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Peine perdue

J’avais la tête encore pleine de sommeil.

Dans la rue glissante il n’y avait d’autre bruit que celui de l’eau coulant dans les fossés bordés. Les glaces ne reflétaient plus aucune image. La nuit rampait au fond s’éclairant aux bordures des toits. L’écho des pas assourdis perçait les murs. La vie bougeait à peine.

Dans l’escalier que rien n’éclairait encore, où rien ne traînait plus, j’essayai ma première audace. Je criai en passant un nom qui n’était pas le mien.

Un bruit, dans les greniers, me sembla un avertissement. Je ris de mon inexpérience et de ma peur. Ce bruit ne réveilla personne.

Alors j’ouvris une à une les portes. Dans la première chambre où dormaient des enfants, je trouvai le crime inutile. Dans une autre on me demanda grâce. A l’étage au-dessus je trouvai les appartements vides. Ils avaient contenu des trésors. La crainte d’être découvert précipitait mes pas.

Enfin j’étais, en haut, au milieu de portes numérotées et tristes, fermées sur des greniers sans valeur. J’avais froid et n’osais plus descendre. Une sonnerie électrique me fit bondir.

J’étais, loin de tout, encore assis devant ma porte.

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