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Marée basse

Le verre brille sur le zinc de ce petit café où s’échoue la nuit aux confins du jour où parmi les foulards et les châles
Maints sanglots montent à la gorge du buveur
S’arrêtent et finissent en un éclat de rire
 
Le verre brille sur le zinc de ce petit café
Parce qu’une goutte encore tremble au fond
Une goutte rouge comme la pierre
Pas le rubis sur l’ongle non
Mais un beau bijou quand même
 
Voilà l’heure où il ferait bon s’éveiller
voir s’éclaircir le matin
entendre un pas sur le trottoir
 
La première fenêtre s’ouvrir
Et des amis matinaux s’interpeller dans la rue
 
Mais tout de même c’est l’heure où il fait bon ne pas
dormir quitte à ne s’être pas couchée quand on est jeune et plein de vie
Et qu’il n’y a ni nuit ni jour
Pour vivre et boire et pour dormir et pour chanter
 
Il fait bon être ceux-là
que vous entendez encore rire et s’interpeller
à l’aube quand vous vous réveillez
gens qui dormez gens au cœur tranquille
que l’on entend rire le jour quand il fait bon dormir
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