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Peine perdue

Permettez-moi dit le jeune
Espagnol de vous oflrir cette cigarette.
Il me tendit sa cravate.
Deux détectives
 
s’approchèrent mirent les menottes aux poignets de
Pedro et s’en allèrent me laissant seul avec la cravate
 
Une femme vêtue de bleu passa devant moi puis une autre vêtue de rouge puis une autre vêtue de sucre
 
candi.
 
Elles avaient toutes les trois une plaie au menton.
Illusion d’optique ainsi va l’amour au gré des balances des marchandes de quatre saisons.
La femme vêtue de bleu me prit le bras droit et la femme vêtue de sucre candi le bras gauche.
La
Prison était éclairée à l’électricité.
Respectueusement le concierge me conduisit à la cellule de
Pedro.
 
Venez-vous prendre le thé ? lui dis-jc.
Nous descendîmes dans la rue
 
Un bal s’ouvrait sur la place nous dansâmes toute la nuit et au lever du soleil nous suivîmes la foule jusqu’à la place du gouvernement.
Une estrade y était dressée avec une potence
 
Au revoir me dit
Pedro et il monta sur l’estrade
Un cul-de-jatte mit en mouvement une boîte à musique le bourreau suspendit
Pedro dans l’espace
 
Je cherchai partout la cravate qu’il m’avait donnée on l’avait pendu avec.
Quand je relevai la tête mon ami était bien mort.
La pointe de ses bottines s’allongeait démesurément en s’affilant comme un espadon.
 
Je l’abandonnai et trouvai cent mètres plus loin la femme en jaune elle tenait quelque chose dans la main
 
Vous connaissez
Pedro, lui dis-je
 
Oui, dit-elle, il était toréador.
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