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Trois étoiles

J’ai perdu le regret du mal passé les ans.
J’ai gagné la sympathie des poissons.
Plein d’algues, le palais qui abrite mes rêves est un récif et aussi un territoire du ciel d’orage et non du ciel trop pâle de la mélancolique divinité.
 
J’ai perdu tout de même la gloire que je méprise.
J’ai tout perdu hormis l’amour, l’amour de l’amour, l’amour des algues, l’amour de la reine des catastrophes.
Une étoile me parle à l’oreille :
 
«
Croyez-moi, c’est une belle dame,
Les algues lui obéissent et la mer elle-même se transforme en robe de cristal, quand elle paraît sur la plage. »
Belle robe de cristal tu résonnes à mon nom.
Les vibrations, ô cloche surnaturelle, se perpétuent dans sa chair
Les seins en frémissent.
 
La robe de cristal sait mon nom,
La robe de cristal m’a dit :
Fureur en toi, amour en toi
Enfant des étoiles sans nombre
 
Maître du seul vent et du seul sable
Maître des carillons de la destinée et de l’éternité
Maître de tout enfin hormis de l’amour de sa belle
Maître de tout ce qu’il a perdu et esclave de ce qu’il garde encore.
 
Tu seras le dernier convive à la table ronde de l’amour.
Les convives, les autres larrons ont emporté les couverts d’argent
Le bois se fend, la neige fond.
Maître de tout hormis de l’amour de sa dame.
 
Toi qui commandes aux dieux ridicules de l’humanité et ne te sers pas de leur pouvoir qui t’est soumis.
Toi, maître, maître de tout honnis de l’amour de ta belle. »
Voilà ce que m’a dit la robe de cristal.
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