Il penseroso (1858)
#ÉcrivainsFrançais
« Donner, donner ! vite appauvrit… Gardons-nous de toute largesse ; S’enrichir, voilà la sagesse Gagner pour soi, voilà l’esprit !… —Vous le croyez, troupe gloutonne,
Beaux jours, vous n’avez qu’un tem… Et souvent qu’une heure ! Quand gémissent les autans, Il faut que tout meure.— Calme-toi, cœur agité ;
Dans notre humaine comédie Viens donc jouer ton rôle, ami. On n’est en règle qu’à demi Quand soi-même on se congédie : Que l’on soit vainqueur ou vaincu,
L’idole qui règne sur nous Voudrait y régner sans partage : Aussi nos travers sont jaloux, Chacun d’eux hait sa propre image. Désires-tu donc aujourd’hui
En Décembre, au concert, souvenir… J’entendis, comment rendre un pare… La douleur ineffable et gronder et… D’un grand maître germain c’était… La vie intérieure, avec ses grands…
Travailler, même avec courage, Mais sans méthode, est temps perdu… Pour faire un travail étendu Apprends à diviser l’ouvrage : Qui, pour abattre une forêt,
À chaque jour suffit sa peine ; Mais ôte, avant le soir venu, Le plus possible à l’inconnu, Car chaque jour sa tâche amène : Fais tout ce qu’aujourd’hui tu peu…
Treize ans ! et sur ton front aucu… Ne viendra, pauvre enfant, invoque… Treize ans ! et dans ce jour nul r… Ne fera d’allégresse épanouir ton… Orpheline, c’est là le nom dont tu…
Oui, l’Art est grand ! Ses bois s… Te sont ouverts ; courage, adepte… Comme néophyte il t’accepte, Tu peux franchir tous ses degrés. Sa grandeur n’est point dans la po…
Du méchant et de sa malice, Des sots, de l’astuce et du vice Faire justice plaît au cœur ; Mais laissons à Dieu cet office : Pour nous il est beaucoup meilleur…
Ami, j’entends bien tes maximes, Tes avis, tes conseils, tes vœux, Et, dans nos entretiens intimes, J’ai même entendu tes aveux ; Et pour tout cela mon cœur t’aime
—Ah ! c’est à détester la vie ! Toujours, partout, se sentir seul… A la solitude asservie, Mon âme file son linceul. DIX fois ! ma main l’a mise nue,
Sans le vouloir, sans le voir même… D’un cœur éveillant le poème, On peut, hélas ! faire souffrir, Faire vivre et faire mourir Ce cœur qui dans l’ombre nous aime…
Par crainte, erreur ou poésie Nous compliquons tout à plaisir ; Les éclairs de la jalousie, Les prismes de la fantaisie Font tout mal voir et mal saisir :
Quand notre âme est pleine, Nous chantons, enfants ! La joie ou la peine Ont besoin des chants. Le chant, lit de mousse,