Rondeaux
#ÉcrivainsFrançais
Pourquoy m’as tu vendu, Jeunesse, A grant marchié, comme pour rien, Es mains de ma dame Viellesse Qui ne me fait gueres de bien ? A elle peu tenu me tien,
Mon cueur m’a fait commandement De venir vers vostre jeunesse, Belle que j’ayme loyaument (1), Comme doy faire ma princesse. Se vous demandés Pourquoi esse ?
Ou puis parfont de ma merencolie L’eaue d’Espoir que ne cesse tire… Soif de Confort la me fait desire… Quoy que souvent je la trouve tari… Necte la voy ung temps et esclerci…
En la nef de bonne nouvelle Espoir a chargié Reconfort Pour l’amener, de par la belle, Vers mon cueur qui l’ayme si fort. A joye puist venir au port
Que me conseillez-vous, mon coeur… Irai-je par devers la belle Lui dire la peine mortelle Que souffrez pour elle en douleur… Pour votre bien et son honneur,
En verrai ge jamais la fin, De voz oeuvres, Merancolie ? Quand au soir de vous me deslie Vous me ratachez au matin. J’aimasse mieulx autre voisin
Qui a toutes ses hontes beues, Il ne lui chault que l’en lui die, Il laisse passer mocquerie Devant ses yeulx, comme les nues. S’on le hue par my les rues,
J’ay fait l’obseque de ma dame Dedens le moustier amoureux, Et le service pour son ame A chanté Penser doloreux. Mains cierges de soupirs piteux
Les fourriers d’Eté sont venus Pour appareiller son logis, Et ont fait tendre ses tapis, De fleurs et verdure tissus. En étendant tapis velus,
Ma seule amour, ma joye et ma mais… Puisqu’il me fault loing de vous d… Je n’ay plus riens, à me reconfort… Qu’un souvenir pour retenir lyesse… En allegant, par Espoir, ma destr…
Petit mercier, petit panier ! Pourtant si je n’ai marchandise Qui soit du tout à votre guise, Ne blâmez, pour ce, mon métier. Je gagne denier à denier,
J’aime qui m’aime, autrement non ; Et non pourtant, je ne hais rien, Mais voudrait que tout fut bien, À l’ordonnance de Raison. Je parle trop, las ! se fait mon !
Puis ça, puis la, Et sus et jus, De plus en plus, Tout vient et va. Tous on verra,
En regardant vers le païs de Fran… Un jour m’avint, a Dovre sur la m… Qu’il me souvint de la doulce plai… Que souloye oudit pays trouver ; Si commençay de cueur a souspirer,
Quant vint a la prochaine feste Qu’Amours tenoit son parlement, Je lui presentay ma requeste Laquelle leut tresdoulcement, Et puis me dist : « Je suy dolent…