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La nuit

Toujours le malheureux t’appelle,
Ô Nuit, favorable aux chagrins !
Viens donc, et porte sur ton aile
L’oubli des perfides humains.
 
Voile ma douleur solitaire ;
Et lorsque la main du Sommeil
Fermera ma triste paupière,
Ô dieux ! reculez mon réveil ;
 
Qu’à pas lents l’Aurore s’avance
Pour ouvrir les portes du jour ;
Importuns, gardez le silence,
Et laissez dormir mon amour.

Poésies érotiques (1778)

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