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Le ravin

Un ravin de ces monts coupe la noire crête ;
Comme si, voyageant du Caucase au Cédar,
Quelqu’un de ces Titans que nul rempart n’arrête
           Avait fait passer sur leur tête
           La roue immense de son char.
 
Hélas ! combien de fois, dans nos temps de discorde,
Des flots de sang chrétien et de sang mécréant,
Baignant le cimeterre et la miséricorde,
Ont changé tout à coup en torrent qui déborde
           Cette ornière d’un char géant !
 
Avril 1828.

Les orientales (1829)

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