Caricamento in corso...

Le marché aux oiseaux

Le corridor s’allonge à perte d’âme
Félicité reine des rêves
Une bouteille qui s’ouvre libère un colibri
poursuivi par la
Justine divine
Ceci est notre couteau
Ceci est notre cerveau
Ceci est votre chemin
Tremblante haleine des filles : échelles d’où
descendent de longues caravanes de flammes
La locomotive dit que c’est elle qui a
dérobé le portefeuille
De toutes parts les amies montèrent à l’assaut
Le dentiste hésitait entre un baiser et un
colibri le même
Quand il se releva qu’il était vieux
L’évêque consacre les artichauts devant le
nouveau
Dieu attaché à un aimant
Une colline singulière du crime et châtiment
Le cycliste saute et retombe à reculons dans la vie
Ce jour-là la mer extérieure fut supprimée par décret de grands décombres s’entrouvrirent sur des chemins d’ébène
L’informe logique astique ses meubles à la moelle des os
Ricanement nom d’une vierge
dans une rue dans une maison dans une salle à manger
ils sont à table tous les trois mais les plats et les bouteilles
s’emplissent au fur et à mesure qu’ils mangent
nous sommes ainsi trois ou quatre cygnes de proie
qui nageons sur le bois verni vers des perspectives de
fleurs fleurs fanées ne vous réincarnez pas
Le jardinier de son pouce matricule vous donne un nom ridicule
Le phonographe recommence pour la trente et unième
fois l’énumération de mes idées, depuis la naissance du monde intérieur vous qui souffrez rappelez-vous que telles sont mes dernières volontés !
Un bœuf chaque soir viendra sur ma tombe meugler et le matin
les femmes de mon chemin d’ébène s’étrangleront avec mes cravates !
La caravelle est morte, l’horizon replié
Qui ferme ainsi la porte quand je veux oublier
J’ai passé fois le double océan noir
Où nagent les requins aux yeux tristes et vermeils
Mais les rouges soleils qui se couchent le soir
N’ont jamais éclairé mes paumes fraternelles.
Où sont les fous à lier.
J’ai crevé leurs prunelles
Tous les fous par milliers vous reparleront d’elles
Le requin qui se noie en regardant le soir
N’a jamais soupçonné la lointaine merveille
Dont les yeux des amants qui sont morts après boire
Auraient pu lui confier le secret à l’oreille
Ô dieux des anciens jours à vos vieilles potences
J’ai placé le drapeau couleurs la démence
Et j’ai plongé mes doigts dans les flots silencieux. Écoutez les cloches, déboulez les roches.
Les réverbères de chaque côté de la rue s’éteignent à l’heure où je me lève.
Mais nul ne les rallume à l’heure où je me couche.
Taisez-vous, taisez-vous, fois, la cloche qui sonnera, la campanule qui criera, comme crient les animaux à gueule large.
La mer, le fleuve, le ciel, les astres.
Tout au bout des raquettes.
Ah ! il n’était que heures.
Voici la petite lumière, trop petite pour les doigts des petites filles, le bracelet, le ciel, les astres et tout, tout, tout.
O my boy, where is the sky.
Je lui ai répondu que les réverbères étaient éteints.
Les flots à pleine gueule avalent
ta merde et masturbe-toi.
Ta peinture sera comme ta cervelle,
plus opaque que le pied droit d’une vieille demoiselle.
Et la mort liquide
Mais où est l’autre vierge au bord des autres deux
J’accrocherai la corde au lampadaire étrange
Où se brûle son aile, un beau troupeau des anges.
Mais l’église est splendide où dorment les parfums
Amour poète défunt
Ô deux j’ai sanctifié le destin des départs
En plantant clous au drap des étendards.
Mais les deux n’ont pas vu le sang bleu de la soie
Ni le vautour de marbre au banquet de mon foie.
J’ai traversé le pont, puis la rue attentive
Le prêtre à me bénir a perdu ses hosties
La maîtresse aux beaux yeux la douce et fugitive
De la dté des morts m’a montré la sortie
Sachez donc que je suis, vieux palmier, vieux désert
L’ange fois ailé dont les mains battantes
Ont laissé de leur plume à la porte battante
Et la mort me connaît mais je suis au dessert,
Au dessert de la chair des vautours de l’Amour
Et l’amour des vautours n’a pas plié son front
Sur le marbre des tours.
La dissection des crânes
La vivisection des cerveaux
Le partage des viscères
La solution des pensées
Le secret des énigmes
Le chloroforme des morts
Les vaccins du rêve
Les ampoules à cauchemar
Les ventouses à idéal
Et le grand service de l’enterrement des vivants
Le laborat à ressusdter
La table des morsures
L’oreiller des moralistes
L’édredon des dieux
Le sommier sans soupirs
L’affûtage des scalpels à pensées
La meule à souvenirs et la lime à voluptés.
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