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Troupeau de file tout seul

Chemin faisant dans les clartés sinueuses—de formes molles—d’éclats de voix
 
Dans l’obscurité complète le temps mauvais les larmes tièdes la pluie perçant la sphère
Roulé au fond sombre du circuit et du cœur—revenant tous les jours sur les pas de demain—la tête prise entre toutes les mains le repas à sa fin la lampe capricieuse
Tout ce qui luit
Qui s’éteint
Qui pleure
Le courant du gouffre sous la peau lumineuse épaisse et mouvante—la roue de l’arbre—l’oiseau qui chante—le ronflement du moteur caché dans les fondations de l’immeuble dont je longe le trottoir
Aveugle
Sourd
 
Et sans savoir
Les jambes plient
 
Les mains quittent leur peine
C’est tout le long qu’il faut aller
La terre est pleine
La lueur tombe du bec de gaz et fait son trou
Tout tourne autour
C’est une vrille qui passe de la tête aux pieds creuse le sol et le corps dans l’axe des limites permises à tous les invites
Je suis dehors les mots gonflant ma tête
Sur la rue qui dévie la ville qui halète
Parce que le soir est passé l’espace est traversé la lune qui descend pour voir s’est arrêtée
Et face à face je regarde au fond de l’oeil
Ce qui se passe
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