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Une autre voix

Secouant ta chevelure ou cendre de
Phénix,
Quel geste tentes-tu quand tout s’arrête.
Et quand minuit dans l’être illumine les tables ?
 
Quel signe gardes-tu sur tes lèvres noires,
Quelle pauvre parole quand tout se tait.
Dernier tison quand
I’âtre hésite et se referme ?
 
Je saurai vivre en toi, j’arracherai
En toi toute lumière.
Toute incarnation, tout récif, toute loi.
Et dans le vide où je te hausse j’ouvrirai
La route de la foudre,
Ou plus grand cri qu’être ait jamais tenté.
 
Si cette nuit est autre que la nuit,
Renais, lointaine voix bénéfique, réveille
L’argile la plus grave où le grain ait dormi.
Parle : je n’étais plus que terre désirante,
Voici les mots enfin de l’aube et de la pluie.
Mais parle que je sois la terre favorable,
Parle s’il est encor un jour enseveli.
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