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Glaçon dans l’air

Dans le chemin
 
La tête creuse
Quand le matin réveille le dormeur
L’arbre rempli de mots qui s’envolent ou tombent
 
de fruits mûrs ou d’oiseaux
Quand le brouillard rouge du crépuscule
 
efface les rayons la voiture qui glisse et la lueur du monde qui tremble à l’horizon
C’est un autre rideau qui couvre le paysage
 
Et la voix des paysans
C’est une autre raison qui tourne les visages
 
vers le dos du passant
C’est cet éclair roulé dans les vagues de l’air
Et dans le ciel les lignes verticales
Le soleil se déploie
 
Les nuages détalent
Et les étoiles tombent éteintes dans la mer
Le jour s’est déplié comme une nappe blanche
 
Et l’on ne voit plus rien
L’or descend en poussière sur la ligne des routes et sur d’autres chemins
 
Les maisons sont fondues dans la lumière rousse
Et les arbres perdus
Tout flambe jusqu’au soir où une autre heure
 
sonne
Parle plus doucement
Le soir
Quand le vent cesse et repose son ombre
 
dans la forêt du fond
Alors le feu s’éteint les choses reparaissent
La maison et son toit
 
La colline tordue
 
La haie qui se déroule
Et tout ce qui remue
Derrière le mur la nuit monte dans un autre décor
On ne voit pas les mains qui allument les lampes
 
ni les plis du terrain
On parle
Une voix court au fil lumineux et s’attarde
 
accrochée aux buissons
Un bruit trouble le cours de l’eau
Quelqu’un regarde
 
la fin de la saison
Et plus haut que le vent qui a plié ses voiles
 
L’abat-jour du couchant
Les ailes du sommeil
Le ciel blanc d’étincelles lancées à pleines mains
Et les arbres couverts de gouttes et d’étoiles
Tout le long du chemin
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