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Prière

Ah ! Si vous saviez comme on pleure
De vivre seul et sans foyers,
Quelquefois devant ma demeure
             Vous passeriez.
 
Si vous saviez ce que fait naître
Dans l’âme triste un pur regard,
Vous regarderiez ma fenêtre
             Comme au hasard.
 
Si vous saviez quel baume apporte
Au cœur la présence d’un cœur,
Vous vous assoiriez sous ma porte
             Comme une sœur.
 
Si vous saviez que je vous aime,
Surtout si vous saviez comment,
Vous entreriez peut-être même
             Tout simplement.

Les vaines tendresses (1875)

#ÉcrivainsFrançais

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