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Le puits, les ronces

Mais nous aimons ces puits qui veillent loin des routes
Car nous nous demandons qui vient vers eux
Dans les herbes barrées de ronces, attirés
Par ces sortes de dômes que font leurs lauzes.
 
Au-dessus des buissons, là où commence
Le pays qui ne sait que l’éternel ;
Qui s’arrête auprès d’eux aujourd’hui encore,
Qui les ouvre et se penche, en un autre monde.
 
Le fer rouillé résiste, il fait grand bruit
Puis grand silence quand retombe sur la pierre
La tôle qui sépare les deux ciels.
Et ce n’est qu’un instant de l’été, le grillon.
 
Effrayé a repris, hors de la mort,
Son chant qui est matière faite voix
Et, peut-être, lumière mais pour rien.
Il a perçu que ces froissements d’herbes.
 
Ces mots, cette espérance, ne furent pas
Plus qu’il n’est, lui (si c’est le mot), parmi les ronces
Qui griffent nos visages mais ne sont
Que le rien qui griffe le rien dans la lumière.
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