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L’infirmité du feu

Le feu a pris, c’est là le destin des branches,
Il va toucher leur cœur de pierraille et de froid,
Lui qui venait au port de toute chose née,
Aux rives de matière il se reposera.
 
Il brûlera.
Mais tu le sais, en pure perte,
L’espace d’un sol nu sous le feu paraîtra.
L’étoile d’un sol noir sous le feu s’étendra,
L’étoile de la mort éclairera nos routes.
 
Il vieillira.
Le gué où buissonnent les ombres
N’aura étincelé qu’une heure, sous son pas.
L’Idée aussi franchit la matière qu’elle use
Et renonce à ce temps qu’elle ne sauve pas.
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