Rondeaux
#ÉcrivainsFrançais
En la forêt de Longue Attente Chevauchant par divers sentiers M’en vais, cette année présente, Au voyage de Desiriers. Devant sont allés mes fourriers
Pourquoy m’as tu vendu, Jeunesse, A grant marchié, comme pour rien, Es mains de ma dame Viellesse Qui ne me fait gueres de bien ? A elle peu tenu me tien,
Puis ça, puis la, Et sus et jus, De plus en plus, Tout vient et va. Tous on verra,
En verrai ge jamais la fin, De voz oeuvres, Merancolie ? Quand au soir de vous me deslie Vous me ratachez au matin. J’aimasse mieulx autre voisin
En regardant vers le païs de Fran… Un jour m’avint, a Dovre sur la m… Qu’il me souvint de la doulce plai… Que souloye oudit pays trouver ; Si commençay de cueur a souspirer,
Petit mercier, petit panier ! Pourtant si je n’ai marchandise Qui soit du tout à votre guise, Ne blâmez, pour ce, mon métier. Je gagne denier à denier,
En yver, du feu, du feu ! Et en esté, boire, boire ! C’est de quoy on fait memoire, Quant on vient en aucun lieu. Ce n’est ne bourde, ne jeu,
Mon cueur m’a fait commandement De venir vers vostre jeunesse, Belle que j’ayme loyaument (1), Comme doy faire ma princesse. Se vous demandés Pourquoi esse ?
Quant vint a la prochaine feste Qu’Amours tenoit son parlement, Je lui presentay ma requeste Laquelle leut tresdoulcement, Et puis me dist : « Je suy dolent…
Qui a toutes ses hontes beues, Il ne lui chault que l’en lui die, Il laisse passer mocquerie Devant ses yeulx, comme les nues. S’on le hue par my les rues,
Dedans mon Livre de Pensée, J’ai trouvé écrivant mon cœur La vraie histoire de douleur, De larmes toute enluminée, En effaçant la très aimée
Bien moustrez, Printemps gracieux… De quel mestier savez servir, Car Yver fait cueurs ennuieux, Et vous les faictes resjouir. Si tost comme il vous voit venir,
J’ay fait l’obseque de ma dame Dedens le moustier amoureux, Et le service pour son ame A chanté Penser doloreux. Mains cierges de soupirs piteux
Ou puis parfont de ma merencolie L’eaue d’Espoir que ne cesse tire… Soif de Confort la me fait desire… Quoy que souvent je la trouve tari… Necte la voy ung temps et esclerci…
Yver, vous n’estes qu’un villain ! Esté est plaisant et gentil, En tesmoing de May et d’Avril Qui l’acompaignent soir et main (1… Esté revest champs, bois et fleurs…