, Université Paris X-Nanterre, Publidix, 2002. * « Pour saluer Blaise Cendrars », La Nouvelle Revue Française, no 563, octobre 2002 (avec « Café-Express » de Cendrars présenté par Jean-Carlo Flückiger). * BlaiseMédia. Blaise Cendrars et les médias (dir. Birgit Wagner et Claude Leroy), RITM, no 36, Université Paris X-Nanterre, Publidix, 2006. * Blaise Cendrars. Bourlinguer en écriture : Cendrars et le Brésil (dir. Nadine Laporte & Eden Viana-Martin), Méthode !, Revue de littératures, Vallongues, 2007. * Blaise Cendrars. Un imaginaire du crime (dir. David Martens), Paris, L’Harmattan, 2008. * Art en mouvement : les Ballets suédois de Rolf de Maré. Paris 1920-1925 (textes réunis et présentés par Josiane Mas), Université Paul-Valéry, Montpellier III, Presses universitaires de la Méditerranée, 2008. * Cendrars à l’établi (1917-1931) (dir. Claude Leroy). Préface de Miriam Cendrars. Paris, Éditions Non Lieu, 2009. * L’imaginaire poétique de Blaise Cendrars (dir. Henryk Chudak), Uniwersytet Warszawski, Varsovie, 2009. * Blaise Cendrars et ses contemporains entre texte(s) et contexte(s) (dir. Maria Teresa Russo), Palerme, Flaccovio Editore, 2011. * Aujourd’hui Cendrars (dir. Myriam Boucharenc et Christine Le Quellec Cottier), Paris, Champion, coll. « Cahiers Blaise Cendrars », no 12, 2012. Catalogues d’exposition * La peinture sous le signe de Blaise Cendrars, Robert Delaunay, Fernand Léger, Galerie Louis Carré, exposition du 17 juin au 31 juillet 1965. * Blaise Cendrars. Catalogue de l’exposition de La Chaux-de-Fonds (Suisse), du 29 septembre au 30 octobre 1979 (Commissaire : Marius Michaud). * Cendrars à l’œuvre. Catalogue de l’exposition du Centenaire, commenté par Hughes Richard, Bibliothèque nationale suisse, Berne, 1er septembre-15 octobre 1987. * Blaise Cendrars. Saudades da minha terra, Catalogue de l’exposition de l’université de São Paulo, du 4 août au 19 septembre 1997, texte de Carlos Augusto Calil. * Blaise Cendrars et la Grande Guerre. De l’épreuve du feu à l’homme nouveau à la main coupée. Catalogue de l’exposition du 31 octobre au 14 novembre 2008, Châlons-en-Champagne (Commissaire Thierry Jugan). Préface de Michèle Touret. * Dis-moi Blaise. Léger, Chagall, Picasso et Blaise Cendrars. Catalogue de l’exposition du 27 juin-12 octobre 2009, Musée national Fernand Léger (Biot), Musée national Marc Chagall (Nice), Musée national Pablo Picasso (Vallauris), Éditions de la Réunion des musées nationaux, Paris, 2009. * Blaise Cendrars : tirage de têtes. Catalogue de l’exposition organisée par le Centre d’Études Blaise Cendrars et les Archives littéraires suisses à la Bibliothèque nationale suisse, Berne, 4-21 mai 2011. Commissaires : Marie-Thérèse Lathion et Sylvestre Pidoux. * Blaise Cendrars au cœur des arts. Catalogue de l’exposition du Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds, Gabriel Umstätter (dir.), Silvana Editoriale, 2015. Revues spécialisées * Feuille de routes, bulletin de l’Association internationale Blaise Cendrars (AIBC). Présidente en exercice de l’AIBC : Laurence Campa (2014). Parution deux fois par an, puis (2005) une fois par an. * 1 : avril 1979... * 48 : « Cendrars et le XIXe siècle », printemps 2010. * 49 : « Cendrars et les revues, 1910-1930 (I) », printemps 2011 (spécial cinquantenaire). * 50 : « Cendrars et les revues, 1910-1930 (II) », printemps 2012. * 51 : « Cendrars et les revues (III) », automne 2013. * 52 : « Cendrars & le monde germanique », automne 2014.L’AIBC adresse également à ses adhérents Séquence, une lettre semestrielle d’informations. * Continet Cendrars, revue du Centre d’études Blaise Cendrars de Berne (CEBC). Directrice du CEBC : Christine Le Quellec Cottier (2009). Rédacteur en chef : Jean-Carlo Flückiger. Neuchâtel, À la Baconnière (no 1 à 6/7), puis Paris, Champion (no 8/9 et suivants) : * 1 : Avec « La conquête de Sigriswill », texte inédit, 1986. * 2 : « 33 visages de Blaise Cendrars », 1987. * 3 : Avec « Le mystère de la création », texte inédit (1952) et Rencontres avec Raymone, 1988. * 4 : Avec Qui êtes-vous ?, entretien radiophonique inédit (1950), 1989. * 5 : Avec La Main coupée (1918), La Femme et le soldat (1946), inédits, 1990. * 6/7 : « Matériaux inédits pour l’Anthologie nègre », 1991-1992. * 8/9 : « Cendrars et la musique », 1993-1994. * 10 : « Regards sur Cendrars et le Brésil », 1995-1996. * 11 : « Je suis l’autre », 2004. * 12 : « Violence et sacré », 2006. * 13 : « Variations cendrarsiennes », 2008. * 14 : « Appel du large et écritures de soi », 2010. * 15 : « Entre poésie et prose », 2013. * Hors série : « Au cœur du texte. Hommage à Jean-Carlo Flückiger », 2014. * Blaise Cendrars, série publiée par Minard-Lettres modernes, Paris/Caen : * 1 : « Les inclassables (1917-1926) », dir. Claude Leroy, 1986. * 2 : « Cendrars et l’Amérique », dir. Monique Chefdor, 1989. * 3 : « Bourlinguer à Méréville », dir. Claude Leroy, 1991. * 4 : « Cendrars, la Provence et la séduction du Sud », dir. Monique Chefdor et Georgiana Colvile, 1996. * 5 : « Portraits de l’artiste », dir. Claude Leroy, 2003. * 6 : « Sous le signe de Moravagine », dir. Jean-Carlo Flückiger et Claude Leroy, 2006. Iconographie * Carrieri, Raffaele, Blaise Cendrars, Milan, All’Insegna del Pesce d’Oro, « Serie illustrata », no 65, 1958. * Camilly, Jérôme, Pour saluer Cendrars, photos de Robert Doisneau, Arles, Actes Sud, 1987. * Robert Doisneau : Doisneau rencontre Cendrars, présentation de Miriam Cendrars, Buchet-Chastel, 2006, 120 pages. * Blaise Cendrars, portraits, Rennes, Presses universitaires de Rennes, Anne-Marie Conas et Claude Leroy éd., 2010. * Album Cendrars, iconographie choisie et commentée par Laurence Campa, éditions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2013, (ISBN 978-2-07-013431-1). Adaptations musicales * Le texte de La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France a été dit par le chanteur français Bernard Lavilliers sur une musique originale composée par Xavier Tribolet et Olivier Bodson, et figure sur l’album Baron Samedi (2013). Les références Wikipedia – https ://fr.wikipedia.org/wiki/Blaise_Cendrars

Jacques Delille

Jacques Delille, souvent appelé l’abbé Delille, né à Clermont-Ferrand le 22 juin 1738 et mort à Paris dans la nuit du 1er au 2 mai 1813, est un poète et traducteur français. Biographie Jacques, enfant naturel, conçu dans un jardin d’Aigueperse, naît chez un accoucheur, rue des Chaussetiers, à Clermont-Ferrand, le 22 juin 1738 de Marie-Hiéronyme Bérard, de la famille du chancelier Michel de l’Hospital. Il est reconnu par Antoine Montanier, avocat au Parlement de Clermont-Ferrand, qui meurt peu de temps après en lui laissant une modeste pension viagère de cent écus. Sa mère, aussi discrète que belle, lui transmet un pré, sis à Pontgibaud, ce qui lui permit d’adjoindre à son prénom le nom de famille Delille. Jusqu’à douze ou treize ans, il est placé chez une nourrice à Chanonat et reçoit ses premières leçons du curé du village. Envoyé à Paris, il fait de brillantes études au collège de Lisieux et devient maître de quartier au collège de Beauvais, puis professeur, d’abord au collège d’Amiens, ensuite au collège de la Marche à Paris. Il s’était déjà signalé par un remarquable talent de versificateur et une aptitude exceptionnelle à la poésie didactique. Sa gloire est assurée d’un coup par sa traduction en vers des Géorgiques de Virgile, qu’il publie en 1770. Louis Racine avait tenté de le dissuader de cette entreprise, qu’il jugeait téméraire, mais Delille avait persisté dans son dessein, et Louis Racine, convaincu par ses premiers essais, l’y avait encouragé. Son poème est accueilli par un concert de louanges, troublé seulement par la voix discordante de Jean-Marie-Bernard Clément, de Dijon. «Rempli de la lecture des Géorgiques de M. Delille, écrivit Voltaire à l’Académie française en mars 1772, je sens tout le prix de la difficulté si heureusement surmontée, et je pense qu’on ne pouvait faire plus d’honneur à Virgile et à la nation. Le poème des Saisons [de Jean-François de Saint-Lambert] et la traduction des Géorgiques me paraissent les deux meilleurs poèmes qui aient honoré la France après L’Art poétique [de Nicolas Boileau].» Delille est élu à l’Académie française en 1772, mais le maréchal de Richelieu intervient auprès de Louis XV pour faire annuler son élection au motif qu’il est trop jeune. Réélu en 1774, il est, cette fois, reçu par l’illustre compagnie, Jean-François de La Harpe ayant fait observer dans le Mercure de France qu’il était indigne qu’un talent aussi exceptionnel en soit réduit à dicter des thèmes latins à des écoliers. Il est, en outre, nommé à la chaire de poésie latine du Collège de France. L’ascension de Delille s’accélère encore après la mort de Voltaire, qui pouvait passer pour son seul rival. Tant la cour que le monde des lettres reconnaissent unanimement la supériorité de son talent. Il est à la fois le protégé de Marie-Thérèse Geoffrin et celui de Marie-Antoinette et du comte d’Artois. Ce dernier lui fait attribuer le bénéfice de l’abbaye de Saint-Séverin, qui rapportait 30 000 francs, tout en permettant de se borner aux ordres mineurs, que Delille avait reçus à Amiens en 1762. En 1782, la publication du poème des Jardins, sans doute l’œuvre la plus célèbre de Delille, est un nouveau triomphe, amplifié par le talent avec lequel l’auteur savait lire ses vers à l’Académie, au Collège de France ou dans les salons. Le comte de Choiseul-Gouffier parvient néanmoins à le persuader de s’arracher à tant d’adulation pour le suivre dans son ambassade de Constantinople. En 1786, il se met en ménage avec sa gouvernante, Marie-Jeanne Vaudechamps, qu’il épouse en 1799. Sous la Révolution française, ayant perdu le bénéfice qui était sa seule source de revenus, Delille est inquiété, mais conserve la liberté, sacrifiant aux idées de l’heure en composant, à la demande de Pierre-Gaspard Chaumette, un Dithyrambe sur l’Être suprême et l’immortalité de l’âme. Sous le Directoire, il se retire à Saint-Dié, pays de sa femme, puis quitte la France après la chute de Robespierre, au moment où d’autres y rentraient, pour passer en Suisse, en Allemagne et en Angleterre. Durant cet exil, poussé par sa femme, qui avait pris beaucoup d’ascendant sur lui, il travaille énormément. Il compose L’Homme des champs et entreprend Les Trois règnes de la nature en Suisse, compose La Pitié en Allemagne et traduit Paradise Lost (Le Paradis perdu) de John Milton à Londres. Rentré en France en 1802, il retrouve sa chaire au Collège de France et son fauteuil à l’Académie. Il effectue de longs séjours dans la maison de plaisance du baron Micoud d’Umons à Clamart, où il aurait écrit en 1808 Les Trois Règnes de la Nature. À la fin de sa vie, il devient aveugle, comme Homère, et cette infirmité ajoute encore à l’admiration proche de l’idolâtrie qui lui était vouée. Il meurt d’une attaque d’apoplexie dans la nuit du 1er au 2 mai 1813. Son corps est exposé pendant trois jours sur un lit de parade au Collège de France, le front ceint d’une couronne de laurier et, considéré comme le plus grand poète français, il reçoit des funérailles grandioses, suivies par une foule immense. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (11e division). Œuvre Essai sur l’homme de Pope, 1765 Les Géorgiques de Virgile, 1770. Les Jardins ou l’art d’embellir les paysages, poème en 8 chants, 1782 Bagatelles jetées au vent, 1799 L’Homme des champs, ou les Géorgiques françaises, 1800 Dithyrambe sur l’immortalité de l’âme, 1802 Poésies fugitives, 1802 La Pitié, poème en 4 chants, 1803 L’Énéide de Virgile, 1804 Le Paradis perdu de Milton, 1805. L’Imagination, poème en 8 chants, 1806. Les Bucoliques de Virgile, 1806, réédité par Philippe Gonin, Paris, 1951, édition enrichie de bois gravés par Lucile Passavant (200 exemplaires). Les Trois Règnes de la nature, 1808 ( A Paris chez Nicolle et chez Giguet et Michaud) . La Conversation, poème, 1812.Ses œuvres complètes ont été publiées de 1817 à 1821 par Joseph-François Michaud, puis rééditées par Lefèvre en 1833, avec des notes de Choiseul-Gouffier, Parseval-Grandmaison, Charles-Marie de Féletz, Descuret, Aimé-Martin, Barthélemy Philibert d’Andrezel, Elzéar de Sabran (écrivain), Louis-Simon Auger, etc. Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Delille

Anatole France

Anatole France, pour l’état civil François Anatole Thibault, né le 16 avril 1844 à Paris, et mort le 12 octobre 1924 à Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire), est un écrivain français, considéré comme l’un des plus grands de l’époque de la Troisième République, dont il a également été un des plus importants critiques littéraires. Il devient une des consciences les plus significatives de son temps en s’engageant en faveur de nombreuses causes sociales et politiques du début du XXe siècle. Il reçoit le prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre en 1921. Biographie Anatole France naît à Paris, 19 quai Malaquais. Il est issu par son père d’une famille modeste originaire du Maine-et-Loire: son père, François Noël Thibault, dit Noël France, né le 4 nivôse an XIV (25 décembre 1805) à Luigné, dans le canton de Thouarcé, a quitté son village en 1825 pour entrer dans l’armée. Sous-officier légitimiste, il démissionne au lendemain de la Révolution de 1830. Il se marie, le 29 février 1840, avec Antoinette Gallas à la mairie du 4e arrondissement de Paris. La même année, il devient propriétaire d’une librairie sise 6, rue de l’Oratoire du Louvre. Il tient ensuite une librairie quai Malaquais (no 19), d’abord nommée Librairie France-Thibault, puis France tout court, spécialisée dans les ouvrages et documents sur la Révolution française, fréquentée par de nombreux écrivains et érudits, comme les frères Goncourt ; il s’installera, en 1853, quai Voltaire (no 9) . Par sa mère, Antoinette Gallas, Anatole est issu d’une famille de meuniers de Chartres, les Gallas. Élevé dans la bibliothèque paternelle, Anatole en gardera le goût des livres et de l’érudition, ainsi qu’une connaissance intime de la période révolutionnaire, arrière-plan de plusieurs de ses romans et nouvelles, dont Les dieux ont soif, qui est considéré comme son chef-d’œuvre. De 1844 à 1853, il habite l’hôtel particulier du 15 quai Malaquais. De 1853 à 1862, France fait ses études à l’institution Sainte-Marie et au collège Stanislas. Il souffre d’être pauvre dans un milieu riche mais il est remarqué pour ses compositions, dont La Légende de sainte Radegonde, qui sera éditée par la librairie France et publiée en revue. Il obtient son baccalauréat le 5 novembre 1864. À partir du début des années 1860, il travaille pour diverses libraires et revues, mais refuse de prendre la suite de son père, qui juge très négativement les « barbouillages » de son fils. Sa carrière littéraire commence par la poésie ; amoureux de l’actrice Élise Devoyod, il lui dédie quelques poèmes, mais elle le repousse en 1866. Il est disciple de Leconte de Lisle, avec qui il travaillera quelque temps comme bibliothécaire au Sénat. En janvier 1867, il écrit une apologie de la liberté cachée sous un éloge du Lyon Amoureux de Ponsard, et la même année il fait partie du groupe du Parnasse . En 1875, il intègre le comité chargé de préparer le troisième recueil du Parnasse contemporain. En 1876, il publie Les Noces corinthiennes chez Lemerre, éditeur pour lequel il rédige de nombreuses préfaces à des classiques (Molière par exemple) ainsi que pour Charavay ; certaines de ces préfaces seront réunies dans Le Génie Latin. La même année, il devient commis-surveillant à la Bibliothèque du Sénat, poste qu’il conserve jusqu’à sa démission, le 1er février 1890. Anatole France se marie en 1877 avec Valérie Guérin de Sauville, petite-fille de Jean-Urbain Guérin, un miniaturiste de Louis XVI (voir famille Mesnil), dont il a une fille, Suzanne, née en 1881, qui mourra en 1918. Il la confie souvent, dans son enfance, à Mme de Martel (qui écrivait sous le nom de Gyp), restée proche à la fois de lui-même et de Mme France. Les relations de France avec les femmes sont difficiles. Ainsi a-t-il, dans les années 1860, nourri un amour vain pour Elisa Rauline, puis pour Élise Devoyod. En 1888, il engage une liaison avec Léontine Arman de Caillavet, qui tient un célèbre salon littéraire de la Troisième République, de qui il dira “sans elle, je ne ferais pas de livres” (journal de l’abbé Mugnier) ; cette liaison durera jusqu’à la mort de celle-ci, en 1910, peu après une tentative de suicide à cause d’une autre liaison de France avec une actrice connue pendant un voyage en Amérique du Sud. Mme de Caillavet lui inspire Thaïs (1890) et Le Lys rouge (1894). Après une ultime dispute avec son épouse, qui ne supporte pas cette liaison, France quitte le domicile conjugal de la rue Chalgrin, un matin de juin 1892, et envoie une lettre de séparation à son épouse. Le divorce est prononcé à ses torts et dépens, le 2 août 1893. Par la suite, France aura de nombreuses liaisons, comme celle avec Mme Gagey, qui se suicidera en 1911. France s’oriente tardivement vers le roman et connaît son premier succès public à 37 ans, en 1881, avec Le Crime de Sylvestre Bonnard, couronné par l’Académie française, œuvre remarquée pour son style optimiste et parfois féerique, tranchant avec le naturalisme qui règne alors. Il devient en 1887 critique littéraire du prestigieux Temps. Élu, dès le premier tour, avec 21 voix sur 34 présents, à l’Académie française le 23 janvier 1896, au fauteuil 38, où il succède à Ferdinand de Lesseps, il y est reçu le 24 décembre 1896. Devenu un écrivain reconnu, influent et riche, France s’engage en faveur de nombreuses causes. Il tient plusieurs discours dénonçant le génocide arménien et soutient Archag Tchobanian, rejoint Émile Zola, avec qui il s’est réconcilié au début des années 1890, lors de l’affaire Dreyfus. Après avoir refusé de se prononcer sur la culpabilité d’Alfred Dreyfus (ce qui le classe parmi les révisionnistes), dans un entretien accordé à L’Aurore le 23 novembre 1897, il est l’un des deux premiers avec Zola à signer, au lendemain de la publication de J’accuse, en janvier 1898, quasiment seul à l’Académie française, la première pétition dite « des intellectuels » demandant la révision du procès. Il dépose, le 19 février 1898, comme témoin de moralité lors du procès Zola (il prononcera un discours lors des obsèques de l’écrivain, le 5 octobre 1902), quitte L’Écho de Paris, anti-révisionniste, en février 1899, et rejoint le 5 juillet suivant Le Figaro, conservateur et catholique, mais dreyfusard. Il servit de modèle, avec Paul Bourget, pour créer l’homme de lettres Bergotte dans l’œuvre de Proust, À la recherche du temps perdu. En juillet 1898, il rend sa Légion d’honneur, après que l’on eut retiré celle d’Émile Zola et, de février 1900 à 1916, refuse de siéger à l’Académie française. Il participe à la fondation de la Ligue des droits de l’Homme, dont il rejoint le Comité central en décembre 1904, après la démission de Joseph Reinach, scandalisé par l’affaire des fiches. Son engagement dreyfusard se retrouve dans les quatre tomes de son Histoire contemporaine (1897– 1901), chronique des mesquineries et des ridicules d’une préfecture de province au temps de l’Affaire. C’est dans cette œuvre qu’il forge les termes xénophobe et trublion. Devenu un proche de Jean Jaurès, il préside, le 27 novembre 1904, une manifestation du Parti socialiste français au Trocadéro et prononce un discours. France s’engage pour la séparation de l’Église et de l’État, pour les droits syndicaux, contre les bagnes militaires. En 1906, lors d’une réunion, il proteste fortement contre la « barbarie coloniale ». En 1909, il part pour l’Amérique du Sud faire une tournée de conférences sur Rabelais. S’éloignant de Mme de Caillavet, il a une liaison avec la comédienne Jeanne Brindeau, en tournée elle aussi avec des acteurs français. Rabelais est remplacé, au cours du voyage qui le mène à Lisbonne, Recife, Rio de Janeiro, Montevideo et Buenos Aires, par des conférences sur ses propres œuvres et sur la littérature contemporaine. De retour à Paris, le lien avec Léontine, qui avait beaucoup souffert de cet éloignement, se reforme tant bien que mal, mais celle-ci meurt en janvier 1910, sans lui avoir réellement pardonné. En 1913, il voyage en Russie. Au début de la Première Guerre mondiale, France écrit des textes guerriers et patriotes, qu’il regrettera par la suite: il dénonce la folie guerrière voulue par le système capitaliste dans le contexte de l’Union sacrée en déclarant: « on croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels », mais milite en faveur d’une paix d’amitié entre Français et Allemands ce qui suscitera l’indignation et l’hostilité, et lui vaudra des lettres d’insultes et des menaces de mort. Il prend position en 1919 contre le Traité de Versailles, signant la protestation du groupe Clarté intitulée « Contre la paix injuste », et publiée dans L’Humanité, le 22 juillet 1919. Ami de Jaurès et de Pressensé, il collabore, dès sa création, à L’Humanité, en publiant Sur la pierre blanche dans les premiers numéros. Proche de la SFIO, il sera, plus tard, critique envers le PCF. S’il écrit un Salut aux Soviets, dans L’Humanité de novembre 1922, il proteste contre les premiers procès faits aux socialistes révolutionnaires en envoyant un télégramme dès le 17 mars. À partir de décembre 1922, il est exclu de toute collaboration aux journaux communistes. France, tout en adhérant aux idées socialistes, s’est ainsi tenu à l’écart des partis politiques, ce dont témoignent ses romans pessimistes sur la nature humaine, tels que L’Île des Pingouins et surtout Les dieux ont soif (publié en 1912) qui, à cause de sa critique du climat de Terreur des idéaux utopistes, est mal reçu par la gauche. En 1920 il se marie à Saint-Cyr-sur-Loire, où il s’était installé en 1914, avec sa compagne Emma Laprévotte (1871-1930), afin qu’elle veille sur son petit-fils Lucien Psichari, orphelin de mère. Il est lauréat, en 1921, du prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre, et le reçoit à Stockholm le 10 décembre. En 1922 l’ensemble de ses œuvres (opera omnia) fait l’objet d’une condamnation papale (décret de la Congrégation du Saint-Office du 31 mai 1922). Pour son 80e anniversaire, au lendemain de la victoire du Cartel des gauches, il assiste à une manifestation publique donnée en son honneur, le 24 mai 1924, au palais du Trocadéro. Il meurt le 12 octobre 1924 à La Béchellerie, commune de Saint-Cyr-sur-Loire. À l’annonce de sa mort, le président de la Chambre des députés Paul Painlevé déclare: « Le niveau de l’intelligence humaine a baissé cette nuit-là. » Selon certains (André Bourin, 1992), France aurait souhaité être inhumé dans le petit cimetière de Saint-Cyr-sur-Loire, pour d’autres (Michel Corday, 1928), le sachant souvent inondé l’hiver, il préférait rejoindre la sépulture de ses parents au cimetière de Neuilly-sur-Seine. Son corps, embaumé le 14 octobre, est transféré à Paris pour des obsèques quasi-nationales et exposé Villa Saïd, où le président de la République, Gaston Doumergue, vient lui rendre hommage dans la matinée du 17 octobre, suivi par le président du Conseil, Édouard Herriot. En contradiction avec ses dispositions testamentaires, des obsèques nationales ont lieu à Paris le 18 octobre, et il est inhumé au cimetière ancien de Neuilly-sur-Seine auprès de ses parents. Sa tombe, abandonnée et en piteux état, fut sauvée en 2000, par l’historien Frédéric de Berthier de Grandry, résidant alors à Neuilly-sur-Seine ; cette procédure de sauvegarde sauve également la chapelle funéraire de Pierre Puvis de Chavannes, le peintre du Panthéon de Paris. Le 19 novembre 1925, l’Académie française élit au siège de France, après quatre tours de scrutin, Paul Valéry, qui, reçu dix-neuf mois plus tard, ne prononce pas une seule fois, contrairement à l’usage, le nom de son prédécesseur dans l’éloge qu’il doit prononcer et le qualifie de « lecteur infini ». Collectionneur d’art et bibliophile « […] Les sculptures antiques le ravissaient. Bien des fragments précieux ornent les murailles de la Béchellerie […] Son cabinet de travail de la villa Said était tout éclairé par un marbre, un torse de femme, acheté avec le comte Primoli en Italie dans un antre où l’on fabriquait de faux Botticelli […] Il avait collectionné des anges et des saints en bois sculpté, qu’il nommait plaisamment « ses bondieuseries » […] Mais il était très sévère sur l’authenticité du moindre objet […]. Il connaissait tous les émois, toutes les alertes, de la chasse aux occasions. Je l’ai vu battre pas à pas le marché à la ferraille, sur les quais de Tours, soutenu par l’espoir de dénicher le gibier rare […] les livres anciens le passionnaient tout particulièrement. Il sortait même de sa modestie ordinaire et il étalait complaisamment les signes originaux de ses livres rares. Il abondait toujours en anecdotes sur les amateurs « toujours, à dessein, vêtus comme des mendigots » et sur les antiquaires. Ce goût des rares et vieilles choses, il l’appliquait à l’aménagement de son logis […] son occupation préférée. Il surveillait de très près la pose des meubles et des tableaux, traquait la moindre hérésie […] accrochait lui-même des gravures, de menus médaillons. ». Selon son ami et biographe Michel Corday, craignant les conséquences du climat humide de sa maison tourangelle pour ses meubles et objets d’art—et livres anciens et rares, selon l’éditrice Claude Arthaud (les Maisons du Génie, Arthaud, 1967, p. 150 à 169, ill.)—il fit transporter les plus précieux Villa Saïd, maison qui échut ensuite à sa veuve. « C’était l’antre de l’honnête homme 1900 qui se voue aux lettres et à l’amour […]. Quand il rentrait dans la maison, c’était pour y déplacer des statues, trouver de nouvelles places à de nouveaux objets récemment acquis. Il n’aimait guère ceux du XIXe siècle et disait volontiers: « Cela, c’est de la basse époque ». Il était de cette génération qui croit au style plus qu’à l’objet lui-même […] La Béchellerie est devenue le garde-meubles des styles de haute époque » (Arthaud, op. cit.). Rien de tout ce qui appartint à un écrivain quasiment vénéré de son vivant n’a subsisté dans sa dernière demeure en partie du fait que son petit-fils, devenu employé subalterne de la maison Calmann-Lévy—éditeur de son grand’père—le dispersa discrètement peu à peu par l’intermédiaire de l’Hôtel des Ventes de Vendôme, alors que les « maisons d’écrivains » n’étaient pas intégrées au patrimoine littéraire national. Quant au corps de bibliothèque qui abrita les éditions princeps de Rabelais, Racine et Voltaire collectionnées avec passion par France, il tomba en morceaux dans les mains du menuisier venu pour le récupérer (témoignage oral de Mme D., Saint-Cyr-sur-Loire, 23 septembre 2014)… Publiant des photographies de la propriété dont le bureau et la bibliothèque encore meublées vers 1967, Arthaud évoquait « la cour d’honneur, ses vases de fonte pleins de fleurs, sa statue de femme, et si rien n’est plus étonnant et curieux que le capharnaum bavarois de la chambre d’amis […] rien n’est plus triste que cette chambre où sont restées encore à demi-fondues dans leurs chandeliers les bougies qui servirent à veiller l’écrivain durant sa longue agonie » (op. cit.). « J’avais, comme tous les bibliophiles, un Enfer composé de volumes illustrés de gravures scabreuses. Eh bien, il ne m’en reste pas un seul. On m’a tout pris. » (France à M. Corday). Plusieurs ouvrages de France dont un exemplaire d’épreuves de l’Anneau d’améthyste (1899) corrigé et portant un envoi à Lucien Guitry, ainsi que d’autres offerts au comédien ou à son fils Sacha, figurèrent dans la vente publique de la bibliothèque de celui-ci à Paris le 25 mars 1976 (nos 149 à 154 du catalogue—arch pers.). D’autres figurèrent dans les catalogues 63, 65 et 75 du libraire Pierre Bérès, et une importante série d’ouvrages comprenant des exemplaires uniques—certains ayant appartenu à Mme de Caillavet—et enrichis d’envois, et de lettres dont 53 adressées à son égérie de 1888 à 1890, figura dans la bibliothèque littéraire de Charles Hayoit (nos 407 à 439 du catalogue de la vente publique par Sotheby’s-Poulain-Le Fur des 29 et 30 novembre 2001). Par ailleurs, certains exemplaires d’éditions originales de Voltaire portant le cachet de sa propriété tourangelle furent vendus par Sotheby’s à Monaco les 13 et 14 avril 1986. La Bibliothèque historique de la ville de Paris possède un « fonds Anatole France » composé de manuscrits de ses œuvres, de correspondances ainsi que de tous les livres de sa bibliothèque personnelle, qui a été enrichi par dons et par acquisitions au cours du XXe siècle. Œuvre Thèmes et style Les principaux thèmes de son œuvre en prose émergent du recueil Balthasar et du roman plusieurs fois remanié Le Crime de Sylvestre Bonnard. Marie-Claire Bancquart signale entre autres le personnage de l’érudit sensible, ridicule ou aimable, qui a sa vie derrière lui, la bibliothèque (qui possède une présence charnelle), l’action et la justice. Ces thèmes sont particulièrement exposés dans des discours ou des conversations par des personnages tels que Sylvestre Bonnard, Jérôme Coignard et M. Bergeret. Le style de France, souvent qualifié de classique, se caractérise par une ironie amusée, parfois douce et aimable, parfois noire et cruelle, qui exprime son scepticisme foncier à l’égard de la nature humaine, de ses aspirations et de la connaissance, en particulier l’histoire. L’œuvre de France tranche tant avec les courants littéraires de son temps (naturalisme) qu’avec la politique française en matière d’éducation après la guerre franco-allemande de 1870. Contre l’éducation exclusivement scientifique prônée par Jean Macé ou Louis Figuier, il valorise la force réelle de l’imagination: « Fermez-moi ce livre, mademoiselle Jeanne, laissez là, s’il vous plaît, « l’Oiseau bleu, couleur du temps » que vous trouvez si aimable et qui vous fait pleurer, et étudiez vite l’éthérisation. Il serait beau qu’à sept ans vous n’eussiez pas encore une opinion faite sur la puissance anesthésique du protoxyde d’azote! » M. Louis Figuier a découvert que les fées sont des êtres imaginaires. C’est pourquoi il ne peut souffrir qu’on parle d’elles aux enfants. Il leur parle du guano, qui n’a rien d’imaginaire.—Eh bien, docteur, les fées existent précisément parce qu’elles sont imaginaires. Elles existent dans les imaginations naïves et fraîches, naturellement ouvertes à la poésie toujours jeune des traditions populaires.Il refuse le réalisme de Zola, qu’il juge brutal, et, à l’esprit scientifique en littérature, il oppose des écrivains comme Dickens et Sand, car, pour lui: « L’artiste qui ne voit les choses qu’en laid n’a pas su les voir dans leurs rapports, avec leurs harmonies [...]. » Toutefois, son attitude à l’égard de Zola évolue au début des années 1890 avec La Bête humaine, L’Argent et La Débâcle, auxquels il consacre des articles élogieux. Ses œuvres comportent donc de nombreux éléments féeriques et souvent proches du fantastique. C’est dans le même esprit qu’il aborde l’histoire, se défiant des prétentions scientistes, non pour réduire cette discipline à une fable, mais pour souligner les incertitudes qui lui sont inhérentes. L’histoire est un thème qui revient souvent dans ses œuvres. Le style qu’il utilise pour en parler est caractéristique de l’ironie et de l’humour franciens: « Si je confesse aujourd’hui mon erreur, si j’avoue l’enthousiasme inconcevable que m’inspira une conception tout à fait démesurée, je le fais dans l’intérêt des jeunes gens, qui apprendront, sur mon exemple, à vaincre l’imagination. Elle est notre plus cruelle ennemie. Tout savant qui n’a pas réussi à l’étouffer en lui est à jamais perdu pour l’érudition. Je frémis encore à la pensée des abîmes dans lesquels mon esprit aventureux allait me précipiter. J’étais à deux doigts de ce qu’on appelle l’histoire. Quelle chute! J’allais tomber dans l’art. Car l’histoire n’est qu’un art, ou tout au plus une fausse science. Qui ne sait aujourd’hui que les historiens ont précédé les archéologues, comme les astrologues ont précédé les astronomes, comme les alchimistes ont précédé les chimistes, comme les singes ont précédé les hommes ? Dieu merci! j’en fus quitte pour la peur. »France utilise plusieurs types d’ironie: il peut s’agir de faire parler naïvement des personnages en sorte que le lecteur en saisisse le ridicule ou bien d’exprimer avec loquacité l’antithèse de ce que l’auteur pense, en faisant sentir l’ineptie des propos tenus. Le premier genre d’humour est le plus léger et imprègne tout particulièrement L’Île des Pingouins, qualifiée de « chronique bouffonne de la France » par Marie-Claire Bancquart. La seconde sorte d’humour se manifeste surtout par une ironie noire qu’illustre par exemple le conte 'Crainquebille’, histoire d’une injustice sociale ; France fait ainsi dire à un personnage qui analyse le verdict inique prononcé par un juge: « Ce dont il faut louer le président Bourriche, lui dit-il, c’est d’avoir su se défendre des vaines curiosités de l’esprit et se garder de cet orgueil intellectuel qui veut tout connaître. En opposant l’une à l’autre les dépositions contradictoires de l’agent Matra et du docteur David Matthieu, le juge serait entré dans une voie où l’on ne rencontre que le doute et l’incertitude. La méthode qui consiste à examiner les faits selon les règles de la critique est inconciliable avec la bonne administration de la justice. Si le magistrat avait l’imprudence de suivre cette méthode, ses jugements dépendraient de sa sagacité personnelle, qui le plus souvent est petite, et de l’infirmité humaine, qui est constante. Quelle en serait l’autorité ? On ne peut nier que la méthode historique est tout à fait impropre à lui procurer les certitudes dont il a besoin. » Résumé de ses œuvres Le Crime de Sylvestre Bonnard Sylvestre Bonnard, membre de l’Institut, est un historien et un philologue, doté d’une érudition non dénuée d’ironie: « Savoir n’est rien – dit-il un jour – imaginer est tout. » Il vit au milieu des livres, la cité des livres, mais se lance à la recherche, en Sicile et à Paris, du précieux manuscrit de La Légende dorée qu’il finit un jour par obtenir. Le hasard lui fait rencontrer la petite fille d’une femme qu’il a jadis aimée et, pour protéger l’enfant d’un tuteur abusif, il l’enlève. La jeune fille épousera par la suite un élève de M. Bonnard. Ce roman, qui fut jugé spirituel, généreux et tendre, fit connaître Anatole France. Histoire contemporaine À partir de 1895, France commença à écrire des chroniques pour L’Écho de Paris, sous le titre de Nouvelles ecclésiastiques. Ces textes formeront le début de Histoire contemporaine. Autour d’un enseignant à l’université de Tourcoing, une tétralogie satirique de la société française sous la Troisième république, du boulangisme au début du XXe siècle. Les dieux ont soif Les dieux ont soif est un roman paru en 1912, décrivant les années de la Terreur à Paris, France, entre l’an I et l’an II. Sur fond d’époque révolutionnaire, France, qui pensait d’abord écrire un livre sur l’inquisition, développe ses opinions sur la cruauté de la nature humaine et sur la dégénérescence des idéaux de lendemains meilleurs. La Révolte des anges “La révolte des anges” adopte un mode fantastique pour aborder un certain nombre de thèmes chers à Anatole France: la critique de l’Église catholique, de l’armée, et la complicité de ces deux institutions. L’ironie est souvent mordante et toujours efficace. L’histoire est simple: des anges rebellés contre Dieu descendent sur terre, à Paris précisément, pour préparer un coup d’État (si l’on peut dire) qui rétablira sur le trône du ciel celui que l’on nomme parfois le diable, mais qui est l’ange de lumière, le symbole de la connaissance libératrice... Les tribulations des anges dans le Paris de la IIIe République sont l’occasion d’une critique sociale féroce. Finalement, Lucifer renoncera à détrôner Dieu, car ainsi Lucifer deviendrait Dieu, et perdrait son influence sur la pensée libérée... Influence et postérité Anatole France a été considéré comme une autorité morale et littéraire de premier ordre. Il a été reconnu et apprécié par des écrivains et des personnalités comme Marcel Proust (on pense qu’il est l’un des modèles ayant inspiré Proust pour créer le personnage de l’écrivain Bergotte dans À la recherche du temps perdu), Marcel Schwob et Léon Blum. On le retrouve a contrario dans Sous le soleil de Satan, croqué à charge par Georges Bernanos dans le personnage de l’académicien Antoine Saint-Marin. Il était lu et exerçait une influence sur les écrivains qui refusaient le naturalisme, comme l’écrivain japonais Jun’ichirō Tanizaki, il fut la référence pour Roger Peyrefitte. Ses œuvres sont publiées aux éditions Calmann-Lévy de 1925 à 1935. Anatole France est également, de son vivant et, quelque temps après sa mort, l’objet de nombreuses études. Mais après sa mort, il est la cible d’un pamphlet des surréalistes, Un cadavre, auquel participent Drieu La Rochelle et Aragon, auteur du texte: « Avez vous déjà giflé un mort ? » dans lequel il écrit: « Je tiens tout admirateur d’Anatole France pour un être dégradé. » Pour lui, Anatole France est un « exécrable histrion de l’esprit », représentant de « l’ignominie française ». André Gide le juge un écrivain « sans inquiétude » qu’« on épuise du premier coup ». La réputation de France devient ainsi celle d’un écrivain officiel au style classique et superficiel, auteur raisonnable et conciliant, complaisant et satisfait, voire niais, toutes qualités médiocres que semble incarner le personnage de M. Bergeret. Mais nombre de spécialistes de l’œuvre de France considèrent que ces jugements sont excessifs et injustes, ou qu’ils sont même le fruit de l’ignorance, car ils en négligent les éléments magiques, déraisonnables, bouffons, noirs ou païens. Pour eux, l’œuvre de France a souffert et souffre encore d’une image fallacieuse. D’ailleurs M. Bergeret est tout le contraire d’un conformiste. On lui reproche toujours de ne rien faire comme tout le monde, il soumet tout à l’esprit d’examen, s’oppose fermement, malgré sa timidité, aux notables de province au milieu desquels il vit, il est l’un des deux seuls dreyfusistes de sa petite ville… L’ensemble de l’Histoire contemporaine est, à travers un rappel du scandale inouï que fut l’affaire Dreyfus, un réquisitoire accablant contre la bourgeoisie cléricale, patriote, antisémite et monarchiste, dont beaucoup d’analyses restent applicables à l’époque actuelle. La modération apparente du ton, le classicisme du style qui se plaît souvent aux archaïsmes parodiques, a pu tromper des lecteurs habitués à plus de vociférations, et l’on peut même imaginer que certains détracteurs se soient sentis concernés par les sarcasmes dirigés contre l’extrême-droite et ceux qui réclamaient « la France aux Français » (Jean Coq et Jean Mouton au chapitre XX de M. Bergeret à Paris). Reflétant cet oubli relatif et cette méconnaissance, les études franciennes sont aujourd’hui rares et ses œuvres, hormis parfois les plus connues, sont peu éditées. Œuvres * Catalogue des œuvres d’Anatole FranceLes œuvres d’Anatole France ont fait l’objet d’éditions d’ensemble: * Œuvres Complètes, Paris: Calmann-Lévy, 1925-1935 * Marie-Claire Bancquart (éd.), Anatole France Œuvres (4 vol.), Gallimard, coll. « La Pléiade », 1984-1994 (ISBN 2-07-011063-X, 2-07-011125-3, 2-07-011211-X et 2-07-011361-2) Poésies * Les Poèmes dorés, 1873 * Les Noces corinthiennes, 1876. Drame antique en vers Romans et nouvelles * Jocaste et le Chat maigre, 1879 * Le Crime de Sylvestre Bonnard, membre de l’Institut, 1881. Prix Montyon de l’Académie française * Les Désirs de Jean Servien, 1882 * Abeille, conte, 1883 * Balthasar, 1889. Premier recueil de nouvelles publié par Anatole France * Thaïs, 1890,; réédité en 1923 avec la mention “Nouvelle édition revue et corrigée par l’auteur”. Cet ouvrage a fourni l’argument à l’opéra Thaïs de Jules Massenet * L’Étui de nacre, 1892, recueil de contes; réédité en 1923 avec la mention “Édition revue et corrigée par l’auteur” * La Rôtisserie de la reine Pédauque, 1892 * Les Opinions de Jérôme Coignard, recueillis par Jacques Tournebroche, 1893 * Le Lys rouge, 1894 * Le Jardin d’Épicure, 1894; réédité en 1921 avec la mention “Édition revue et corrigée par l’auteur” * Le Puits de Sainte Claire, 1895 * Histoire contemporaine en quatre parties: * 1. L’Orme du mail, 1897; réédité en 1924 avec la mention “Édition revue et corrigée par l’auteur” * 2. Le Mannequin d’osier, 1897; réédité en 1924 avec la mention “Édition revue et corrigée par l’auteur” * 3. L’Anneau d’améthyste, 1899 * 4. Monsieur Bergeret à Paris, 1901 * Clio, 1899; réédition sous le titre Sous l’invocation de Clio, 1921 * L’Affaire Crainquebille, 1901 * Le Procurateur de Judée, 1902 * Histoire comique, 1903 * Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables, 1904 * Sur la pierre blanche, 1905, * L’Île des Pingouins, 1908,; réédition Paris: Théolib, 2014 (ISBN 978-2-36500-082-6); * Les Contes de Jacques Tournebroche, 1908 * Les Sept Femmes de Barbe bleue et autres contes merveilleux, 1909 * Les dieux ont soif, 1912 * La Révolte des anges, 1914 Souvenirs * Le Livre de mon ami, 1885. Réédition illustrée par Fernand Siméon aux Editions G. Grès et Cie en 1921. * Pierre Nozière, 1899 * Le Petit Pierre, 1918 * La Vie en fleur, 1922 Théâtre * Au petit bonheur, 1898. Pièce en un acte * Crainquebille, 1903 * La Comédie de celui qui épousa une femme muette, 1908. Pièce en deux actes * Le Mannequin d’osier, 1897. Comédie adaptée du roman homonyme (première représentation le 22 mars 1904); Histoire * Vie de Jeanne d’Arc, 1908 Critique littéraire * Alfred de Vigny, 1868 * Le Château de Vaux-le-Vicomte, 1888. Préface de Jean Cordey. Rééditions: Calmann– Lévy, 1933 ; Presses du Village, 1987 ; archives pers.[réf. nécessaire]) * Le Génie latin, 1913. Recueil de préfaces * La Vie littéraire, Paris, Calmann-Lévy, 1933. La préface de la "quatrième série" est datée de mai 1892 Critique sociale * Opinions sociales, 1902 * Le Parti noir, 1904 * Vers les temps meilleurs, 1906. Recueil de discours et lettres en 3 tomes ; 3 portraits par Auguste Leroux * Sur la voie glorieuse, 1915 * Trente ans de vie sociale en 4 tomes: * I. 1897-1904, 1949, commentaires de Claude Aveline * II. 1905-1908, 1953, commentaires de Claude Aveline * III. 1909-1914, 1964, commentaires de Claude Aveline et Henriette Psichari * IV. 1915-1924, 1973, commentaires de Claude Aveline et Henriette Psichari; seconde édition (1971)[réf. nécessaire]; * « Préface » du livre de: Dr Oyon, Précis de l’affaire Dreyfus, Paris, Pages libres, 1903 Adaptations Théâtre * Crainquebille Musique * Thaïs de Jules Massenet * Le Jongleur de Notre-Dame de Jules Massenet, inspiré d’une des nouvelles de L’Étui de Nacre ; * Les Noces corinthiennes, opéra d’Henri Büsser. Filmographie * Des adaptations au cinéma d’œuvres d’Anatole France ont été réalisées dès son vivant. * Il apparaît aussi dans un documentaire de Sacha Guitry, Ceux de chez nous (1915). * Films * 1914: Thais de Constance Crawley et Arthur Maude ; * 1920: Le Lys Rouge de Charles Maudru ; * 1922: Crainquebille de Jacques Feyder, avec Françoise Rosay ; * 1926: Les dieux ont soif de Pierre Marodon.Téléfilms * 1981: Histoire contemporaine de Michel Boisrond, avec Claude Piéplu dans le rôle de Monsieur Bergeret (série de 4 téléfilms). Hommages * De nombreuses voies publiques, transports publics, portent le nom d’Anatole France, parmi lesquels une station du métro de Paris et une du métro de Rennes. En 2015, il est le vingt-neuvième personnage le plus célébré au fronton des 67 000 établissements publics français: pas moins de 177 écoles, collèges et lycées lui ont donné son nom, derrière Joseph (880), Jules Ferry (642), Notre-Dame (546), Jacques Prévert (472), Jean Moulin (434).En 1937, la Poste française émet un timbre-poste à son effigie.Deux portraits de lui dessinés et signés par Théophlie-Alexandre Steinlen, l’un daté de 1917, l’autre annoté "Saint-Cloud, janvier 1920" figuraient sous les numéros 74 et 75 du catalogue de dessins et estampes du marchand Paul Prouté de 1985. * Dans Les Puissances des ténèbres (1980), le romancier britannique Anthony Burgess mentionne Anatole France et sa nouvelle « Le Miracle du grand saint Nicolas » comme source d’inspiration pour un opéra écrit par le narrateur Kenneth Marchal Toomey. * Une statue de lui assis devant une petite colonnade orne le parc de la préfecture d’Indre-et– Loire. * Dans le cadre des 31èmes Journées Européennes du Patrimoine, la municipalité de Saint-Cyr-sur-Loire (37), l’association “Saint-Cyr; hommes et patrimoine” et le Conseil Général d’Indre-et-Loire ont organisé ces manifestations: * le 19 septembre 2014, installation du buste de France en 1919 par Antoine Bourdelle (cf. le bronze du musée d’Orsay reproduit sur cette page), exemplaire en pierre (?) inauguré en 1955 puis restauré, dans le parc du manoir de la Tour, espace à vocation littéraire qui honore les hommes de lettres illustres ayant séjourné dans la commune; * le 20 septembre 2014, évocation musicale de sa vie et de son œuvre avec musiques de Paul-Henri Busser et de Massénet dans le parc de La Perraudière (mairie); * du 20 au 28 septembre 2014, présentation dans la mairie de l’exposition "Anatole France, sa vie son œuvre et ses dix ans à Saint-Cyr-sur-Loire" (cf. le magazine municipal Saint-Cyr présente... de septembre-décembre 2014, Anatole France “Pourquoi m’avez-vous oublié ?”– p. 6 et 7).L’un de ses textes faisait partie du corpus au Baccalauréat de Français en juin 2016. Une petite polémique [1] [2] se déclencha après les épreuves au cours desquelles de nombreux candidats qui ne le connaissaient pas l’avaient parfois pris pour une femme. Citations * « La langue française est une femme. Et cette femme est si belle, si fière, si modeste, si hardie, touchante, voluptueuse, chaste, noble, familière, folle, sage, qu’on l’aime de toute son âme, et qu’on n’est jamais tenté de lui être infidèle. » (Les Matinées de la Villa Saïd, 1921) ; * « Ah! c’est que les mots sont des images, c’est qu’un dictionnaire c’est l’univers par ordre alphabétique. À bien prendre les choses, le dictionnaire est le livre par excellence. » (La Vie littéraire) ; * « Je vais vous dire ce que me rappellent, tous les ans, le ciel agité de l’automne, les premiers dîners à la lampe et les feuilles qui jaunissent dans les arbres qui frissonnent ; je vais vous dire ce que je vois quand je traverse le Luxembourg dans les premiers jours d’octobre, alors qu’il est un peu triste et plus beau que jamais ; car c’est le temps où les feuilles tombent une à une sur les blanches épaules des statues. Ce que je vois alors dans ce jardin c’est un petit bonhomme qui, les mains dans les poches et sa gibecière au dos, s’en va au collège en sautillant comme un moineau... » (Le Livre de mon ami, chapitre X: « Les humanités ») ; * « Le lecteur n’aime pas à être surpris. Il ne cherche jamais dans l’histoire que les sottises qu’il sait déjà. Si vous essayez de l’instruire, vous ne ferez que l’humilier et le fâcher. Ne tentez pas l’éclairer, il criera que vous insultez à ses croyances (...) Un historien original est l’objet de la défiance, du mépris et du dégoût universel. » (L’Île des pingouins, préface) ; * « De tous les vices qui peuvent perdre un homme d’État, la vertu est le plus funeste: elle pousse au crime. » (La Révolte des anges, chapitre XXI) ; * « La guerre et le romantisme, fléaux effroyables! Et quelle pitié de voir ces gens-ci nourrir un amour enfantin et furieux pour les fusils et les tambours! » (La Révolte des Anges, chapitre XXII) ; * « Je ne connais ni juifs ni chrétiens. Je ne connais que des hommes, et je ne fais de distinction entre eux que de ceux qui sont justes et de ceux qui sont injustes. Qu’ils soient juifs ou chrétiens, il est difficile aux riches d’être équitables. Mais quand les lois seront justes, les hommes seront justes. » (Monsieur Bergeret à Paris, chapitre VII) ; * « L’union des travailleurs fera la paix dans le monde », cette citation, faussement attribuée à France (c’est une traduction de Marx), se trouve notamment sur le Monument aux morts pacifiste de Mazaugues dans le Var ; * « On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels » (« Lettre ouverte à Marcel Cachin », L’Humanité, 18 juillet 1922) ; cité par Michel Corday dans sa biographie (1928); * « Ma faiblesse m’est chère. Je tiens à mon imperfection comme à ma raison d’être. » (Le Jardin d’Épicure, 1894) ; * « Monsieur Dubois demanda à Madame Nozière quel était le jour le plus funeste de l’histoire. Madame Nozière ne le savait pas. C’est, lui dit Monsieur Dubois, le jour de la bataille de Poitiers, quand, en 732, la science, l’art et la civilisation arabes reculèrent devant la barbarie franque. » (La Vie en Fleur, 1922) ; * « Bénissons les livres, si la vie peut couler au milieu d’eux en une longue et douce enfance! » (La Vie littéraire, tome 1, préface) ; * « Mais parce que mes passions ne sont point de celles qui éclatent, dévastent et tuent, le vulgaire ne les voit pas. » (Le Crime de Sylvestre Bonnard, membre de l’Institut, 1881). * "C’était le seul homme de valeur à avoir accédé, durant la guerre, à un poste de haute responsabilité; mais on ne l’a pas écouté. Il a sincèrement voulu la paix et c’est la raison pour laquelle on n’eut pour lui que du mépris. On est ainsi passé à côté d’une splendide occasion". (lettre de 1917 à propos de Charles 1er de Habsbourg). Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Anatole_France

Antoine de Latour

Antoine Tenant de Latour, né à Saint-Yrieix le 30 août 1808, mort à Sceaux le 27 avril 1881, est un écrivain français. Biographie Fils de l’éditeur et bibliophile Jean-Baptiste Tenant de Latour (1779-1862), Antoine Tenant de Latour devient, après des études à l’École Normale (1826), précepteur du duc de Montpensier (1832) puis son premier secrétaire en 1843. Homme de lettres et poète, il publie abondamment. Amoureux de l’Espagne et de sa littérature, il fit connaître de nombreux auteurs espagnols par ses essais et traductions de Calderón de la Barca, Fernán Caballero, Juan de Mariana, Juan Díaz de Solís, Juan Eugenio Hartzenbusch, Ramón de la Cruz, mais aussi des auteurs italiens comme Silvio Pellico, Vittorio Alfieri, Alessandro Manzoni ou Antonio Astesano (it), Il est reçu le 9 mai 1858 à la Real Academia de Buenas Letras de Séville. Œuvres * Grand ami d’Aloysius Bertrand, il laisse une correspondance avec celui-ci. * Poésies et essayés: * La vie intime (1833) * Poésies complètes (1841) * La baie de Cadix: nouvelles études sur l’Espagne (1858) * L’Espagne religieuse et littéraire, pages détachées (1863) * Etudes litteraires sur l’Espagne contemporaine (1864) * Espagne, traditions, mœurs et littérature (1869) * Tolede et les Bords du Tage– Nouvelles Etudes Sur L’Espagne (1870) * Pèlerinage au pays de Jeanne d’Arc (1875)Traduction: * Mes prisons. Mémoires de Silvio Pellico de Saluces, traduits de l’italien, et précédés d’une introduction biographique, par A. de Latour. Édition ornée du portrait de l’auteur et augmentée de notes historiques par P. Maroncelli, Paris, H. Fournier jeune, 1833. * Des devoirs des hommes. Par Silvio Pellico, traduit de l’italien, avec une introduction, par Antoine de Latour, Paris, Fournier, 1834. * Œuvres dramatiques de Calderon, traduction de M. Antoine De Latour (vol. I e II), 1871. * Œuvres dramatiques de Calderon (II Comédies), 1875. * Don Miguel De Mañara: Sa Vie, Son Discours Sur La Vérité, Son Testament, Sa Profession De Foi, Classic Reprint, 2012. * Mémoires de Victor AlfieriVittorio Alfieri, d’Asti, écrits par lui-même, et traduits de l’italien par Antoine de Latour, Classic Reprint, 2012. * Sainètes de Ramon de la Cruz, Traduits de l’espagnol et précédés d’une introduction par Antoine de Latour, Classic Reprint, 2018.Archives: * Paris, Bibliothèque Nationale * Saluces, Archives historique de la Maire Bibliographie * Jean-Claude Polet, Patrimoine littéraire européen: Index général, De Boeck, 2000, p. 447. Liens internes * Pedro Calderón de la Barca * Silvio Pellico * Vittorio Alfieri * Ramon de la Cruz Liens externes * Sur les liens avec Aloysius Bertrand: [1] * Notices d’autorité: Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Bibliothèque nationale d’Espagne • Bibliothèque royale des Pays-Bas • Bibliothèque universitaire de Pologne • Bibliothèque nationale de Catalogne • Bibliothèque apostolique vaticane • WorldCat Portail de la littérature française Portail de la France au XIXe siècle Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_de_Latour




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