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Le beau jardin

Au milieu du jardin se dresse la volière où des toucans criards raillent les perroquets et dans la tour en ruine accablée sous le lierre
Les yeux ronds d’un hibou allument des quinquets
 
Quand il fait jour dans les allées un éléphant
Mécanique s’agite avec des pas d’homme ivre
La biche avec audace y précède son faon
Et l’heure sur l’horloge est lente à se survivre
 
L’arôme du café flotte dans la cuisine où le feu ronfle et chante au ventre du fourneau où le couteau planté dans le beurre s’incline vers l’oignon parfumé et le pain de gruau
 
C’est une carte postale qui arrive de très loin
Voyageur boucle ta malle
Et repars sur ton chemin
 
adieu volière jardin que l’on parcourut en rêve
Redonnez-moi mon gourdin
Il est l’heure, marche ou crève
 
Chantant la gloire des blondes s’en vont les gais chemineaux
Les trains sifflent par le monde
Sur la mer vont les bateaux
 
Mais vous en verrez bien d’autres
Des villes aux toits d’acier
Des vins qui vaudront le nôtre
Flatteront votre gosier
 
Mais quel est donc votre nom
Ce nom est celui d’une autre ne disant ni oui ni non vous ne saurez pas le nôtre
 
En arrivant à l’étape
Demandez à l’hôtelier
De vous mettre sur la nappe
Le bon vin de son cellier
 
Si vous renversez le verre vous en boirez un second
Et quitte à rouler par terre vous viderez le flacon
 
Tandis que le jardin peuplé de beaux oiseaux
Dormira sous la lune et l’ombre des glycines
En mêlant au parfum des fleurs sous les arceaux
L’arôme du café sortant de la cuisine
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