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Son seul passage

Sur le bord du chemin où il s’est laissé tomber, les bras pendants, ses mains traînent dans le ruisseau où l’eau ne coule pas. La forêt s’ouvre sur sa tête et d’en haut le passant regarde le chemin. Il attend ; aucun bruit ne court ailleurs que dans les branches où passe le vent. Le silence a désolé son cœur solitaire et fermé.

Un chien qui mord, une roue qui crie sur le gravier un moment secoueraient sa torpeur. Mais pour lui le monde est une route interminable où l’on se perd. Il a laissé dans les buissons ses souvenirs et les années passées sans rien comprendre.

La forêt qui l’arrête est un abri où il fuit le soleil et il regarde, sans la voir, monter la route vers les arbres. Plus loin le village s’endort étendu dans les champs que la nuit assombrit, mais pas une fenêtre en s’éclairant ne lui sourit.

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