Rondeaux
#ÉcrivainsFrançais
En la forêt de Longue Attente Chevauchant par divers sentiers M’en vais, cette année présente, Au voyage de Desiriers. Devant sont allés mes fourriers
En songe, souhait et pensée, Vous vois chaque jour de semaine ; Combien qu’êtes de moi lointaine, Belle, très loyalement aimée. Pour ce qu’êtes le mieux parée
Ne hurtez plus a l’uis de ma pense… Soing et Soussi, sans tant vous t… Car elle dort et ne veult s’esveil… Toute la nuyt en paine a despensee… En dangier est, s’elle n’est bien…
En la forest d’Ennuyeuse Tristess… Un jour m’avint qu’a par moy chemi… Si rencontray l’Amoureuse Deesse Qui m’appella, demandant ou j’aloy… Je respondy que, par Fortune, est…
Ma seule amour, ma joye et ma mais… Puisqu’il me fault loing de vous d… Je n’ay plus riens, à me reconfort… Qu’un souvenir pour retenir lyesse… En allegant, par Espoir, ma destr…
Yver, vous n’estes qu’un villain ! Esté est plaisant et gentil, En tesmoing de May et d’Avril Qui l’acompaignent soir et main (1… Esté revest champs, bois et fleurs…
Puis ça, puis la, Et sus et jus, De plus en plus, Tout vient et va. Tous on verra,
France, jadis on te souloit (1) no… En tous pays, le trésor de nobless… Car un chacun pouvait en toi trouv… Bonté, honneur, loyauté, gentilles… Clergie, sens, courtoisie, prouess…
J’aime qui m’aime, autrement non ; Et non pourtant, je ne hais rien, Mais voudrait que tout fut bien, À l’ordonnance de Raison. Je parle trop, las ! se fait mon !
Que nous en faisons De telles manières, Et douces et fières, Selon les saisons ! En champs ou maisons,
Mon cueur, estouppe tes oreilles, Pour le vent de Merencolie ; S’il y entre, ne doubte mye, Il est dangereux à merveilles ; Soit que tu dormes ou tu veilles,
Les fourriers d’Eté sont venus Pour appareiller son logis, Et ont fait tendre ses tapis, De fleurs et verdure tissus. En étendant tapis velus,
Escollier de Merencolie, A l’estude je suis venu, Lettres de mondaine clergie (1) Espelant a tout ung festu, Et moult fort m’y treuve esperdu.
Petit mercier, petit panier ! Pourtant si je n’ai marchandise Qui soit du tout à votre guise, Ne blâmez, pour ce, mon métier. Je gagne denier à denier,
Jeunes amoureux nouveaux, En la nouvelle saison, Par les rues, sans raison Chevauchent faisant les sauts. Et font saillir des carreaux