Les contrerimes (1921)
#ÉcrivainsFrançais
Contrerime XIX. Circé des bois et d’un rivage Qu’il me semblait revoir, Dont je me rappelle d’avoir Bu l’ombre et le breuvage ;
Si tu savais encor te lever de bon… On irait jusqu’au bois, où, dans c… Poursuivant la rainette, un jour,… Tremblante, tes pieds nus ont leur… Déjà le rossignol a tari sa chanso…
Contrerime XLIII. Ainsi, ce chemin de nuage, Vous ne le prendrez point, D’où j’ai vu me sourire au loin Votre brillant mirage ?
Contrerime XXV. Ô poète, à quoi bon chercher Des mots pour son délire ? Il n’y a qu’au bois de ta lyre Que tu l’as su toucher.
Contrerime LII. C’était, dans les vapeurs du nard, Un cri, des jeux infâmes, Et ces yeux fatals qu’ont les femm… Du cruel Fragonard.
Contrerime XXXII. À Pau, les foires Saint-Martin, C’est à la Haute Plante. Des poulains, crinière volante, Virent dans le crottin.
Contrerime X. “ Ce tapis que nous tissons comme ” Le ver dans son linceul “ Dont on ne voit que l’envers seu… ” C’est le destin de l’homme.
Contrerime XLIV. Vous qui retournez du Cathai Par les Messageries, Quand vous berçaient à leurs féeri… L’opium ou le thé,
Contrerime XXVIII. Le sonneur se suspend, s’élance, Perd pied contre le mur, Et monte : on dirait un fruit mûr Que la branche balance.
Contrerime VIII. Dans le silencieux automne D’un jour mol et soyeux, Je t’écoute en fermant les yeux, Voisine monotone.
Contrerime XLV. Molle rive dont le dessin Est d’un bras qui se plie, Colline de brume embellie Comme se voile un sein,
Si ta grande ombre, ô Moréas, Revient aux cabarets des Halles Parmi les filles de trois balles Et leurs gitons complets à l’as, Puissé-je au soir d’un beau Diman…
Contrerime LXVI. Sur l’océan couleur de fer Pleurait un choeur immense Et ces longs cris dont la démence Semble percer l’enfer.
Contrerime II. Toi qu’empourprait l’âtre d’hiver Comme une rouge nue Où déjà te dessinait nue L’arôme de ta chair ;
Contrerime LV. À Londres je connus Bella, Princesse moins lointaine Que son mari le capitaine Qui n’était jamais là.