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Vieille Clameur

Une tige dépouillée dans ma main c’est le monde
La serrure se ferme sur l’ombre et l’ombre met son oeil
à la serrure
Et voilà que l’ombre se glisse dans la chambre
La belle amante que voua l’ombre plus charnelle que ne
l’imagine perdu dans son blasphème le grand oiseau
de fourrure blanche perché sur l’épaule de la belle
de l’incomparable putain qui veille sur le sommeil
Le chemin se calme soudain en attendant la tempête
Un vert filet à papillon s’abat sur la bougie
Qui es-tu toi qui prends la flamme pour un insecte
Un étrange combat entre la gaze et le feu
C’est à vos genoux que je voudrais passer la nuit
C’est à tes genoux
De temps à autre sur ton front ténébreux et calme en
dépit des apparitions nocturnes je remettrai en place
une mèche de cheveux dérangée
Je surveillerai le lent balancement du temps et de ta
respiration
Ce bouton je l’ai trouvé par terre
Il est en nacre
Et je cherche la boutonnière qui le perdit
 
Je sais qu’il manque un bouton à ton manteau
Au flanc de la montagne se flétrit l’edelweiss
L’edelweiss qui fleurit dans mon rêve et dans tes mains
I quand elles s’ouvrent
 
Salut de bon matin quand l’ivresse est commune quand le fleuve adolescent descend d’un pas nonchalant les escaliers de marbre colossaux avec son cortège de nuées blanches et d’orties
La plus belle nuée était un clair de lune récemment transformé et
Torde la plus haute était couverte de diamants
 
Salut de bon matin â la fleur du charbon la vierge au
grand cœur qui m’endormira ce soir
Salut de bon matin aux yeux de cristal aux yeux de
lavande aux yeux de gypse aux yeux de calme plat
aux yeux de sanglot aux yeux de tempête
Salut de bon matin salut
 
La flamme est dans mon cœur et le soleil dans le verre
Mais jamais plus hélas ne pourrons-nous dire encore
Salut de bon matin tous
I crocodiles yeux de cristal orties
vierge fleur du charbon vierge au grand cœur.
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