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Le puits

Tu écoutes la chaîne heurter la paroi
Quand le seau descend dans le puits qui est l’autre étoile,
Parfois l’étoile du soir, celle qui vient seule,
Parfois le feu sans rayons qui attend à l’aube
Que le berger et les bêtes sortent.
 
Mais toujours l’eau est close, au fond du puits,
Toujours l’étoile y demeure scellée.
On y perçoit des ombres, sous des branches,
Ce sont des voyageurs qui passent de nuit
 
Courbés, le dos chargé d’une masse noire,
Hésitant, dirait-on, à un carrefour.
Certains semblent attendre, d’autres s’effacent
Dans l’étincellement qui va sans lumière.
 
Le voyage de l’homme, de la femme est long, plus long
que la vie,
C’est une étoile au bout du chemin, un ciel
Qu’on a cru voir briller entre deux arbres.
Quand le seau touche l’eau, qui le soulève,
C’est une joie puis la chaîne l’accable.
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