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À ma sœur

Ces vers que toi seule aurais lus,
L’œil des indifférents les tente ;
Sans gagner un ami de plus
J’ai donc trahi ma confidente.
 
Enfant, je t’ai dit qui j’aimais,
Tu sais le nom de la première ;
Sa grâce ne mourra jamais
Dans mes yeux qu’avec la lumière.
 
Ah ! si les jeunes gens sont fous,
Leur enthousiasme s’expie ;
On se meurtrit bien les genoux
Quand on veut saluer la vie.
 
J’ai cru dissiper cet amour ;
Voici qu’il retombe en rosée,
Et je sens son muet retour
Où chaque larme s’est posée.

Stances et poèmes (1865)

#ÉcrivainsFrançais

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