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En descendant des collines au printemps

En descendant des collines au printemps
A l’heure où la rosée brille dans les toiles d’araignées
Au bruit lointain du fer battu dans les forges,
Au miroitement du jour dans l’eau des rivières.
 
En descendant des collines au printemps
J’ai laissé, dis-je, avec l’hiver les chagrins et les rancunes
Un amour profond me transporte de joie
Et ma haine elle-même me transporte et m’exalte.
 
En descendant des collines au printemps
Abandonnant des tombes vermoulues et des souvenirs,
Ivre des parfums de la terre et de l’air
Et me dilatant jusqu’à contenir le monde.
 
En descendant des collines au printemps,
J’ai brisé les balances où je pesais la vie et la mort,
Enfin prêt à accueillir l’été et les vendanges,
Prêt à accepter que le chemin, mon chemin s’interrompe.
 
En descendant des collines au printemps
Vivant de plus de joie qu’aux jours de ma jeunesse
Mais attentif aux parfums de la terre et de l’air,
Attentif à l’écho d’une petite chanson lointaine
Chantée, d’une voix mal assurée, par une petite fille
Que jamais je ne connaîtrai.
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