Vincent Breton

Les poules philosophes

Les poules philosophent sous l’auvent,
le renard fuit vers son gîte,
l’eau clapote au bassin et nous accostons aux rives matinales,
bonjour !
 
Une chapelle dans la plaine lance son appel,
un train couvert d’écume traverse la mer et s’approche,
les oiseaux dansent dans le soleil salé
Tintinnabule ma cuillère dans la tasse de café
 
Car j’ai grandi, je bois mon café très amer
Debout, appuyé sur mon lourd établi de fer
Des machines électriques transpercent des pièces
Qui rejoindront d’étranges serrures à des portes ouvertes sur le vide
 
Ici le métal est salé, les poules y claquent leur bec
L’enfant s’approche et s’effraie de l’étincelle surgie
 
L’océan mange le sable de la falaise sèche de ma tendresse
Sur la plage gisent des étoiles tombées du ciel cette nuit
Un goéland neurasthénique cherche une rime improbable
Et son réveil est douloureux, un rocher luit
 
Des paroles se font écho dans la maison aux volets blancs
Une femme porte un bébé qui sourit et ouvre ses bras
L’adolescent s’enfuit sur son vélo rouillé
L’ennui de l’été encercle chaque pierre sourde
 
La torpeur est douce et interminable
Longue sera l’inutile journée inusable
 
©Vincent Breton  -2014




Haut