Rondeaux
#ÉcrivainsFrançais
Pourquoy m’as tu vendu, Jeunesse, A grant marchié, comme pour rien, Es mains de ma dame Viellesse Qui ne me fait gueres de bien ? A elle peu tenu me tien,
En verrai ge jamais la fin, De voz oeuvres, Merancolie ? Quand au soir de vous me deslie Vous me ratachez au matin. J’aimasse mieulx autre voisin
Dieu, qu’il la fait bon regarder, La gracieuse, bonne et belle ! Pour les grans biens qui sont en e… Chacun est prest de la louer. Qui se pourroit d’elle lasser ?
En acquittant nostre temps vers je… Le nouvel an et la saison jolie, Plains de plaisir et de toute lies… Qui chascun d’eulx chierement nous… Venuz sommes en ceste mommerie (1)…
Le beau soleil, le jour saint Val… Qui apportoit sa chandelle alumee, N’a pas longtemps entra un bien ma… Priveement en ma chambre fermee. Celle clarté qu’il avoit apportee,
Ne hurtez plus a l’uis de ma pense… Soing et Soussi, sans tant vous t… Car elle dort et ne veult s’esveil… Toute la nuyt en paine a despensee… En dangier est, s’elle n’est bien…
En regardant vers le païs de Fran… Un jour m’avint, a Dovre sur la m… Qu’il me souvint de la doulce plai… Que souloye oudit pays trouver ; Si commençay de cueur a souspirer,
Je meurs de soif en couste la font… Tremblant de froit ou feu des amou… Aveugle suis, et si les autres mai… Povre de sens, entre saichans l’un… Trop negligent, en vain souvent so…
Le lendemain du premier jour de ma… Dedens mon lit ainsi que je dormoy… Au point du jour m’avint que je so… Que devant moy une fleur je veoye, Qui me disoit : « Amy, je me soul…
Qui ? quoy ? comment ? a qui ? pou… Passez, presens ou avenir, Quant me viennent en souvenir, Mon cueur en penser n’est pas coy. Au fort, plus avant que ne doy
Mon cueur m’a fait commandement De venir vers vostre jeunesse, Belle que j’ayme loyaument (1), Comme doy faire ma princesse. Se vous demandés Pourquoi esse ?
Ou puis parfont de ma merencolie L’eaue d’Espoir que ne cesse tire… Soif de Confort la me fait desire… Quoy que souvent je la trouve tari… Necte la voy ung temps et esclerci…
Le temps a laissié son manteau De vent, de froidure et de pluye, Et s’est vestu de brouderie, De soleil luyant, cler et beau. Il n’y a beste, ne oyseau,
Dedans mon Livre de Pensée, J’ai trouvé écrivant mon cœur La vraie histoire de douleur, De larmes toute enluminée, En effaçant la très aimée
J’aime qui m’aime, autrement non ; Et non pourtant, je ne hais rien, Mais voudrait que tout fut bien, À l’ordonnance de Raison. Je parle trop, las ! se fait mon !