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Blaise Cendrars

Frédéric Louis Sauser, dit Blaise Cendrars [sɑ̃.dʁaːʁ], est un écrivain suisse et français, né le 1er septembre 1887 à La Chaux-de-Fonds (Suisse) et mort le 21 janvier 1961 à Paris. À ses débuts, il utilise brièvement les pseudonymes Freddy Sausey, Jack Lee et Diogène. Dès l’âge de 16 ans, il quitte la Suisse pour un long séjour en Russie puis, en 1911, il se rend à New York où il écrit son premier poème Les Pâques (qui deviendra Les Pâques à New York en 1919). Il le publie à Paris en 1912 sous le pseudonyme de Blaise Cendrars, qui fait allusion aux braises et aux cendres permettant la renaissance cyclique du phénix. En 1913, il fait paraître son poème le plus célèbre, La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France. Dès le début de la guerre de 1914-1918, il s’engage comme volontaire étranger dans l’armée française avant d’être versé dans la Légion étrangère. Parmi ses compagnons d’armes de la Légion, figure notamment Eugene Jacques Bullard, premier pilote noir des forces alliées à partir de 1917. Gravement blessé le 28 septembre 1915, Cendrars est amputé du bras droit et en conséquence réformé. Il écrit sur cette expérience, de la main gauche, son premier récit en prose : il s’agit d’une première version de La Main coupée. Le 16 février 1916, à la suite de son engagement dans la guerre, il est naturalisé français. Écrivant désormais de la main gauche, il travaille dans l’édition et délaisse un temps la littérature pour le cinéma, mais sans succès. Lassé des milieux littéraires parisiens, il voyage au Brésil à partir de 1924. En 1925, il s’oriente vers le roman avec L’Or, où il retrace le dramatique destin de Johann August Sutter, millionnaire d’origine suisse ruiné par la découverte de l’or sur ses terres en Californie. Ce succès mondial va faire de lui, durant les années 1920, un romancier de l’aventure, que confirme Moravagine en 1926. Dans les années 1930, il devient grand reporter. Correspondant de guerre dans l’armée anglaise en 1939, il quitte Paris après la débâcle et s’installe à Aix-en-Provence. Après trois années de silence, il commence en 1943 à écrire ses Mémoires : L’Homme foudroyé (1945), La Main coupée (1946), Bourlinguer (1948) et Le Lotissement du ciel (1949). De retour à Paris en 1950, il collabore fréquemment à la Radiodiffusion française. Victime d’une congestion cérébrale le 21 juillet 1956, il meurt des suites d’une seconde attaque le 21 janvier 1961. L’œuvre de Blaise Cendrars, poésie, romans, reportages et mémoires, est placée sous le signe du voyage, de l’aventure, de la découverte et de l’exaltation du monde moderne où l’imaginaire se mêle au réel de façon inextricable. Le fonds d’archives de Blaise Cendrars a été créé en 1975 par Miriam Gilou-Cendrars (1920-2018), sa fille, et se trouve aux Archives littéraires suisses à Berne. Biographie Les années d’apprentissage Frédéric-Louis Sauser naît le 1er septembre 1887 à La Chaux-de-Fonds (canton de Neuchâtel), dans une famille bourgeoise d’origine bernoise mais francophone. Les voyages de son père, un homme d’affaires un peu niais et instable, font mener à la famille une vie itinérante, notamment à Naples. Envoyé en pension en Allemagne, Freddy fugue. Ses parents l’inscrivent à l’École de commerce de Neuchâtel, pour des études qui ne lui plaisent pas. En 1904, au vu de ses mauvais résultats scolaires, il est envoyé en apprentissage à Moscou et surtout à Saint-Pétersbourg, alors en pleine effervescence révolutionnaire. Jusqu’en 1907, il y travaille chez un horloger suisse. À la Bibliothèque impériale, dont il devient l’habitué, un bibliothécaire, R. R., l’encourage à écrire. Freddy commence à noter ses lectures, ses pensées, il aurait alors écrit La Légende de Novgorode, de l’or gris et du silence. Pour lui faire une surprise, R. R. l’aurait traduit en russe et fait imprimer à 14 exemplaires en blanc sur papier noir. Du vivant de Cendrars, personne n’a jamais vu ce livre qu’il a pourtant fait figurer en tête de toutes ses bibliographies à partir de Séquences (1913). Beaucoup doutaient de son existence, lorsqu’un poète bulgare en découvre un exemplaire, en 1995, chez un bouquiniste de Sofia. Depuis lors, l’authenticité de cette plaquette fait l’objet de controverses, ce qui enrichit la mythologie du poète de nouveaux épisodes. En 1907, Frédéric-Louis Sauser revient en Suisse. Étudiant la médecine à l’université de Berne, il a rencontré Adolf Wölfli, interné à l’asile de la Waldau. Ce schizophrène violent, dessinateur de génie, pourrait être un des modèles de Moravagine, le « grand fauve humain » qui va obséder Cendrars comme un double pendant de longues années. Quant aux études universitaires, elles apportent peu de réponses aux questions qui le hantent sur l’homme, son psychisme, son comportement. Sous l’influence du Latin mystique de Remy de Gourmont, il écrit ses premiers poèmes : Séquences. Après un court séjour à Paris, il retourne en 1911, pour quelques mois, à Saint-Pétersbourg. Il y écrit son premier roman, Moganni Nameh qui ne paraîtra, en feuilleton, qu’en 1922 dans la revue Les Feuilles libres. Il se plonge dans Schopenhauer ; une formule de ce philosophe illumine son rapport à la réalité : « le monde est ma représentation ». Désormais, la vie et la poésie seront pour lui des vases communicants. Entrée de la modernité Fin 1911, Freddy s’embarque pour New York pour rejoindre Fela Poznańska, une étudiante juive polonaise rencontrée à Berne. Il l’épousera par la suite et elle sera la mère de ses enfants Odilon et Rémy, et de Miriam. Ce séjour aux États-Unis lui montre la voie, nouvelle et soumise aux lois de la mécanique, de la vitesse, de la modernité, dans lequel le monde s’engage. Au sortir d’une nuit d’errance, il rédige son premier long poème, Les Pâques à New York, un poème fondateur de la poésie moderne. Pour le signer il s’invente le pseudonyme de Blaise Cendrars. Pour Cendrars, l’acte de création artistique a lieu lorsque le poète est tel une braise, qui se consume au cours de la création, puis s’éteint pour se transformer en cendres. C’est pourquoi il choisit son pseudonyme Blaise comme braise, et Cendrars comme cendre,. Il revient à Paris pendant l’été 1912, convaincu de sa vocation de poète. Avec sa femme il demeure au 4 de la rue de Savoie. Avec Emil Szittya, un écrivain anarchiste, il fonde Les Hommes nouveaux, une revue et une maison d’édition où il publie Les Pâques, puis Séquences, un recueil de poèmes plus anciens d’inspiration décadente, marqués par l’influence de Remy de Gourmont qu’il admire comme un maître. Séquences appartient davantage à Freddy Sauser qu’à Cendrars, même s’il le signe de son pseudonyme. Il se lie d’amitié avec des personnalités artistiques et littéraires : Apollinaire et les artistes de l’école de Paris, Chagall, Léger, Survage, Modigliani, Csaky, Archipenko, Delaunay. En 1913, il publie La Prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France, avec des compositions en couleurs de Sonia Delaunay-Terk. Dans ce premier livre simultané, le texte et l’image sont étroitement imbriqués pour créer une émotion artistique nouvelle, qui sera à l’origine d’une vive polémique. Ce poème-tableau de deux mètres de hauteur, présenté sous forme de dépliant, est reconnu aujourd’hui comme une contribution majeure à l’histoire du livre d’artiste. L’amitié liant Cendrars à certains artistes de l’École de Paris conduit Cendrars à la création de poèmes abstraits révolutionnaires, qui constituent aussi pour certains des hommages directs à des peintres comme Chagall et Léger : il s’agit des Dix-neuf poèmes élastiques publiés en 1919. Dès le début de la Première Guerre mondiale, Cendrars lance, avec l’écrivain italien Ricciotto Canudo, un appel aux artistes étrangers qui vivent en France, et s’engage à la Légion étrangère pour la durée de la guerre au régiment de marche du camp retranché de Paris. Il est affecté à la 6e compagnie du 3e régiment de marche du 1er étranger. Après son baptême du feu sur la Somme en novembre, il est promu légionnaire de 1re classe après six mois d’engagement puis caporal pour son courage au feu le 12 juin 1915. Son régiment est dissous en juillet 1915 et il est alors affecté au 2e régiment de marche du 2e étranger. Le 28 septembre 1915, au cours de la grande offensive de Champagne, gravement blessé au bras droit par une rafale de mitrailleuse, il est amputé au-dessus du coude. Il est alors cité à l’ordre de l’armée, décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre avec 2 palmes avant d’être réformé. Le poète de la main gauche Après une « année terrible », le poète manchot apprend à écrire de la main gauche. En 1916, il publie La Guerre au Luxembourg. Le 16 février 1916, il est naturalisé français. Au cours de l’été 1917, qu’il passe à Méréville (Seine-et-Oise, aujourd’hui Essonne), il découvre son identité nouvelle d’homme et de poète de la main gauche, en rédigeant, au cours de sa « plus belle nuit d’écriture », le 1er septembre, La Fin du monde filmée par l’Ange N.-D. Commence alors une période d’activité créatrice intense placée sous le signe tutélaire de la constellation d’Orion, dans laquelle la main droite du poète s’est exilée. Dans J’ai tué (1918), premier livre illustré par Fernand Léger, il écrit quelques-unes des pages les plus fortes et les plus dérangeantes qui aient été écrites sur la guerre : « Mille millions d’individus m’ont consacré toute leur activité d’un jour, leur force, leur talent, leur science, leur intelligence, leurs habitudes, leurs sentiments, leur cœur. Et voilà qu’aujourd’hui j’ai le couteau à la main. L’eustache de Bonnot. « Vive l’humanité ! » Je palpe une froide vérité sommée d’une lame tranchante. J’ai raison. Mon jeune passé sportif saura suffire. Me voici les nerfs tendus, les muscles bandés, prêt à bondir dans la réalité. J’ai bravé la torpille, le canon, les mines, le feu, les gaz, les mitrailleuses, toute la machinerie anonyme, démoniaque, systématique, aveugle. Je vais braver l’homme. Mon semblable. Un singe. Œil pour œil, dent pour dent. À nous deux maintenant. À coups de poing, à coups de couteau. Sans merci. Je saute sur mon antagoniste. Je lui porte un coup terrible. La tête est presque décollée. J’ai tué le Boche. J’étais plus vif et plus rapide que lui. Plus direct. J’ai frappé le premier. J’ai le sens de la réalité, moi, poète. J’ai agi. J’ai tué. Comme celui qui veut vivre. » Avec Profond aujourd’hui (1917), le poète de la main gauche publie son manifeste en présentant une vision poétique de la modernité. Paraissent également des poèmes écrits avant guerre : son troisième poème « homérique » ou « whitmanien », Le Panama ou les aventures de mes sept oncles (1918), ainsi que les Dix-neuf poèmes élastiques (1919). Le poète grec Yannis Livadas (en) écrivait à propos de Cendrars : « Si Rimbaud fut fondateur et pilier de l’esprit de la poésie moderne, Cendrars, en plus d’en être un grand réformateur, il en fut également bâtisseur lors de l’élévation de celle-ci. D’un premier point de vue, on pourrait y voir le plus sublime, le plus accompli, le dernier des symbolistes. Cependant, Blaise Cendrars fut indiscutablement le pionnier capital du modernisme » Blaise Cendrars : A Poet for the Twenty-First Century. S’éloignant de Paris, il prend congé des milieux littéraires d’avant-garde (Dada, puis surréalisme) dont les polémiques lui paraissent dépassées et gagne Bruxelles où il donne des conférences à l’U.L.B. (Université Libre de Bruxelles), s’y liant d’amitié avec Robert Goffin. Attiré par le cinéma, qui incarne pour lui la modernité de l’expression artistique, il devient l’assistant d’Abel Gance pour J’accuse, où il tient également un rôle de figurant, puis pour La Roue. En 1921, il passe lui-même à la réalisation à Rome, mais l’expérience est un échec. Comme beaucoup d’artistes et d’écrivains à cette époque, il se passionne pour l’Afrique et compile dans son Anthologie nègre (1921) des contes de tradition orale, qu’il est le premier à considérer comme de la littérature. Pour les Ballets suédois, il tire de ce recueil l’argument de La Création du Monde (1923), avec une musique de Darius Milhaud, des décors et costumes de Fernand Léger. Découverte du Brésil En janvier 1924, il se rend au Brésil à l’invitation de Paulo Prado (pt), homme d’affaires et mécène des poètes modernistes de São Paulo, parmi lesquels Oswald de Andrade et Mário de Andrade. Dans un pays où la nature aussi bien que la population s’accordent à ses aspirations profondes, il découvre son « Utopialand » qu’il célébrera souvent dans ses livres. Il y retournera par deux fois, de janvier à juin 1926 et d’août 1927 à janvier 1928. Il s’y lie notamment avec les poètes Oswald de Andrade (qui lui dédia son recueil Pau Brasil, publié en 1925 au Sans Pareil), Mário de Andrade, Sérgio Milliet, Luis Aranha, Manuel Bandeira et Carlos Drummond de Andrade, ainsi qu’avec les peintres Cícero Dias et surtout Tarsila do Amaral, qu’il nomme « la plus belle Pauliste du monde ». En 1924, il publie Kodak (Documentaire). Il faudra attendre les années 1970 pour découvrir que Cendrars avait composé ces poèmes par collage en découpant et réaménageant des fragments du Mystérieux docteur Cornélius, un roman populaire de Gustave Le Rouge. Il voulait ainsi montrer à son ami qu’il était lui aussi un poète. La même année, paraît Feuilles de route, son dernier recueil de poèmes, illustré par Tarsila do Amaral. Du roman au journalisme Au retour du Brésil, il se lance dans le roman. En quelques semaines, il écrit L’Or (1925), où il retrace le tragique destin de Johann August Suter, millionnaire d’origine suisse ruiné par la découverte de l’or sur ses terres en Californie. Ce succès mondial va faire de lui, durant les années 1920, un romancier de l’aventure. Suivent bientôt Moravagine (1926), puis Le Plan de l’Aiguille et Les Confessions de Dan Yack qui rate le Goncourt. Une vie romancée de l’aventurier Jean Galmot (Rhum– L’aventure de Jean Galmot, 1930) lui fait découvrir le monde du journalisme. Dans les années 1930, il devient grand reporter pour explorer les bas-fonds (Panorama de la pègre, 1935). Son ami Pierre Lazareff, le patron de Paris-Soir, l’envoie prendre part au voyage inaugural du paquebot Normandie, puis visiter Hollywood, la Mecque du cinéma. Pendant la même période, il recueille dans trois volumes d’« histoires vraies » les nouvelles qu’il a publiées dans la grande presse. En décembre 1934, il rencontre Henry Miller qui deviendra un de ses amis. Entre 1937 et 1938, il se retire dans les Ardennes, sur la propriété d’Élisabeth Prévost, une jeune femme baroudeuse de vingt-sept ans qu’il a rencontrée à Paris et à laquelle il dédiera L’Homme foudroyé. En 1939, lorsque la guerre éclate, il s’engage comme correspondant de guerre auprès de l’armée britannique. Ses reportages paraissent notamment dans Paris-Soir et le livre qu’il en tire, Chez l’armée anglaise, sera pilonné par les Allemands. Profondément affecté par la débâcle, il quitte Paris et le journalisme pour se retirer à Aix-en-Provence pendant toute l’Occupation. Durant trois ans, il cesse d’écrire. Le rhapsode des mémoires À la suite d’une visite du romancier Édouard Peisson, il sort enfin du silence le 21 août 1943 et commence L’Homme foudroyé (1945) que suivront La Main coupée, Bourlinguer et Le Lotissement du ciel. Ces volumes de « mémoires qui sont des mémoires sans être des mémoires » forment une tétralogie marquée par deux grands traumatismes : la perte de sa main droite et le suicide d’une jeune fille profondément amoureuse de lui. Ils sont composés comme des rhapsodies par Cendrars qui renoue ainsi avec la formation musicale de sa jeunesse. À l’occasion de ce retour à l’écriture, un jeune photographe inconnu, Robert Doisneau, est envoyé à Aix pour faire un reportage sur Cendrars. Il illustre l’article que Maximilien Vox publie en 1945 dans La Porte ouverte, la revue de la chambre de commerce franco-suédoise, sous un titre qui résume bien ces années de guerre : Cendrars, un éléphant solitaire. Quatre ans plus tard, en 1949, Cendrars écrit le texte du premier album de Doisneau : La Banlieue de Paris, qui révèle un grand photographe. En 1944, Cendrars, qui n’écrit plus de poèmes depuis vingt ans, a recueilli ses Poésies complètes chez Denoël, avec l’aide et une préface de son ami Jacques-Henry Lévesque resté à Paris. En janvier 1948, il quitte Aix-en-Provence pour Villefranche-sur-Mer. De jeunes poètes viennent lui rendre visite : André Miguel, Frédéric Jacques Temple. L’année suivante, le 27 octobre 1949, il se marie avec Raymone Duchâteau, à Sigriswil dans l’Oberland bernois. Depuis qu’il a rencontré cette jeune comédienne en octobre 1917, il lui voue un amour idéalisé, non sans ambivalence, traversé de nombreuses crises. La même année 1949, il publie Le Lotissement du ciel, dernier volume des mémoires, qui réunit les deux figures de Joseph de Cupertino, le saint volant du XVIIe siècle, et Oswaldo Padroso, un fazendeiro brésilien qui s’est pris d’un amour fou pour Sarah Bernhardt. Le prière d’insérer du volume tient de la profession de foi : « Je voulais indiquer aux jeunes gens d’aujourd’hui qu’on les trompe, que la vie n’est pas un dilemme et qu’entre les deux idéologies contraires entre lesquels on les somme d’opter, il y a la vie, la vie, avec ses contradictions bouleversantes et miraculeuses, la vie et ses possibilités illimitées, ses absurdités beaucoup plus réjouissantes que les idioties et les platitudes de la « politique », et que c’est pour la vie qu’ils doivent opter, malgré l’attirance du suicide, individuel ou collectif, et de sa foudroyante logique scientifique. Il n’y a pas d’autres choix possibles. Vivre ! » Retour à Paris En 1950, il retourne définitivement à Paris et s’installe au no 23 rue Jean-Dolent, derrière la prison de la Santé. À l’initiative de son ami Paul Gilson, qui y dirige les programmes artistiques, il collabore fréquemment à la Radiodiffusion française en compagnie notamment de Nino Frank et Albert Rièra. Ses entretiens radiophoniques avec Michel Manoll connaissent un grand succès. Il se lie avec de jeunes écrivains qu’il recommande aux éditions Denoël : René Fallet, Robert Giraud, Jean-Paul Clébert, Jacques Yonnet. Après un travail long et difficile, il publie, en 1956, Emmène-moi au bout du monde !…, un roman à clefs sous couvert d’une intrigue policière. La truculence de cette chronique théâtrale qui doit beaucoup à la vie de la comédienne Marguerite Moreno, une amie de Raymone, fait scandale. Ce sera sa dernière œuvre car il est victime d’une première attaque cérébrale le 21 juillet 1956, puis d’une seconde en 1958. En janvier 1959, c’est un grabataire qu’André Malraux fait Commandeur de la Légion d’honneur. Il se convertit au catholicisme le 1er mai 1959 et épouse religieusement Raymone à l’église Saint-Dominique. Le couple emménage en août au rez-de-chaussée d’un immeuble de la rue José-Maria-de-Heredia. Il meurt le 21 janvier 1961 en son domicile au 5 rue José-Maria-de-Heredia dans le 7e arrondissement de Paris, après avoir reçu in extremis la seule récompense littéraire officielle qu’il ait obtenue de son vivant : le grand prix littéraire de la Ville de Paris. Hommages et postérité Blaise Cendrars a reposé de 1961 à 1994 au cimetière des Batignolles à Paris. Depuis 1923, il disposait d’une résidence, sa « maison des champs », au Tremblay-sur-Mauldre dans les Yvelines. En 1994, ses cendres ont été transférées dans le cimetière de ce village. En 2005, un Espace Blaise-Cendrars y est inauguré et la sente Blaise-Cendrars mène à la « maison des champs » où il écrivit L’Or. Après sa mort, un lycée prend son nom dans sa ville natale de La Chaux-de-Fonds et à Sevran (Seine-Saint-Denis). La médiathèque de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) porte aussi son nom. Le train RABDe 500 011-2 des CFF porte le nom de Blaise-Cendrars. En 2011, le cinquantième anniversaire de la mort de Cendrars est inscrit en France parmi les célébrations nationales par le ministère de la Culture et de la Communication. En mai 2013, les Œuvres autobiographiques complètes de Blaise Cendrars entrent, en deux volumes, dans la Bibliothèque de la Pléiade chez Gallimard et l’album de la Pléiade de 2013 lui est dédié à cette occasion. Une fresque a été réalisée au marteau piqueur par l’artiste Telmo Guerra en octobre 2017 à La Chaux-de-Fonds sur la façade arrière de l’ancien cinéma Corso. Le roman Les Pêcheurs d’étoiles de Jean-Paul Delfino, paru en octobre 2017 aux Éditions Le Passage Echo : Érik Satie et Blaise Cendrars traversent la nuit parisienne à la recherche de l’amour de l’un (Suzanne Valadon) et de l’ennemi des deux (Jean Cocteau). Œuvres Poèmes * La Légende de Novgorode ou La Légende de Novgorode, de l’Or gris et du Silence. Dans ses bibliographies, Cendrars présente ainsi ce premier poème qui aurait été publié en Russie à son insu : « traduit en russe par R. R. sur le manuscrit ; tirage en blanc sur papier noir ; 14 exemplaires numérotés et signés. Moscou, Sozonov, 1909. Un volume in-12 carré ». Un exemplaire de cette plaquette longtemps introuvable a été découvert en 1995 à Sofia (Bulgarie) et il a fait l’objet de deux traductions en français (Montpellier, Fata Morgana, 1996, puis 1997). Il est désormais établi qu’il s’agit d’un faux. * Les Pâques. Avec un dessin de l’auteur en frontispice. Paris, Éditions des Hommes nouveaux, 1912. * Devient Les Pâques à New York in Du monde entier. Paris, Gallimard, 1919. * Les Pâques à New York. Avec huit bois de Frans Masereel. Paris, René Kieffer, 1926. * Séquences. Paris, Éditions des Hommes nouveaux, 1913 (recueil exclu par Cendrars de ses Poésies complètes). * Les Pâques à New York création en septembre 1974 au Festival Estival de Paris musique de Daniel Meier interprétée et mise en scène par Alain Meilland. * Recueil repris en appendice des Poésies complètes, Denoël, Œuvres complètes, t. I, 1963, * Recueil repris en appendice des Poésies complètes parmi les « Poèmes de jeunesse », Denoël, coll. « Tout autour d’aujourd’hui », tome 1, 2001. * Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France. Avec des couleurs simultanées de Sonia Delaunay-Terk. Paris, Éditions des Hommes nouveaux, 1913. * Le Transsibérien. Avec un portrait inédit de l’auteur et les reproductions en fac similé des épreuves corrigées du poème. Paris, Seghers, 1957. * La Guerre au Luxembourg. Avec 6 dessins de Moïse Kisling. Paris, D. Niestlé, 1916. * Le Panama ou les aventures de mes sept oncles. Couverture de Raoul Dufy, avec 25 tracés de chemins de fer américains et un prospectus publicitaire. Paris, La Sirène, 1918. * Dix-neuf poèmes élastiques. Avec un portrait de l’auteur par Amedeo Modigliani (deux dans le tirage de tête). Paris, Au Sans Pareil, 1919. * Édition critique par Jean-Pierre Goldenstein. Paris, Méridiens-Klincksieck, 1986. * Du monde entier, recueil comprenant Les Pâques à New York, Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France et Le Panama ou les aventures de mes sept oncles. Paris, Éditions de la Nouvelle Revue française, 1919. * Feuilles de route, I. Le Formose. Avec 8 dessins de Tarsila do Amaral. Paris, Au Sans Pareil, 1924. * Kodak (Documentaire). Couverture de Frans Masereel. Avec un portrait de l’auteur par Francis Picabia. Paris, Stock, 1924. * Poésies complètes. Préface de Jacques-Henry Lévesque. Paris, Denoël, 1944. * Nouvelle édition revue et corrigée. Paris, Denoël, 1947. * Du monde entier au cœur du monde. Poésies complètes. Denoël, 1957.Publications posthumes : * Le Volturno, avec une lithographie de Pierre Alechinsky. Montpellier, Fata Morgana, 1989. * Poésies complètes, avec 41 poèmes inédits. Denoël, coll. « Tout autour d’aujourd’hui », t. 1, éd. de Claude Leroy, 2001; nouvelle édition 2005. Reprise des versions originales des recueils avec leurs illustrations. * Du monde entier au cœur du monde. Poésies complètes. Préface de Paul Morand, éd. de Claude Leroy. Poésie/Gallimard, 2006. Romans, contes, nouvelles, pièces radiophoniques * Profond aujourd’hui, avec 5 dessins d’Angel Zarraga. Paris, À la Belle Édition, chez François Bernouard, 1917 (prose poétique). * Nouvelle édition sans les dessins de Zarraga. Paris, Les Éditeurs Réunis, coll. « Tout autour d’aujourd’hui », 1926. * J’ai tué, avec 5 dessins de Fernand Léger. À la Belle Édition, chez François Bernouard, 1918 (prose poétique). * Nouvelle édition, avec un portrait de l’auteur par Fernand Léger. Georges Crès, 1919. * Reproduction en fac-similé de l’édition de 1918, Fata Morgana, 2013. * La Fin du monde filmée par l’Ange N.-D., avec des compositions en couleur de Fernand Léger. Paris, Éditions de la Sirène, 1919 (roman). * Nouvelle édition précédée d’un « Pro domo ». Pierre Seghers, coll. « Poésie 49 », 1949. * Anthologie nègre, couverture de Csaky. Paris, Éditions de la Sirène, 1921. * Recouvrure de cette édition Au Sans Pareil, Paris, 1927. * « Édition définitive, revue et corrigée », Paris, Corréâ, 1947. * L’Or. La Merveilleuse Histoire du général Johann August Suter. Paris, Grasset, 1925 (roman). * Édition revue et corrigée. Grasset, 1947. * Gallimard, coll. « Folio », no 331, 1998. Préface de Francis Lacassin. * L’Eubage. Aux antipodes de l’unité, avec 5 gravures au burin de Joseph Hecht. Paris, Au Sans Pareil, 1926 (roman). * Édition critique par Jean-Carlo Flückiger. Paris, Champion, coll. « Cahiers Blaise Cendrars » no 2, 1995. * Moravagine. Paris, Grasset, 1926 (roman). * Nouvelle édition revue et augmentée de « Pro domo » et d’une « postface ». Paris, Grasset, 1956. * Éloge de la vie dangereuse. Paris, Les Éditeurs Réunis, coll. « Tout autour d’aujourd’hui », 1926 (prose poétique). * L’ABC du cinéma. Paris, Les Éditeurs Réunis, coll. « Tout autour d’aujourd’hui », 1926 (prose poétique). * Petits Contes nègres pour les enfants des Blancs. Paris, Éditions des Portiques, 1928. * Au Sans Pareil, avec quarante bois et douze hors texte de Pierre Pinsard, Paris, 1929. * Jean Vigneau, avec des illustrations de Francis Bernard. Marseille, 1943. Réédition : Paris, 1946. * Le Plan de l’Aiguille (Dan Yack). Paris, Au Sans Pareil, 1929 (roman). * Les Confessions de Dan Yack. Paris, Au Sans Pareil, 1929 (roman). * Dan Yack. Paris, Éditions de la Tour, 1946. Réunion en un volume revu et corrigé du Plan de l’Aiguille et des Confessions de Dan Yack. * Paris, Gallimard, coll. « Folio », no 5173, 2011. Édition préfacée et annotée par Claude Leroy. * Comment les Blancs sont d’anciens Noirs, avec cinq bois d’Alfred Latour. Paris, Au Sans Pareil, 1930 (contes nègres). * Histoires vraies. Paris, Grasset, 1937 (nouvelles). * Paris, Gallimard, coll. « Folio », no 5683, 2013. Édition présentée et annotée par Claude Leroy. * La Vie dangereuse. Paris, Grasset, 1938 (nouvelles). * La nouvelle J’ai saigné a été reprise aux éditions Zoé, coll. « Minizoé », no 62, Genève, 2004. Postface de Christine Le Quellec Cottier. * D’Oultremer à Indigo. Paris, Grasset, 1940 (nouvelles). * Gallimard, coll. « Folio », no 2970, 1998. Édition préfacée et annotée par Claude Leroy. * Emmène-moi au bout du monde !... . Paris, Denoël, 1956 (roman). * Films sans images (en coll. avec Nino Frank). Paris, Denoël, 1959 (pièces radiophoniques).Publications posthumes : * John Paul Jones ou l’Ambition. Préface de Claude Leroy. Montpellier, Fata Morgana, 1989 (roman inachevé). * La Vie et la mort du Soldat inconnu. Édition de Judith Trachsel. Préface de Claude Leroy. Paris, Champion, coll. « Cahiers Blaise Cendrars » no 4, 1995 (roman inachevé). * La Carissima. Édition d’Anna Maibach. Paris, Champion, coll. « Cahiers Blaise Cendrars » no 5, 1996 (roman inachevé). * Les Armoires chinoises. Postface de Claude Leroy. Montpellier, Fata Morgana, 2001 (conte inachevé). * Nouveaux Contes nègres. Postface de Christine Le Quellec Cottier. Montpellier, Fata Morgana, 2006. Reportages * Rhum. L’aventure de Jean Galmot. Paris, Grasset, 1930. * La Vie secrète de Jean Galmot. Rhum. Nouvelle édition revue et augmentée. Paris, Les Éditions de France, 1934. * Panorama de la pègre. Couverture de Cassandre. Avec des photographies en héliogravure. Grenoble, Arthaud, 1935. * Panorama de la pègre et autres reportages. Textes recueillis par Miriam Cendrars et Francis Lacassin. Préface et bibliographie par Francis Lacassin. UGE, coll. « 10/18 », série « Grands reporters », 1986. * Hollywood, la Mecque du cinéma. Avec 29 dessins par Jean Guérin. Paris, Grasset, 1936. * Chez l’armée anglaise. Illustré de photographies. Paris, Corrêa, 1940. Édition pilonnée par les Allemands.Publication posthume : * À bord du Normandie. Journal transatlantique (29 mai-2 juin 1935), Blaise Cendrars, Colette, Claude Farrère, Pierre Wolff. Photographies de Roger Schall. Préface de Patrick Deville. Nantes, Le Passeur, 2003. Écrits autobiographiques * Une nuit dans la forêt. Premier fragment d’une autobiographie. Avec trois eaux-fortes de Charles Clément. Lausanne, Éditions du Verseau, 1929. * Vol à voiles. Prochronie. Lausanne, Payot, 1932. * Vol à voile. Lausanne, La Guilde du Livre, coll. « La Petite Ourse », 1960. Avec des photographies tirées de la collection Raymone et des archives Jean Bühler. * L’Homme foudroyé. Paris, Denoël, 1945. * Le Vieux Port. Paris et Marseille, Jean Vigneau, 1946. Lithographies de René Rouveret. * Rhapsodies gitanes. Paris, Jean Vigneau, 1946. Lithographies de Yves Brayer. * La Grand’ Route, 3e Rhapsodie gitane. Paris, Bibliophiles et Graveurs d’Aujourd’hui, 1952. Lithographies d’André Minaux. * La Main coupée. Paris, Denoël, 1946. * La Main coupée et autres récits de guerre. Préface de Miriam Cendrars, éd.établie et annotée par Claude Leroy et Michèle Touret, Paris, Denoël, 2013. * Bourlinguer. Paris, Denoël, 1948. * Le Lotissement du ciel. Paris, Denoël, 1949. * Saint Joseph de Cupertino. Reprise sous ce titre de la deuxième partie du Lotissement du ciel. Paris, Le Club du livre Chrétien, 1960. * Le Lotissement du ciel. Paris, Gallimard, coll. « Folio », no 2795, 1996. Édition préfacée et annotée par Claude Leroy. Nouvelle édition, 2011. * À l’aventure (pages choisies). Extraits de : Le Lotissement du ciel, Bourlinguer, La Main coupée, L’Homme foudroyé, La Vie dangereuse, D’Oultremer à Indigo. Paris, Denoël, 1958. * L’Aventure. Paris, Le Club des Jeunes Amis du Livre, 1958. Avec un cahier de photographies de l’auteur par Robert Doisneau. Titre mis à part, volume identique au précédent.Publications posthumes : * Cendrars éditeur. Jéroboam et La Sirène. Préface de Hughes Richard. La Chaux de Cossonay, éditions Parisod, 1979. * Jéroboam et La Sirène. Préface de Hughes Richard. Dole/Saint-Imier, Canevas éditeur, 1992. * Partir. Bois gravés de Christian Henry. Postface de Hughes Richard. Les Ponts-de-Martel, Éditions Hughes Richard, 1986. * Paris ma ville. Illustrations de Fernand Léger. Paris, Bibliothèque des Arts, 1987. * Mon voyage en Amérique. Postface de Christine Le Quellec Cottier. Illustrations de Pierre Alechinsky. Montpellier, Fata Morgana, 2003. * À bord du Birma, extraits de Mon voyage en Amérique avec deux gravures de Pierre Alechinsky, Montpellier, Fata Morgana, 2007 (tirage à 90 exemplaires). * Œuvres autobiographiques complètes, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2 vol. sous la direction de Claude Leroy, avec la collaboration de Michèle Touret (t. I), de Jean-Carlo Flückiger et de Christine Le Quellec Cottier (t. II), 2013 : * t. I : Sous le signe de François Villon (« Lettre dédicatoire à mon premier éditeur » – « Prochronie 1901 : Vol à voile » – « Prochronie 1911 : Le Sans-Nom »—« Prochronie 1921 : Une nuit dans la forêt ») – L’Homme foudroyé – La Main coupée– Textes et documents. * t. II : Bourlinguer – Le Lotissement du ciel – J’ai vu mourir Fernand Léger – Entretiens et propos rapportés – Écrits de jeunesse (« Moganni Nameh » – « Mon voyage en Amérique » – « Hic, haec, hoc » – « Séjour à New York » – « New York in flashlight » – « Le Retour »)– Textes et documents. Entretiens et interviews * Blaise Cendrars vous parle... Propos recueillis par Michel Manoll. Paris, Denoël, 1952. * Le Paysage dans l’œuvre de Léger. Entretien de Cendrars avec Fernand Léger et Louis Carré. Paris, Galerie Louis Carré, 1956. * Dites-nous, monsieur Blaise Cendrars... Réponses aux enquêtes littéraires de 1919 à 1957, recueillies, annotées et préfacées par Hughes Richard. Lausanne, Éditions Rencontre, 1969. * Blaise Cendrars. En bourlinguant… Entretiens avec Michel Manoll (version radiodiffusée, 1950). INA/Radio France, coll. Les grandes heures, 4 CD, 2006. Nouvelle édition, 2011. * Entretiens avec Michel Manoll (transcription de la version radiodiffusée du 15 octobre au 15 décembre 1950), dans Les Grandes Heures, Paris, La Table Ronde/ INA/Radio France, 2013. * Rencontres avec Blaise Cendrars. Entretiens et interviews (1925-1959) (éd. Claude Leroy). Paris, Non Lieu, 2007. * Entretiens avec Blaise Cendrars – Sous le signe du départ. [Cendrars à Radio-Lausanne et Radio-Genève de 1949 à 1957], 2 CD, livret de Christine Le Quellec Cottier. Radio Télévision Suisse, Éditions Zoé et Centre d’Études Blaise Cendrars (coproduction), Lausanne, 2013. Essais * Aujourd’hui. Grasset, 1931. En frontispice : dessin de la main gauche de l’auteur par Conrad Moricand. * La Banlieue de Paris : * Avec 130 photographies de Robert Doisneau. Double édition simultanée : Lausanne, Guilde du Livre / Paris, Seghers, 1949. * Avec 24 photographies de Robert Doisneau, Paris, Seghers, 1966. * Avec 106 photographies de Robert Doisneau. Denoël, 1983. * Le Brésil. Des hommes sont venus : * Avec 105 photographies de Jean Manzon. Monaco, Documents d’art, coll. « Escales du monde », no 6, 1952. * Précédé de Poème à la gloire de Saint-Paul, suivi de Promenade matinale. Sans les photographies de Jean Manzon. Montpellier, Fata Morgana, 1987. Nouvelle édition, 2003. * Photographies de Jean Manzon. Gallimard, coll. « Folio », no 5073, 2010. * Noël aux quatre coins du monde, Paris, Robert Cayla, coll. « Les Amis de l’Originale », no 15, 1953. Recueilli dans Trop c’est trop, 1957. * Trop c’est trop. Paris, Denoël, 1957. En frontispice : portrait de l’auteur par Georges Bauquier. Préfaces, postfaces * Jean Epstein, La poésie d’aujourd’hui : un nouvel état d’intelligence. Lettre-postface de Blaise Cendrars, Paris, La Sirène, 1921. * Le Livre d’enfant en U.R.S.S.. Catalogue de l’exposition organisée par Cendrars et Povolovsky pour les Éditions Bonaparte, 27 avril-22 mai 1929. Préface de Blaise Cendrars. Recueillie dans Aujourd’hui (1931). * Martín Luis Guzmán, L’Aigle et le serpent. Traduction de Mathilde Pomès. Préface de Blaise Cendrars. Paris, J.-O. Fourcade, 1930. Recueilli dans Histoires vraies (1937). * Le Spectacle est dans la rue, album d’affiches de Cassandre. Préface de Blaise Cendrars. Montrouge, Draeger Frères, 1935. * Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal. Préface de Blaise Cendrars. Paris, Union Bibliophile de France, coll. « Vox », 1946. * Honoré de Balzac, Ferragus. Préface de Blaise Cendrars. In L’Œuvre de Balzac, Paris, Le Club français du livre, t. 2, 1950. * José Lins do Rêgo, L’enfant de la plantation. Traduction de J.-W. Reims. Préface de Blaise Cendrars. Paris, Éditions des deux Rives, 1953. Recueilli dans Trop c’est trop (1957). * Instantanés de Paris, 148 photographies de Robert Doisneau. Préface de Blaise Cendrars. Présentation d’Albert Plécy. Paris, Arthaud, coll. « Les Imaginaires », no 4, 1955. * Georges Bauquier, Peintures. Dessins. Catalogue de l’exposition du 11 au 30 juin 1955. Galerie Bernheim Jeune. Présentation de Blaise Cendrars. * Douglas Cooper, Dessins de guerre (1915-1916) de Fernand Léger. Préface de Blaise Cendrars. Paris, Berggruen, 1956. Recueilli dans Trop c’est trop (1957). * Erich von Stroheim, Poto-Poto. Traduit de l’américain par Renée Nitzschke. Préface de Blaise Cendrars. Paris, Éditions de la Fontaine, 1956. * Eric Newby, Bourlingueur des mers du Sud. Traduit de l’anglais par Robin Livio. Présentation de Blaise Cendrars. Paris, La Table ronde, 1958. * Eric Newby, La Dernière Course du blé. Traduction nouvelle par Alain Bories. Préface de Blaise Cendrars. Paris, Éditions Payot, 1992. Adaptations et traductions * Feu le Lieutenant Bringolf. Traduction de Paul Budry. Version de Blaise Cendrars. Paris, Au Sans Pareil, coll. « Les Têtes brûlées » (dirigée par BC), no 1, 1930. * L’Étrange Aventure du Lieutenant Bringolf. Préface de R.-A. Reiss. Traduction de Paul Budry. Version de Blaise Cendrars. Neuchâtel, Éditions de la Baconnière, 1930 (parution simultanée). * Fred Paisley, Al Capone le Balafré, Tsar des Bandits de Chicago. Préface de Géo London. Traduit de l’américain par V. de Puthod. Version de Blaise Cendrars. Paris, Au Sans Pareil, coll. « Les Têtes brûlées », no 2, 1931. * Al Jennings, Hors la loi !... La vie d’un outlaw américain racontée par lui-même. Traduction et adaptation de l’américain et du slang par Blaise Cendrars. Paris, Grasset, 1936. * José Maria Ferreira de Castro, Forêt vierge. Traduction du portugais et introduction par Blaise Cendrars. Paris, Grasset, 1938. Correspondance * « Lettres à Sven Stelling-Michaud, éditeur de Vol à voiles », Vevey, Éditions Bertil Galland, Écriture, no 11, 1975. * Avec Paul Gilson, in Paul Gilson. Hommage et contribution bio-bibliographique proposés par Frédéric Jacques Temple, Lausanne, Éditions Le Front Littéraire, 1983. * Avec Jacques-Henry Lévesque, Correspondance 1924-1959 : « J’écris. Écrivez-moi. » (éd. Monique Chefdor), Denoël, 1991. * Avec Henry Miller : * Correspondance 1934-1979 : 45 ans d’amitié (éd. établie et présentée par Miriam Cendrars, introduction de Frédéric Jacques Temple, notes de Jay Bochner), Denoël, 1995. * Correspondance 1934-1959 : « Je travaille à pic pour descendre en profondeur » (éd. Jay Bochner), Genève, Éditions Zoé, coll. « Cendrars en toutes lettres », 2013. * Avec Ferreira de Castro, Correspondance (éd. Adrien Roig), Champion, Continent Cendrars no 10, 1995-1996. * Avec Igor Stravinsky, « Correspondance au sujet de Ragtime », Champion, Continent Cendrars no 10, 1995-1996. * Avec Élisabeth Prévost, Madame mon copain. Une amitié rarissime (éd. Monique Chefdor), Nantes, Éditions Joca Seria, 1997. * Avec Robert Guiette, Lettres 1920-1959 : « Ne m’appelez plus… maître » (éd. Michèle Touret), Genève, Éditions Zoé, coll. « Cendrars en toutes lettres », 2013. * « Douze lettres à Vladimir Pozner (1930-1937) », présentées par Claude Leroy, Europe, no 1017-1018, janvier-février 2014. * Avec Henry Poulaille, Correspondance 1925-1961 : « Je travaille et commence à en avoir marre » (éd. Christine Le Quellec Cottier et Marie-Thérèse Lathion, préface de Doris Jakubec), Genève, Éditions Zoé, coll. « Cendrars en toutes lettres », 2014. Œuvres complètes * Paris, Denoël, IX volumes, 1960-1964, 1991. * Paris, Le Club français du livre, 15 volumes précédés d’un volume d’Inédits secrets hors série présentés par Miriam Cendrars, 1969-1971. Chaque volume est précédé d’une préface par Raymond Dumay, de témoignages et d’une iconographie. * Paris, Denoël, coll. « Tout autour d’aujourd’hui » (dir. Claude Leroy), 15 volumes, 2001-2006 : * 1 : Poésie complètes, avec 41 poèmes inédits. Édition de Claude Leroy. XXX + 434 p., 2001. * 2 : L’Or—Rhum—L’Argent. Édition de Claude Leroy. XXIV + 360 p., 2001. * 3 : Hollywood, La Mecque du cinéma—L’ABC du cinéma—Une nuit dans la forêt. Édition de Francis Vanoye. XXII + 234 p., 2001. * 4 : Dan Yack. Édition de Claude Leroy. XXXIV + 334 p., 2002. * 5 : L’Homme foudroyé—« Le Sans-Nom ». Édition de Claude Leroy. XXXII + 448 p., 2002. * 6 : La Main coupée—La Main coupée (1918)—La Femme et le soldat. Édition de Michèle Touret. XXX + 370 p., 2002. * 7 : Moravagine—La Fin du monde filmée par l’Ange N.-D.—« Le Mystère de la Fin du monde »—L’Eubage. Aux antipodes de l’unité. Édition de Jean-Carlo Flückiger. XXXII + 398 p., 2003. * 8 : Histoires vraies—La Vie dangereuse—D’Oultremer à Indigo—« Un bel éclat de rire ». Édition de Claude Leroy. XXXII + 528 p., 2003. * 9 : Bourlinguer—Vol à voile. Édition de Claude Leroy. XXXII + 512 p., 2003. * 10 : Anthologie nègre—Petits Contes nègres pour les enfants des Blancs—Comment les Blancs sont d’anciens Noirs—« N’KÎi, l’attrape-nigauds »—« La Création du Monde »—Conférences sur la littérature des Nègres. Édition de Christine Le Quellec Cottier. XXXII + 544 p., 2005. * 11 : Aujourd’hui—« Jéroboam et La Sirène »—« Sous le signe de François Villon »—Préface à Bourlingueur des mers du Sud d’Eric Newby—« Paris par Balzac »—Préface à Forêt vierge de Ferreira de Castro—Le Brésil—Trop c’est trop. Édition de Claude Leroy. XXXII + 560 p., 2005. * 12 : Le Lotissement du ciel—La Banlieue de Paris—Préface à Instantanés de Paris, album de Robert Doisneau. Édition de Claude Leroy. XXXIV + 510 p., 2005. * 13 : Panorama de la pègre—Contrebandiers—« À bord de Normandie »—Articles (1935-1938)—Chez l’armée anglaise—Reportages de guerre (1939-1940). Édition de Myriam Boucharenc. XXX + 450 p., 2006. * 14 : Emmène-moi au bout du monde !...—« Le Mystère de la création »—Films sans images—Danse macabre de l’amour. Édition de Claude Leroy. XXX + 556 p., 2006. * 15 : Blaise Cendrars vous parle... Entretiens avec Michel Manoll—Qui êtes-vous ?—Réponses au « Questionnaire Marcel Proust »—« Pour une bibliothèque idéale »—Préface aux Fleurs du mal de Baudelaire—Le Paysage dans l’œuvre de Léger—J’ai vu mourir Fernand Léger—« Les peintres du dimanche »—« Georges Bauquier ». Édition de Claude Leroy. XXXVI + 412 p., 2006. * Partir (Poèmes, romans, nouvelles, mémoires), Gallimard, coll. « Quarto ». Édition établie et commentée par Claude Leroy, 2011. * Œuvres romanesques précédé de Poésies complètes, 2 vol. sous la direction de Claude Leroy avec la collaboration de Jean-Carlo Flückiger et Christine Le Quellec Cottier (t. I), Marie-Paule Berranger, Myriam Boucharenc, Jean-Carlo Flückiger et Christine Le Quellec Cottier (t. II), Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2017. * t. I : Poésies complètes : Du monde entier au cœur du monde– Autres poèmes. Œuvres romanesques (1917-1929) : Profond aujourd’hui– J’ai tué– La Fin du monde filmé par l’ange N.-D.– L’Or – Moravagine – Éloge de la vie dangereuse– L’ABC du cinéma– L’Eubage – Dan Yack – Textes épars 1910-1917. Autour des œuvres de Blaise Cendrars : Textes et documents. * t. II : Œuvres romanesques (1930-1957) : La Vie secrète de Jean Galmot [Rhum]– Histoires vraies – La Vie dangereuse – D’Oultremer à Indigo– Emmène-moi au bout du monde !...– Trop c’est trop. Textes épars 1927-1959. 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Sergio Zoppi), Quaderni del Novecento Francese, no 12, Rome, Bulzoni, 1991. * L’aventurier du texte (dir. Jacqueline Bernard), Grenoble, PUG, 1992. * Gli universi di Blaise Cendrars (a cura di Rino Cortiana), Abano Terme, Piovan Editore, 1992. * Blaise Cendrars et la guerre (dir. Claude Leroy), Armand Colin, 1995. * Cendrars et Le Lotissement du ciel (dir. Claude Leroy), Armand Colin, 1995. * Cendrars, le bourlingueur des deux rives (dir. Claude Leroy et Jean-Carlo Flückiger), Armand Colin, 1995. * Brésil, l’Utopialand de Blaise Cendrars (dir. Maria Teresa de Freitas et Claude Leroy), L’Harmattan, 1998. * Cendrars au pays de Jean Galmot (dir. Michèle Touret), Presses universitaires de Rennes, 1998. * La fable du lieu. Études sur Blaise Cendrars (dir. Monique Chefdor), Champion, 1999. * Blaise Cendrars. Ein Kaleidoskop in Texten und Bildern (Hrsg. Jean-Carlo Flückiger), Bâle, Lenos, 1999. * Blaise Cendrars au vent d’Est (dir. Henryk Chudak et Joanna Zurowska), Varsovie, Uniwersytet Warszawski, 2000. * Réinventer Cendrars. Blaise Cendrars et la traduction (dir. Irene Weber Henking et Christine Le Quellec Cottier, Lausanne, CTL, no 38, 2000. * Cendrars et les arts (dir. Maria Teresa de Freitas, Edmond Nogacki et Claude Leroy), Presses universitaires de Valenciennes, 2002. * Chiens & chats littéraires chez Cingria, Rousseau et Cendrars par Jacques Réda, Jacques Berchtold et Jean-Carlo Flückiger (« Les chiens de Cendrars »). Genève, La Dogana, 2002. * Blaise Cendrars au carrefour des avant-gardes (dir. Claude Leroy et Albena Vassileva), RITM, no 26, Université Paris X-Nanterre, Publidix, 2002. * « Pour saluer Blaise Cendrars », La Nouvelle Revue Française, no 563, octobre 2002 (avec « Café-Express » de Cendrars présenté par Jean-Carlo Flückiger). * BlaiseMédia. Blaise Cendrars et les médias (dir. Birgit Wagner et Claude Leroy), RITM, no 36, Université Paris X-Nanterre, Publidix, 2006. * Blaise Cendrars. Bourlinguer en écriture : Cendrars et le Brésil (dir. Nadine Laporte & Eden Viana-Martin), Méthode !, Revue de littératures, Vallongues, 2007. * Blaise Cendrars. Un imaginaire du crime (dir. David Martens), Paris, L’Harmattan, 2008. * Art en mouvement : les Ballets suédois de Rolf de Maré. Paris 1920-1925 (textes réunis et présentés par Josiane Mas), Université Paul-Valéry, Montpellier III, Presses universitaires de la Méditerranée, 2008. * Cendrars à l’établi (1917-1931) (dir. Claude Leroy). Préface de Miriam Cendrars. Paris, Éditions Non Lieu, 2009. * L’imaginaire poétique de Blaise Cendrars (dir. Henryk Chudak), Uniwersytet Warszawski, Varsovie, 2009. * Blaise Cendrars et ses contemporains entre texte(s) et contexte(s) (dir. Maria Teresa Russo), Palerme, Flaccovio Editore, 2011. * Aujourd’hui Cendrars (dir. Myriam Boucharenc et Christine Le Quellec Cottier), Paris, Champion, coll. « Cahiers Blaise Cendrars », no 12, 2012. Catalogues d’exposition * La peinture sous le signe de Blaise Cendrars, Robert Delaunay, Fernand Léger, Galerie Louis Carré, exposition du 17 juin au 31 juillet 1965. * Blaise Cendrars. Catalogue de l’exposition de La Chaux-de-Fonds (Suisse), du 29 septembre au 30 octobre 1979 (Commissaire : Marius Michaud). * Cendrars à l’œuvre. Catalogue de l’exposition du Centenaire, commenté par Hughes Richard, Bibliothèque nationale suisse, Berne, 1er septembre-15 octobre 1987. * Blaise Cendrars. Saudades da minha terra, Catalogue de l’exposition de l’université de São Paulo, du 4 août au 19 septembre 1997, texte de Carlos Augusto Calil. * Blaise Cendrars et la Grande Guerre. De l’épreuve du feu à l’homme nouveau à la main coupée. Catalogue de l’exposition du 31 octobre au 14 novembre 2008, Châlons-en-Champagne (Commissaire Thierry Jugan). Préface de Michèle Touret. * Dis-moi Blaise. Léger, Chagall, Picasso et Blaise Cendrars. Catalogue de l’exposition du 27 juin-12 octobre 2009, Musée national Fernand Léger (Biot), Musée national Marc Chagall (Nice), Musée national Pablo Picasso (Vallauris), Éditions de la Réunion des musées nationaux, Paris, 2009. * Blaise Cendrars : tirage de têtes. Catalogue de l’exposition organisée par le Centre d’Études Blaise Cendrars et les Archives littéraires suisses à la Bibliothèque nationale suisse, Berne, 4-21 mai 2011. Commissaires : Marie-Thérèse Lathion et Sylvestre Pidoux. * Blaise Cendrars au cœur des arts. Catalogue de l’exposition du Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds, Gabriel Umstätter (dir.), Silvana Editoriale, 2015. Revues spécialisées * Feuille de routes, bulletin de l’Association internationale Blaise Cendrars (AIBC). Présidente en exercice de l’AIBC : Laurence Campa (2014). Parution deux fois par an, puis (2005) une fois par an. * 1 : avril 1979... * 48 : « Cendrars et le XIXe siècle », printemps 2010. * 49 : « Cendrars et les revues, 1910-1930 (I) », printemps 2011 (spécial cinquantenaire). * 50 : « Cendrars et les revues, 1910-1930 (II) », printemps 2012. * 51 : « Cendrars et les revues (III) », automne 2013. * 52 : « Cendrars & le monde germanique », automne 2014.L’AIBC adresse également à ses adhérents Séquence, une lettre semestrielle d’informations. * Continet Cendrars, revue du Centre d’études Blaise Cendrars de Berne (CEBC). Directrice du CEBC : Christine Le Quellec Cottier (2009). Rédacteur en chef : Jean-Carlo Flückiger. Neuchâtel, À la Baconnière (no 1 à 6/7), puis Paris, Champion (no 8/9 et suivants) : * 1 : Avec « La conquête de Sigriswill », texte inédit, 1986. * 2 : « 33 visages de Blaise Cendrars », 1987. * 3 : Avec « Le mystère de la création », texte inédit (1952) et Rencontres avec Raymone, 1988. * 4 : Avec Qui êtes-vous ?, entretien radiophonique inédit (1950), 1989. * 5 : Avec La Main coupée (1918), La Femme et le soldat (1946), inédits, 1990. * 6/7 : « Matériaux inédits pour l’Anthologie nègre », 1991-1992. * 8/9 : « Cendrars et la musique », 1993-1994. * 10 : « Regards sur Cendrars et le Brésil », 1995-1996. * 11 : « Je suis l’autre », 2004. * 12 : « Violence et sacré », 2006. * 13 : « Variations cendrarsiennes », 2008. * 14 : « Appel du large et écritures de soi », 2010. * 15 : « Entre poésie et prose », 2013. * Hors série : « Au cœur du texte. Hommage à Jean-Carlo Flückiger », 2014. * Blaise Cendrars, série publiée par Minard-Lettres modernes, Paris/Caen : * 1 : « Les inclassables (1917-1926) », dir. Claude Leroy, 1986. * 2 : « Cendrars et l’Amérique », dir. Monique Chefdor, 1989. * 3 : « Bourlinguer à Méréville », dir. Claude Leroy, 1991. * 4 : « Cendrars, la Provence et la séduction du Sud », dir. Monique Chefdor et Georgiana Colvile, 1996. * 5 : « Portraits de l’artiste », dir. Claude Leroy, 2003. * 6 : « Sous le signe de Moravagine », dir. Jean-Carlo Flückiger et Claude Leroy, 2006. Iconographie * Carrieri, Raffaele, Blaise Cendrars, Milan, All’Insegna del Pesce d’Oro, « Serie illustrata », no 65, 1958. * Camilly, Jérôme, Pour saluer Cendrars, photos de Robert Doisneau, Arles, Actes Sud, 1987. * Robert Doisneau : Doisneau rencontre Cendrars, présentation de Miriam Cendrars, Buchet-Chastel, 2006, 120 pages. * Blaise Cendrars, portraits, Rennes, Presses universitaires de Rennes, Anne-Marie Conas et Claude Leroy éd., 2010. * Album Cendrars, iconographie choisie et commentée par Laurence Campa, éditions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2013, (ISBN 978-2-07-013431-1). Adaptations musicales * Le texte de La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France a été dit par le chanteur français Bernard Lavilliers sur une musique originale composée par Xavier Tribolet et Olivier Bodson, et figure sur l’album Baron Samedi (2013). Les références Wikipedia – https ://fr.wikipedia.org/wiki/Blaise_Cendrars

Amédée Pommier

Victor-Louis-Amédée Pommier, né à Vaise (actuellement Lyon) le 20 juillet 1803 et mort le 15 avril 1877 à Paris VIIème arrondissement est un homme de lettres et poète français. Biographie Venu de bonne heure à Paris, après de brillantes études au collège Bourbon, il commença par coopérer à la Collection de classiques latins de Nicolas-Éloi Lemaire, en préparant des notes, revoyant des textes et collationnant des manuscrits. Il prit part à la rédaction de la Semaine, gazette littéraire, fondée en 1824 sous la direction de Victorin et Auguste Fabre et de Villenave Père, et y inséra divers articles de critique et quelques morceaux de poésie. En 1826, il entreprit, comme éditeur, la publication d’une Collection de classiques latins, avec la traduction française en regard, mais il n’en publia que deux ou trois auteurs, dont les Commentaires de César, traduction de Toulangeon, revue par l’éditeur. Il donna en 1827 une traduction de Cornélius Népos à la Bibliothèque latine-française de Panckoucke, et traduisit, pour la même collection, le Dialogue sur la vieillesse de Cicéron.à la poésie. Dans les années 1827-1829, il obtint plusieurs prix de poésie aux Jeux-Floraux de Toulouse, et publia par la suite les pièces couronnées dans son premier recueil de vers. Il occupa la chaire de littérature à l’Athénée royal dans l’hiver de 1828-1829. Un mémoire de lui obtint l’accessit dans le concours ouvert en 1830 par la Revue de Paris sur cette question: « Quelle a été l’influence du gouvernement représentatif sur notre littérature et sur nos mœurs ? » Le rapport disait: « Ce discours, d’un esprit élevé, qui a paru s’éloigner trop souvent de la question proposée, est plein des souvenirs d’une instruction solide que fait valoir encore un style facile et correct. » En 1847, il remporta le prix de poésie décerné par l’Académie française, dont le sujet était la découverte de la vapeur. L’année suivante, la même classe de l’Institut lui décerna une médaille de 1 400 fancs pour sa pièce (non imprimée) sur l’Algérie ou la Civilisation conquérante. En 1849, il obtint à la fois le prix d’éloquence pour l’éloge d’Amyot et le prix de poésie pour la mort de l’archevêque de Paris, coïncidence assez rare dans les fastes académiques et qui lui valut la décoration, sur la proposition d’Alfred de Falloux, alors ministre de l’instruction publique. Le 8 septembre 1880, en réponse à l’envoi de son dernier livre, Gustave Flaubert lui écrit: « Vos Colifichets sont des joyaux Je me suis rué dessus. J’ai lu le volume tout d’une haleine. Je l’ai relu. Il reste sur ma table pour longtemps encore. Partout j’ai retrouvé l’exquis écrivain des Crâneries, des Océanides et de l’Enfer. Je vous connais et depuis longtemps je vous étudie. Il n’est guère possible d’aimer le style sans faire de vos œuvres le plus grand cas. Quelles rimes! Quelle variété de tournures! Quelles surprises d’images! C’est à la fois clair et dense comme du diamant. Vous me semblez un classique dans la meillemot. […] Il faut être fort comme un cabire pour avoir de ces légèretés-là. Vous m’avez fait rêver délicieusement avec l’Égoïste et la Chine. Le Géant m’a « transporté d’enthousiasme ». L’expression, quoique banale, n’est pas trop forte ; je la maintiens.—Les œuvres d’art qui me plaisent par-dessus toutes les autres sont celles où l’art excède. J’aime dans la peinture, la Peinture ; dans les vers, le Ves. Or, s’il fut un artiste au monde, c’est vous. Tour à tour, vos êtes abondant comme une cataracte et vif comme un oiseau. Les phrases découlent de votre sujet naturellement et sans que jamais on voie le dessous. Cela étincelle et chante, reluit, bruit et résiste. […] Je vous aime encore parce que vous n’appartenez à aucune boutique, à aucune église, parce qu’il n’est question, dans votre volume, ni du problème social, ni des bases [de la société], etc.. » Principales publications La Pile de Volta, recueil d’anecdotes publié par un partisan de la littérature galvanique (1831) Poésies (1832) La République, ou le Livre du sang (1836) Les Assassins sans le savoir, drame en 1 acte (1837) Océanides et fantaisies (1839) Texte en ligne Crâneries et dettes de cœur (1842) Texte en ligne Colères (1844) Texte en ligne Les Russes (1854) L’Enfer (1856) De l’Athéisme et du déisme (1857) Colifichets, jeux de rimes, avec les sonnets sur le Salon de 1851 (1860) Paris, poème humoristique (1866) Quelques vers pour elle, poésie intime (1877) Source Notice dans Histoire de la littérature française au XIXe siècle de Frédéric Godefroy (1826-1897), sur GoogleBooks Note Portail de la poésie Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Amédée_Pommier

Agénor Altaroche

Marie Durand Michel Agénor Altaroche est né le 18 avril 1811 à Issoire (Puy-de-Dôme), mort le 13 mai 1884 à Vaux, commune de Méry-sur-Oise (Val-d'Oise). Il fut un journaliste, chansonnier et homme de lettres français, commissaire du Gouvernement provisoire pour le Puy-de-Dôme en 1848, représentant de ce même département à l’Assemblée constituante de 1848. Biographie Le journaliste engagé Fils d'un avocat de renom qui le destinait au barreau, Agénor Altaroche se rend après la révolution de Juillet à Paris pour étudier le droit. Dans l’atmosphère de fronde qui prévaut alors, il abandonne ses études pour se consacrer au journalisme et collabore avec enthousiasme à la presse républicaine, dont les titres se multiplient : Le Courrier des électeurs (1830), Les Communes (1831), La Révolution de 1830, La Tribune, Le Populaire, Le Diable boiteux, Le National. En 1832, il entre au quotidien satirique Le Charivari, et en 1834 succède à Louis Desnoyers comme rédacteur en chef de ce journal. Par la suite, il donnera des feuilletons au Commerce, au Courrier français et au Siècle. Outre ses articles dans la presse périodique, il fait paraître plusieurs brochures politiques, dont en 1830 La Chambre et les écoles, une satire en vers où la majorité parlementaire est accusée d'avoir trahi les promesses de juillet. Il compose des textes de chansons satiriques dirigés contre le régime en place. "Nés du journalisme", ces textes qui en "gardent le cachet" sont réunis en 1835 dans un recueil intitulé Chansons et vers politiques1 où l'on trouve notamment "La fête à l'hôtel de ville" et "Le prolétaire", dédié à Etienne Cabet. Composé "sous l'empire des lois de septembre", un second volume, Nouvelles chansons politiques paraît l'année suivante avec un succès qui justifia plusieurs tirages. En 1833, lors de l'anniversaire de l'Insurrection républicaine à Paris en juin 1832, il signe en hommage aux victimes des événements un poème intitulé 6 juin ! Le deuil publié sous l'égide de la Société des droits de l'homme et du citoyen. L'homme de lettres Écrivain fécond, son activité s'exerce dans des genres variés : comédies-vaudevilles avec Lestocq ou le retour de Sibérie (1836, en collab. Avec M.Laurencin) et Le corrégidor de Pampelune (1843, en collab. Avec Moléri), récits avec Contes démocratiques, dialogues et mélanges (1837) et Aventures de Victor Augerol (1838), roman imité des aventures du chevalier Faublas de Louvet de Couvray. Il participe à plusieurs ouvrages collectifs, dont Paris révolutionnaire (1833-1834) avec une étude sur le moyen âge, "Peste contre peste", et Paris au xixe siècle (1839), recueil de scènes de la vie parisienne ("L’avoué de Paris", "Commissaires de police"). En 1840 paraît son ouvrage La Réforme et la Révolution, une étude historiques en deux parties sur le pape Alexandre VI et Louis XV. Il contribue au Dictionnaire politique dirigé par Étienne Garnier-Pagès et collabore à L’Almanach populaire de la France. En 1837, il a pris part à la fondation de la Société des gens de lettres (1837) dont il sera régulièrement élu au comité organisateur. En 1844, il loge au n°16, cité Bergère. Son rôle politique en 1848 Après le 24 février 1848, il est envoyé au titre de commissaire du gouvernement provisoire pour représenter la République dans le département du Puy-de-Dôme, du 6 mars au 8 mai 1848, où il exerça une action modératrice visant à garantir l'ordre et la liberté tout en luttant contre les adversaires du régime de février. Porté candidat républicain aux élections du 23 avril 1848 à l'Assemblée constituante, il est élu très largement (avec 110 000 voix sur 125 452 votants) représentant du peuple pour le Puy de Dôme. À l'Assemblée, il siège avec les républicains modérés et soutient le général Cavaignac, mais déplore la répression qui suivit les Journées de juin. Non réélu en 1849 à l’Assemblée législative, il quitte la vie politique et prend la direction du Théâtre de l'Odéon de 1850 à 1852, puis s'associe avec Louis Huart au lancement du Théâtre des Folies-Nouvelles ; c'est sur cette scène qu'est créée en 1857 sa pièce La Coiffure de Cassandre, une opérette en un acte imitée d'Achim von Arnim. Les références Wikipedia—https://fr.wikipedia.org/wiki/Ag%C3%A9nor_Altaroche

George Sand

George Sand, pseudonyme d’Amantine Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant, est une romancière, dramaturge, épistolière, critique littéraire et journaliste française, née à Paris le 1er juillet 1804 et morte au château de Nohant-Vic le 8 juin 1876. Elle compte parmi les écrivains les plus prolifiques, avec plus de 70 romans à son actif et 50 volumes d’œuvres diverses dont des nouvelles, des contes, des pièces de théâtre et des textes politiques. À l’image de son arrière-grand-mère, qu’elle admire, Madame Dupin (Louise de Fontaine 1706-1799), George Sand prend la défense des femmes, prône la passion, fustige le mariage et lutte contre les préjugés d’une société conservatrice. George Sand a fait scandale par sa vie amoureuse agitée, par sa tenue vestimentaire masculine, dont elle a lancé la mode, par son pseudonyme masculin, qu’elle adopte dès 1829, et dont elle lance aussi la mode: après elle, Marie d’Agoult signe ses écrits Daniel Stern (1841-1845), Delphine de Girardin prend le pseudonyme de Charles de Launay en 1843. Malgré de nombreux détracteurs comme Charles Baudelaire ou Jules Barbey d’Aurevilly, George Sand contribue activement à la vie intellectuelle de son époque, accueillant au domaine de Nohant ou à Palaiseau des personnalités aussi différentes que Franz Liszt, Frédéric Chopin, Marie d’Agoult, Honoré de Balzac, Gustave Flaubert, Eugène Delacroix, conseillant les uns, encourageant les autres. Elle a entretenu une grande amitié avec Victor Hugo par correspondance mais ces deux grandes personnalités ne se sont jamais rencontrées. Elle s’est aussi illustrée par un engagement politique actif à partir de 1848, inspirant Alexandre Ledru-Rollin, participant au lancement de trois journaux: La Cause du peuple, Le Bulletin de la République, l’Éclaireur, plaidant auprès de Napoléon III la cause de condamnés, notamment celle de Victor Hugo dont elle admirait l’œuvre et dont elle a tenté d’obtenir la grâce après avoir éclipsé Notre Dame de Paris avec Indiana, son premier roman. Son œuvre est très abondante et la campagne du Berry lui sert souvent de cadre. Ses premiers romans, comme Indiana (1832), bousculent les conventions sociales et magnifient la révolte des femmes en exposant les sentiments de ses contemporaines, chose exceptionnelle à l’époque et qui divisa aussi bien l’opinion publique que l’élite littéraire. Puis George Sand ouvre ses romans à la question sociale en défendant les ouvriers et les pauvres (Le Compagnon du Tour de France) et en imaginant une société sans classes et sans conflit (Mauprat, 1837– Le Meunier d’Angibault, 1845). Elle se tourne ensuite vers le milieu paysan et écrit des romans champêtres idéalisés comme La Mare au diable (1846), François le Champi (1848), La Petite Fadette (1849), Les Maîtres sonneurs (1853). George Sand a abordé d’autres genres comme l’autobiographie (Histoire de ma vie, 1855) et le roman historique avec Consuelo (1843) où elle brosse, à travers la figure d’une cantatrice italienne, le paysage artistique européen du XVIIIe siècle, ou encore Les Beaux Messieurs de Bois-Doré (1858) qui multiplie les péripéties amoureuses et aventureuses dans le contexte des oppositions religieuses sous le règne de Louis XIII. Vers la fin de sa vie, elle écrit une abondante œuvre théâtrale, restée largement inédite de son vivant. Biographie Enfance Amantine Aurore Lucile Dupin, future George Sand, nait le 1er juillet 1804 à Paris (anciennement au 15 rue Meslay devenu le no 46, dans le 3e arrondissement). Fille de Maurice Dupin de Francueil et de Sophie-Victoire Delaborde, elle est, par son père, l’arrière-petite-fille du maréchal de France, Maurice de Saxe (1696-1750),. Du côté de sa mère, elle a pour grand-père Antoine Delaborde, maître paulmier et maître oiselier, qui vendait des serins et des chardonnerets à Paris, sur le quai aux Oiseaux,. Aurore a donc une double ascendance, populaire et aristocratique, qui la marque profondément. Deux origines sociales diamétralement opposées qui expliquent la personnalité d’Aurore Dupin et son engagement politique à venir: « On n’est pas seulement l’enfant de son père, on est aussi un peu, je crois, celui de sa mère. Il me semble même qu’on l’est davantage, et que nous tenons aux entrailles qui nous ont portés, de la façon la plus immédiate, la plus puissante, la plus sacrée. Or, si mon père était l’arrière-petit-fils d’Auguste II, roi de Pologne, et si, de ce côté, je me trouve d’une manière illégitime, mais fort réelle, proche parente de Charles X et de Louis XVIII, il n’en est pas moins vrai que je tiens au peuple par le sang, d’une manière tout aussi intime et directe ; de plus, il n’y a point de bâtardise de ce côté-là. » Son père, Maurice Dupin, incorporé dans les rangs de l’armée révolutionnaire, effectue de 1798 à 1808, toutes les guerres républicaines et impériales. Pendant les campagnes d’Italie, il s’éprend de Sophie Victoire Delaborde, qui partage alors la vie de l’intendant affecté aux subsistances, l’adjudant-général Claude-Antoine Collin, âgé de cinquante ans. Victoire suit Maurice à son retour en France. La mère de ce dernier, Marie-Aurore de Saxe, fait tout pour s’opposer à leur mariage ; c’est donc à son insu que le 5 juin 1804, moins d’un mois avant la naissance de la future George Sand, le capitaine Maurice Dupin signe devant le maire du 2e arrondissement ancien de Paris, l’acte de mariage avec Victoire Delaborde. Maurice Dupin a eu précédemment une liaison avec la domestique du château de Nohant, Catherine Chatiron (1779-1866)[note A]. Elle est entrée au service de Madame Dupin de Francueil, le 24 janvier 1797 pour une rémunération de 60 francs par an. Catherine donne le jour à La Châtre le 5 mai 1799, à un fils naturel et déclaré sous le nom de Pierre Laverdure. Maurice Dupin refuse de reconnaître l’enfant qui prendra l’identité d’Hippolyte Chatiron (1799-1848)[note B], le demi-frère d’Aurore. Marie-Aurore de Saxe congédie Catherine Chatiron, mais fait élever l’enfant par le précepteur de Maurice, Jean-Louis François Deschartres. Les trois premières années de la vie d’Aurore Dupin s’écoulent dans le petit logis de ses jeunes parents, rue de la Grange-Batelière. En avril 1808, Victoire, enceinte de sept mois, rejoint son mari en garnison à Madrid. Elle est accompagnée de sa fille Aurore et ce, malgré le désaveu de Maurice Dupin au vu de cette périlleuse expédition et de la situation militaire espagnole. Dans le palais de Godoy, Murat témoigne beaucoup d’affection à l’enfant. Le 12 juin 1808, Victoire donne naissance à Madrid à un fils, Auguste, mais il est aveugle. Les événements politiques se précipitent et l’heure de la retraite d’Espagne a sonné. Après un voyage éprouvant, la famille arrive dans l’Indre, chez la grand-mère paternelle. Aurore découvre pour la première fois le domaine de Nohant. Malheureusement, son petit frère ne va pas survivre au voyage et décède au château, le 8 septembre 1808. Une semaine plus tard, Maurice Dupin meurt accidentellement d’une chute de cheval à la sortie de La Châtre, le 16 septembre 1808,. D’Aurore Dupin à la baronne Dudevant Aurore grandit à Nohant, tout d’abord avec sa mère et sa grand-mère. Cependant, un désaccord apparaît entre les deux femmes à propos de son éducation. Un compromis est trouvé et l’engagement est pris par écrit le 3 février 1809. Marie-Aurore de Saxe a la responsabilité de l’éducation d’Aurore qui passe la majeure partie de l’année à Nohant et peut voir sa mère, installée à Paris, en hiver. Victoire reçoit une rente de sa belle-mère augmentée par une compensation financière et elle est autorisée à se rendre à Nohant pendant l’été. La grand-mère confie Aurore au précepteur et homme de confiance, le vieux Jean-Louis François Deschartres, qui l’élève avec son demi-frère Hippolyte Chatiron. Marie-Aurore de Saxe préfère passer la mauvaise saison dans la capitale et elle demeure rue Neuve-des-Mathurins, à proximité du logement de Victoire. Malgré un droit de visite, la mère n’a pas la permission d’emmener sa fille chez elle. Cette application des accords est encore plus restrictive vis-à-vis de Caroline Delaborde [note C], la fille aînée de Victoire, qui ne doit pas approcher sa demi-sœur Aurore et encore moins de venir au domicile parisien de Madame Dupin de Francueil. Mais un incident se produit au cours de l’hiver 1810-1811. Caroline se présente chez Marie-Aurore malgré l’interdiction et elle est chassée sans ménagement par la maîtresse de maison. Aurore est traumatisée par cette injustice et en tombe malade. Prise de remords, Marie-Aurore décide d’emmener elle-même sa petite-fille, une fois rétablie, chez Victoire. Au moment du retour à Nohant, Marie-Aurore propose à Victoire de les accompagner, pour ne pas perturber davantage sa fille. George Sand restera attachée toute sa vie à Nohant et à la campagne où elle peut s’échapper dans la nature pour laisser s’épanouir son imagination. Elle reprendra le thème de la vie pastorale dans ses romans champêtres,,,. Aurore devenant peu assidue et rebelle, sa grand-mère la met en pension au couvent des Dames Augustines anglaises de Paris pour parfaire son enseignement, du 12 janvier 1818 jusqu’au 12 avril 1820,,,. Elle traverse une crise de mysticisme dans cet établissement religieux, où sa mère et grand-mère étaient emprisonnées sous la Terreur. Marie-Aurore de Saxe, imprégnée des idées du siècle des Lumières, ne tarde pas à la retirer du cloître et la fait revenir à Nohant. La santé de sa grand-mère décline. Consciente que son temps lui est compté, Marie-Aurore a pour dessein de marier sa petite-fille au plus tôt et de la faire son unique héritière, tant de ses biens que des terres et du domaine de Nohant. Au mois de janvier 1821, un projet de mariage est envisagé avec l’un des cousins d’Aurore, Auguste Vallet de Villeneuve, veuf depuis 1812 de Laure de Ségur et propriétaire du marquisat du Blanc. Mais il est âgé de 42 ans, alors que sa promise n’a que 16 ans… Marie-Aurore de Saxe prodigue la plus grande attention à sa petite-fille, et lui fait découvrir Jean-Jacques Rousseau. Cette affection est réciproque, Aurore apprécie sa grand-mère, à l’esprit délicat et cultivé. L’enfant complète son instruction par la lecture. Si Rousseau la fascine, d’autres philosophes captivent la jeune prodige: Chateaubriand à travers le Génie du christianisme, mais également Aristote, Condillac, Montesquieu, Blaise Pascal, Jean de La Bruyère, Montaigne, Francis Bacon, John Locke, Leibniz, ainsi que les poètes Virgile, Alexander Pope, John Milton, Dante, et William Shakespeare. Marie-Aurore de Saxe meurt le 26 décembre 1821 à Nohant-Vic,, quelques mois après une attaque d’apoplexie. Ses ultimes paroles sont pour sa petite-fille: « tu perds ta meilleure amie ». Au lendemain de l’enterrement de Madame Dupin de Francueil, la mère d’Aurore arrive à Nohant afin de prendre connaissance des dernières volontés de la défunte. Le frère aîné d’Auguste, le comte René, François Vallet de Villeneuve, possesseur du château de Chenonceau, est désigné pour être le tuteur d’Aurore, mineure et seule légataire à la mort de sa grand-mère. La lecture du testament provoque une violente colère de Victoire Delaborde. Toute la rancœur, contenue ces dernières années, se déchaîne brutalement à l’encontre de sa belle-mère et René Vallet de Villeneuve, par des paroles outrageantes. Elle exige que sa fille vienne vivre avec elle à Paris, et c’est la rupture avec la famille paternelle. Aurore quitte Nohant avec sa mère, le 18 janvier 1822. Les relations entre la mère et la fille deviennent vite conflictuelles. Au printemps 1822, Victoire confie Aurore à des amis de Maurice Dupin, James et Angèle Roettiers du Plessis, qui vivent avec leurs cinq filles dans le château du Plessis-Picard près de Melun. Elle reste plusieurs mois dans cette famille, où règne une excellente ambiance, et y rencontre François Casimir Dudevant, avocat à la cour royale, qu’elle épouse à Paris le 17 septembre. La mère d’Aurore a la présence d’esprit d’imposer le régime dotal, Aurore conservant sa fortune personnelle de 500 000 francs, et doit recevoir de son mari une rente de 3 000 francs par an pour ses besoins personnels. Dans une longue correspondance adressée à une « belle Dame », en date du 26 septembre 1822 à Nohant, soit quelques jours après le mariage de la jeune Aurore, Jean-Louis Deschartres explique que la mère n’avait qu’une hâte, se délivrer de sa fille au plus tôt: « Vous auriez bien voulu Madame, entrer dans quelques détails sur les nouveaux propriétaires de Nohant […]. Vous me mandez qu’à la place de la jeune baronne, vous seriez montée chez moi, vous vous seriez jetée à mon col vous m’auriez témoigné franchise, amitié, &c. […] mais tout le monde n’a pas un cœur fait comme le vôtre ; […] il faut bien se persuader qu’entre la vieillesse et la jeunesse, l’amitié ne peut exister […]. C’est d’après ce principe que je ne suis entré en aucune discussion avec les jeunes mariés. Je ne sais sur les antécédents que ce qu’ils ont bien voulu dans la conversation me laisser connaître […]. Le jeune homme est bien fait, a la figure peu avenante quoique doux ; il a un peu la pétulance gasconne, sans en avoir la jactance. Ses parents autrefois très riches colons américains, ont cherché comme tous les propriétaires à tirer le meilleur parti possible de leur récolte en établissant des raffineries de sucre. Son père était lieutenant colonel avant la Révolution. Il a été admis chez Mme Dupin rue du roi de Sicile […]. Après sa retraite, le colonel fut député, 12 ou 15 ans ; son fils unique aura droit à la fortune paternelle qui est de 25 à 30 000 francs de revenus […]. Bref si Aurore eût pu faire un meilleur choix sous tous les rapports, elle eût pu aussi en faire un bien plus mauvais ; et vous serez étonnée que la chose n’ait pas eu lieu, lorsque vous saurez qu’après la rupture du mariage Pontcarré, la mère Mme Maurice s’adressa à M. Savin l’ami de M. de Beaumont, et lui dit de lui trouver quelques vieilles moustaches qui la débarrassent de sa fille qui était un diable […]. Savin s’est adressé à M. Roëttiers de Montaleau du Plessis, lui disant que s’il trouvait un officier à demi-solde qui pût obtenir le consentement de la jeune personne il assurait celui de la mère. Ce M. du Plessis répondit qu’il avait tout ce que l’on pouvait désirer [...]. La mère conduisit la fille au Plessis-Picard et l’y laissa seule, sans domestique: Aurore fit l’objet alors de demandes d’un aide de camp du général Subervie, jeune turc de 45 ou 50 ans sans fortune, d’un avocat fils d’un payeur à Chalons, et d’un notaire, mais la jeune personne donna sa préférence à son mari, et Mme Maurice Dupin, oubliant les obligations d’une mère qui tient à l’honneur, à la probité, à la considération, qui si elle a le malheur d’avoir une fille répréhensible par sa légèreté, coupable dans sa conduite, doit la couvrir de son manteau, la protéger, la défendre lors encore que ses erreurs et ses fautes seraient avérées, […] par une infamie qu’on ne peut expliquer, alla calomnier sa fille, dire le plus de mal possible du jeune homme à qui a voulu l’entendre […]. M. de Beaumont ajouta foi aux rapports mensongers, et pendant que cette mère vomie par l’enfer, lui racontait qu’elle avait été indignement chassée de chez elle par les jeunes gens, elle écrivait à ces derniers les lettres les plus tendres [...]. Le caractère de duplicité paraît inhérent aux individus de cette famille. » Victoire se désiste alors de la tutelle de sa fille le 5 octobre 1822 au profit de Casimir Dudevant et les époux s’installent à Nohant,. Pour Aurore, ce mariage est l’occasion de gagner sa liberté, mais c’est oublier que les femmes à cette époque sont traitées en mineures jusqu’à leur mort. Aurore va vite comprendre qu’elle reste enfermée dans sa condition de vassale et que Casimir, comme ses nombreux prétendants, ne voit en elle que la riche héritière. Le 30 juin 1823, Aurore donne naissance à son fils Maurice (1823-1889) à Paris. En 1824, chez les du Plessis, Casimir gifle Aurore en public pour un motif futile. Les premières fêlures du couple apparaissent et Aurore se rend compte que tout la sépare de son époux, grossier, peu cultivé, à l’éducation si dissemblable, dont les goûts diffèrent totalement des siens. Le hasard d’une rencontre en juillet 1825, lors d’un voyage avec Casimir à Cauterets dans les Pyrénées, permet à la jeune femme de renaître à la vie. Aurore fait la connaissance d’Aurélien de Seze, avocat de talent, substitut au tribunal de Bordeaux et neveu du défenseur de Louis XVI. Séduisant, intelligent, Aurélien a conquis le cœur d’Aurore, le temps d’une courte histoire d’amour, passionnée et platonique. Ils échangent une importante correspondance, mais leurs rencontres sont rares et Aurore vient de retrouver un ami de jeunesse. Au cours de ses séjours à Nohant, elle noue une liaison avec Stéphane Ajasson de Grandsagne, originaire de La Châtre, de 1827 à 1828. La rumeur publique rattrape les amants et compromet l’équilibre précaire des époux Dudevant. Le 13 septembre 1828, à Nohant, Aurore met au monde une fille, Solange (1828-1899), dont la paternité est empreinte d’incertitude, du fait de la fréquentation d’Aurore avec Stéphane Ajasson de Grandsagne. De son côté, Casimir se met à boire, devient odieux et entretient des relations avec les servantes. La situation conjugale se dégrade, les époux font chambre à part. Aurore veut son indépendance, souhaite travailler et gérer ses biens propres. Au même moment, elle engage une nouvelle idylle avec le romancier Jules Sandeau, et désire le rejoindre à Paris. Au mois de décembre 1830, une scène éclate entre Casimir et Aurore. Elle vient de découvrir le « testament » de son mari qui se résume à des critiques venimeuses et des rancunes envers sa femme. Leur séparation est inévitable (le divorce n’existe pas à cette époque) et prononcée en sa faveur le 16 février 1836, le tribunal de La Châtre reconnaissant prouvés les « injures graves, sévices et mauvais traitements ». Face à la grande fermeté de son épouse, Casimir Dudevant s’incline et ne veut surtout pas perdre l’usufruit des possessions d’Aurore. Elle décide de vivre alternativement entre Paris et Nohant. Casimir doit lui verser une pension de 3 000 francs prévue par leur contrat de mariage. Dans un premier temps, Solange et Maurice restent auprès de leur père à Nohant. Une fois établie à Paris, Aurore emmène sa fille chez elle et Casimir Dudevant se laissera convaincre par la suite, de confier Maurice à sa mère. Le demi-frère d’Aurore, Hippolyte Chatiron, semble avoir joué un rôle dans le conflit qui oppose sa sœur et son beau-frère Casimir Dudevant, dont il partage le penchant pour la boisson et les fêtes. La naissance de George Sand Les 27, 28 et 29 juillet 1830– journées dites les Trois Glorieuses– les insurrections parisiennes renversent les Bourbons. L’engagement politique d’Aurore Dupin et sa prise de conscience débutent véritablement à partir de cette période. Jusqu’alors, Aurore Dupin ne s’intéresse guère à la politique. Sa sensibilité est même bonapartiste, en raison du souvenir et de la carrière militaire de son père. Elle s’est opposée avec son époux Casimir Dudevant, au candidat royaliste lors des élections censitaires de 1827 en soutenant activement le candidat républicain, Duris-Dufresne à La Châtre. Le 30 juillet 1830, Aurore Dupin rencontre Jules Sandeau au château du Coudray à Verneuil-sur-Igneraie. Une rencontre qui marque la jeune Aurore, et qui va influer sa destinée. Le 4 janvier 1831, elle quitte Nohant pour rejoindre à Paris une petite société de jeunes Berrichons, férus de littérature romantique et qu’elle fréquentait déjà dans l’Indre: Charles Duvernet, Alphonse Fleury et Jules Sandeau. Dans ce Paris de 1831, en pleine effervescence romantique après la révolution de Juillet, où les jeunes artistes et poètes du quartier latin portaient des costumes extravagants, Aurore mène une vie de bohème avec ses compagnons, allant dans les théâtres, les musées et les bibliothèques. Ayant obtenu de la préfecture de police de l’Indre une permission de travestissement,, elle adopte un costume masculin, plus pratique et moins coûteux: elle endosse une « redingote-guérite », se noue une grosse cravate en laine, se fait couper les cheveux jusqu’aux épaules et met un chapeau de feutre mou,. Aurore affiche sa liaison avec Jules Sandeau. Ensemble, ils commencent une carrière de journalistes au Figaro, sous l’œil sévère mais bienveillant d’Henri de Latouche, le directeur du journal. Ils écrivent en commun un roman, Rose et Blanche, publié sous le pseudonyme de J. Sand. Le roman Rose et Blanche est ébauché par Aurore, mais refait entièrement par Jules Sandeau. L’ouvrage se voit attribuer par une fantaisie d’Henri de Latouche, le nom d’auteur de Jules Sand, qui évoque non seulement Jules Sandeau, mais aussi Karl Sand, l’étudiant bavarois assassin d’August von Kotzebue. Ce livre connaît un certain succès, au point qu’un autre éditeur se présente et commande un prochain roman sous le même nom. Comme Aurore vient d’écrire Indiana, à Nohant durant l’hiver 1831-1832, elle veut le donner sous le même pseudonyme mais Jules Sandeau, par modestie, n’accepte pas la paternité d’un livre auquel il est totalement étranger. Henri de Latouche est consulté et tranche par un compromis: le nom de Sand est conservé pour satisfaire l’éditeur et le prénom est modifié pour distinguer les deux auteurs. Aurore prend celui de George, qui lui semble synonyme de Berrichon. Étymologiquement, George signifie en effet « celui qui travaille la terre ». Sans le s final du prénom, elle joue sur l’ambiguïté et l’androgynie. Sa première œuvre personnelle, Indiana, est publiée le 19 mai 1832 sous le nom de G. Sand et tous ses romans ultérieurs le seront sous le pseudonyme de George Sand, qu’elle adopte définitivement. Valentine, composée à Nohant et achevée pendant l’été de 1832, est éditée trois mois après Indiana. Ces deux romans assurent la renommée de l’écrivain et améliorent beaucoup sa situation financière. Elle quitte son petit logement du cinquième étage du quai Saint-Michel pour aller s’installer dans la « mansarde bleue », un appartement plus confortable au troisième étage, sous les toits, au no 19 quai Malaquais. François Buloz, le directeur de la Revue des deux Mondes, lui assure par contrat une rente annuelle de 4 000 francs en échange de trente-deux pages d’écriture toutes les six semaines. Au début de 1833, elle rompt avec Jules Sandeau, coupable d’une infidélité. Elle a une brève relation avec Prosper Mérimée, très décevante et qu’elle regrette amèrement. C’est une période sombre pour George Sand, démoralisée par ces deux déceptions. Le 10 août 1833, paraît Lélia, une œuvre lyrique, allégorique et très originale, dont le succès est prodigieux. En janvier 1833, George Sand éprouve une affection profonde pour la comédienne Marie Dorval, une amie de Jules Sandeau, qu’elle admire lors de l’une de ses représentations au point de lui envoyer une lettre. Leurs échanges de correspondances donnent la mesure de l’amitié intense qui lie les deux femmes et leur attachement mutuel. Ainsi le 18 mars 1833, George Sand écrit à Marie Dorval: « Je ne peux vous voir aujourd’hui, ma chérie. Je n’ai pas tant de bonheur. Lundi, matin ou soir, au théâtre ou dans votre lit, il faudra que j’aille vous embrasser, madame, ou que je fasse quelque folie. Je travaille comme un forçat, ce sera ma récompense. Adieu, belle entre toutes » et Marie de lui répondre: « Vous êtes une méchante et je comptais bien sur le bonheur de vous avoir toute la soirée dans ma loge. Nous aurions vite dîné, à cinq heures, et nous serions parties ensemble. Voyons, tâchez. Je vous ai vue hier toute la soirée, je vous ai regardée sans rencontrer vos yeux. Vous aviez l’air d’une boudeuse. C’est moi qui viendrai vous voir demain matin. Ce soir, je ne suis pas chez moi. Mon Dieu, quelle envie de causer j’ai donc! Nous ne pourrons donc jamais nous accrocher ? ». Leur relation fait l’objet de médisances à Paris, d’autant qu’elles comptent parmi les personnalités féminines les plus en vue. Gustave Planche écrit à Sand de se méfier de cette « dangereuse amitié », tandis qu’Alfred de Vigny, amant de Dorval, lui conjure: « j’ai défendu à Marie de répondre à cette Sapho qui l’ennuie »! Missive restée sans suite. En effet, Marie Dorval collabore à l’écriture de Cosima, pièce de théâtre de George Sand créée le 29 avril 1840 à la Comédie-Française, avec la célèbre comédienne dans le premier rôle. Alfred de Musset George Sand rencontre pour la première fois Alfred de Musset le 17 juin 1833, lors d’un dîner organisé par François Buloz pour ses collaborateurs de la Revue des deux Mondes, au restaurant Lointier, no 104 rue Richelieu à Paris. À la fin du mois de juillet, ils sont amants et Musset s’installe chez George Sand, quai Malaquais. Le couple se rend à Fontainebleau où ils séjournent du 5 au 13 août à l’hôtel Britannique au no 108 rue de France. Une nuit, lors d’une promenade en forêt aux roches de Franchard, Musset est la proie d’une hallucination, croyant voir apparaître son double. Cette scène est évoquée dans le roman Elle et Lui et décrite également par Musset dans la Nuit de Décembre. Ils conçoivent le projet d’un voyage en Italie. Ils partent le 12 décembre 1833 et font une partie de la traversée en compagnie de Stendhal, rencontré à Marseille et qui rejoint son poste de consul à Civitavecchia. À Gênes, George Sand souffre de fièvre et dysenterie. Ils parviennent à Venise le 31 décembre 1833 et descendent à l’hôtel Danieli, le 1er janvier 1834. Alors que George Sand est toujours souffrante et doit rester alitée deux semaines, Musset reprend sa vie de noctambule et s’abandonne à tous les plaisirs. Déjà à Gênes et à Florence, George Sand s’est plainte des inconduites de son compagnon et décide de lui fermer sa porte à Venise. Alfred de Musset tombe gravement malade à son tour, atteint d’une fièvre accompagnée de crises de délire. Les ressentiments oubliés en de tels instants, George Sand est à son chevet. Elle fait appel aux soins d’un jeune médecin, Pietro Pagello, qui diagnostique une fièvre typhoïde. George Sand s’éprend de Pagello, alors que la santé de Musset s’améliore. Sa guérison assurée, Pagello lui avoue sa passion pour George Sand. Musset, stoïque, leur conserve son amitié, quitte Venise le 29 mars 1834 et rentre en France. Il continue néanmoins d’entretenir une correspondance avec George Sand et celle-ci, restée avec Pagello, travaille énormément à plusieurs ouvrages. Elle écrit Mattea, Leone Leoni, André, Jacques, les premières Lettres d’un voyageur, puis revient en France avec Pagello. Le 14 août 1834, ils arrivent à Paris et Musset informé de leur retour, supplie George Sand de lui accorder une entrevue. Elle exauce son vœu et le revoit dès le 17 août. Chacun se reproche d’avoir perdu le bonheur par sa propre faute. Les remords de George Sand sont tels, qu’elle songe au suicide. Conscients de ne pouvoir revenir en arrière, ils décident de s’éloigner l’un de l’autre et de quitter Paris le 24 août, Musset à Bade et Sand à Nohant. Quant à Pagello, malgré une invitation pour accompagner la romancière au Berry, il a le bon sens de rester dans la capitale. De son exil en Allemagne, Musset envoie des lettres enflammées à George Sand et elle finit par lui céder. Le 20 octobre 1834, George Sand renoue avec le poète de retour en France et Pagello, jaloux, repart pour l’Italie. Mais leur nouvelle liaison ne fait que raviver les souffrances, les querelles et les reproches, une passion destructrice, qui va les consumer. Leur union n’est plus supportable et c’est Musset, fatigué, qui rompt le premier, le 9 novembre 1834. George Sand est désespérée, tente une réconciliation mais Musset ne répond pas à ses lettres. Elle décide de couper sa magnifique chevelure dans un accès romantique et de lui envoyer cette preuve d’amour, gage de sa peine profonde. Elle rencontre, à la fin du mois de novembre 1834, le peintre Eugène Delacroix, à la suite d’une demande de son éditeur François Buloz. Ce dernier souhaite en effet faire connaître à ses lecteurs, par un portrait, la romancière qui écrit dans son journal depuis 1833. Delacroix immortalise George Sand, le visage empreint de tristesse. L’écrivain est vêtu en costume d’homme et montre ses cheveux coupés. Au cours de cette période douloureuse, George Sand tient un journal intime et en date du 25 novembre, elle s’adresse directement à Musset,: « Ce matin, j’ai posé chez Delacroix. J’ai causé avec lui en fumant des cigarettes de paille délicieuses. Il m’en a donné […] Je ne guéris pourtant pas! Eh bien, eh bien, comme vous voudrez, mon Dieu! Faites de moi ce qui vous plaira. Je racontais mon chagrin à Delacroix ce matin, car de quoi puis-je parler, sinon de cela ? Et il me donnait un bon conseil, c’est de n’avoir plus de courage. Laissez-vous aller, disait-il. Quand je suis ainsi je ne fais pas le fier ; je ne suis pas né romain. Je m’abandonne à mon désespoir. Il me ronge, il m’abat, il me tue. Quand il en a assez, il se lasse à son tour, et il me quitte. Le mien me quittera-t-il ? Hélas! Il augmente tous les jours. » À la réception du colis et de son précieux contenu, Alfred de Musset fond en larmes. En ce début du mois de janvier 1835, Sand et Musset renouent leur idylle et le 14 janvier, Sand, triomphante, écrit à Alfred Tattet, le confident de Musset: « Alfred est redevenu mon amant ». Le 14 février, le couple assiste à une représentation de Chatterton de Vigny à la Comédie-Française. Leur relation se poursuit, orageuse, marquée par des plaintes, des remontrances, des récriminations, jusqu’à leur rupture définitive le 6 mars 1835, mais, cette fois-ci, à l’initiative de George Sand. Cette relation inspire à George Sand les trois premières Lettres d’un voyageur et à Musset La Confession d’un enfant du siècle. Après la mort d’Alfred de Musset, George Sand fait paraître Elle et lui en 1859, qui raconte leur histoire. Le frère d’Alfred, Paul de Musset, riposte en publiant Lui et elle et Louise Colet, qui eut une liaison avec Alfred de Musset, renchérit par un Lui. Michel de Bourges George Sand entreprend les procédures judiciaires à l’encontre de son mari, Casimir Dudevant. Les rapports entre les époux se sont envenimés à cause du train de vie dispendieux de Casimir qui s’est engagé dans des opérations hasardeuses. George Sand craint à juste titre, qu’il ne provoque sa ruine. Des amis lui recommandent le célèbre avocat républicain Louis Michel, pour plaider sa séparation définitive avec le baron Dudevant. L’avocat, plus connu sous le pseudonyme de sa ville, Michel de Bourges, est doué d’un grand talent oratoire et intervient dans les procès politiques de la monarchie de Juillet. Le 9 avril 1835, George Sand le rencontre dans l’ancienne capitale du Berry et lui expose son affaire. Michel venait de lire son roman Lélia et sous le charme de George Sand, lui offre une plaidoirie impressionnante, en arpentant les rues de Bourges toute une nuit. La séduction est réciproque, George Sand le retrouve en mai à Paris et devient sa maîtresse. Avec Michel de Bourges commence une double passion, amoureuse et politique. Michel convertit George Sand, déjà sensible aux opinions républicaines, aux idées socialistes. L’engagement de cette dernière est tel que son appartement parisien est transformé en cénacle républicain et par voie de conséquence, sous surveillance policière. Michel gagne le procès en séparation de George Sand, au terme d’une longue procédure, le 16 février 1836. Il promet à George Sand de vivre avec elle, mais c’est un homme marié et qui va le rester. En raison de sa peur de sa femme et de la forte personnalité de la romancière, il rompt leur liaison délétère qui prend fin au mois de juin 1837, après des reproches mutuels. Cette séparation douloureuse déstabilise George Sand. Les liaisons qui suivent restent sans lendemain: Félicien Mallefille le précepteur de son fils Maurice, Charles Didier ou l’acteur Pierre Bocage. Ce dernier lui restera fidèle en amitié. George Sand dédie la sixième des Lettres d’un voyageur à Éverard, surnom qu’elle donne à Michel de Bourges. Il lui inspire également le personnage de l’avocat Simon, dans le roman du même nom en 1836. Un autre ouvrage intitulé Engelwald le Chauve n’est pas sans évoquer Michel de Bourges, mais l’œuvre ne sera jamais publiée et le manuscrit est détruit en 1864 par l’auteur. Franz Liszt et Marie d’Agoult Alfred de Musset présente George Sand à Franz Liszt, compositeur, pianiste virtuose et professeur de musique d’Herminie, la sœur du poète. Franz Liszt est transporté par le mouvement de 1830, influencé par les idées saint-simoniennes et enthousiasmé par Lamennais. La lecture de Leone Leoni, transposition de Manon Lescaut dans le mode romantique, a fait de lui un admirateur de George Sand. Leur relation restera purement amicale. Le célèbre pianiste a un élève de talent, Hermann Cohen et l’introduit dans le cercle parisien où se retrouvent écrivains et musiciens. En 1834, George Sand et l’abbé Lamennais font ainsi la connaissance du protégé de Liszt, qui s’accroche à son mentor, et sont tous deux charmés par le jeune garçon. Franz Liszt le surnomme Puzzi, traduction de « mignon » en allemand et la romancière commence à parler de lui comme le mélancolique Puzzi. L’enfant, promis à une brillante carrière artistique, rencontre régulièrement George Sand qui lui prodigue beaucoup d’affection et le considère comme un second fils. Le 28 août 1836, George Sand part de Nohant avec ses enfants, pour se rendre en Suisse où l’attendent ses amis Franz Liszt et Marie d’Agoult. Marie a quitté son mari et sa fille pour rejoindre Franz Liszt à Genève en juin 1835 et la passion qui les unit, plaît à George Sand. Il s’agit du second séjour de l’écrivain dans les Alpes. Franz et Arabella, pseudonyme romantique de Marie d’Agoult, accompagnent George Sand dans son périple qui commence par l’étape de Chamonix, avec leur protégé Hermann Cohen. Adolphe Pictet, professeur d’Histoire des littératures modernes à l’Académie de Genève et qui plus est, major d’artillerie de l’armée Suisse, se joint également au groupe. Cette excursion de quinze jours à dos de mulet, se déroule en divers lieux: Genève, Chamonix, le glacier des Bossons, le précipice de la Tête-Noire par le Col de la Forclaz, Martigny, Fribourg et la cathédrale Saint-Nicolas avec ses orgues réputés, la Mer de Glace. Au mois d’octobre 1836, George Sand s’installe à l’hôtel de France, rue Laffitte à Paris, où résident Liszt et Marie d’Agoult. Le salon de la comtesse d’Agoult est fréquenté par Lamennais, Heine, Mickiewicz, Michel de Bourges, Charles Didier et Frédéric Chopin. En février-mars et mai-juillet 1837, Franz Liszt et Marie d’Agoult séjournent à Nohant. C’est à Franz Liszt que George Sand adresse la septième des Lettres d’un voyageur, sur Lavater et la maison déserte. Liszt lui répond par ses trois premières Lettres d’un bachelier ès musique. En 1838, George Sand donne à Balzac le sujet d’un roman, les Galériens ou les Amours forcés. Ces Galériens de l’amour, sont Franz Liszt et Marie d’Agoult. C’est pourquoi George Sand ne peut écrire ce roman elle-même et le confie à Balzac. L’ouvrage figure dans la collection de La Comédie humaine sous le titre de Béatrix. Le personnage de la comtesse d’Agoult est celui de Béatrix et Liszt, celui du compositeur Conti. Quant à George Sand, elle apparaît dans le roman sous le nom de Félicité des Touches ou par son nom de plume androgyne, Camille Maupin. Les personnages sont parfaitement transparents et dans l’œuvre, Félicité des Touches est toujours comparée à Béatrix et lui est préférée. On voit que l’amitié des deux femmes s’est refroidie, à cause de l’engouement de George Sand pour Frédéric Chopin. Félicité de Lamennais L’abbé Félicité de Lamennais devient le démocrate chrétien qui trouve dans l’Évangile, la loi de liberté, d’égalité et de fraternité, loi recueillie par les philosophes et proclamée par la Révolution. Il est excommunié après la parution de son livre Paroles d’un croyant. Lamennais a une grande influence sur Franz Liszt et George Sand qui manifeste son enthousiasme pour ce prêtre, dans Histoire de ma vie. Elle lui déclare: « Nous vous comptons parmi nos saints... vous êtes le père de notre Église nouvelle ». Lamennais se fixe à Paris, fonde un journal, Le Monde, auquel George Sand collabore bénévolement. Elle publie en 1837, Ingres et Calamatta, un article destiné à faire connaître le graveur Luigi Calamatta. Celui-ci réalise des portraits de George Sand, la gravure Une visite aux Catacombes, un petit fragment poétique, et enfin les célèbres Lettres à Marcie. Dans ces dernières, George Sand exprime ses idées sur le mariage, l’affranchissement de la femme et son égalité avec l’homme. L’audace de cette œuvre a dû effaroucher Lamennais, pour qu’il commente son auteur en ces termes: « Elle ne pardonne pas à saint Paul d’avoir dit: Femmes, obéissez à vos maris! ». Finalement, la publication s’interrompt lorsque Lamennais abandonne la direction du Monde. Lamennais inspire à George Sand, dans son roman Spiridion, le personnage du moine fondateur d’un couvent, chercheur intransigeant de la vérité. Le philosophe Pierre Leroux marque également de son empreinte cet ouvrage. Pierre Leroux Charles-Augustin Sainte-Beuve (1804-1869), critique et écrivain, est le conseiller littéraire de George Sand. Il est aussi son confident, particulièrement au moment de ses amours avec Alfred de Musset. George Sand toujours en quête d’idéal et de ferveur réformatrice, demande son avis à Sainte-Beuve dans ce domaine. Après Félicité de Lamennais, elle cherche un nouveau mentor qui pourrait satisfaire son ardeur politique. En avril 1835, se tient à Paris le procès de 10 000 insurgés, à la suite de la révolte des Canuts et aux insurrections de 1834 qui ont éclaté dans la capitale et différentes grandes villes de France. Ce procès monstre offre une tribune inespérée à l’opposition républicaine et les convictions de George Sand s’affirment lors de son déroulement. Face à l’échec des révoltes, elle interroge Sainte-Beuve sur « la révolution à faire ». Celui-ci l’oriente vers deux hommes de doctrine: Pierre Leroux et Jean Reynaud qui participent à l’élaboration de l’Encyclopédie nouvelle. George Sand demande à rencontrer Pierre Leroux et au mois de juin 1835, elle lui pose « la question sociale ». Leroux subjugue George Sand et « elle ne jure plus que par lui ». Une profonde amitié naît de leur admiration mutuelle, le philosophe trouvant auprès de l’écrivain, une aide matérielle importante. Elle découvre dans les principes de Pierre Leroux, une synthèse des dogmes épars qu’elle emprunte au christianisme, à Jean-Jacques Rousseau, au saint-simonisme, à Michel de Bourges et à Lamennais. Compte tenu de l’influence des idées de Pierre Leroux sur l’œuvre de George Sand, il n’est pas inutile de résumer ici sa doctrine: « L’homme est un animal transformé par la raison et indissolublement uni à l’humanité ; on ne peut concevoir un homme hors de l’humanité ; l’homme n’est pas seulement sensation, ou sentiment, ou connaissance, mais une trinité indivisible de ces trois choses ». « Nous sommes immortels ; à la mort, l’âme ne fait que se retremper en Dieu, se plonge dans l’oubli avant chaque nouvelle renaissance dans l’humanité ; il y a un cycle de renaissances et à chaque incarnation l’homme se perfectionne ». « Durant son incarnation, chaque être humain doit progresser indéfiniment, en communication complète avec la nature et avec ses semblables ; l’homme ne peut pas vivre sans société, sans famille, sans propriété, mais il faut combattre les abus de ces trois institutions qui empêchent l’homme de progresser indéfiniment ». « Le progrès de l’humanité est infini et continu (idée de Leibniz). Les religions sont incomplètes, car elles séparent le corps et l’âme, l’esprit et la matière ; or Dieu est partout, dans le matériel comme dans le spirituel (idée de Saint-Simon sur la sainteté de la matière). L’homme trouvera son salut lorsqu’il comprendra qu’il ne faut pas attendre le royaume de Dieu en dehors de ce monde, après la mort, mais tenter d’élever et sanctifier la vie charnelle et le labeur terrestre ».Leroux s’intéresse particulièrement de ce point de vue, à certaines sectes médiévales comme les lollards, les hussites et surtout les taborites. Les idées de Pierre Leroux se manifestent dans toute une série de romans de George Sand: Spiridion, Consuelo, La Comtesse de Rudolstadt, Jean Zyska, Procope le Grand, Le Meunier d’Angibault, Le Péché de Monsieur Antoine, Horace, Le Compagnon du tour de France, Jeanne. Tous ces ouvrages apparaissent comme la mise en œuvre du programme de Leroux: lutte contre les triples abus: de caste, de famille et de propriété ; prédication de la doctrine du progrès continu et de la « vie de l’homme dans l’humanité ». La rencontre de George Sand avec l’écrivain prolétaire Agricol Perdiguier lui inspire le personnage de Pierre Huguenin, le héros de son roman Le Compagnon du tour de France, publié en 1840. Ce roman prêchant l’un des dogmes de la théorie de Leroux, la guerre aux préjugés de caste et l’abolition des différends entre groupes sociaux, François Buloz, le directeur de la Revue des deux Mondes, propose tant de changements et de coupures que George Sand préfère reprendre son manuscrit et le publier en volume. Un an plus tard, il refuse de faire paraître son nouveau roman, Horace, dans sa revue. En 1841, George Sand fonde avec Pierre Leroux et Louis Viardot La Revue indépendante. De 1841 à 1844, elle publie dans cette revue des romans: Horace, Consuelo, Jean Zyska, Procope le Grand, La Comtesse de Rudolstadt, Isidora, ainsi que divers articles. Elle se lie d’amitié avec des poètes prolétaires, comme le maçon Charles Poncy de Toulon, le père Magu et son gendre, le serrurier Jérôme Gilland, pour lesquels elle écrit des préfaces à leurs ouvrages ; ils apparaissent comme une preuve visible de la théorie de Leroux sur le progrès continu et la perfectibilité de l’humanité. Le père Magu inspire à George Sand le personnage d’Audebert dans son roman La Ville noire, publié en 1860. Frédéric Chopin George Sand rencontre Frédéric Chopin dans les tout derniers mois de 1836, par l’intermédiaire de Franz Liszt et de Marie d’Agoult. Leur liaison commence au mois de juin 1838. À cette époque, Eugène Delacroix peint le double portrait de Sand écoutant Chopin au piano. À la fin de l’année 1838, George Sand et ses deux enfants partent pour Majorque et Frédéric Chopin les rejoint au cours de leur trajet à Perpignan. À Barcelone, George Sand visite le palais de l’Inquisition en ruines. Impressionnée par les lieux, elle y fait allusion dans son roman La Comtesse de Rudolstadt. Arrivés à Palma de Majorque, les voyageurs sont ravis par le cadre enchanteur de l’île, mais ils éprouvent de grandes difficultés pour se loger, en raison de l’absence d’hôtels et de chambres meublées. Tuberculeux, Chopin voit sa santé se détériorer. Les visiteurs sont chassés de leur logement par les Majorquins, qui craignent le caractère contagieux de la maladie. Le 15 décembre 1838, George Sand et Frédéric Chopin se rendent à l’ancienne Chartreuse de Valldemossa, où ils sont hébergés dans des cellules monacales. Le site est magnifique, mais l’approvisionnement en nourriture est difficile, d’autant plus que les voyageurs sont en butte à l’hostilité des insulaires parce qu’ils n’assistent pas aux offices religieux. Le 13 février 1839, ils quittent l’île, rejoignent Barcelone après un périple éprouvant au cours duquel la santé de Chopin se dégrade encore. Leur séjour à Marseille permet au musicien de se rétablir et à la fin du mois de mai, ils arrivent à Nohant, où ils passent tout l’été. George Sand publie un récit de ce voyage: Un hiver à Majorque (sur ce que révèle cette expédition, se reporter au chapitre: Le voyage à Majorque). George Sand et Chopin résident l’été à Nohant et l’hiver à Paris, d’abord rue Pigalle, puis à partir de l’automne de 1842, au square d’Orléans, rue Taitbout. En raison de la maladie de Chopin, leur liaison se transforme en une relation mère-fils. Grâce à Chopin, le cercle des amis de George Sand s’élargit encore. Chopin reçoit des écrivains: Adam Mickiewicz, Julien-Ursin Niemcewicz, des musiciens: Giacomo Meyerbeer, Joseph Dessauer, Pauline Viardot et des membres de l’aristocratie polonaise en exil: Adam Jerzy Czartoryski, Delfina Potocka. Mais Frédéric Chopin se comporte comme un compagnon absorbant et tyrannique. Les malentendus deviennent fréquents, d’autant plus que les enfants de George Sand grandissent et s’imposent comme des individualités. Maurice prend à cœur tous les désaccords entre sa mère et Chopin et les rapports entre le musicien et Maurice deviennent hostiles. À partir du printemps de 1846, George Sand héberge à Nohant une jeune cousine de sa famille maternelle, Augustine. Sa fille Solange et Chopin détestent Augustine, tandis que Maurice, son ami d’enfance, est toujours prêt à prendre sa défense. Sur ce fond de discordes, des moments de détente sont privilégiés: pendant que Chopin improvise au piano, Solange, Augustine et Maurice miment des scènes et dansent des ballets comiques. Les hôtes séjournant à Nohant, comme Emmanuel Arago et Louis Blanc participent aussi à ces divertissements. Après le départ de Chopin pour Paris, ces pantomimes prennent le caractère de véritables pièces de théâtre, dans le genre de la Commedia dell’arte. Elles seront publiées en recueil et sont à l’origine du théâtre de Nohant. Ce même théâtre est décrit en détail par George Sand dans son roman Le Château des Désertes, où Maurice Sand lui inspire le personnage de Celio Floriani et Augustine celui de Cécile, qui interprète le rôle de la Donna Elvira. Citons également Frédéric Chopin, reconnaissable à travers le personnage du prince Karol, dans l’ouvrage de George Sand, Lucrezia Floriani, édité en 1846. Un projet de mariage s’ébauche au mois de novembre 1846, entre Solange Sand et un hobereau berrichon, Fernand des Préaulx. En janvier 1847, George Sand est présentée au sculpteur Auguste Clésinger, pendant un séjour à Paris et visite son atelier. En février, George Sand et sa fille se voient proposer la réalisation de leur buste par l’artiste. Celui-ci s’éprend de Solange et la réciprocité est immédiate, alors que dans le même temps, George Sand prépare l’union de sa fille avec Fernand des Préaulx. Quelques semaines plus tard, Solange rompt ses fiançailles la veille de signer son contrat de mariage et impose son nouveau prétendant, malgré le désaveu de sa mère. George Sand s’incline et le 19 mai 1847, Solange épouse Auguste à Nohant. Le 11 juillet, le couple très endetté demande en vain une aide financière à George Sand. À la suite de sa décision, une violente altercation se produit entre Auguste Clésinger et Maurice Sand et ce, malgré l’intervention de la romancière. George Sand congédie sur-le-champ sa fille et son gendre. En raison de sa méfiance maladive, Frédéric Chopin donne crédit aux calomnies rapportées par Solange sur sa mère et met fin à sa liaison de dix années avec George Sand,. L’esprit imaginatif de George Sand transpose le tempérament de sa fille et le traitement qu’elle inflige à son premier fiancé dans Mademoiselle Merquem en 1868. Dans cet ouvrage, une jeune fille, dont le prénom masculin est féminisé, Erneste du Blossay, ressemble à Solange sous une forme caricaturale et aux traits forcés: ambitieuse, capricieuse, têtue et rusée. C’est une constante chez George Sand de faire apparaître dans son œuvre littéraire des jeunes femmes qui ne sont pas sans rappeler la personnalité de Solange. L’engagement politique En 1844, George Sand fonde un journal local, l’Éclaireur de l’Indre, dont le premier numéro paraît le 14 septembre. Elle publie dans ce journal plusieurs articles en 1844 et 1845, notamment la lettre d’introduction aux fondateurs le 14 septembre 1844, sur les ouvriers boulangers de Paris le 28 septembre, la lettre d’un paysan de la Vallée Noire aux rédacteurs de l’Éclaireur écrite sous la dictée de Blaise Bonnin les 5 et 12 octobre, la lettre au sujet de la pétition pour l’organisation du travail le 9 novembre, trois articles sur la politique et le socialisme les 16, 23 et 30 novembre, un compte rendu de l’Histoire de dix ans de Louis Blanc le 18 janvier 1845, la préface du livre de Jules Néraud: Botanique de l’enfance le 15 mars suivant. Des relations amicales s’établissent entre Louis Blanc et George Sand, qui songe même à lui faire épouser sa fille, mais ce projet échoue. George Sand écrit également deux articles sur l’Histoire de la Révolution de Louis Blanc, en 1847 dans le Siècle et en 1865 dans l’Avenir national. Au mois de novembre 1844, Louis Blanc prie George Sand de collaborer au journal qu’il a fondé, la Réforme. Dans ce journal paraît successivement en 1845, son roman Le Meunier d’Angibault, l’article sur la Réception de Sainte-Beuve à l’Académie et en 1848, celui sur l’Élection de Louis-Napoléon à la présidence de la République. À cette époque, George Sand noue des relations épistolaires ou personnelles avec Barbès, Mazzini, Bakounine, Louis Bonaparte, Pauline Roland, les frères Étienne et François Arago. George Sand se réjouit de la chute du roi Louis-Philippe et de la fin de la Monarchie de Juillet le 24 février 1848, affichant son engagement politique socialiste. La deuxième République est proclamée. La romancière arrive à Paris le 20 mars et participe aux nouveaux journaux républicains comme le Bulletin de la République, la Cause du peuple avec Louis Viardot et la Vraie République. Une émeute se produit à la suite de la manifestation du 15 mai 1848 et l’Assemblée constituante nouvellement élue, mais conservatrice, est envahie par la gauche républicaine. Cette insurrection est réprimée et les dirigeants socialistes sont arrêtés dont Armand Barbès, Auguste Blanqui, Alexandre Martin surnommé « l’ouvrier Albert », François-Vincent Raspail, Pierre Leroux. Ce sont les premières arrestations politiques du régime. Face à l’échec de cette journée, George Sand se retire à Nohant le 18 mai, alors que ses amis souhaitent pour assurer sa sécurité, qu’elle quitte la France pour l’Italie. Même si George Sand se défend de toute participation à la protestation du 15 mai, son départ est d’autant plus nécessaire, que les incarcérations se poursuivent. George Sand réside à Nohant pendant plus d’un an, où elle bénéficie de la protection bienveillante d’Alexandre Ledru-Rollin. Les événements politiques se précipitent avec la fermeture des ateliers nationaux qui engendre une insurrection le 22 juin 1848. L’armée commandée par le général Eugène Cavaignac, ministre de la Guerre investi des pleins pouvoirs par l’Assemblée, écrase dans le sang avec l’appui de la Garde nationale, les insurgés du 23 au 26 juin. L’échec de la Révolution de 1848 marque l’arrêt de l’activité militante de George Sand et l’amorce des désillusions. Le bonheur des peuples est-il une utopie, un idéal inaccessible ? L’avenir lui donne malheureusement raison. Avec l’arrivée au pouvoir de Louis Napoléon Bonaparte et son coup d’État du 2 décembre 1851, ce sont de nouveau les arrestations, les déportations, la censure, qui s’abattent sur le pays. Deux cents députés sont emprisonnés dont Adolphe Thiers. George Sand décide alors de prendre fait et cause pour les condamnés et prisonniers politiques. Elle entreprend de multiples démarches en leur faveur, au cours des mois de janvier et février 1852. Elle écrit plusieurs lettres à l’Empereur qui finit par lui accorder deux audiences dont la première a lieu le 30 janvier 1852. George Sand plaide pour une amnistie générale. Son geste sera vain, Napoléon III lui accorde de rares remises de peine. La censure empêche l’écrivain de s’exprimer dans la presse. De ce fait, elle manifeste sa pensée à travers ses romans, sa correspondance et le théâtre. Alexandre Manceau 1849, « mon cœur est un cimetière », laisse échapper amèrement George Sand. La rupture avec sa fille Solange en 1847 est un véritable drame pour la romancière. Les disparitions se succèdent autour d’elle: sa petite-fille Jeanne meurt en bas-âge le 6 mars 1848 à Pompiey, son demi-frère Hippolyte Chatiron le 23 décembre 1848 à Montgivray, son amie l’actrice Marie Dorval le 20 mai 1849 à Paris, son ancien compagnon Frédéric Chopin le 17 octobre suivant, à Paris également. Au cours de cette funeste période, les idées sont étouffées et la répression est féroce dans cette Seconde République naissante. George Sand se replie sur elle-même. L’existence est cruelle et les pensées sont toujours aussi sombres ; n’a-t-elle pas déjà écrit à Bocage: « La vie est une longue blessure qui s’endort rarement et ne se guérit jamais » ? Elle vient juste de terminer un nouveau roman champêtre, La Petite Fadette. Une rencontre en cette fin du mois de décembre 1849, à Nohant, va bouleverser sa vie. Noël 1849, Maurice Sand présente à sa mère un ami graveur et auteur dramatique, Alexandre Manceau. Tout semble pourtant les opposer. Il est âgé de trente-deux ans et elle, quarante-cinq. Lui est inconnu, d’un rang social moins élevé que George Sand, il est le fils d’un marchand limonadier. Elle, descendante du maréchal de Saxe mais aussi d’une filiation d’origine populaire par sa mère, est au faîte de sa célébrité. Alexandre Manceau se montre très attentif auprès de celle qu’il admire. Il s’est très vite intégré au cercle fermé de l’écrivain et participe activement aux activités théâtrales de Nohant. Intelligent, prévenant et patient, Alexandre attend son heure. George Sand officialise sa nouvelle liaison dans une correspondance adressée à son éditeur, Pierre-Jules Hetzel, à la fin du mois d’avril 1850: « Oui, je l’aime lui! C’est un ouvrier qui fait son métier en ouvrier parce qu’il veut et sait gagner sa vie. Il est incroyablement artiste par l’esprit. Son intelligence est extraordinaire mais ne sert qu’à lui. Qu’est ce que ça me fait après tout, qu’il ne plaise pas aux autres, pourvu qu’il me plaise à moi. Lui, il pense à tout ce qu’il faut, et se met tout entier dans un verre d’eau qu’il m’apporte ou dans une cigarette qu’il m’allume […] Quand je suis malade, je suis guérie, rien que de le voir me préparer mon oreiller et m’apporter mes pantoufles. Moi, qui ne demande et n’accepte jamais de soins, j’ai besoin des siens, comme si c’était dans ma nature d’être choyée […] Enfin je l’aime, je l’aime de toute mon âme, avec ses défauts, avec les ridicules que les autres lui trouvent, avec les torts qu’il a eus et les bêtises qu’il a faites et que je sais par lui. […] Je suis comme transformée, je me porte bien, je suis tranquille, je suis heureuse, je supporte tout, même son absence, c’est tout dire, moi qui n’ai jamais supporté cela […] Je l’aime avec tout ce qu’il est, et il y a un calme étonnant dans mon amour malgré mon âge et le sien […] Car il aime, il aime, voyez-vous, comme je n’ai vu aimer personne. » George Sand s’installe dans une relation apaisée avec Alexandre Manceau. Il est, pendant quinze ans, à la fois son amant et son secrétaire. Manceau rédige un journal sur des agendas à partir de 1852 et qui, pour la postérité, seront connus par ce nom (voir le chapitre: Agendas). Il commence bien souvent le texte par un « Madame va bien » et consigne le quotidien de ce ménage hors norme. George Sand complète les recueils par quelques notes. Cette liaison est prolifique pour George Sand et elle écrit, au cours de cette période, près de cinquante ouvrages, dont une vingtaine de romans et des pièces de théâtre. Il lui offre une chaumière à Gargilesse, sur les bords de la Creuse pour abriter leurs amours. Mais c’est sans compter sur l’animosité du fils « adoré », Maurice Sand. Ce dernier n’a jamais accepté la relation entre son ami et sa mère et exige le départ de Manceau. Le couple quitte donc Nohant pour se réfugier à Palaiseau en juin 1864. Malheureusement, ils ne profitent pas longtemps de cette intimité retrouvée. Alexandre Manceau a contracté la tuberculose depuis plusieurs années et sa fin est proche. Jusqu’au bout, George Sand soigne et veille Alexandre, son dernier bien-aimé. Il s’éteint à six heures du matin le lundi 21 août 1865 à Palaiseau, après avoir murmuré quelques mots. Alexandre Manceau est inhumé civilement dans le cimetière de l’église Saint-Martin, le mercredi 23 août 1865, en présence d’une centaine d’ouvriers venus lui rendre un dernier hommage. Maurice a fait le voyage et soutient sa mère mais Solange est absente. Quant à la mère d’Alexandre, elle ne s’est pas déplacée, parce que son fils ne s’est pas confessé. En 1867, George Sand se réinstalle définitivement à Nohant et choisit pour chambre celle qu’occupait Manceau. Au mois d’avril 1869, elle vend la maison de Palaiseau. En 1886, le cimetière de Palaiseau est déplacé et la tombe d’Alexandre Manceau est détruite. Jusqu’au bout, le sort se sera acharné sur l’infortuné graveur. Les dernières années George Sand est contrainte d’écrire pour le théâtre à cause d’embarras financiers. À Nohant, il lui arrive même d’exercer les fonctions de médecin de village, ayant étudié avec son premier précepteur, le docteur Deschartres, l’anatomie et les remèdes à base de plantes. Mais elle ne se cantonne pas à Nohant, voyageant aussi bien en France, et notamment chez son grand ami Charles Robin Duvernet au château du Petit Coudray, ou à l’étranger. George Sand rencontre pour la première fois Gustave Flaubert, son cadet de 17 ans, le 30 avril 1857 au Théâtre de l’Odéon, mais c’est seulement en 1863 qu’ils font connaissance lors d’un des célèbres dîners littéraires au restaurant Magny. George Sand est la seule femme admise à ces fameux repas, au cours desquels elle retrouve Théophile Gautier, les frères Jules et Edmond Goncourt, Ernest Renan, Hippolyte Taine et ce sont Alexandre Dumas fils et Charles-Augustin Sainte-Beuve qui les présentèrent l’un à l’autre. Leur correspondance assidue débute cette même année et une formidable amitié s’établit entre l’auteur de Consuelo et celui de Madame Bovary. Un attachement indéfectible qui prend naissance à la fin de l’année précédente le 24 novembre 1862, date à laquelle est publié le roman historique Salammbô de Flaubert. George Sand fustige les critiques de ses confrères, dont Sainte-Beuve, et prend la défense de l’écrivain normand par un article enthousiaste sur trois colonnes paru dans La Presse dont le directeur est Émile de Girardin, le 27 janvier 1863: « Oui mon cher ami, j’aime Salammbô, parce que j’aime les tentatives et parce que… j’aime Salammbô. J’aime qu’un écrivain lorsqu’il n’est pas forcé par les circonstances ou entraîné par son activité à produire sans relâche, mette des années à faire une étude approfondie d’un sujet difficile, et le mène à bien sans se demander si le succès couronnera ses efforts. Rien n’est moins fait pour caresser les habitudes d’esprit des gens du monde, des gens superficiels, des gens pressés, des insouciants en un mot, c’est-à-dire de la majorité des lecteurs, que le sujet de Salammbô. L’homme qui a conçu et achevé la chose a toutes les aspirations et toutes les ferveurs d’un grand artiste »,. Flaubert très touché par sa prise de position, l’en remercie vivement et George Sand lui écrit en retour, l’invitant à venir la voir. Elle refuse la Légion d’honneur en 1873 et répond avec humour au ministre Jules Simon qui lui propose la décoration: « Ne faites pas cela, cher ami ; non, ne faites pas cela, je vous en prie! Vous me rendriez ridicule. Vrai, me voyez-vous avec un ruban rouge sur l’estomac ? J’aurais l’air d’une vieille cantinière! » Contrairement à son ancien époux Casimir Dudevant qui, quatre ans plus tôt le 16 mai 1869, écrit à l’empereur Napoléon III, dans l’espoir d’obtenir cette Légion d’honneur,,: « Le baron Casimir Dudevant, ancien officier du premier Empire à Sa Majesté l’Empereur des Français […] J’ai pensé que l’heure était venue de m’adresser au cœur de votre Majesté pour en obtenir la récompense honorifique que je crois avoir méritée. Sur le soir de mes jours, j’ambitionne la croix de la Légion d’Honneur. C’est là, la faveur suprême que je sollicite de votre magnificence impériale. En demandant cette récompense, je m’appuie non seulement sur mes services depuis 1815, au pays et au pouvoir établi, services sans éclat, insignifiants peut-être, mais encore sur les services éminents rendus par mon père depuis 1792 jusqu’au retour de l’île d’Elbe. Bien plus, j’ose encore invoquer des malheurs domestiques qui appartiennent à l’Histoire. Marié à Lucile Dupin, connue dans le monde littéraire sous le nom de George Sand, j’ai été cruellement éprouvé dans mes affections d’époux et de père, et j’ai la confiance d’avoir mérité le sympathique intérêt de tous ceux qui ont suivi les événements lugubres qui ont signalé cette partie de mon existence. » Bien entendu, Napoléon III ne donne pas suite à la demande du baron, dont la dernière motivation de son courrier au sujet des malheurs conjugaux est pour le moins surprenante. À la décharge de Casimir Dudevant, la maladie altérait ses facultés intellectuelles et devait l’emporter deux ans plus tard, le 8 mars 1871 à Barbaste. George Sand continue d’écrire un à deux romans par an, mais commence à souffrir de douleurs abdominales. Le 23 mars 1876, elle complète à Nohant, son testament du 17 juillet 1847. Au mois d’avril, son mal empire, mais elle n’en parle encore à personne. Le 28 mai, elle écrit à son médecin, Henri Favre: « Je me demande où je vais et s’il ne faut pas s’attendre à un départ subit un de ces matins. J’aimerais mieux le savoir tout de suite que d’en avoir la surprise ». Le 30 mai, les douleurs s’accentuent, la souffrance est difficilement supportable. Son fils Maurice arrive à Nohant et demande l’intervention du docteur Gustave Papet, l’ami fidèle de George Sand. La famille se rend également au domaine: sa fille Solange Clésinger puis les neveux de la romancière, Oscar Cazamajou, fils de Caroline Delaborde et René Simonnet, fils de Léontine Chatiron. George Sand est à présent alitée et les médecins se succèdent à son chevet. Leurs soins soulagent la douleur, mais de manière ponctuelle. La fin est proche, George Sand en est consciente. Le 3 juin, elle fait venir auprès d’elle ses deux petites-filles, Aurore et Gabrielle. À partir du 4 juin, les symptômes s’aggravent. Le 6 juin, les fidèles sont présents, tels qu’Edmond Planchut, Émile Aucante et Henri Amic. Le 7 juin, George Sand est toujours lucide et demande une dernière fois ses petites-filles pour les embrasser. Le soir de ce même 7 juin, elle murmure à Solange, qui lui prodigue les soins, et à sa belle-fille Lina Calamatta: « Adieu, adieu, je vais mourir ». Le 8 juin, vers 6 heures du matin, elle cherche du regard la lumière, Solange positionne alors le lit de sa mère vers la fenêtre. George Sand a encore la force de prononcer quelques mots et perd connaissance. Son agonie dure près de quatre heures. Elle meurt d’une occlusion intestinale dans sa 72e année et son décès est constaté à dix heures du matin, ce jeudi 8 juin 1876 au château de Nohant. George Sand écrivain Genèse George Sand est la seule femme du XIXe siècle à pouvoir vivre de sa plume. Ce fait est la conséquence de l’alphabétisation de la population grâce aux lois successives en faveur de l’éducation dont les plus importantes voient le jour avec la loi Guizot à partir de 1833 et la création des écoles dans les communes de plus de 500 habitants. Tout au long de ce siècle, l’illettrisme va reculer et l’accès pour tous à l’école connait son apogée avec les lois de Jules Ferry. Dès la monarchie de Juillet, ce nouveau lectorat, composé notamment de la classe ouvrière, souhaite acquérir des ouvrages au moindre coût. L’imprimerie, parallèlement avec les nouvelles innovations techniques, va permettre au plus grand nombre d’accéder à leurs attentes. Autre demande du public, les romans populaires, ceux qui vont les passionner, les emporter vers de nouveaux horizons, afin d’oublier un temps leurs conditions misérables, les faire frémir ou larmoyer. Ces envies reçoivent un écho favorable avec l’émergence de nouveaux écrivains comme Victor Hugo, Honoré de Balzac, Alexandre Dumas ou George Sand. Mieux, à travers leurs fictions, se dessinent des prises de positions politiques et sociales contre l’ordre établi: « Il n’y a que deux puissances au monde, le sabre et l’esprit: à la longue, le sabre est toujours vaincu par l’esprit » selon la citation célèbre de Napoléon Ier ou cette maxime de l’auteur britannique Edward Bulwer-Lytton en 1839 pour sa pièce, Richelieu: « la plume est plus puissante que l’épée ». L’œuvre de George Sand est impressionnante et elle écrit sans discontinuer de 1830 jusqu’à sa mort, survenue en 1876. Sa création littéraire ne se limite pas aux seuls romans, dont le nombre considérable dépasse les soixante-dix ouvrages. La romancière est en effet prolifique dans tous les domaines de l’écriture: nouvelles, contes, pièces de théâtre, textes politiques et articles de presse. Élève au couvent des Anglaises, la jeune Aurore Dupin adapte une pièce de Molière, Le Malade imaginaire qui lui permet d’organiser des soirées théâtrales devant la communauté religieuse. Quelques années après son mariage avec François Casimir Dudevant, Aurore Dupin annonce à sa belle-mère, Gabrielle Louise de la Porte de Sainte-Gemme baronne Dudevant (1772-1837), son intention d’écrire. Gabrielle de la Porte n’a jamais manifesté le moindre sentiment d’affection envers sa belle-fille et elle lui a interdit de compromettre son nom sur les couvertures de ses livres: « Vous ne le ferez pas sous notre nom, ma fille ? », Aurore lui répond: « N’ayez crainte, ma mère ». En 1829, elle fait ses premiers essais littéraires avec successivement: Voyage chez Mr. Blaise, Voyage en Auvergne et Voyage en Espagne. Cette même année au mois d’août, elle réalise un ouvrage pour une ancienne camarade de couvent, Jane Bazouin, sous le titre de La Marraine. Au commencement de 1830, elle écrit Histoire du rêveur puis en 1831, Aimée. Aurore demande l’avis d’un homme de lettres à la mode, Auguste Hilarion de Kératry, qui désapprouve le livre. De rage, elle brûle l’œuvre. Son premier roman Rose et Blanche, est l’histoire d’une comédienne et d’une religieuse où le personnage principal montre un caractère déterminé. L’ouvrage projette l’amour au premier plan et le développement de l’individu au second plan. Quant aux héroïnes, leur opposition emprunte aux contradictions de l’auteur qui vient à peine de choisir entre le couvent où elle a connu une crise de mysticisme et le monde extérieur. Le roman a pour cadre les Pyrénées, où l’auteur a fait la connaissance, à Cauterets en juillet-août 1825, d’un jeune substitut de vingt-six ans, Aurélien de Seze, à Bordeaux où ils se sont retrouvés et le pays d’Albret où elle effectue plusieurs séjours à partir du mois de septembre 1825, dans le château de Guillery à Pompiey près de Nérac, propriété de la famille Dudevant. En marge des lieux qui servent de fond au roman Rose et Blanche, la liaison avec de Seze donne l’occasion à la jeune baronne Aurore Dudevant d’écrire le 15 novembre 1825, l’histoire détaillée sur dix-huit pages grand format de son roman d’amour avec Aurélien, intitulée: Confession de Madame Dudevant à son mari (collection Charles de Spoelberch de Lovenjoul). Rose et Blanche est écrit de septembre à novembre 1831 avec la participation de Jules Sandeau, amant d’Aurore. L’ouvrage est signé sous le pseudonyme de J. Sand qui évoque Jules Sandeau. Toujours en 1831, la collaboration avec Sandeau donne le jour à la publication de plusieurs nouvelles: Molinara (non signée, publiée dans Le Figaro le 3 mars), Vision (non signée, publiée dans Le Figaro le 5 mars), La Prima Donna (signée J. Sand, dans la Revue de Paris en avril), La Fille d’Albano (signée J.S., dans La Mode du 15 mai) et Le Commissionnaire, œuvre posthume d’Alphonse Signol (publiée en septembre). Elle ébauche aussi au mois de juin 1831 un drame, Une conspiration en 1537. La question du nom d’emprunt s’est posée avec le nouveau roman Indiana où la romancière écrit seule l’ouvrage et vient de le terminer au printemps 1832 à Nohant. La publication a lieu le 18 mai 1832. L’éditeur, pour des raisons commerciales évidentes, souhaite reprendre le pseudonyme Jules Sand mais Jules Sandeau est d’un avis opposé. Henri de Latouche est sollicité et décide par un arrangement: le nom de Sand est préservé et un autre prénom serait attribué à Aurore. Cette dernière s’était pourtant rangée à l’avis de l’éditeur mais comme elle s’en explique: « Le nom que je devais mettre sur des couvertures imprimées ne me préoccupa guère. En tout état de choses, j’avais résolu de garder l’anonyme. Un premier ouvrage fut ébauché par moi, refait en entier ensuite par Jules Sandeau, à qui Delatouche fit le nom de Jules Sand. Cet ouvrage amena un autre éditeur qui demanda un autre roman sous le même pseudonyme. J’avais écrit Indiana à Nohant, je voulus le donner sous le pseudonyme demandé ; mais Jules Sandeau, par modestie, ne voulut pas accepter la paternité d’un livre auquel il était complètement étranger. Cela ne faisait pas le compte de l’éditeur. Le nom est tout pour la vente, et le petit pseudonyme s’était bien écoulé, on tenait essentiellement à le conserver. Delatouche, consulté, trancha la question par un compromis: Sand resterait intact et je prendrais un autre prénom qui ne servirait qu’à moi. Je pris vite et sans chercher celui de George qui me paraissait synonyme de Berrichon. Jules et George, inconnus au public, passeraient pour frères ou cousins. » Romancière De la carrière littéraire de George Sand, quatre périodes sont à distinguer: de 1832 à 1840, elle écrit des œuvres romantiques dans lesquelles elle décrit les passions qui animent son existence. Elle exprime des revendications féministes et se révolte contre les préjugés sociaux. à partir de 1840, elle publie des romans d’inspiration socialiste ou mystique.Ainsi Gustave Kahn écrit-il: « George Sand, ce grand lac tranquille où se mirèrent tant de reflets, traduisit les idées de Pierre Leroux ; l’intention du roman social et du roman socialiste exista chez elle, après qu’elle eut terminé sa série de romans féministes. » elle rédige par la suite des romans champêtres et régionalistes qui se situent dans le Berry et répond en cela à l’intérêt croissant du nombre de Français au XIXe siècle pour les coutumes paysannes. Elle donne le meilleur d’elle-même et c’est dans ce contexte qu’il faut situer ses chefs-d’œuvre. avec la maturité, elle revient aux œuvres romanesques mais les thèses audacieuses de ses débuts laissent la place à des idylles aimables.Chez les romantiques, au moment où Sand commence à écrire, « la vision de la femme [...] est avant tout essentialiste: la femme est fondamentalement différente de l’homme, parce que la nature lui a donné un autre rôle, une autre fonction ». Indiana va à l’encontre de cette manière de voir. À travers son personnage principal, l’auteur dénonce la place réservée à la femme dans le couple bourgeois. Elle s’affirme comme la voix d’un féminisme moderne pour lequel elle ne cesse de combattre. Le roman obtient un succès immédiat. Le 10 août 1833 est publié Lélia, une œuvre lyrique, allégorique et très originale, mais qui déchaîne les passions et par voie de conséquence, bouleverse l’existence de George Sand jusque-là si discrète. Elle est sollicitée, courtisée, enviée ou observée avec curiosité et devient un écrivain à la mode. Dans ce roman, George Sand transpose son amitié pour Marie Dorval qui sert à élaborer le personnage de Pulchérie. Études et regards critiques Jugements sur la femme auteur Certaines grandes voix du XIXe siècle ont tenu sur George Sand des propos d’une grande virulence: Charles Baudelaire, dans Mon Cœur mis à nu: « […] Elle n’a jamais été artiste. Elle a le fameux style coulant, cher aux bourgeois. Elle est bête, elle est lourde, elle est bavarde ; elle a dans les idées morales la même profondeur de jugement et la même délicatesse de sentiment que les concierges et les filles entretenues ». Il ajoute, non sur l’auteur, cette fois, mais sur la femme: « Que quelques hommes aient pu s’amouracher de cette latrine, c’est bien la preuve de l’abaissement des hommes de ce siècle ». Edmond de Goncourt, à propos de La Mare au diable: le diariste en août 1857, voit la preuve irréfutable que « les femmes ont le génie du faux ». Le 8 décembre 1893, dans un accès de misogynie, il écrit: « […] Si on avait fait l’autopsie des femmes ayant un talent original, comme Mme Sand, Mme Viardot, etc… on trouverait chez elles des parties génitales se rapprochant de l’homme, des clitoris un peu parents de nos verges ». Dans Une Chambre à soi, l’auteur Virginia Woolf la cite au côté de George Eliot, comme un exemple regrettable de ces femmes auteurs, prisonnières des conventions sociales, qui firent le choix d’adopter un nom de plume masculin . La femme scandaleuse Il n’est pas exceptionnel, au XIXe siècle, qu’une femme écrivain prenne un pseudonyme masculin pour écrire, les auteurs femmes étant méprisées. En revanche, George Sand est la seule femme écrivain de son siècle dont les critiques parlaient au masculin et qui était classée non pas parmi les « femmes auteurs », mais parmi les « auteurs », au même rang que Balzac ou Hugo. De même, George Sand n’était pas la seule femme de son époque à s’habiller en homme afin de forcer les limites imposées aux femmes et d’accéder à des lieux interdits– fosses de théâtre, bibliothèques restreintes, procès publics. D’ailleurs, George Sand, dans son autobiographie Histoire de ma vie, explique que ce fut d’abord pour des raisons pécuniaires qu’elle se mit à s’habiller en homme: se trouvant fort démunie à son arrivée à Paris (son mari avait gardé l’autorité sur sa fortune et sa propriété de Nohant), et les frais d’habillement étant moindres pour les hommes que pour les femmes, il lui fut plus économique de s’habiller en homme. C’était aussi plus confortable. Autre précision: elle n’en faisait pas une habitude quotidienne, loin de là, et elle n’en restait pas moins femme, sachant plaire en tant que telle, contrairement à la « travestie » qu’on semble vouloir en faire de nos jours. Enfin, son costume masculin ne dissimulait pas sa féminité: la veste était cintrée, elle moulait son buste et ses hanches. Son allure filiforme évoquait le raffinement d’un dandy: son gilet blanc, sa lavallière soigneusement nouée, sa canne, ses bottes vernies, son haut-de-forme luisant, la confondaient par l’apparence avec les hommes des milieux d’artistes et d’intellectuels qu’elle aimait à fréquenter. S’il n’était pas exceptionnel qu’une femme se déguise en homme pour forcer les portes, la liberté d’esprit et de mœurs, la farouche indépendance, le refus total de l’idéal féminin imposé par les hommes de l’époque, le rejet du mariage, la force inaltérable de sa volonté, toutes ces caractéristiques de Sand, tenaient, elles, de l’exceptionnel en effet et d’une personnalité hors du commun. Elle provoqua également le scandale par ses positions anticléricales bien qu’elle fût croyante, par sa demande en séparation de corps d’avec son mari, l’avocat Casimir Dudevant, ou en fumant en public cigarettes et cigares. Si aujourd’hui on la voit comme « la bonne dame de Nohant », douce et sans danger, il faut savoir qu’à ses débuts elle fait scandale, et elle fait peur. Le scandale d’ailleurs concernait bien moins ses attitudes que ses écrits: ses trois premiers romans, Indiana, Valentine et « l’abominable Lélia », comme l’appelait le critique Jules Janin dans son feuilleton du Journal des Débats, sont trois brûlots contre le mariage, dans lequel le mari est trompé, l’amant apparaît comme un lâche et la femme magnifiée par sa révolte contre les conventions sociales et le pouvoir masculin. Engagés pour la « réhabilitation de la femme », ainsi que George Sand le formulait, ses romans s’ouvrent ensuite à la révolte sociale en faveur des ouvriers et des pauvres (Le Compagnon du Tour de France), à la révolte politique contre la royauté et pour la République. Le voyage à Majorque Des aspects de l’œuvre de George Sand ou de son caractère sont cependant à nuancer. George Sand est désenchantée par son déplacement en Espagne en 1838, tant par l’accueil de ses habitants que par les conditions matérielles. Dans son récit Un hiver à Majorque, l’écrivain manifeste son incompréhension par une description négative. Elle se livre à une charge en règle et peu objective contre les Majorquins, donnant ainsi à voir une forme d’intolérance, penchant qu’elle prétend pourtant combattre. Une posture qui élève une vague de protestations en Espagne, notamment celle de José María Quadrado ou plus récemment, l’auteur Llorenç Villalonga. Des journalistes soulignent également ce fait, comme Jules-Hippolyte Percher et Joséphine de Brinckmann. D’autre part, à l’occasion de sa relation amoureuse avec le musicien, George Sand « a dû contracter auprès de Chopin une part de l’antisémitisme que ce dernier a rapporté de Pologne », comme elle l’exprime dans sa correspondance et son ouvrage, Un hiver à Majorque. La base documentaire et des recherches de George Sand pour l’élaboration de son roman sont empruntées à la Bibliothèque nationale, notamment les écrits de Joseph Tastu. George Sand et la religion Madame Dupin de Francueil, transmet à sa petite-fille Aurore, les idées philosophiques du siècle des Lumières et « la met en garde contre les dogmes et les superstitions […] Aurore fit sa première communion après une rapide instruction religieuse. Toutefois, en dépit de cette atmosphère peu propice aux convictions religieuses, l’enfant s’était créé une divinité, Corambé, tantôt homme, tantôt femme, qui tenait le milieu entre le christianisme et les dieux de l’Iliade et de l’Odyssée […] Au contact des réalités de l’existence, les convictions religieuses acquises au couvent des Augustines anglaises à la suite d’une expérience mystique vont s’effriter progressivement ». Les sentiments de George Sand à l’égard de la religion transparaissent sans détour, dans l’une de ses correspondances: « Nohant, le 13 novembre 1844. À M. …, curé de … » « Monsieur le desservant. Malgré tout ce que votre circulaire a d’éloquent et d’habile, malgré tout ce que la lettre dont vous m’honorez a de flatteur dans l’expression, je vous répondrai franchement, ainsi qu’on peut répondre à un homme d’esprit.Je ne refuserais pas de m’associer à une œuvre de charité, me fût-elle indiquée par le ministère ecclésiastique. Je puis avoir beaucoup d’estime et d’affection personnelle pour des membres du clergé, et je fais point de guerre systématique au corps dont vous faites partie. Mais tout ce qui tendra à la réédification du culte catholique trouvera en moi un adversaire, fort paisible à la vérité (à cause du peu de vigueur de mon caractère et du peu de poids de mon opinion), mais inébranlable dans sa conduite personnelle. Depuis que l’esprit de liberté a été étouffé dans l’Église, depuis qu’il n’y a plus, dans la doctrine catholique, ni discussions, ni conciles, ni progrès, ni lumières, je regarde la doctrine catholique comme une lettre morte, qui s’est placée comme un frein politique au-dessous des trônes et au-dessus des peuples. C’est à mes yeux un voile mensonger sur la parole du Christ, une fausse interprétation des sublimes Évangiles, et un obstacle insurmontable à la sainte égalité que Dieu promet, que Dieu accordera aux hommes sur la terre comme au ciel.Je n’en dirai pas davantage ; je n’ai pas l’orgueil de vouloir engager une controverse avec vous, et, par cela même, je crains peu d’embarrasser et de troubler votre foi. Je vous dois compte du motif de mon refus, et je désire que vous ne l’imputiez à aucun autre sentiment que ma conviction.Le jour où vous prêcherez purement et simplement l’Évangile de saint Jean et la doctrine de saint Jean Chrysostome, sans faux commentaire et sans concession aux puissances de ce monde, j’irai à vos sermons, monsieur le curé, et je mettrai mon offrande dans le tronc de votre église ; mais je ne le désire pas pour vous: ce jour-là, vous serez interdit par votre évêque et les portes de votre temple seront fermées.Agréez, monsieur le curé, toutes mes excuses pour ma franchise, que vous avez provoquée, et l’expression particulière de ma haute considération. George Sand » La Commune de 1871 George Sand, républicaine et socialiste en 1848, rejoint en 1871 les écrivains qui condamnent la Commune de Paris, comme Gustave Flaubert, Edmond de Goncourt, Théophile Gautier, Maxime Du Camp, Charles Marie René Leconte de Lisle, Alexandre Dumas fils, Ernest Renan, Alphonse Daudet, Ernest Feydeau, Émile Zola. Ce mouvement pour eux, est source de désordre: « La secousse brutale que constitua la Commune pour la société bourgeoise du XIXe siècle, si bien incarnée par Thiers, ne pouvait en effet manquer d’amener les gens de lettres à réagir, à la fois en tant qu’individus appartenant à une classe sociale donnée, quoiqu’ils s’en défendent, et en tant qu’artistes, dont la conception de l’art est liée à un certain état social, à certaines valeurs remises en question par le mouvement révolutionnaire ». George Sand manifeste une forte hostilité au mouvement de la Commune de Paris. Elle se démarque de Victor Hugo qui prend la défense des insurgés et n’hésite pas à critiquer sa prise de position. Les termes employés par George Sand sont extrêmement durs: « Tout va bien pour les Versaillais. La déroute des Fédérés est complète. On ne peut plaindre l’écrasement d’une pareille démagogie […] Les exécutions vont leur train. C’est Justice et nécessité ». Le 3 octobre 1871, George Sand cherche à justifier son attitude dans un article du journal Le Temps, en reprenant les arguments des conservateurs. La romancière propose comme solution l’éducation pour tous, afin d’éviter les dérives révolutionnaires. Mais la virulence des propos exprimés par les écrivains de l’époque, surprend encore aujourd’hui. George Sand redoute un retour de la monarchie et ne comprend pas que la Commune puisse prendre les armes contre la République naissante, même bourgeoise. Ses convictions légalistes ne voient dans la Commune que les destructions, les incendies et les exécutions des otages. Son soutien à Thiers et à la République conservatrice resteront incompris. C’est aussi le fossé qui se creuse entre Paris et la Province, entre les grandes cités et le monde rural. L’échec de la Révolution de 1848, les désillusions, le poids des années et la perte de la foi politique entraînent George Sand vers un repli sur elle-même. Georges Le Rider, historien et administrateur général de la Bibliothèque nationale de France, résume bien les différentes approches que l’on peut avoir de l’écrivain: « Le fait même qu’on porte sur elle, aujourd’hui encore, des jugements contradictoires témoigne de la richesse de sa personnalité et du caractère toujours actuel des problèmes qu’elle a posés. » Mémoire Hommages Honoré de Balzac l’a transposée dans le personnage de Félicité des Touches, « l’illustre écrivain qui fume le narghilé », dans son roman Béatrix. Victor Hugo a déclaré le 8 juin 1876: « Je pleure une morte, je salue une immortelle! ». Dans l’éloge funèbre qu’il lui consacre, et qui fut lu par Paul Meurice, il écrit: « Dans ce siècle qui a pour loi d’achever la Révolution française et de commencer la Révolution humaine, l’égalité des sexes faisant partie de l’égalité des hommes, il fallait une forte femme ». Fiodor Dostoïevski dans son Journal d’un écrivain en juin 1876: « Les femmes de l’univers entier doivent à présent porter le deuil de George Sand, parce que l’un des plus nobles représentants du sexe féminin est mort, parce qu’elle fut une femme d’une force d’esprit et d’un talent presque inouïs. Son nom, dès à présent, devient historique, et c’est un nom que l’on n’a pas le droit d’oublier, qui ne disparaîtra jamais ». Ernest Renan écrit au lendemain de la disparition de George Sand: « Une corde est brisée dans la lyre du siècle […] Madame Sand traversa tous les rêves ; elle sourit à tous, crut un moment à tous ; son jugement pratique put parfois s’égarer, mais comme artiste, elle ne s’est jamais trompée. Ses œuvres sont vraiment l’écho de notre siècle ». Le poète américain Walt Whitman déclare, lors d’entretiens publiés en 1898, qu’il place George Sand parmi ses auteurs favoris, et qu’il admire tout particulièrement Consuelo. Il ajoute qu’il tient les héroïnes de l’auteur français pour supérieures à celles de Shakespeare. Quant aux reproches sur sa moralité, ils n’ont, selon lui, pas de sens chez une artiste à la recherche de la liberté et de la vérité, et que les bien-pensants agaçaient. George Sand inspire deux poèmes à la poétesse anglaise Elizabeth Browning. Le premier intitulé, To George Sand: A Desire, débute par ces vers: « Toi femme de grand esprit et homme de grand cœur / Qui se donna le nom de George Sand! ». Dans le second, To George Sand: A Recognition, elle la reconnaît comme « Vrai génie, mais vraie femme ». Lorsque Thomas Hardy demande au rédacteur de la revue littéraire le Cornhill Magazine des conseils de lectures profitables, celui-ci lui conseille entre autres, George Sand. Ses « histoires de vie campagnarde me semblent parfaites », lui écrit-il, et « présentent une certaine parenté avec les vôtres. La dernière que j’ai lue était Les Maîtres sonneurs que je vous recommande pour leur quasi-perfection ». Lettre de Solange Dudevant-Sand Le 25 juillet 1883, la fille de George Sand, Solange (1828-1899) écrit à Émile Aucante (1822-1909), un ami très proche de la famille Sand. Malgré des relations difficiles, Solange a aimé sincèrement sa mère, comme en témoigne cette correspondance. En 1883, Solange a 55 ans et la voici dans la maison familiale à Nohant. George Sand est morte depuis sept ans et les souvenirs sont intacts. Face à la présence de l’absente, Solange n’a pas oublié,: « On a beau faire, les années s’accumulent et on est saisi par l’immense vide de cette gigantesque personnalité disparue. Une morne et incommensurable tristesse emplit cette maison, ce jardin, ces prairies. Derrière chaque porte qu’on ouvre, on s’attend à la voir. Au détour de chaque allée, on se dit: Où est-elle! Pourquoi ne vient-elle pas! Le soir surtout, sur cette terrasse, et le long de cette avenue du pavillon, quand l’ombre se fait sous les incertaines lueurs de la lune, on se figure qu’elle va enfin apparaître, cherchant un papillon ou une fleur préférée. Attente atroce qu’on sait vaine. Alors l’effroi de cette implacable absence vous glace. Le cœur se serre d’angoisse et de regret, dans la désespérance de l’impitoyable néant où s’est englouti un être si précieux, une âme si vaste et si élevée. Être à jamais perdu, génie pour toujours disparu! Nohant est lugubre. Nohant sans George Sand, c’est la rivière sans eau, la prairie sans soleil, la montagne sans forêt, une chose matérielle, assez laide, sans poésie, sans attrait, sans rien qui fasse endurer une souffrance incessante et cruelle. » —Solange Dudevant épouse Clésinger. Famille de George Sand Aurore, Amantine Lucile Dupin de Francueil, épouse le 17 septembre 1822 à Paris dans le 1er arrondissement ancien (8e arrondissement actuel), François dit Casimir Dudevant. Celui-ci est le fils illégitime mais reconnu du chef de brigade du 14e régiment de chasseurs à cheval, colonel de cavalerie et député du Lot-et-Garonne et futur baron d’Empire en 1811, Jean-François Dudevant, avec sa servante, ménagère à son domicile, Augustine Soulé. Il est né le 17 messidor An 3, soit le 5 juillet 1795, à Pompiey et décédé le 8 mars 1871 à Barbaste (acte de décès no 13), village de Lot-et-Garonne. François Dudevant est élevé par l’épouse légitime, Gabrielle Louise de La Porte. De cette union avec Aurore Dupin, sont nés deux enfants: Maurice, Jean-François Arnauld Dudevant, est né le 30 juin 1823 à Paris (1er arrondissement ancien) et décède le 4 septembre 1889 à Nohant-Vic. Il est écrivain et artiste, chevalier de la Légion d’honneur, le 17 mars 1860.Maurice Dudevant épouse Marceline Claudine Augustine, dite « Lina », Calamatta, le 17 mai 1862 à Nohant-Vic. Cette dernière est née à Paris (1er arrondissement ancien) le 26 juin 1842 et décède à Paris (17e arrondissement), le 2 novembre 1901. De cette union sont nés trois enfants: Marc-Antoine Dudevant, est né à Nohant-Vic le 14 juillet 1863 et décède au château de Guillery à Pompiey dans l’arrondissement de Nérac, le 21 juillet 1864. Aurore, Jeanne Claudine Dudevant, est née à Nohant-Vic le 10 janvier 1866 et décède à Nohant-Vic, le 15 septembre 1961 à l’âge de 95 ans. Femme de lettres, chevalier de la Légion d’honneur le 12 mars 1927 puis officier le 24 novembre 1954. Elle épouse le 16 novembre 1889 à Paris (16e arrondissement), Frédéric, Charles Lauth (né à Paris dans le 6e arrondissement, le 17 janvier 1865 et décédé à Paris dans ce même 6e arrondissement, le 23 mars 1922). Il est artiste-peintre. Gabrielle, Jeanne Lucile Dudevant, est née à Nohant-Vic le 11 mars 1868 et décède à Nohant-Vic, le 27 juin 1909. Elle épouse le 28 juillet 1890 à Paris (1er arrondissement), Roméo Palazzi (né le 15 juin 1853 à Arcevia, Marche en Italie et décédé à Rome en 1932), professeur de dessin.Aurore et Gabrielle n’ont pas d’enfants. Solange, Gabrielle Dudevant, est née à Nohant-Vic le 13 septembre 1828 et décède le 17 mars 1899 à Paris à son domicile au no 16 rue de la Ville-l’Évêque, dans le 8e arrondissement. Elle épouse le 19 mai 1847 à Nohant-Vic, Auguste, Jean-Baptiste Clésinger (né le 22 octobre 1814 à Besançon et décédé le 6 janvier 1883 à Paris, au no 6 rue de la Chaise dans le 7e arrondissement). Il est sculpteur et artiste-peintre.De cette union, sont nés deux enfants: Solange-Jeanne-Gabrielle Clésinger, est née le 28 février 1848 au château de Guillery à Pompiey et décède en bas âge, le 6 mars 1848 au château de Guillery à Pompiey. Jeanne-Gabrielle-Solange Clésinger, surnommée « Nini », est née le 10 mai 1849 au château de Guillery à Pompiey et décède le 14 janvier 1855 à Paris dans le 1er arrondissement ancien.Aurore Lauth-Sand adopte son filleul, l’architecte Georges-André Smeets (1911-1970) en 1958 et lui donne son nom. Son épouse, Christiane Sand, née Etave le 29 juin 1927 à Châteauroux, est le défenseur actuel des droits moraux de George Sand. De son mariage avec Georges Smeets-Dudevant-Sand, elle a eu une fille prénommée Aurore, mais malheureusement décédée prématurément.La descendance de George Sand ne serait pas complète sans la mention de la fille naturelle et supposée de Maurice Dudevant avec une domestique du château de Nohant, Marie Caillaud. Solange Dalot, enseignante, directrice d’école et écrivain, après de nombreuses recherches, apporte plusieurs éléments pour répondre à cette filiation. Marie Caillaud ou Cailleau [note D], fille de Pierre Cailleau et de Jeanne Foulatier, est née le 13 février 1840 à Nohant-Vic. Elle entre au service de George Sand en 1851, à l’âge de 11 ans et la romancière se charge de son enseignement. Marie Caillaud devient par la suite la gouvernante de George Sand et actrice du théâtre de Nohant. Elle meurt le 11 janvier 1914 à son domicile, au no 24 rue Nationale à La Châtre. Le 10 mai 1868, Marie Caillaud donne naissance à une fille naturelle, Marie-Lucie, à Nohant-Vic. Marie-Lucie Caillaud épouse le 22 mars 1887 à La Châtre, Ernest Marie Guillotin Sainte-Marie (1858-1918), arrière petit-fils du célèbre docteur Joseph Ignace Guillotin (1738-1814). Solange Clésinger-Sand fait une double donation à Marie-Lucie, lors du contrat de mariage en 1887 et au moment de sa succession. Marie-Lucie décède le 8 février 1944 et a une nombreuse descendance. Sources: Joseph Valynseele et Denis Grando (préf. Jean Guitton), À la découverte de leurs racines, t. II, Paris, L’Intermédiaire des chercheurs et curieux, 1988, 220 p. (ISBN 2901065031), « § George Sand ».

Claude Mermet

Claude Mermet, né à Saint-Rambert-en-Bugey un peu avant 1550 et mort à Saint-Rambert-en-Bugey en 1620, est un poète français. Biographie À peine en âge d’étudier, il fut mis au collège de sa ville natale, une bonne institution où il se fit bientôt remarquer entre tous, par son intelligence vive, enjouée, railleuse, où la gaieté gauloise et la gausserie bugiste s’alliaient largement à une instruction solide, à la délicatesse du goût et à la finesse de l’esprit. Il avait une instruction solide, une intelligence vive et enjouée, une finesse d’esprit dont ses écrits ont donné la preuve. On ne sait pas trop où il fit ses études. Peut-être à Turin, comme Claude Guichard, né également à Saint-Rambert vers 1545. Claude Mermet ayant terminé ses études et fier de quelques vers applaudis, chercha sa voie et crut l’avoir trouvée en se faisant nommer principal du collège dont il avait été l’élève. Il prit alors conscience, au milieu des livres et des professeurs, des énormes lacunes dans les ouvrages pédagogiques mis entre les mains de ses élèves. Il entreprit alors un de ses ouvrages les plus connus que les événements ne lui permirent pas de publier alors et qui ne put voir le jour que DIX ans plus tard. Cet ouvrage a été édité à Lyon par Basile Bouquet en l’année 1589, un seul exemplaire connu en a permis la réédition, en 1973 : La pratique de l’Orthographe FrançoiseMais il était appelé à une autre carrière. Ses vers et sa réputation étaient connus d’Emmanuel-Philibert, Duc de Savoie, qui le nomma notaire ducal à Saint-Rambert. Il avait à peine vingt-cinq ans. Il garda cette charge jusqu’à un âge avancé. Il a terminé sa vie comme châtelain, à Saint-Rambert en 1620. L’œuvre La pratique de l’Orthographe FrançoiseL’œuvre de Claude Mermet est riche d’études satiriques sur les mœurs et personnages de son temps. Ses ouvrages confirment son esprit observateur, critique et aussi plein d’esprit : Le Temps Passé et la Boutique des UsuriersDans sa littérature, il s’est beaucoup intéressé aux femmes et à leur condition : le bon droit des femmes ; le moyen de garder les femmes d’être mauvaises ; l’avis du mariage.On lui doit des ouvrages singuliers ayant pour titre : en 1583Traité de consolation aux maris ; Le Devoir des femmes et la manière de les empêcher d’être méchantes ; La Grande Boutique des usuriers, en vers français, avec l’aventure extraordinaire d’un soldat qui mangea son cheval et son épée ; Une traduction de Sophonisbe.en 1585Le Temps passé– Lyon. Extraits On peut citer son quatrain sur les amis, que René Favre de la Valbonne avait placé sur sa maison forte de Premeiry : « Les Amis de l’heure présenteOnt la nature du melonIl faut en essayer cinquanteAvant d’en trouver un bon. » On peut également citer : « Tu dis que tu es gentilhomme par la faveur d’un parchemin.Si un rat se trouve en chemin tu seras puis simplement homme. » Sources A. Vingtrinier, " Un poète oublié : C. Mermet de Sainct-Rambert en Bugey ", Rev. du Lyonnais, IV, 1877, p. 426-448. R. Lathuillière, « Un grammairien lyonnais du XVIe siècle, Claude Mermet et le problème de l’orthographe », dans L’humanisme lyonnais au XVIe siècle, actes du colloque de Lyon (mai 1972), Grenoble, PU, 1974, p. 261-273. Gérard Defaux (dir.), Bernard Colombat (collab.), Lyon et l’illustration de la langue française à la Renaissance, Lyon, 2003, p. 174-176. Quelques vers du poète sur : www.poesie-francaise.fr. Articles connexes Chronologie de la littérature française : Littérature française du Moyen Âge– XVIe siècle – XVIIe siècle– XVIIIe siècle– XIXe siècle– XXe siècle– XXIe siècle Poésie française du XVIe siècle Liste d’écrivains de langue française par ordre chronologique Liens externes Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Bibliothèque royale des Pays-Bas • WorldCat Portail de la poésie Portail du Bugey Les références Wikipedia – https ://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Mermet

Alphonse Esquiros

Henri-François-Alphonse Esquiros, né le 23 mai 1812 dans le 8e arrondissement de Paris et mort le 12 mai 1876 à Versailles, est un auteur romantique et un homme politique français. Plusieurs fois député, il est élu sénateur le 30 janvier 1876 et meurt lors de son mandat. Biographie Issu d’une famille de la bourgeoisie parisienne, Alphonse Esquiros est le fils d’Alexandre-François Esquiros (1779-1847), viticulteur à Épernay et fabricant de coton en 1814, puis employé, et de Françoise-Henriette Malin (1782-1860). Quatrième d’une famille de sept enfants, il a trois frères: Charles (né en 1808, mort jeune) ; Eugène-Antoine (né en 1814, mort en bas âge) ; Henri (né en 1820, mort en bas âge) ;Et trois sœurs: Aglaé (née en 1805, morte en bas âge) ; Élisabeth (née en 1806, morte en bas âge) ; Marie (1823-1859).Après des études à l’école de l’abbé Hubault et au petit séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet de Paris, il entre au lycée à Paris puis à la Sorbonne, où il suit les cours mais ne passe pas la licence. Élevé dans la foi catholique, il s’écarte de la religion catholique sous l’influence de son ami Lamennais et devient un libre-penseur et un anticlérical militant. Il débute dans les lettres en 1834 par un volume de poésies, les Hirondelles, dont Victor Hugo fait l’éloge, et deux romans, Le Magicien en 1834 et Charlotte Corday en 1840, qui connaissent un grand succès. D’opinion démocrate et socialiste, il écrit ensuite L’Évangile du peuple (1840), un tableau de la vie et du caractère de Jésus, vu comme un réformateur social. Ce livre est considéré comme une offense à l’égard de la religion et de la décence, et, le 30 janvier 1841, Esquiros est condamné à une amende de 500 francs et emprisonné huit mois à Sainte-Pélagie. Pendant sa détention, il écrit un deuxième recueil de vers, Les Chants d’un prisonnier (1841). Puis il publie trois petits ouvrages d’inspiration socialiste, les Vierges martyres, les Vierges folles (contre la prostitution) et les Vierges sages (1847), où il s’affirme comme un républicain de sentiment et un partisan enthousiaste de la Convention nationale, de la Montagne et des Jacobins. Le 7 août 1847, il épouse à Paris, dans la paroisse Saint-Sulpice, une femme de lettres, Adèle Battanchon, avec qui il écrit une Histoire des amants célèbres et Regrets, souvenir d’enfance, avant de s’en séparer en 1850. En 1848, il accueille avec enthousiasme la proclamation de la République et publie un journal, Le Peuple, bientôt rebaptisé l’Accusateur public, organe du Club du Peuple, qu’il préside, et dont quatre numéros paraissent du 11 au 25 juin. Lors d’un premier exil à Londres après les journées de Juin, il se met en couple avec une Anglaise, Anne Bunting,, avec laquelle il a un fils, William,, né à Londres en 1849 et mort de la typhoïde à Marseille le 7 novembre 1870. Il est élu le 10 mars 1850 lors d’une élection partielle député démocrate-socialiste (démoc-soc) de Saône-et-Loire à l’Assemblée nationale, le 2e sur 6 par 61 351 voix sur 105 573 votants et 157 148 inscrits, et prend place sur les bancs de la Montagne. L’élection est invalidée, mais il est réélu le 28 avril de la même année par 73 060 voix sur 120 162 votants et 154 015 inscrits. Votant parmi les membres les plus avancés de la minorité républicaine, il doit s’exiler lors du coup d’État du 2 décembre 1851. Expulsé de France, il se retire à Nivelles, en Belgique, puis en Hollande (1856-1859), avant de passer en Angleterre (1859-1869), où il devient professeur d’histoire et de littérature à l’école militaire de Woolwich et publie ses observations et ses études dans la Revue des deux Mondes, publiées en volume sous le titre: l’Angleterre et la vie anglaise en 1859-1869 (5 vols.). Plein de mépris pour l’institution maçonnique en 1851, il se fait pourtant initier lors de son séjour en Angleterre, en même temps que Gustave Naquet. Apprenti à La Réforme de Marseille le 3 avril 1869, il devient compagnon le 10 octobre suivant puis maître le 18 octobre. De retour en France en 1869, il se présente comme candidat de l’opposition radicale dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, où il est élu, le 7 juin, député au Corps législatif par 11 243 voix sur 21 334 votants et 31 460 inscrits, contre 9 787 pour M. de Rougemont, le candidat officiel. Siégeant à l’extrême-gauche, il s’oppose en toute occasion au gouvernement et vote contre la déclaration de guerre à la Prusse. En mai 1870, il est l’un des dirigeants de la campagne contre le plébiscite à Paris et à Marseille. Le lendemain de la proclamation de la République, le 4 septembre 1870, il est nommé administrateur supérieur des Bouches-du-Rhône, où il gagne la confiance de la population en prenant des mesures énergiques en faveur de la défense nationale et en créant un comptoir d’escompte. Toutefois, plusieurs de ses arrêtés, notamment la suspension de la Gazette du Midi, journal légitimiste, et la dissolution de la congrégation des jésuites de Marseille, déplaisent au gouvernement, et il est désavoué par Gambetta. De plus, la garde civique qu’il a formée est licenciée. Aussi donne-t-il sa démission le 23 septembre 1870, avant de la retirer. Après avoir définitivement abandonné ses fonctions le 2 novembre, il est à nouveau élu à l’Assemblée nationale le 8 février 1871, le 9e sur 11, par 46 986 voix sur 75 803 votants et 140 189 inscrits. Puis il se fait élire au Sénat le 30 janvier 1876 par 86 voix sur 171 votants. Membre de l’extrême-gauche, il signe et vote la proposition d’amnistie plénière déposée par Victor Hugo. Peu après, il tombe malade et meurt à Versailles le 12 mai 1876. Il est inhumé au cimetière Saint-Pierre de Marseille après des obsèques civiles, qui sont suivies par plus de 10 000 personnes. Sa tombe sur laquelle est placé son buste sculpté par Lucien Chauvet devient un centre de manifestation de la libre-pensée. Parmi ses nombreux ouvrages sur la question sociale, on peut noter une Histoire des Montagnards (2 vols., 1847), Paris, ou Les sciences, les institutions, et les mœurs au XIXe siècle (2 vols., 1847) et une Histoire des martyrs de la liberté (1851). Alphonse Esquiros a collaboré à plusieurs revues, en particulier L’Artiste, La Revue de Paris et la Revue des deux Mondes. De même, il a dirigé L’Accusateur public en 1848 et participé, avec Eugène Pelletan, Théophile Thoré et Paul Mantz, à La République des arts. Peinture, statuaire, architecture, archéologie en 1848, avec François-Vincent Raspail, à La République de Marat en 1871. Œuvres * PoésieLes Hirondelles, 1834 * Chants d’un prisonnier, Paris, Challamel, 1841, 246 p. * Fleur du peuple, Paris: F. Sartorius, 1848, 71 p.RomansLe Magicien, Paris, L. Desessarts, 1838, 2 vol. * Charlotte Corday, Paris, Desessarts, 1840, 2 vol.EssaisPhilosophie du Christ, 1835 * L’Évangile du peuple, Paris, Le Gallois, 1840, 139 p. (commentaire philosophique et démocratique de la vie de Jésus) * Les Vierges sages, Paris, P. Delavigne, 1842, 252 p. * Les Vierges martyres, Paris, P. Delavigne, 1846, 256 p. * Paris, ou Les sciences, les institutions, et les mœurs au XIXe siecle, 1847 * Histoire des amants célèbres (en collaboration avec Adèle Esquiros), Paris, bureau des publications nationales, 1847 * Histoire des Montagnards, Paris, V. Lecou, 1847, 2 vol. * Regrets.– Souvenirs d’enfance. – Consolation. – Jalousie, (en collaboration avec Adèle Esquiros), Paris, imprimerie de Bénard, 1849 * Le Droit au travail, de son organisation par la réforme des institutions de crédit, Blois, C. Groubental, 1849, 40 p. * De la Vie future au point de vue socialiste, Marseille, bureaux de la Voix du peuple, 1850, 144 p. * Histoire des martyrs de la liberté, Paris, J. Bry aîné, 1851, 240 p. * Les Confessions d’un curé de village, Paris, J. Bry, 1851, 48 p. * Les Fastes populaires, ou Histoire des actes héroïques du peuple et de son influence sur les sciences, les arts, l’industrie et l’agriculture, Paris, administration des publications populaires, 1851-1853, 4 vol. * Le Château d’Issy, ou les Mémoires d’un prêtre, Bruxelles, J. B. Tarride, 1854, 238 p. (rééd. Leipzig, A. Durr, 1860) * Les Vierges martyres, Les Vierges folles, Les Vierges sages 1840–42, La Morale universelle, 1859 (réédition) * La Néerlande et la vie hollandaise, Paris, Michel Lévy frères, 1859, 2 vol. * Itinéraire descriptif et historique de la Grande-Bretagne et de l’Irlande (en collaboration avec Adolphe Joanne), Paris, L. Hachette, 1865, 739 p. * L’Angleterre et la vie anglaise, Paris, J. Hetzel, 1869, 5 vol. * L’Émile du dix-neuvième siècle, Paris, Librairie internationale, 1869, 422 p. * Les Paysans, Paris, librairie de la Bibliothèque démocratique, 1872, 191 p. * Ce qu’on pensait de l’Empire à l’étranger, Paris, Le Chevalier, 1875, 35 p.CorrespondanceChoix de lettres, (textes réunis, présentés et annotés par Anthony Zielonka), Paris ; Genève, Champion-Slatkine, 1990, 144 p. Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Alphonse_Esquiros




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